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La fête juive de l’amour

La fête juive de l’amour

Tou BeAv, le 15 du mois d’Av -

Dans les cercles juifs branchés et dans l’Israël actuel, ce jour est devenu très à la mode, amoureux de tout âge ne le laissez pas passer !

Concerts et soirées branchées sont de mise ou tout simplement la soirée en amoureux sous la pleine lune... (comme chaque 15 d’un mois juif)

Le feu amoureux

D’après Raban Gamliel "Il n’y avait pas de jours plus heureux pour le peuple d’Israël que le 15 Av et Yom Kippour" dit le Talmud   (Taanit). La raison ? "parce que les jeunes filles d’Israël sortaient toutes en robe de simple tissu blanc et rencontraient leur promis ces deux jours-là.

Pourquoi les vêtements blancs ? Pour que les jeunes filles soient toutes habillées simplement, que donc les garçons les jugent à leur beauté véritable et leurs qualités de caractère et non à leurs richesses. Pour ne surtout pas faire honte à celles qui n’ont pas de quoi s’habiller correctement, précise le Talmud  . Souci de l’autre jusque dans le domaine de la séduction.

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משנה מסכת תענית פרק ד משנה ח

אמר רבן שמעון בן גמליאל לא היו ימים טובים לישראל כחמשה עשר באב וכיום הכפורים שבהן בנות ירושלם יוצאות בכלי לבן שאולין שלא לבייש את מי שאין לו כל הכלים טעונין טבילה ובנות ירושלים יוצאות וחולות בכרמים ומה היו אומרות בחור שא נא עיניך וראה מה אתה בורר לך אל תתן עיניך בנוי תן עיניך במשפחה (משלי ל"א) שקר החן והבל היופי אשה יראת ה’ היא תתהלל ואומר תנו לה מפרי ידיה ויהללוה בשערים מעשיה וכן הוא אומר (שיר ג’) צאינה וראינה בנות ציון במלך שלמה בעטרה שעטרה לו אמו ביום חתונתו וביום שמחת לבו ביום חתונתו זו מתן תורה וביום שמחת לבו זה בנין בית המקדש שיבנה במהרה בימינו אמן :
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Ce qui est intéressant dans cette parole de Raban Gamliel, c’est que la joie repose apparemment sur des raisons sentimentales et amoureuses… comme si la joie n’était que cela ! Par ailleurs, il est étonnant que le jour de Kippour, jour a priori peu joyeux, jour de jeûne et de contrition, devienne la journée la plus heureuse de l’année du seul fait que des jeunes filles vont à la rencontre des garçons ! Le tout se passait en dansant dans les vignes… On est loin d’un judaïsme austère, culpabilisateur et pudibond ! On se retrouve plutôt dans l’ambiance du Cantique des cantiques, dans son sens premier et non dans son sens allégorique…

Évidemment le but ultime de ces rencontres restait le mariage, mais néanmoins nous sommes face à une des expressions « hédonistes » de la tradition juive (il y en a beaucoup d’autres contrairement aux idées reçues).

Pas de feu sans bois

Une autre tradition précise que c’était le jour en particulier où l’on apportait des offrandes de bois pour alimenter l’autel du Temple (voir commentaire du Rambam   sur la Mishna   Taanit). C’est en ce sens que le verset du prophète Néhémie (10. 35) est interprété : « Nous désignâmes aussi, par la voie du sort, les prêtres, les Lévites et les gens du peuple chargés d’apporter l’offrande du bois au Temple de notre Dieu, dans cette Maison de nos ancêtres, année après année, à des époques déterminées, afin d’entretenir le feu sur l’autel de l’Eternel, notre Dieu, comme cela est prescrit dans la Tora. »

C’était en particulier l’offrande de ceux qui n’appartenaient à aucune tribu, les sans-grade, le petit peuple sans origine précise... une fois de plus s’exprime le souci du plus faible, le refus de l’élitisme par la tradition pharisienne. (Chaque tribu avait apparemment son propre mois pour apporter cette offrande de bois).

Le Talmud   rapporte plusieurs autres opinions qui vont toutes dans le même sens : la fin d’une période d’oppression et le début d’un renouveau.

Le sens le plus probable demeure néanmoins lié à la question du bois. C’est d’ailleurs le sens rapporté par Flavius Joseph (voir Guerre des Juifs 6. 17.2). Il semble bien que la racine profonde de cette fête coutumière (elle n’est précisée dans aucun texte de la Tora, ce qui faisait qu’elle était rejetée par les Saducéens) soit en fait une coutume locale non exclusivement juive. Les Syriens de l’époque avaient une fête similaire durant laquelle on faisait du feu (De Syria Dea), symbole d’une forme de renouveau en plein cœur de l’été. Cette fête serait donc exactement le pendant, six mois plus tard, de l’autre fête coutumière de Tou BeShevat (le 15 du mois de Shevat) au cœur de l’hiver « le nouvel an des arbres ».

De nos jours, seul le sens amoureux est resté, une bonne occasion d’allumer ou de rallumer le feu de l’amour sous les doux rayons de la pleine lune, au cœur de l’été…

Dates prochaines du 15 Av

16 août 2008

5 août 2009

26 juillet 2010

15 août 2011

3 août 2012

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