Son fondateur Rabbi Zalman Schatchter-Shalomi (1924-) couramment appelé Reb Zalman est né en Pologne, fut élevé à Vienne et émigra aux Etats-Unis en 1941. Il obtint son diplôme rabbinique chez les Habad (Loubavitch ) et dirigea plusieurs communautés Loubavitch de l’Est des Etats-Unis, avant d’être expulsé de ce mouvement au début des années 1960, en raison de ses idées proches des mouvements Hippies et très nettement réformatrices.
Il fonda à cette époque dans le Massachutssets, une Havura (sorte de confrérie ou petite communauté) appelée « Havourat Shalom » puis posa les bases de sa propre organisation « B’nai Or Religious Fellowship » (l’Amicale Religieuse des Fils de la Lumière ). Le terme B’nai Or étant tiré des Manuscrits de la Mer Morte dans lesquels est décrite une bataille entre les Fils de la Lumière et ceux de la Pénombre. Cette organisation ne connut pas un essor majeur mais donna naissance aux prémices et aux futurs grands leaders de ce qui deviendrait le Jewish Renewal, une multitude de petites communautés d’obédiences diverses bien que proches.
Selon ses propres termes, B’nai Or était « une confrérie Juive créée pour servir Dieu par la prière, la Torah, les célébrations festives, la méditation, la tradition et le mysticisme. Notre communauté facilite la tâche des fidèles en quête d’un Judaïsme qui soit un style de vie » Schatcher-Shalomi étant fortement influencé par le Soufisme (Islam) et le Bouddhisme, il traduisit même quelques-unes de leurs prières en Hébreu.
En 1985, féminisme aidant, B’nai Or (fils de la Lumière, jugé trop macho) devint P’nai Or « Visages de Lumière ».
Son leader Zalman Schachter-Shalomi rendu célèbre par ses nombreux ouvrages, enseigna dans diverses universités des Etats-Unis ainsi qu’au Séminaire Reconstructionniste. Son objectif principal était et demeure de « revitaliser le Judaïsme ». Pour ce faire, il enseigne la Kabbale et le Hassidisme en langage moderne, afin de les rendre accessibles à tous les Juifs, même les moins érudits.
Zalman Schachter-Shalomi créa son propre séminaire qui vit l’ordination de plus de 80 rabbins et hazanim qui officient au sein de diverses communautés américaines parfois beaucoup plus traditionnelles que le Jewish Renewal, lequel regroupe actuellement diverses tendances, toutes « avant-gardistes ».
Certains thèmes récurrents reviennent dans la pensée de Zalman Schachter-Shalomi, ce sont :
– Les paradigmes d’évolutions au sein du Judaïsme
– Les nouvelles approches de la Halakha y compris « la psycho-halakha » et des doctrines comme « l’éco-cacherout ».
– L’importance du dialogue interreligieux et d’un « profond œcuménisme »
– Le « Judaïsme aux quatre mondes » (le monde physique, l’émotionnel, l’intellectuel et le monde spirituel.
Zalman est un innovateur, ses communautés portent un talith arc-en-ciel symbole du Jewish Renewal, (symbole aussi des homosexuels et lesbiennes Outre-Atlantique) les prières s’y font en Anglais mais selon la cantillation (les airs) hébraïque traditionnelle. Les offices sont interactifs et comprennent des temps de médiation ainsi que des moments de danse et de mouvements spontanés.
Les fidèles sont encouragés à vivre leur Judaïsme en respectant la nature, l’écologie, à travailler beaucoup sur leur évolution personnelle, en prenant soin de leur santé et en apprenant à bien vieillir dans la joie et la spiritualité, en effectuant des retraites pour méditer, en prenant part en groupe, à la vie civile et politique par des engagements ou actions de groupe, par du lobbying en faveur d’Israël, par une aide aux déshérités de leur propre pays comme à ceux des pays émergents…
Pour le Jewish Renewal le Judaïsme ne doit pas être communautaire et replié sur lui-même.
Le Jewish Renewal a dépassé les frontières des Etats-Unis pour s’installer également en Israël, en Amérique du Sud, au Canada et semble-t-il en Europe. Il n’existe aucune statistique disponible sur le nombre de ses adhérents, mais son impact va croissant, surtout chez les Reconstructionnistes. Les diverses tendances sont regroupées dans l’association ALEPH : Alliance for Jewish Renewal. www.aleph.org
Les risques d’un tel mouvement sont de favoriser l’individualisme au détriment des normes classiques Halakhiques, on peut aussi lui reprocher de trop emprunter aux autres religions. Il y a aux Etats-Unis de très nombreux « Jewbu » Bouddhistes Juifs, qui se réclament des deux religions, pratiquant la méditation dans des Dojo (centres de méditation Zen) et la tradition Juive à la maison et lors des offices à la synagogue.
Les partisans du Jewish Renewal répondent que le Judaïsme a depuis longtemps fait des emprunts aux cultures Cananéenne, Babylonienne, Hellénique et Musulmane sans pour autant mettre son intégrité en danger et que selon eux, l’œcuménisme ne constitue en rien une menace pour le Judaïsme.
Odile Ellison
Pour sa part, le Mouvement Massorti reconnaît les pratiques de méditations Juives traditionnelles, il laisse les communautés affiliées libres d’adopter plus ou moins de féminisme et d’égalitarisme dans le déroulement des offices, il accepte l’introduction de prières en langue locale lors des offices, mais il n’approuve pas les modifications trop importantes du contenu des offices, ni les tendances œcuméniques dans le déroulement des offices.
Bibliographie :
“Paradigm shift : From the Jewish Renewal Teachings of Reb Zalman-Schatchter-Shalomi” (1993)
“Godwrestling “ Arthur Waskow
“Living Judaism Life Cycle : Creating leaningful jewish Rites of passage at Every Stage of Life” Goldie Milgram 2008
Movement for Jewish renewal
Leçons de Reb Zalman-Schatchter-Shalomi
Renewal Judaism
Reb Zalman-Schatchter-Shalomi explique pourquoi il est contre toute dénomination dans le Judaïsme.
Quel est le Judaïsme authentique ?
Sur la crainte de Dieu