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Symbole du huit

Symbole du huit

Parasha Shemini -

« Quand on fut au huitième jour, Moïse manda Aaron et ses fils, et les anciens d’Israël… »

Le Hatam Sofer   explique que ce jour-là le messie devait venir.

Ce jour-là, le monde aurait dû revenir à sa pureté originelle, se réconcilier avec l’absolu. Mais ce jour-là, la grande réconciliation n’a pas eu lieu à cause d’une question d’orgueil chez les fils d’Aaron qui furent punis pour cela.

Notre Parasha   qui s’appelle « huitième » comporte donc l’idée de l’accomplissement messianique. En effet, le chiffre huit comporte un symbole fort dans la pensée juive. Le chiffre sept représente l’ordre naturel, alors que le chiffre huit représente un dépassement de l’ordre naturel. L’ordre naturel pour le judaïsme n’est pas un équilibre complet car le monde n’est pas absolument parfait. Le monde est perfectible, il est en devenir. Le septième jour, Dieu arrête la création, il laisse place à l’homme. En contrepartie, chaque semaine, l’homme laisse une place à Dieu en respectant le shabbat. Mais le shabbat est également porteur d’espérance, celle de déboucher sur une totale réconciliation et une totale harmonie entre l’homme, la création et Dieu. Si cela était le cas, au lieu de recommencer la semaine par le premier jour (le Dimanche), on entrerait dans le huitième jour. Mais les semaines n’ont que sept jours…
De façon universelle, le chiffre huit symbolise l’équilibre cosmique. Il est employé comme symbole d’équilibre dans beaucoup de traditions ésotériques, de l’Asie à l’Afrique (notamment chez les Dogons), à l’Amérique (Incas) en passant par la vieille Europe.

En géométrie, l’octogone représente l’intermédiaire entre le carré et le cercle. Il symbolise donc la médiation entre le ciel et la terre.

Il a été largement utilisé par l’architecture et représente une forme géométrique décorative assez courante, notamment en islam.

En mathématiques, le huit symbolise l’infini. Dans notre écriture des chiffres, il représente un enlacement.

C’est au huitième jour qu’on pratique la circoncision qui symbolise la capacité de l’être humain à dépasser sa nature limitée en entrant dans l’Alliance.

Shmini Atseret, huitième jour et fête de clôture de Soukot   représente la fête messianique et l’accomplissement de tout le cycle liturgique du judaïsme. C’est également la fête de la joie de la Tora, le retour infini à la lecture et à l’étude.

Hanouka, fête de la lumière infinie qui dure huit jours, symbolise la capacité de renaissance et de résurrection du peuple juif sur le plan spirituel.

C’est également au huitième jour, après sept jours de séparation volontaire (sheva nekiim), que le couple juif s’unit à nouveau. La sexualité dans le judaïsme est non seulement porteuse d’un engendrement messianique, mais également symbole de la réconciliation et de l’union des contraires. Elle est susceptible de porter au plus haut degré de spiritualité. C’est pourquoi, un être humain ne saurait être accompli sans sexualité d’après les rabbins  .

Le H’et, huitième lettre de l’alphabet hébraïque, qui a donc pour valeur numérique le chiffre huit, symbolise la vie et s’écrit comme le mot « vivant » (חית). Mais il signifie également « faute » חטא. Cela peut sembler surprenant, car la faute représente une barrière, un obstacle (ce qui est également une des significations du mot H’et en hébreu). Nos sages   pensent cependant que celui qui arrive à surmonter l’obstacle de la faute, parvient au plus haut des niveaux. En effet, celui qui a fait Teshouva  , a réussi à dépasser l’ordre de la nature (du sept) et parvient à créer un ordre harmonieux et réconciliateur, celui du huit.

C’est donc bien le chiffre de la messianité par excellence. D’ailleurs, huit en hébreu se dit « shmoné » dont la racine est שמן qui veut dire « huile », l’huile qui sert entre autres à allumer la Hanoukia, mais surtout à oindre le Messie…

Ce n’est donc pas par hasard que notre Parasha   porte le nom « huit ». Elle décrit comment au huitième jour la présence divine, la Shekhina  , devait prendre possession du Mishkan   tout juste construit. Créant ainsi une union entre le ciel et la terre et une réconciliation messianique entre l’homme et Dieu.

Bien entendu ce fut un échec, car pour le judaïsme, le messianisme est par nature une histoire d’échec, mais jamais un désespoir, car se plaçant dans une attente constamment recommencée.

Aaron le comprend, il est donc logique qu’Aaron se taise…

Rabbin   Yeshaya Dalsace

Messages

Symbole du huit

je viens de lire votre parasha  .

merci, c’est beau .

Une grande respiration à trouver , un inspir et un expir qui n’en finissent pas, tout me semble une question de rythme, en dessinant le 8 de l’infini . pour certains, cela passe par un centre, le coeur de l’homme qui contient le coeur de l’univers, comme disent les Taoistes.

Où donc serait le desespoir si nous sommes dedans...?

Francine Barouch

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