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Le Dernier été

Le Dernier été

Claude Goretta -

Le personnage remarquable de George Mendel n’est plus très connu alors qu’il incarne la résistance de la première heure.

1934, Georges Mandel est nommé ministre des PTT. C’est pour lui l’occasion d’assouvir son seul but : agir. Agir pour un service public digne de ce nom. Agir pour le progrès. Mais surtout agir contre la montée du nazisme en Allemagne et de l’extrême droite en France. Inflexible, Georges Mandel va mener un combat de tous les instants...

Forte personnalité, obstiné, fervent patriote, ex-bras droit de Clemenceau il appelait à une résistance intransigeante face à Hitler… Sa judéité lui valu bien des attaques et le poussa à céder sa place à De Gaule pour incarner la France libre.

Ce film retrace sa résistance. Villeret y est excellent.

1997 - France/Allemagne - Drame - 1h20

Réalisation : Claude Goretta

avec : Jacques Villeret (Georges Mandel), Catherine Frot (Béatrice Bretty), Emilie Delaunay (Claude Mandel), Jean Dautremay (Paul Reynaud), Jean Davy (Maréchal Pétain)

Né en 1885 d’un père tailleur, dans une famille juive ayant fui l’Alsace en 1871 pour rester française, il s’engage très jeune en faveur d’Alfred Dreyfus et devient journaliste. De convictions conservatrices et nationalistes, il entre à 21 ans à L’Aurore, le journal de Georges Clemenceau qui a fait paraître le « J’accuse » d’Émile Zola.

Quand Georges Clemenceau devient président du Conseil en 1906, Georges Mandel saisit l’opportunité de participer à l’action gouvernementale, ce qu’il réalise rapidement. Il va devenir le chef de cabinet du « Tigre » durant la Première Guerre mondiale. Il est élu député de Gironde durant la vague « bleu horizon » de la droite, puis perd son poste en 1924 face au Cartel des gauches. réélu en 1928 et en 1932 réélu en 1936 jusqu’à 1940 est porté en 1932 à la présidence du groupe indépendant de la Chambre des députés En 1934, Georges Mandel devient ministre des Postes. Il y est remarqué pour sa fermeté ; sous son égide est diffusée la première émission officielle de télévision française, le 26 avril 1935.

Dans les années 1930, il élève sa voix pour avertir des dangers de l’Allemagne nazie. Il obtient en 1935 la condamnation par la Société des Nations du rétablissement du service militaire obligatoire par Adolf Hitler puis s’oppose à Pierre Laval sur la question de la guerre d’agression menée contre l’Éthiopie par l’Italie de Benito Mussolini.

Après la victoire du Front populaire, il critique les réformes sociales menées par celui-ci, compte tenu qu’elles risquent - selon lui - d’affaiblir la productivité française, face à la menace de l’Allemagne nazie en plein réarmement, dont les ouvriers n’hésitent pas à fournir un travail accru. Après la chute du Front populaire, il est nommé ministre des Colonies. Cet homme de droite propose alors une alliance avec l’Union soviétique pour faire face à la menace hitlérienne, dont le danger pour la France lui paraît primordial, puis proteste contre les accords de Munich.

Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Paul Reynaud juste avant l’arrivée de Philippe Pétain au pouvoir en 1940, il fait tout pour endiguer l’esprit de débâcle qui s’abat sur la France, et envisage un « réduit breton », puis un repli sur l’Afrique du Nord pour les forces françaises. Défavorable à l’armistice et au pouvoir autoritaire en voie de constitution, il est arrêté le 17 juin 1940 sur l’ordre de Pétain, à peine promu président du Conseil, sur la base de fausses accusations, puis est libéré. Il cherche à organiser le départ pour l’Afrique du Nord du Président de la République, des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et de nombreux parlementaires, afin de poursuivre la lutte. En fait, seuls Georges Mandel et vingt-cinq autres députés s’embarquent sur le Massilia le 21 juin.

Il faut relever aussi l’importance qu’il a eue dans la détermination du général de Gaulle, le 14 juin 1940, d’aller à Londres représenter la France libre. Cet épisode est relaté par de Gaulle lui-même dans ses "Mémoires de Guerre".

Le 8 août, Georges Mandel est arrêté au Maroc, déféré à la cour de Riom et conduit au château de Chazeron où se trouvent déjà Paul Reynaud, Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. Ils sont tous quatre transférés dans un hôtel de Vals et condamnés à la prison à vie par le tribunal d’exception voulu par le maréchal Pétain le 7 novembre 1941. Ils sont emprisonnés au Portalet. Suite à l’invasion de la « zone libre » par l’armée allemande, Georges Mandel et Paul Reynaud sont remis aux nazis et transférés en novembre 1942 dans un camp de la Gestapo à Oranienburg. George Mandel est ensuite incarcéré près de Buchenwald où se trouve déjà Léon Blum. Ramené à la prison de la Santé à Paris et livré à la Milice le 4 juillet 1944, il est assassiné d’un coup de mitraillette dans le dos le 7 juillet dans la forêt de Fontainebleau, en riposte à l’assassinat par la Résistance du ministre de la Propagande Philippe Henriot.

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