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Lecture de la Torah en Cycle Triennal

Lecture de la Torah en Cycle Triennal

Certaines communautés calquent aujourd’hui, leur cycle de lecture hebdomadaire de la Torah sur un système ressemblant à celui utilisé jadis en Israël, à l’époque rabbinique. Dans un tel système, les parashot   traditionnelles sont divisées chacune en trois portions plus courtes, et l’ensemble de la Torah est lu sur trois ans.

Ce système a ses avantages et ses inconvénients, mais il a été choisi par certaines synagogues du mouvement Massorti   pour la possibilité qu’il offre de réduire considérablement la longueur de la lecture hebdomadaire de la Torah, tout en conservant une lecture intégrale de l’ensemble de la Torah.

Le principal inconvénient est de découper la parasha  . L’avantage est d’alléger la lecture de la Tora tout en insistant particulièrement sur un passage donné. Cela permet aussi à des petites communautés qui n’ont pas toujours les personnes compétentes pour lire de larges portions, de lire malgré tout la parasha   dans le rouleau de la Tora.

Cette pratique est relativement répandue aux Etats-Unis. En France, elle est beaucoup plus rare. Cependant, la possibilité existe et il faut la connaître. Elle peut notamment être salutaire pour des communautés sans rabbin   et sans suffisamment de gens capables d’assumer la préparation de toute la Parasha   (ce qui est un gros travail).

Le Rabbin   Lionel Moses, a soumis au Comitee on Jewish Law and Standards un article intitulé : « Y a-t-il un authentique Cycle Triennal pour la Lecture de la Torah ? » dans lequel il indique clairement une direction, en proposant un retour au concept originel triennal Palestinien. La Torah serait alors divisée en 154 Sedarim qui seraient lues consécutivement sur une période de trois ans. L’excellente et judicieuse analyse critique du Rabbin   Moses constitue une tentative intéressante pour fournir une approche triennale justifiable Halakhiquement. Bien que son avis n’ait finalement pas été retenu par le Comité des Lois, les efforts du Rabbin   Moses ont conduit à une réévaluation du cycle triennal et à un plaidoyer pour une approche qui soit conforme à la fois à la Halakha  , à l’objectif visé lors d’une lecture publique de la Torah et aux besoins des synagogues et des fidèles contemporains.

Une autre approche fut proposée au Comité des Lois par le Rabbin   Elliot Dorff  , dans un article intitulé : « Systèmes annuels et Triannuels de Lecture de la Torah ». Le Rabbin   Dorff   suggère de lire le premier tiers de la Sidrah en un an, le second tiers l’année suivante et le troisième tiers la troisième année. Il suit ainsi la recommandation du Rabbin   Moses d’éviter la coutume qui consiste à sauter le même jour d’une section de la Sidrah à l’autre.(alors que le Rabbin   Moses s’insurgeait surtout contre le fait de sauter d’une semaine à la suivante) ; C’est la recommandation du Rabbin   Dorff   qui fut approuvée par le Comité des Lois.

Cet article se propose donc de fournir un système triennal complet selon le modèle du Rabbin   Dorff  . Chaque Sidrah a été divisée en tiers, et chaque tiers a été sous-divisé en sept Alyot et Maftir  . Les règles halakhiques suivantes ont été observées :

1. Chaque Alya doit contenir au minimum trois versets et chaque Seder doit contenir au moins 21 versets.

2. Les paragraphes qui comprennent 4 ou 5 versets sont lus en entiers.

3. On ne saute plus d’une section à l’autre le même jour.

4. les chevauchements excessifs sont évités autant que possible afin de ne pas donner la préférence à une section sur d’autres.

5. Un effort est fait pour éviter de commencer ou de finir les Sedarim et les Alyot sur une note négative.

6. Lors de l’achèvement du cycle de trois ans, il n’aura été omis aucune section.

Les Sidrot sont divisées en trois Sedarim à peu près égaux suivant généralement la division traditionnelle Ashkénaze des Alyot. Dans certaines Sidrot, le cours du récit ou un dialogue risquerait d’être interrompu jusqu’à l’année suivante lors de la reprise de la lecture de la Parasha  . Par exemple l’année II de Lekh Kekha, il serait pratique de conclure sur Genèse 15 :6, qui est la fin de la cinquième Alya dans le système Ashkénaze. Cependant, 15 :6 ne conclut pas un tout littéraire, et même, ça coupe une révélation divine à Abraham, révélation qui inclut le Brit ben ha-Betarim (Alliance entre les Parties) Il fut donc décidé d’étendre la lecture lors de l’année II à 15 :21, la conclusion du récit de la révélation, et un endroit plus logique pour s’arrêter.

Divers problèmes et solutions apparurent au cours de la préparation de ce système triennal. En voici quelques exemples intéressants :

1. Certaines Sidrot sont couplées certaines années et lues séparément d’autres. Il se pose la question dans le système triennal, de savoir comment diviser ces Sidrot dans tous les cas, sans omettre ni sauter de sections. Dans le système que nous proposons ici, nous offrons une solution qui évite les sauts et omissions durant le cycle de trois ans sans pour autant requérir la lecture d’une Sidrah entière lorsqu’elle est séparée. C’est particulièrement utile dans des cas comme Vayakhel-Pekudel, où la longueur de Vayakhel peut présenter des difficultés pour certains lecteurs de la Torah ou des fidèles habitués à des lectures bien plus brèves. Le système énumère d’abord différentes variations de cycle triennal. Par exemple, une Sidrah peut être combinée avec sa voisinne lors de la première ou de la seconde année du cycle, alors qu’elle est lue séparément la troisième année. Le Rabbin   ou le lecteur de la Torah, choisit simplement la variation qui convient au cycle en cours, en consultant un calendrier. Une liste des divisions des Alyot est alors fournie pour les cas de Sidrot séparées ; le lecteur choisit la section de la Sidrah basée sur la variation appropriée du cycle triennal.

Prenons par exemple Vayakhel-Pekudel. Si le lecteur commence un cycle triennal en 1989, il ou elle s’apercevra que les Sidrot sont séparées en 1989, combinées en 1990, et combinées en 1991. Donc le lecteur se tournera vers la charte ci-dessous, à la Section 1, Variations du Cycle Triennal et choisira l’option F (Separée-combinées-combinées). La première année (1989), la portion dans Vayakhel sera Exode 35 :1-37 ; la portion dans Pekudet sera Exode 38 :21-39 :21. Il consultera ensuite la Section III (Divisions des Alyot pour Sidrot séparées) pour diviser les Alyot, dans notre exemple, les divisions sont classées sous F.1. p16 (« F » se réfèrant à l’option et « 1 » se réfèrant à l’année du cyckle triennal). Au cours de la seconde année du cycle (1990), il consultera la Section 11 (Divisions des Alyot pour Sidrot Combinées, p14) pour les divisions des Alyot dans Exode 37 :17-39 :21 classées sous la colonne II. Lors de la troisième année (1991) on consulte encore la Section II (p14) et dans ce cas, on trouve la division des Alyot dans Exode 39 :22-40 :22 dans la colonne III.

L’application de ce système pour chaque cas de Sidrot combinées, sera discutée plus avant dans l’Appendice. Il est recommandé au lecteur de Torah de ne faire aucun changement ou ajustement qui risquerait d’entrainer l’omission d’une section de Torah. Il y a forcément quelques chevauchements de sections d’une année sur l’autre, mais moins que lorsque les Sidrot séparées sont lues dans leur totalité.

2. La proclamation de « Chazak ». Comme aucun saut n’est autorisé le même jour, les derniers versets de chaque livre sont lus seulement au cours de la troisième année. Donc « Chazak » ne devrait seulement être dit que pendant cette année- là et non pendant les deux premières années du cycle. C’est la seule option logique, puisque les livres ne sont finis que lors de la troisième année. Il n’est pas souhaitable de proclamer leur achèment prématurément.

3. Sections cruciales comme Les Dix Commandements et Shirat Ha Yam. De gros efforts ont été faits pour rallonger la lecture de façon à inclure autant que possible ces sections. Dans Yitro, par exemple, on peut lire toute la Sidrah chaque année pour inclure les Dix Commandements puisque la Sidrah est plutôt brève. On a aussi la possibilité de couper la Sidrah en deux et de lire les Dix Commandements lors de la deuxième et de la troisième année. Dans Beshalach, la Sidrah est divisée en trois sections avec quelques chevauchements afin que Shirat Ha Yam soit lu chaque année.

4. Chevauchements et Répétitions sont nécessaires dans les cas de Sidrot combinées et dans des sections qui ne peuvent être interrompues par exemple : les malédictions du Lévitique 26:10-46, où on sera obligés de répéter plusieurs versets d’une année sur l’autre. La répétition de versets le jour-même n’arrive que dans Vayelech où 31:22 est lu deux fois afin d’éviter de finir sur une note négative avec 31:14-19. Pour complément d’explications et plus amples détails sur les modalités d’application, consulter l’Appendice.

5. Haftarot – le système des Haftarot actuellement en vigueur n’a pas été modifié. Si l’on avait choisi de nouvelles Haftarot adaptées à chaque Seder, nos communautés se seraient retrouvées complètement désynchronisées du reste du monde Juif ce qui risquerait de créer une grande confusion. Dans tous les cas, il importe que le rabbin   explique à sa communauté le rapport qui existe entre la Haftarah   et la Sidrah de la semaine.

6. Hosafot – Ce système ne fournit pas de Hosafot. Nous conseillons donc aux communautés qui rajoutent des Aliyot en plus des sept habituelles, soit de répéter la septième Alya soit de la diviser elle, ou d’autres Alyot suivant la ligne halakhique répertoriée plus haut.

7. Maftir   – Dans tous les cas la portion de Maftir   se trouve fin du Seder. On répète quelques uns ou la totalité de la septième Alyah. Ainsi au cours des années I et II, le lecteur de Torah ne sautera pas à la fin de l’entière Sidrah, mais il, ou elle, répètera ce qui a déjà été lu. Ce qui est le propre de l’Alyah du Maftir  .

Toute communauté qui adopte ce système de lecture triennale doit s’assurer que la totalité de la Torah a été lue en un cycle de trois ans d’une façon ordonnée et cohérente. Ce système reflète un profond respect pour la sainteté du texte de la Torah, aussi bien qu’un respect des besoins de nos communautés et de nos fidèles. Nous recommandons donc aux communautés qui utilisent déjà un cycle triennal, d’envisager l’adoption du système que nous proposons dans cet article.

Ci-joint en PDF, le tableau de répartition des découpages

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