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Tchéquie

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L’ancien ghetto juif de Trebic haut lieu de tourisme -

Dans la province Tchèque, à défaut de voir des Juifs vivants, on peut venir admirer de vieilles pierres.

Vidé de ses habitants par les déportations nazies, puis sauvé in extrémis d’un remodelage urbain prévu par les communistes, l’ancien ghetto juif de Trebic, dans le sud-est de la République tchèque, retrouve une nouvelle vie grâce à l’afflux de touristes.

Plus que tout, c’est l’inscription en 2003 du site sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco, qui a ressuscité ce quartier, premier monument juif en dehors de Jérusalem à figurer sur cette liste.

"Depuis, les touristes viennent plus nombreux", se félicite la responsable du Centre de Culture et d’Information de Trebic, Petra Dolihalova. Après l’inscription, la fréquentation a doublé à 31.022 visiteurs en 2003 pour atteindre 59.164 l’an dernier, selon les statistiques du Centre.

Ce succès est d’autant plus important que dans les années 1980, il y a eu un projet de raser l’ancien quartier juif pour construire des +panelak+, ces ensembles HLM gris typique de l’ère communiste. "Mais la chute du pouvoir communiste a stoppé ce projet sinistre", se souvient Petra Dolihalova.

Le quartier comprend une centaine de bâtiments dont le rabbinat, deux synagogues, une école et un cimetière juif. Malgré les efforts de rénovation, l’état d’une grande partie des maisons reste piteux après des décennies de délabrement.

Ici et là, un magasin de souvenirs flambant neuf ou un "Café Rachel" colore déjà les façades plutôt ternes de ce quartier bâti autour de deux rues principales, qui donnent sur des ruelles tortueuses, de multiples recoins et passages voûtés.

La cité comptait environ 2.000 habitants fin 17e et au 18e siècle. Ensuite, ce nombre a diminué au fur à et à mesure où les Juifs obtenaient l’égalité des droits civiques et pouvaient déménager librement. Avant la Seconde guerre mondiale, ils n’étaient plus que quelque 300 à Trebic.

"La plupart d’entre eux ont péri dans les camps de concentrations nazis, surtout à Auschwitz. Après la guerre, seulement une dizaine de Juifs sont revenus, mais ils n’avaient plus de force de ranimer la communauté juive locale", raconte Renata Homolova, jeune guide dans l’une des deux synagogues de la cité.

Hasard de l’histoire, l’impressionnante basilique catholique St Procope qui surplombe la ville de 35.000 habitants a été classée la même année par l’Unesco. "Les chrétiens et les juifs ont toujours vécu en paix ici", assure Mme Dolihalova.

Aujourd’hui, rares sont les habitants d’origine et, s’il reste une petite communauté juive, la synagogue n’est plus utilisée comme lieu de culte. On y organise des expositions et des concerts.

"La reconstruction sera encore une course de longue distance", admet Mme Dolihalova. Longtemps propriétés de la municipalité, les maisons ont été vendues à des particuliers et la rénovation se fait progressivement, en respect des règles fixées par les inspecteurs des monuments historiques.

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