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Aide juive aux réfugiés

Aide juive aux réfugiés

« Comme l’un des vôtres sera pour vous l’étranger séjournant parmi vous et tu l’aimeras comme toi-même car vous-même avez été étrangers en terre d’Egypte, je suis YHWH votre divinité. » (Lévitique 19.34).

Réfugiés, voilà un mot qui sonne de façon familière aux oreilles juives. Entre le 19e et le 20e siècle, en un siècle la quasi-totalité de la population juive mondiale a migré d’un pays à un autre et même d’un continent à un autre, le plus souvent dans des circonstances dramatiques et dans un dénuement extrême. Les grandes communautés actuelles sont le résultat de ces migrations, en Amérique du Nord et du Sud, en France, en Angleterre et bien sûr en Israël. Depuis, ces migrants et réfugiés juifs se sont installés et ont prospéré. De sorte qu’aujourd’hui la plupart des Juifs fait plutôt partie des gens bien installés parfois inquiets devant les phénomènes migratoires actuels perçus comme une menace pour le confort et la sécurité. Cette inquiétude est-elle justifiée ou pas, on peut en débattre, mais le fait est qu’en leur temps, les migrants juifs étaient aussi mal perçus et mal reçus. Comme Juifs, nous connaissons le scénario et devrions éviter de trop vite tomber à notre tour dans des préjugés et des exagérations car nous avons la mémoire de ce que veut dire les subir.

Mais notre mémoire va plus loin et traverse les siècles, nous avons dès lors bien des récits de tragiques migrations juives, dans l’Antiquité comme au Moyen-âge. Si nous nous penchons sur notre histoire, la problématique actuelle des migrants et le cauchemar que certains traversent sonnent de façon, hélas, familière à nos oreilles.
Même si nous laissons l’histoire juive de côté, la décence et la morale nous interdisent l’indifférence face à toute tragédie humaine.

Juifs, nous avons une tradition éthique et une morale, celle de la Tora qui est plus que claire sur ce sujet et nous enjoint l’accueil de l’étranger et l’hospitalité, la compassion, la main tendue vers le faible et l’affamé.

« Comme l’un des vôtres sera pour vous l’étranger séjournant parmi vous et tu l’aimeras comme toi-même car vous-même avez été étrangers en terre d’Egypte, je suis YHWH votre divinité. » (Lévitique 19.34).

De nos jours, la question migratoire relève de deux registres : le politique et l’éthique. Du point de vue politique, on peut discuter des mesures les meilleures à prendre, dans un sens ou dans un autre et ce n’est pas le lieu ici d’en débattre. Par contre, la question éthique est brulante, devant nous, incarnée dans les images tragiques de noyades en mer, d’étouffement dans des camions et de campements miséreux à nos portes. De cela, on ne peut discuter, on ne peut justifier, il faut juste agir et refuser une tragédie évitable, chacun à son niveau. On ne peut décemment y être indifférents.

Comme Juifs, la question éthique doit toujours être au dessus des calculs et des craintes. L’action doit non seulement être celle des individus, mais aussi celle des institutions et communautés. A chaque niveau, individuel comme institutionnel, il faut simplement écouter sa sensibilité et avoir un geste solidaire quel qu’en soit la forme. Il existe pléthore d’initiatives et d’associations à soutenir, il est important, ne serait-ce qu’au niveau symbolique, que certaines de ces initiatives soient clairement juives.

Rabbin   Yeshaya Dalsace

 Une ONG juive l’HIAS

HIAS, (Hebrew Immigrant Aid Society) l’aide juive aux réfugiés, est une organisation juive d’aide aux migrants créée en 1881. Elle est présente dans quinze pays.

« C’est parce que nous sommes juifs que nous devons aujourd’hui porter assistance à tous les réfugiés », martèle Ilan Cohn, directeur de HIAS Europe, fraichement installé dans son bureau bruxellois après une expérience de près de vingt ans dans les diverses problématiques liées à l’immigration.

A l’origine, HIAS a été créée pour venir en aide aux Juifs de Russie et d’Europe de l’Est qui fuyaient les pogroms, avant de s’illustrer après la Seconde Guerre mondiale dans l’évacuation des camps de déportés en Europe. Une majorité de familles juives américaines aujourd’hui ont ainsi pu bénéficier de son aide concrète dans leur reconstruction.

En 2001, quelques jours avant les attentats du 11 septembre, l’organisation plus que centenaire a décidé d’élargir sa cible en s’adressant aussi aux non-Juifs, et souvent même à des réfugiés musulmans. « Les crises migratoires ont montré que les Juifs ne faisaient plus partie des populations les plus touchées », relève Ilan Cohn. « Nous avions alors le choix : fermer nos bureaux ou viser l’ensemble des réfugiés. C’est la seconde option que nous avons retenue. En tant que Juifs, et non plus uniquement parce qu’ils sont juifs, par nos valeurs, notamment celle du tikkun olam (réparation du monde), mais aussi l’accueil et la protection de l’étranger, par notre histoire et notre vécu, nous venons désormais en aide à tous les réfugiés, où qu’ils se trouvent et quelles que soient leur religion et leur nationalité. Beaucoup de Juifs d’Europe ne sont-ils pas eux-mêmes des descendants de réfugiés ? ».

Tout au long de son histoire, l’organisation a suivi de près les conflits et persécutions à l’échelle mondiale en aidant les réfugiés forcés à se déplacer, y compris en raison de leur opinion politique ou de leur orientation sexuelle. Depuis le prêt de 25 dollars de frais d’établissement aux migrants arrivant à Ellis Island à New York, jusqu’à l’aide apportée aux survivants de violences basées sur le genre en Ouganda, ce sont au total quelque 4,5 millions de réfugiés qui ont pu compter sur son assistance pour démarrer une nouvelle vie. « Avec un impact très positif sur l’existence de plusieurs personnes secourues, comme le fondateur de Google Sergey Brin, l’ancien secrétaire d’Etat des Etats-Unis Henry Kissinger, l’auteur Vladimir Nabokov, le peintre Marc Chagall ou la philosophe Hannah Arendt », se satisfait l’organisation.

Présente aujourd’hui aux Etats-Unis et dans 14 pays, HIAS s’est fixé quatre priorités d’actions : en matière de protection légale (avec une assistance dans les processus de régularisation pour aider à la reconstruction), en matière de santé mentale, de violences de genre, et enfin, d’inclusion économique (aide à l’autonomie).

Selon HIAS, la montée de l’antisémitisme justifie aussi l’engagement juif auprès des réfugiés de toutes les religions. Il y a tout juste un an, l’organisation était spécifiquement visée dans l’attentat par un suprémaciste blanc de la synagogue de Pittsburgh, HIAS ayant pris position publiquement contre la politique anti-immigration du président Trump pour attirer l’attention sur la situation des réfugiés en Amérique.

Déjà active à Lesbos

Avec l’ouverture d’un bureau à Bruxelles -en même temps que quatre autres bureaux à Aruba, au Mexique, au Pérou et en Colombie-, l’organisation entend franchir une nouvelle étape dans son extension et augmenter son impact au niveau des instances européennes. « Parce que le droit à la protection internationale est un droit fondamental », souligne Ilan Cohn, « et qu’aucune organisation juive ne fait actuellement partie des plateformes d’aide humanitaire ».

HIAS est déjà active en Grèce, sur l’île de Lesbos, où depuis 2016 elle a pu apporter une assistance légale individualisée à plus de 400 demandeurs d’asile de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, mais aussi d’Afrique. En Autriche, à Vienne, elle aide les demandeurs d’asile d’Israël et des minorités religieuses d’Iran à obtenir un statut légal aux Etats-Unis. Le bureau bruxellois de l’organisation entend collecter des fonds pour soutenir des initiatives similaires à travers l’Europe, en privilégiant toujours les plus vulnérables. Effectuer aussi un travail d’information auprès des institutions. Un travail qui s’envisage sur le long terme, « en favorisant un débat basé sur des faits et non sur des idées reçues », souligne Ilan Cohn. « Ces réfugiés sont là de toute façon, alors aidons-les ! On constate que partout où les populations entrent en contact direct avec eux, la peur diminue… ».

Infos : hias.org/europe - FB : HIASrefugees

(Article de Géraldine Kamps Publié dans Regards n°1053)

 Association exilophone

Voilà l’initiative intelligente, sympathique et utile d’une jeune femme juive : une association d’aide aux artistes migrants.

Exilophone est une association qui rassemble exilés et populations locales autour de projets artistiques - concerts, expositions, ateliers artistiques participatifs, sorties et médiations culturelles, conférences.

Elle cible donc des artistes migrants, et tout public, sensible à l’art et aux questions migratoires, peut participer aux ateliers mis en place avec des professionnels, ou aux différents événements.

Exilophone vise à ce que les migrants soient mieux perçus par la population locale, qu’ils soient acceptés et reconnus pour leurs compétences, qualités, richesses et actions. Il en va de même pour la cohabitation entre exilés.
Exilophone agit seule ou en partenariat avec d’autres associations, institutions, pouvoirs publics. Elle intervient en France et à l’étranger (République Démocratique du Congo, Chili, Israël, Grèce ...).

Exilophone souhaite également que son action sur le terrain puisse servir de ressource à des travaux de recherche et études comparatives sur l’exil, susceptibles de mettre en évidence les similitudes et divergences des problématiques de la visibilité, de l’intégration des migrants ainsi que de l’apaisement des tensions par les activités artistiques.

https://www.facebook.com/Exilophone/

Messages

Aide juive aux réfugiés

Bonjour je suis Mohamed Abdoulaye, aîné de la famille Ben Bara de Tombouctou, propriétaire de l ancienne synagogue de Tombouctou.
Après les évènements tragiques faites d occupations par des hordes ilamites et terroristes ma famille et moi ont été forcé d abandonné Tombouctou et nous éparpiller certains dans les camps de réfugiés en Mauritanie et a l’ intérieur pour d autres .Depuis nous courons derrière une assistance pour réhabiliter la maison de Tombouctou qui a servi au rayonnement culturel juif a tombouctou. Seule trace trace de la diversité culturelle de la ville
Pour plus d informations veuillez nous contacter.

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