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Dieu au coeur

Dieu au coeur

Rabbi David Blumenthal -

Méditation spirituelles juives sur la base de l’oeuvre de Rabbi Lévi Yitshak de Berditchev, l’un des plus grands maîtres du Hassidisme  .

Levi Yitzhak de Berditchev (Ochakov 1740 - Berditchev 5 octobre 1809), surnommé l’amant d’Israël, est l’un des rabbins   les plus populaires de l’histoire hassidique.

Il est un proche disciple du Maguid Dov Baer de Mezeritch.

Il est connu particulièrement pour l’amour qu’il porte à chaque juif. Il intercède en leur faveur contre des décrets célestes (apparemment) hostiles.

Une partie importante de son enseignement est publié – à titre posthume – dans les deux parties de son livre Kedouchath Levi.

Outre ses ouvrages théologiques, il est réputé pour ses commentaires et pour les histoires qu’on raconte à son sujet. Il est considéré par les milieux hassidiques comme l’avocat du peuple juif.

Parmi les histoires qui lui valent ce titre, en voici une :

Se rendant à la synagogue pour célébrer l’office du shabbat, Rabbi Levi-Itzhak de Berditchev croise un jeune juif athée qui fume une pipe. Le Rabbi s’arrête et lui demande : « Tu as sans doute oublié que c’est shabbat aujourd’hui. - Non, répond le jeune homme. - Alors tu ignores sûrement qu’il est interdit de fumer ce jour. - Pas du tout, je connais les lois de la Torah ! » dit le jeune avec effronterie. Rabbi Levi-Itzhak de Berditchev le dévisage un long moment. Et soudain, levant les yeux vers les cieux, il s’écrie : « Maître du monde ! Vois, même les moins pieux de tes fils sont incapables de formuler un seul mensonge ! ».

Son livre Kedoushat Levi est un texte classique de la pensée hassidique, lié aux sections hebdomadaires de la Torah. Il inclut un commentaire sur le Traité des Pères (Avot), et une annexe contenant maintes anecdotes qui reflètent sa vie sainte et son rôle de défenseur de la communauté juive.

Dans ses enseignements, il souligne l’élément de la joie dans le hassidisme  , le principe de dévotion à Dieu (Devekut), et la nécessité d’accomplir la prière avec dévotion et ferveur.

Il distingue deux sortes de prédicateurs :

l’un exhorte, avec de bonnes paroles , et donne des encouragements.

L’autre admoneste par des mots et des menaces.

Dans le Kedoushat Levi, il écrit :

"Seul celui qui avertit les gens en douceur, insiste sur l’élévation de leur âme et sur leur honnêteté, est digne de diriger un peuple."

Il s’est imposé dans la mémoire collective comme celui qui, en toutes circonstances, n’hésite pas à prendre l’Éternel à témoin pour plaider la cause d’Israël.

Il sollicite des bienfaits pour la communauté, ou trouve des arguments souvent inattendus, d’une ferveur vraie et naïve, que le Tribunal Céleste lui-même ne peut qu’agréer.

Un exemple classique :

"Maitre de l’Univers, pardonne à Israël ses péchés. Si Tu le fais, c’est bien. Sinon, je vais dire au monde que les Tefillins que Tu portes ne sont pas Cacher. Pourquoi ? Le verset du roi David inscrit à l’intérieur de Tes Tefillins dit : Qui est comme ton peuple, Israël, nation unique sur la terre ? Donc, si Tu ne pardonnes pas Israël, ce verset est faux, et les Tefillins sont incorrects."

Préface du traducteur

Les rabbins   cherchent toujours des sermons, car ils doivent en produire une grande quantité. Trouver quelque chose à dire n’est pas difficile car le métier apporte un certain don de la parole. Dire quelque chose d’intéressant n’est pas non plus difficile car la Tora est sans aucun doute le plus précieux des biens. Là où les choses commencent à se gâter, c’est quand on prend conscience du caractère hétérogène des assemblées, de la foule des « fidèles ».

Un bon sermon se doit d’être un subtil équilibre entre la profondeur et l’accessibilité, pas trop long et pourtant bien développé, pas trop dense et pourtant plein de sens, actuel et éternel dans ses implications. Lorsque j’ai commencé à traduire ce livre, je me suis bien vite rendu compte que j’avais « tiré le gros lot ». C’était une série complète de sermons aux thèmes variés, couvrant l’essentiel des préoccupations spirituelles du juif synagogal moyen. J’ai eu la chance de prononcer ces sermons à peine retouchés à la synagogue de Lausanne et ils ont été très bien reçus.

Tous – pratiquement – sont bâtis sur le même modèle : une brève introduction familiarise le lecteur – ou l’auditeur – avec les notions enjeu. Un verset obscur est exposé. L’interprétation hassidique de Lévi Yitzhaq est rapportée, puis paraphrasée et décortiquée. Une leçon en est tirée qui est le plus souvent en décalage flagrant avec la pensée moderne, parce qu’elle exprime une vérité plus profonde.

Finalement, tout ce que les gens recherchent à juste titre sur le plan de la spiritualité dans le judaïsme, tout ce que trop souvent ils n’entendent pas parce que ceux qui exposent la Tora se cachent parfois derrière la façade sans faille ni questionnement d’une ritualisation étroite, tout cela se trouve condensé ici.
Je remercie ici le professeur David Blumenthal qui a offert au monde une si belle vulgarisation de la pensée du Qedushat Lévi. En me proposant d’en donner une traduction, il a ouvert au public francophone une fenêtre sur une authentique pensée hassidique qui autrement serait restée l’apanage de rares adeptes.

Rabbin   Dr Hervé Krief.

L’auteur

David R. Blumenthal est un rabbin   massorti  , il est professeur d’études juives à Emory University, Atlanta, GA. Spécialiste de la théologie juive, médiévale et moderne, il aborde le sujet de la Shoah en deux livres : « Facing the Abusing God : A Theology of Protest » et « The Banality of Good and Evil : Moral Lessons from the Shoah and Jewish Tradition », traduit ici aux Éditions du Cerf.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Rabbin   Dr Hervé Krief

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