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Bis repetita ?

Bis repetita ?

Parashat Lekh Lekha. -

Pourquoi Abraham insiste-t-il tant pour avoir une descendance ?

Dans le premier verset du chapitre 15, Dieu s’adresse à Avraham en lui disant : "Ne crains rien Avraham, je te protégerais et je multiplierais beaucoup ton salaire". A cette belle promesse divine, la réponse d’Avraham semble fort agressive : "Avraham dit : Dieu Eternel, que me donneras-tu ? Et moi je suis stérile, et l’héritier de mon domaine est Eliezer de Damas !" (verset 2). Encore plus étrange, contrairement à son habitude, le texte de la Torah paraît se répéter puisque le verset suivant s’énonce ainsi : "Avraham dit : oui, à moi tu n’as pas donné de descendance, et un homme de ma maison hérite de moi".

Plusieurs problèmes se posent à nous à la lecture de ces quelques phrases. Quel rapport y a t’il entre la promesse divine et la revendication d’Avraham ? Pourquoi le fait de ne pas avoir de descendant de sa chair provoque t’il une telle colère, dissimulée sous la dérision ? Enfin, quel est le but de cette répétition, le verset 3 ne semblant pas apporter de précisions supplémentaires par rapport à celui qui le précède ?

Tentons de répondre à ces interrogations, en commençant par la dernière. Une vue superficielle pourrait nous faire croire à une simple répétition littéraire. D’autres concluraient peut-être à la présence de deux sources différentes, conservées ici lors de la compilation du texte ! Le commentateur Hizkouni (Rav Hizkia ben Manoach, commentateur français du XIIIième siècle.) nous propose une lecture intéressante : lorsqu’il y a répétition de la mention de l’interlocuteur (ici : "Avraham dit"), c’est toujours pour signaler l’existence d’une interruption. En quelque sorte, entre le verset deux et le verset trois, quelque chose se passe qui exige de répéter l’expression : "Avraham dit". Hizkouni nous propose ainsi une énigme à résoudre : quelle est donc l’interruption qui se glisse entre nos deux versets ? Il nous semble que la réponse est claire : le silence ! Avraham apostrophe Dieu et il n’obtient que le silence, comme si Dieu ne voulait pas, ou ne pouvait pas lui répliquer ! Avraham a donc le culot, ou plutôt le courage, de répéter sa question.

Car cette question est essentielle pour Avraham et sa femme Sarah. Elle est l’interrogation qui reviendra sur les lèvres de tous ceux qui dans l’histoire biblique comme dans l’histoire humaine se retrouveront dans cette situation : ne pas pouvoir avoir une descendance. Et Avraham, porte-parole de tous ces couples du futur, interpelle Dieu : que m’importe toutes ces promesses de salaire si je n’ai pas d’enfants ! Nahmanide   (Rabbi Moshé ben Nachman, grand penseur et commentateur espagnol, 1194-1274.), qui pense que la promesse de salaire concerne le monde futur, s’étonne de cette attitude du patriarche, qui semble mépriser l’essentiel : la promesse de la vie éternelle.

Mais en réalité, nous semble-t-il, Avraham sait que dans le Judaïsme, la première forme d’éternité est celle de la continuité des générations, dont l’importance revient comme un refrain dans le texte biblique : "voici les générations de l’homme", "voici les générations de Noé", etc. Si l’homme a été créé n’est-ce pas "pour se multiplier et remplir la terre" ? Dieu n’a-t-il pas promis à Avraham que ces descendants recevraient l’héritage de la terre d’Israël ? Et pourtant, déjà avancé en âge, Avraham ne voit rien venir, et son angoisse croit : va-t-il disparaître de l’histoire sans laisser de trace. C’est pourquoi, lorsque Dieu lui promet tous les salaires du monde, Avraham ose lui répondre que ceux-ci resteront sans valeur si sa descendance n’est pas assurée. La répétition de cette question est donc pour lui une manière de forcer la main pour que Dieu sorte de ce silence et lui révèle ses intentions.
Et Dieu, qui a été interpellé par Avraham à la fois comme Dieu de compassion et comme Dieu de justice, accepte cette "remontrance". Et nous ressentons presque le sourire d’amour de Dieu prenant en quelque sorte Avraham par la main, l’amenant au dehors sous le ciel nocturne, et lui disant : "regarde s’il te plaît le ciel, et essaye de compter les étoiles si tu y arrives (..) ainsi sera ta descendance".

Alors, nous dit le texte dans le verset 6, Avraham "cru dans Dieu", car il comprit, si nous suivons la lecture de Rambam   et de Hizkouni sur la fin du verset, que c’est par justice que Dieu lui assurera cette descendance, justice que la répétition et l’insistance d’Avraham ont enfin amené à se dévoiler.

Rabbin   Alain Michel – Rabbin   Massorti   à Jérusalem et historien
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Bis repetita ?

LA MOMIE ET LE RABBIN   AU BOIS DORMANT

LA MOMIE ET LE RABBIN   AU BOIS DORMANT

On peut aisément comprendre que les Rabbins   terrifiés aient été complètement anesthésiés par leur impitoyable Tyran Iduméen, Hérode, qui avait été arbitrairement nommé et couronné par le Sénat de Rome “Roi des Juifs”. (Plus tard cette même appellation sera ironiquement apposée par Ponce Pilate sur la croix où Jésus sera crucifié.)

Mais le fait, que durant deux mille ans, pas un seul Rabbin   (ou Universitaire) ne se soit dressé et révolté pour exprimer son indignation à la profanation et à la désacralisation du troisième Temple de Jérusalem par Hérode, est l’un des événements les plus stupéfiants dans l’Histoire des Idéologies et Croyances de l’Humanité :

En effet, Hérode avait fait construire un étage supérieur au dessus du Saint des Saints et au dessus du Lieu Saint, et, de plus, le plafond du Saint des Saints avait été percé de deux ouvertures avec trappes permettant à des cages attachées à des chaînes d’accéder de l’étage supérieur au rez-de-chaussée du Saint des Saints.

Or, même le moins talentueux des élèves de n’importe quelle Yeshiva (école religieuse Juive) vous expliquera gravement que, au dessus, ou en dessous, du Saint des Saints il ne pourrait y avoir ni grenier, ni cave, ni aucune sorte de salle de maintenance (ce qui, très incidemment, est le cas pour le Dôme du Rocher, où il se trouve une grotte en dessous dudit “Rocher“.)
Pourquoi ? Parce que au dessus du Saint des Saints, la Nuée Divine (Shekinah) descendait directement du Ciel Infini sur l’Arche de l’Alliance, afin de rencontrer l’Intercesseur des Juifs, Moïse d’abord, et, après lui, le Grand Prêtre, afin de perpétuer et de célébrer le Contrat Moral passé entre l’Eternel et l’Humanité.
Là , au dessus du couvercle de l’Arche de l’Alliance, entre les deux Chérubins qui sont au dessus de l’Arche, JE te rencontrerai, Moïse, et c’est de là que JE te donnerai tous les Commandements concernant les Israélites. (Exode 25 : 23)

L’étage supérieur païen, ainsi inventé par Hérode et construit au dessus du Saint des Saints, n’existait ni dans la Tente de la Rencontre de Moïse (Tabernacle  ), ni dans le premier Temple de Salomon, ni dans le second Temple reconstruit par Zorobbabel et Jeshua à leur retour d’exil de Babylone, ni dans ce même second Temple rénové par les Hasmonéens.

En fait Hérode avait inventé cet étage supérieur afin d‘être en mesure de descendre lui-même, clandestinement, dans le Saint des Saints, en compagnie occasionnelle de quelques invités de marque, comme par exemple, Agrippa, le gendre d’Auguste (qui fut, entre autres, dans l’Antiquité, le plus illustre promoteur de Systèmes Hydrauliques et qui partageait avec son ami Hérode la même passion pour les innovations Hydrauliques).
Avec cet étage supérieur du Temple, Hérode pouvait ainsi s’offrir à lui-même ainsi qu’à une élite de Païens privilégiés, une ”initiation Judaïque” comparable, par exemple, à la très prisée initiation aux Mystères d’Eleusis.
Et, surtout, Hérode pouvait ainsi se démontrer à lui-même que, dans son Royaume, nul, pas même le Grand Prêtre du Temple (d’ailleurs nommé par Hérode) ne saurait prétendre à une prérogative supérieure au pouvoir absolu que le Tyran Iduméen exerçait cruellement sur ses sujets Juifs.

La réaction des Rabbins   à cette effroyable désacralisation de l’Essence Mystique qui était au cœur du Temple de Jérusalem a été, et demeure toujours, totalement absurde et incongrue :
Le Traité Middoth de la Mishnah décrit minutieusement l’architecture du troisième Temple d’Hérode (troisième Temple qui remplaça le second Temple détruit par Hérode jusqu’à ses fondations)

Le Traité Middoth de la Mishnah, écrit par les Rabbins   Palestiniens après la destruction du troisième Temple, décrit dans ses moindres détails l’architecture du troisième Temple Hérodien de Jérusalem (troisième Temple qui remplaça de fait le second Temple entièrement démoli par Hérode jusque dans ses fondations) :
Présenté ci-après, un extrait de ce Traité Rabbinique Middoth traduit une incroyable envergure de naïveté ou d’aveuglement délibéré, concernant spécifiquement cet étage supérieur Païen astucieusement inventé par le Potentat Hérode pour le nouveau Temple de Jérusalem :
Et à cet étage supérieur du Sanctuaire il y avait au sol des ouvertures avec trappes permettant de s’introduire dans le Saint des Saints : ce qui permettait d’y faire descendre des ouvriers dans des cages tout en les empêchant de se rassasier de la vision du Saint des Saints (sic) (Middoth : 4 : 5)

Le vaste océan de la Littérature Rabbinique offre parfois des découvertes de trésors de pensée rarement égalées. Mais dans le même temps, en particulier dans ses aspects Aggadiques (histoires légendées) on peut aussi découvrir dans cette même Littérature Rabbinique des récits déconcertants de par leurs acrobatiques contorsions intellectuelles.

En effet, pour ce qui concerne cet étage supérieur du temple inventé par Hérode les Rabbins  , auteurs du Traité Middoth, indiquent avec une minutie quasi inconsciente comment n’importe quel quidam peut se promener au dessus du Lieu Saint et au dessus du Saint des Saints, et comment n’importe quel individu peut s’introduire, par en haut en utilisant des petites cages d’ascenseur, à l’intérieur même du Saint des Saints.
 Saint des Saints Hérodien qui, par ailleurs, a perdu les proportions sacrées du parfait Cube Mystique, prescrit par D*ieu à Moïse (5 mètres x 5 mètres x 5 mètres), et respecté par Salomon (10 mètres x 10 mètres x 10 mètres), ainsi que par les architectes du second Temple à leur retour d’exil, et qui a été souverainement profané par Hérode pour être transformé en un puits carré de 10 mètres sur 10 mètres et 30 mètres de hauteur selon Flavius Josèphe, ou 20 mètres de hauteur selon le Traité Middoth. -

Or, dans ce Lieu le plus Sacré du troisième Temple, que désormais, grâce aux modifications architecturales d’Hérode, n’importe qui pouvait désacraliser à volonté, seul le Grand Prêtre avait le droit religieux de pénétrer, une fois par an (Kippour), pour un très court instant de quelques minutes afin d’y rencontrer l’Eternel pour purifier Israël : et ce, après une semaine d’intense préparation faite de rigoureuses et incessantes immersions dans les eaux vives de source purificatrices au sein même du Sanctuaire (dans le Mikweh situé à l’étage supérieur de la Salle Parvah).

Aussi on peut se demander vainement quelle sorte de travail ces pseudo artisans auraient eu à exécuter dans cet espace sacré, où il n’y avait absolument rien depuis que l’Arche de l’Alliance avait disparu, où personne ne pénétrait jamais, et où régnait l’obscurité la plus totale.
Mais de plus, dans cette évocation totalement absurde, combien de trous aurait-il fallu percer dans le plafond du Saint des Saints afin que des ouvriers désignés pour un travail aussi virtuel, et enfermés dans une cage mesurant probablement 2 mètres sur 2 mètres, puissent être en mesure de réaliser ces taches imaginaires dans un espace de 10 mètres sur 10 mètres totalement hors d’atteinte en restant dans ces cages, et où, de plus, ils n’auraient pas été autorisés à regarder l’intérieur du Saint des Saints ?!?

Dans une perspective eschatologique on peut dire que ce troisième Temple, désacralisé aussi cyniquement par Hérode, était condamné à disparaître.

Aussi cet aveuglement entêté des Rabbins   durant deux millénaires peut très vraisemblablement être attribué à leur désir de dévotion mystique pour un Temple momifié, plutôt que d’avoir à servir un Temple vivant où les Rabbins   devraient partager leur pouvoir et influence avec les Prêtres héréditaires descendant d’Aaron, (comme prescrit par la Bible -Torah-), et où les Rabbins   se sentiraient obligés de restaurer les sacrifices d’animaux :

 Concernant la répartition des pouvoirs, il peut utile de rappeler que les Rabbins   Pharisiens non seulement partageaient le pouvoir avec les “Cohanim  “ (Prêtres héréditaires) mais le plus souvent prenaient tout le pouvoir dans le Sanhédrin du Temple. Par ailleurs, et incidemment, il y a de nombreux Rabbins   Cohen   de par le monde…

 Concernant les sacrifices d’animaux, ces rites sanglants n’étaient pas spécifiques à la Religion Juive : presque toutes les civilisations de l’Antiquité pratiquaient des sacrifices d’animaux. Et presque toutes les civilisations ont, à juste titre, abandonné ces Rituels primitifs.
La seule, unique et révolutionnaire, Invention de la Religion Juive fut l’institution du culte d’un Pacte Moral unissant les Juifs à YHWH, Pacte qui devait être préservé, perpétué et célébré dans l’Arche de l’Alliance au Temple de Jérusalem.

Et c’est le développement de ce Culte glorieux, célébrant jour après jour l’Alliance Morale, qui donna naissance progressivement à la collective Infrastructure Morale Judéo-Chrétienne où le concept Démocratique pour l’Humanité prend sa source.

Un éclatante confirmation de cette désacralisation sacrilège par l’architecture Païenne du Temple Hérodien est fournie par la représentation du Temple qui figure sur les pièces de monnaie qui furent frappées lors de la dernière Révolte Juive menée par Bar Kockba et par le Rabbin   Akiba, le principal architecte de la Mishna  .
Cette révolte des Juifs contre les Romains visait, en 132-135, à reconstruire le Temple de Jérusalem qui avait été détruit par Titus en 70 :
De toute évidence, Bar Kockba et le Rabbin   Akiba (qui avait connu parfaitement l’architecture du troisième Temple Hérodien) s’étaient donné comme mission de restaurer les proportions de l’architecture sacrée originale telle qu’elle avait été mise en œuvre par Moïse et par Salomon, avec la pleine signification Mystique du Cube Sacré accueillant l’Arche de l’Alliance :
En effet, ces pièces de monnaie de Bar Kockba, de toute évidence, ont supprimé l’étage supérieur Païen qui avait été installé au dessus du Lieu Saint et au dessus du Saint des Saints par Hérode.
De plus, la verticalité si caractéristique du Temple Hérodien est remplacée par une vision délibérément horizontale, avec, comme seul vestige du concept Hérodien, le Porche tétrastyle (probablement parce que sa mémoire visuelle était encore trop présente 70 ans après sa destruction, et, surtout, parce que, de toutes façons, ce Porche (ajouté initialement par Salomon) n’affectait pas la Mystique et la Puissance proportionnelle du Temple lui-même.

Et alors, dans cet authentique quatrième Temple, qui aurait été ainsi restauré par le Rabbin   Akiba et par Bar Kockba, la Shekinah aurait pu, enfin, descendre de nouveau directement au Zénith absolu du Saint des Saints, afin de déposer sur l’Arche de l’Alliance sa Protection Divine, en vue de perpétuer glorieusement le Rite solennel et imprescriptible de la Célébration du Pacte Moral accordé à Israël par YHWH.

***Pour conclure cet Op-ed, nous ajouterons que cela procède d’un très bizarre état d’esprit que de vouloir penser aveuglément que les Certitudes Mystiques ne peuvent être ni analysées ni discutées, en particulier lorsque ces Certitudes Mystiques résultent, en fait et initialement, d’une brutale malveillance faite d’égocentrisme, de cruauté, de froide manipulation et d’une impitoyable soif de pouvoir.

Natan Octobre 2009

Natan est l’Auteur de “La Véritable Histoire du Temple de Jérusalem”
=On-line : www.jerusalem-4thtemple.org
et l’Auteur de “Comment gagner la Guerre Idéologique contre le Suicide Terrorisme”
(-sans gaspiller, en vain, des billions de Dollars et de nombreuses vies humaines-)
=On-line : http://ideology-war-observatory.blogspot.com

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