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Birobidjan

Birobidjan

Le Birobidjan fut donné aux Juifs de Russie par Staline dans les années 1920. Ce coin perdu était censé concurrencer le sionisme. Il n’en reste plus grand chose, mais...

L’Oblast autonome juif (en russe : Евре́йская автоно́мная о́бласть, Iévreïskaïa avtonomnaïa oblast ; en yiddish : ייִדישע אױטאָנאָמע געגנט, yidishe oytonome gegnt), est un sujet de la Fédération de Russie situé en Sibérie, sur la frontière chinoise. Il est souvent nommé Birobidjan, selon sa capitale.

Après la révolution russe de 1917, la Déclaration des droits des peuples de Russie proclame « l’égalité et la souveraineté des peuples de Russie ». Les Juifs sont reconnus comme une nationalité au sein de l’URSS, mais alors que la Constitution fédérale du 31 janvier 1924 garantit un territoire à chaque nationalité soviétique, aucune région ne leur est attribuée.

À l’initiative de Joseph Staline, une « Région autonome juive » est créée en 1928, à Birobidjan à l’extrémité orientale de la Russie, à la frontière avec la Chine.

Elle sera « dégradée » au rang d’oblast (unité administrative de type « région ») après la fin de l’URSS, en raison notamment du nombre réduit de Juifs vivant encore dans l’oblast au tournant du XXIe siècle.

Au début, la région autonome accueille des milliers d’individus, qui devaient y organiser une certaine vie nationale juive.

L’oblast a une langue officielle : le yiddish, l’hébreu étant alors une langue liturgique, interdite par le régime soviétique, hostile aux religions et donc à la religion juive.

Les raisons de la création de l’oblast sont la volonté de permettre aux Juifs soviétiques de disposer d’un territoire pour pouvoir s’y exprimer en tant que nationalité soviétique. Ce projet était conçu comme une alternative au sionisme jugé « nationaliste-bourgeois ». Mais la population juive ne sera jamais majoritaire dans cette Région Autonome qui fut une « entité » politique communiste « pour le peuple juif », à l’opposé du projet officialisé en Palestine par le mandat de la SdN de 1922, sur des bases « capitalistes » (voir histoire du sionisme). La politique des nationalités de l’URSS « prouvait » ainsi que le régime pouvait répondre aux aspirations juives sans soutenir un mouvement que le communisme soviétique réprouvait.

En 1948 : on comptait alors 30 000 Juifs dans l’oblast. Dès la mort de Staline en mars 1953, la population juive du territoire ne devait cesser de décroître, tant sous Khrouchtchev que sous Brejnev et en 1959, elle n’était plus que de 9 %, chutant même à 7 % en 1970.

Malgré des tentatives d’aide financière sous Gorbatchev, la majorité des Juifs qui restaient dans l’oblast émigra après la chute de l’URSS en 1991.

Les traces du judaïsme y sont aujourd’hui bien maigres : en 2002, il ne restait que 2 327 Juifs sur une population de 190 915 habitants, une synagogue, quelques inscriptions en yiddish, et un journal régional Birobidjanèr chtern ou étoile du Birobidjan (ביראָבידזשאנער שטערן, bjraobjdzšan‘r štaren).

Depuis 1996, l’oblast a perdu son caractère officiel d’« Oblast autonome juif ». Sa population est russe à 90 % et on n’y trouve que 1,2 % de Juifs. À présent, seuls quelques vieillards discutant en yiddish sont les derniers témoins de cette histoire de l’oblast.

Cette enclave au cœur de la Sibérie orientale existe toujours et prospère mais les juifs y sont rares.

Voici un reportage sur ce lointain lieu d’exil.

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Birobidjan

De quand date cet intéressant reportage ? L’Arche indiquait il y a un an (numéro mai 2008 spécial Israël) que le Birobidjan avait disparu le 1er mars 2008.

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