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Ce que je changerais au seder de Pessah

Ce que je changerais au seder de Pessah

On m’a posé cette question, voici ma réponse :

Chaque année nous nous faisons la même réflexion : le texte de la Hagada est long et difficile.

Dans le fond, la plupart des gens ne le finissent pas et de toute façon ils n’y comprennent pas grand chose. Pourtant, la construction de ce texte est subtile et personnellement, l’ayant étudié sous bien des coutures, j’y suis pleinement attaché.

Certes je trouve un peu ridicule le Midrash   sur la multiplication des plaies, mais l’humour et les jeux de mots qui le sous-tendent me plaisent beaucoup. Ce Midrash   n’est-il pas un hommage humoristique à la liberté textuelle ?

Le verset terrible des Psaumes (79.6), murmuré après le repas, porte entrouverte sur un monde censé nous détester, pour invoquer la colère divine contre les méchants de toutes sortes a été un temps banni de mon Seder. Mais au regard de l’actualité, de la lecture terrible des journaux, il a fini par faire son retour et lorsque que je le dis, certes un peu honteux, je communie avec tous ces ancêtres qui ont tremblé au milieu des foules hostiles ; je communie avec mes frères en Israël vivant toujours dans la perspective d’une menace exterminatrice de quelques mystiques délirants qui justement croient " connaître Dieu", bien qu’Il soit inconnaissable.

Les textes longs et difficiles demeurent mon pain quotidien d’étude. J’aime cela, j’aime cette difficulté, cette subtile rigueur. Que le texte de la Hagada en épuise plus d’un, c’est indéniable. Mais je ne le changerai pas, je vais m’y frotter une fois de plus.

Si je change quelque chose, au prochain Seder, ce sera moi-même, si j’y arrive... Alors je serai un peu sorti de l’Etroitesse et si je dois m’écorcher les pieds sur le sol rugueux du fond de la mer des textes, ce n’est pas si grave ; une fois parvenu de l’autre côté, je dirai : ouf, je suis passé !

Yeshaya Dalsace

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