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Ushpizin

Ushpizin

comédie de Gidi Dar -

Au cœur de la déchirure laïcs et religieux. Un film original et drôle.

A l’origine de ce film il y a le parcours emblématique de l’acteur et scénariste du film Shuli Rand. Celui-ci né dans une famille "modern orthodoxe  " israélienne a quitté la pratique religieuse pour devenir un des plus grands acteurs du théâtre israélien. Après des années de succès couronnés par plusieurs prix prestigieux, il quitte les feux de la rampe israéliens et retourne subitement à la religion en rejoignant la "secte" hassidique Breslav  . Huit ans après sa Teshouva   spectaculaire, le voilà de retour sur les écrans avec le film Ushpizin.

Ce film est assez original car il a été fait sous surveillance religieuse orthodoxe  . C’est donc un film "glat kasher  " ! Mais néanmoins un film grand public qui s’adresse à tous avec talent et humour.

L’histoire

« Ushpizin » est une comédie aux allures de fable résolument optimiste qui nous fait mieux connaître les Juifs ultra orthodoxes  .

Pour Moshe et Malli Bellanga, un couple de Juifs orthodoxes   breslav   pauvres et sans enfant, la fête de Soukot   s’annonce tristement : le couple manque d’argent, car le choix de la vie religieuse n’est pas forcément gratifiant économiquement. A cette difficulté s’ajoute l’absence d’enfant, véritable drame pour ce couple de néophytes naïfs et vieillissants qui espèrent pouvoir fonder une famille. Cette situation douloureuse ébranle la solidité du couple. Convaincus que Dieu les guide à chaque pas, selon les principes de la "hashgakha", de la providence, ils sont au bord d’une véritable crise. Pourquoi l’aide de Dieu ne vient pas ?! Or la fête de Soukot   met en avant la subtile présence divine qui nous accompagne et se trouve symbolisée par la fragile et éphémère Souka  . Mais le couple Bellanga n’a même pas de Souka   !

Premier miracle : une enveloppe contenant mille dollars en billets est déposée à la porte du domicile par l’envoyé d’une association caritative.
A ce don inattendu qui permet d’acheter un étrog   hors du commun, vient s’ajouter une souka   prêtée gracieusement. Ne manque plus que l’annonce inespérée d’une grossesse...

Tout va donc pour le mieux et la providence divine décidément fait bien les choses ! Mais c’est là que les choses se gâtent car le passé tumultueux et violent de Moshe va lui revenir à la figure par la visite inopinée de d’un ancien ami de Moshe tout frais échappé de prison avec un camarade. Cette rencontre met à l’épreuve leur foi et leur couple. Pourquoi Dieu envoi-t-il de tels "Ushpizin" (visiteurs traditionnels de la Souka  ) ?

Critique

Ce film est drôle et campe parfaitement le petit monde naïf des Baalé Teshouva  , ainsi que l’ambiance de certains quartiers de Jérusalem.

Ce film réussit une gageure : montrer l’amour entre Moshe et Malli, en suggérer la profondeur, la générosité et le caractère protecteur, sans prononcer de mots ou sans esquisser le moindre geste d’amour. « La passion, quand il y a des interdits, c’est plus fort que quand tout est possible. J’ai senti beaucoup de passion dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem. L’amour entre Moshe et Malli est un élément de leur foi », précise Gidi Dar.

A la pudeur et à la retenue de ce couple, s’oppose le caractère extraverti et sans scrupule de leurs invités.

Gidi Dar porte un regard attentif dénué de toute volonté de juger. Il veut montrer, pénétrer et comprendre cette communauté : « D’ordinaire, on critique les Juifs orthodoxes  . Je ne les condamne pas. Dans ce film, je propose au public de les accepter pendant une heure trente ».

C’est donc également l’histoire d’une rencontre entre deux mondes juifs bien différents, le religieux et le laïc. Dialogue ô combien nécessaire en Israël...

C’est donc un film à voir absolument, un film rare.

On peut cependant lui reprocher, sous couvert d’humour et de candeur religieuse, une théologie bien simpliste sur la providence divine. C’est un film inspiré par Breslav   mais bien peu par Maimonide  ...

De même que les caractères sont un peu caricaturaux et le message manichéen, les bons religieux face au monde dépravé des laïcs...

Au bout du compte, tout le monde se supporte et c’est l’essentiel.

Shuli Rand a été consacré Meilleur acteur par l’Académie du cinéma israélien, le film recueillant par ailleurs deux nominations, Meilleur scénario et Meilleur second rôle pour Shaul Mizrahi.

Yeshaya Dalsace

http://www.ushpizin.com

Messages

Ushpizin

Salut à tous,

Je vous souhaite un Hag Saméah, bonnes fêtes de Soukot   les massortis !

U.O.S

Ushpizin

Hag Saméah !

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