En dehors d’Israël, il est de coutume, pour les fêtes juives bibliques, de respecter un jour supplémentaire connu sous le nom de Yom Tov Sheni shel galouyot (le deuxième jour de fête en diaspora), ou plus simplement Yom Tov Sheni. Les exceptions à cette coutume de deux jours de fête sont hol ha-mo’ed, les jours de milieu de semaine à Souccot et Pessah, et Yom Kippour (le Jour du Grand Pardon) qui ne sont jamais doublés.
« Cette coutume a pour origine, l’incertitude quant au jour en Diaspora où le Sanhédrin déciderait de la date de Nouvelle Lune. Par la suite, lorsque les calculs astronomiques devinrent plus fiables, les sages décrétèrent qu’on n’en conserverait pas moins la coutume de deux jours de fête.
Il y eut toutefois une exception pour le jour de Kippour, car un jeûne de deux jours fut considéré comme trop dur. (On trouva malgré cela quelques individus pour s’astreindre à deux jours de jeûne.)
A l’inverse, Roch Hachana, devint progressivement une fête de deux jours, y compris en Israël. L’origine de cette coutume en Israël aussi, se trouve à l’époque du Second Temple bien qu’elle ne soit devenue universelle qu’au Moyen Age.
Pour Souccot et Pessah, on observa le premier jour de Hol Ha-mo’ed comme jour de fête à part entière, alors qu’un jour supplémentaire fut ajouté à la fin. Ainsi, à Pessah, on fait un second Seder le second soir et on rajoute un huitième jour.
De même, le jour suivant Shemini Atseret à Souccot , s’appelle Simhat Torah, « Fête de la Loi »
[Fêtes, Deuxièmes jours de fêtes, Encyclopdia Judaica]
Libéraux et orthodoxes
Dans le Judaïsme Orthodoxe le respect du deuxième jour de fête est obligatoire. Le moindre changement est suspect et personne ne discute cette tradition.
Les Libéraux, pour leur part, rejettent Yom Tov Sheni pour toutes les fêtes, y compris Roch Hashana. Le Judaïsme Libéral Américain considère que les lois pour Yom Tov Richon (premier jour de fête biblique) ne sont de toute façon plus obligatoires. Ces lois, comme le reste du Judaïsme libéral, sont soumises au principe libéral de libre choix individuel.
Dans le Judaïsme Massorti , qui accepte lui l’autorité de la Halakha , le débat sur la pertinence du deuxième jour de fête est ouvert. La plupart des communautés Massorti le respectent, d’autres ne font qu’un seul jour même en diaspora.
Le débat existe également chez certains orthodoxes modernes.
Quelques rabbins Orthodoxes Sionistes Modernes ont proposé d’abandonner le deuxième jour de Fête, en arguant des mêmes sources et raisonnements qu’une faction du Comité des Lois du Mouvement Conservative (voir plus loin), le Rabbin Mendell Lewittes tire la conclusion suivante :
« Inutile de dire que le Deuxième Jour de Fête a indéniablement, été respecté scrupuleusement en Diaspora pendant des siècles. La situation a cependant radicalement évolué depuis moins d’un siècle, et le temps est venu pour nos autorités religieuses de réexaminer la question. A voir les discussions dans le Talmud , qui précédaient la directive envoyée d’Israël en Diaspora, il apparaît que les modifications qui prirent alors place dans l’observance du Second Jour dépendaient des moyens de communication entre Israël et Diaspora…Quand il était possible de prévenir la diaspora (de la Nouvelle Lune) par un relai de signaux lumineux, la Diaspora ne gardait qu’un jour de Fête. Quand les signaux devaient être interrompus à cause de l’interférence des ennemis d’Israël, on célébrait deux jours de Fête. Quand les signaux pouvaient à nouveau être faits, on revenait à un jour. Quand des messagers étaient envoyés pour rapporter la date fixée pour le nouveau mois, où qu’ils arrivent avant le 15 du mois, on ne célébrait qu’un jour de fête. Comme l’explique Rachi , ces faits « indiquent que cette observance n’était pas instituée pour toujours » Autrement dit, il n’y avait pas de takkanah… ; et comme dit Meiri « de nos jours, ce n’est rien d’autre qu’une coutume de nos pères (minhag). »
Le Rabbin Lewittes pousse l’argument plus loin. Bien que réticent à faire lui-même un p’sak halakha , il continue à plaider pour la création d’un Conseil du Grand Rabbinat « dont les membres seraient sensibles et accessibles aux valeurs contemporaines et prêts à exercer leurs prérogatives en instituant des takkanot et en rendant des décisions halakhiques dans un esprit d’évolution de la Halakha . » [« Jewish Law : an Introduction » p.253-257, Jason Aronson Inc 1987].
Yom Tov Sheni dans le Judaïsme Massorti :
Des années 1930 aux années 1960, Yom Tov Sheni était un sujet de discussion récurrent pour le Comité de Loi Juive du Mouvement Conservative (Massorti ).
Une Teshouva (responsum ) du Rabbin Aaron Blumenthal fut adoptée à l’unanimité par le Comité des Lois en 1963.
Après avoir cité ses sources légales et la littérature de responsa , la teshouva affirme qu’il est possible de modifier la loi à ce sujet, bien qu’un tel changement ne soit ni obligatoire, ni recommandé.
La conclusion du Rabbin Aaron Blumenthal était :
« La suggestion d’en finir avec Yom Tov Sheni vient de deux sources :
1. Les juifs observant pour qui le nouveau statut de la Diaspora et un désir d’investir Israël d’une influence spirituelle accrue justifiaient amplement un tel changement. Leur vie religieuse n’en souffrirait pas. La fin de difficultés additionnelles et de duplication non nécessaires des jours de Fête, faciliterait pour eux l’observance de ces Fêtes à la maison, et cela renforcerait leur Judaïsme.
2. Les Juifs non pratiquants, ou ceux qui seraient potentiellement observant, pour qui une moindre exigence du Judaïsme favoriserait une observance accrue des fêtes… Il est permis de se demander dans quelle mesure se plier à leurs exigence serait facteur de succès auprès d’eux… mais reviendrait à donner de l’importance à des maillons faibles de la vie Juive contemporaine et d’en tenir compte, ce qui est également important.
La vérité en la matière est que l’observance Juive en Amérique n’est pas assez forte, ni profonde pour permettre d’affirmer que l’abolition du second jour suffirait à renforcer notre vie religieuse. D’un autre côté, sa suppression nous interdirait l’usage du second jour à des fins d’inspiration religieuse. »
En conclusion, cette Teshouva avance qu’il serait prématuré de faire des changements officiels concernant le Yom Tov Sheni, et que sa conservation présentait plus d’avantages que d’inconvénients.
Quatre ans plus tard, l’Assemblée Rabbinique ordonna au Comité des Lois de rouvrir le dossier.
Après de nombreux débats, trois Teshouvot furent adoptées par le Comité des Lois.
Ces trois teshouvot sont considérées comme valables dans le cadre de la Halakha normative. Le Mouvement Massorti , en accord avec la position juive traditionnelle, considère qu’une communauté doit suivre les règles de son rabbin , qui en tant que mara d’atra (Autorité rabbinique locale) a seul la responsabilité et l’autorité pour faire de tels p’sak (décision/règle).
En pratique, la plupart des synagogues Conservative Américaines et toutes les synagogues Massorti Anglaises ont conservé l’observance de Yom Tov Sheni, qui n’est bien entendu, pas observé dans les synagogues Massorti en Israël.
En France, la communauté de Paris conserve les deux jours alors que celle de Nice n’en fait qu’un (à part Rosh Hashana bien entendu).
Résumé des trois teshuvot :
(1) Les rabbins Philip Sigal et Abraham J. Erlich ont conclu que l’observance de Yom Tov Sheni est une coutume (minhag) qui peut relever de la décision du rabbin local.
« Alors que nous réaffirmons la valeur inhérente de Yom Tov Sheni, afin de soulager ceux qui n’y trouvent aucun enrichissement spirituel, et ceux qui pour des raisons socio-économiques trouvent très difficile l’observance du deuxième jour de fête, nous déclarons que Yom Tov Sheni n’est pas obligatoire, ce n’est pas un décret permanent mais un minhag (une coutume) un usage que les Communautés ne sont pas contraintes de respecter mis à part le second jour de Roch Hachana. D’un autre côté, ceux qui désirent toujours le maintenir comme expression de leur piété personnelle, comme une khumrah (mesure de rigueur), peuvent le faire, vetavo aleihem berakhah, (que Dieu les bénissent). »
(2) Le Rabbin Wilfred Shuchat a présenté une vue divergente en décidant
a) que l’observance de Yom Tov Sheni doit être considérée comme une takkanah et non un minhag,
b) qu’il est important en général de construire « un rempart autour de la Torah »
c) En référence au Mouvement Libéral, il écrit « Si, cependant, le deuxième jour de Yom Tov était aboli, le premier jour ne tarderait pas non plus, à tomber en désuétude. Nous avons des preuves tangibles de cette affirmation. Un grand mouvement religieux influent du Judaïsme a abandonné le deuxième jour de fête depuis deux générations déjà. De facto et non de jure, le premier jour a perdu toute signification dans ce mouvement. »
En conclusion, il préconise vivement la conservation du deuxième jour de Yom Tov Sheni pour des raisons pratiques.
Curieusement le Rabbin Shuchat conclut en disant qu’il serait d’accord avec l’abandon de Yom Tov Sheni s’il était initialisé par des autorités halakhiques reconnues en Israël. Cela fait écho au point de vue de certains rabbins Orthodoxes Modernes qui seraient en théorie désireux de faire de nombreux changements préconisés par le Judaïsme Massorti mais qui affirment ne pas vouloir créer de telles règles de leur propre autorité ; ils attendent plutôt qu’une institution plus reconnue en Israël apparaisse et fasse le premier pas.
(3) Le Rabbin Aaron Blumenthal écrit : « qu’il serait tragique pour nous d’initialiser un programme qui conduirait inévitablement à l’abandon du second jour de fêtes. Laissons ceux qui n’ont pas le choix…ne pas se sentir en violation de la Halakha s’ils n’observent que le premier jour. Mais nous ne saurions approuver tacitement l’initialisation de discussions sur le deuxième jour, au sein des Congrégations qui ont toujours, des offices réguliers et significatifs le deuxième jour aussi. »
Toutes les teshouvot Conservative peuvent être trouvées dans « Proceedings of the Committee on Jewish Law and Standards of the Conservative Movement 1927-1970 » volume III, pages 1228-1272. C’est un ensemble de trois volumes que l’on peut se procurer aux United Synagogues Book Service.
Plaidoyer pour la suppression du deuxième jour de Yom Tov en diaspora.
La question de la suppression du deuxième jour de fête en diaspora pose un problème de Halakha technique, peut-on ou non procéder à cette suppression ? En a-t-on le droit ?
La réponse à ces questions se trouve dans les décisions prises par les rabbins et cités ci-dessus.
Je voudrais traiter ici de la question du pourquoi. Quel intérêt peut-on avoir à supprimer un deuxième jour de fête ?
Certains ont suggéré que cela pourrait aider les moins pratiquants. Cela est vrai partiellement, mais le public non pratiquant ne se mettra pas à pratiquer à cause de cela.
Le public traditionaliste, celui qui vient à la synagogue à l’occasion des grandes fêtes, n’est pas vraiment concerné par ce débat. Il viendra s’il a envie et s’il le peut, pour un jour ou deux jours cela ne change pas grand-chose. Il ne bousculera pas son emploi du temps à cause de cela.
Il me semble que la pertinence de la question concerne avant tout le public religieux et pratiquant dont je suis. Ce public-là qui désire profondément respecter le calendrier juif et se trouve prêt à faire tous les efforts possibles pour cela est en fait le public le plus gêné par le deuxième jour.
Si quelqu’un veut respecter sérieusement les fêtes juives, il doit prendre un congé, ce qui n’est pas toujours facile dans le contexte économique actuel. Les enfants ne doivent pas aller à l’école, pour l’école juive cela ne pose pas de problème puisque elle est de toute façon fermée. Mais pour l’école laïque c’est assez difficile. Celle-ci est tout à fait prête à tolérer un certain absentéisme pour cause de fête, à la condition qu’il n’y ait pas d’abus. C’est le cas de ceux de mes enfants, qui vont à l’école laïque tout en respectant scrupuleusement le shabbat et les fêtes et en étant donc absent ces jours-là.
C’est également le problème des étudiants juifs pratiquants pour qui le respect des fêtes et shabbat est souvent difficile. Le doublement des fêtes ajoutant à la difficulté.
Il me semble que maintenir le deuxième jour de fête alors que la plupart des juifs ne peuvent pas le respecter à cause de leur travail ou de leur scolarité, équivaut à "placer un obstacle sur les pas d’un aveugle", ce qui représente un interdit de la Halakha grave. Si effectivement le jour de fête doit être chômé et que je ne le chôme pas, je suis coupable de cette transgression.
Respecter sérieusement le calendrier juif en diaspora aujourd’hui est déjà une chose difficile, le deuxième jour de fête ajoute à ces difficultés et la rend pour beaucoup insurmontable.
La raison historique : l’ignorance de la date précise de la fête, n’existe plus du tout. La volonté de vouloir marquer une différence entre Israël et la diaspora est totalement artificielle et superflue car cette différence existe et est palpable chaque jour.
Vis-à-vis de la fête elle-même, le deuxième jour de fête est pour beaucoup de gens une source de troubles et même d’ennui.
Il a le gros inconvénient de casser le rythme des fêtes qui correspond à une certaine symbolique. Les gens finissent par croire qu’il y a huit jours à Pessah, alors que le 7 est symboliquement fondamental. De même avec Souccot et le rythme des jours de Hol Hamoed qui se retrouve totalement abîmé. La Tora propose une symbolique et un rythme logique et la pratique du Yom Tov Sheni bouscule cette logique et sème le trouble dans les esprits.
Mais beaucoup plus grave, ce deuxième jour de fête aux yeux de beaucoup devient ennuyeux et annule donc sa raison d’être. L’argument souvent entendu qu’on doit "être punis" pour être en diaspora me semble absurde ! Un Yom Tov une punition !!! C’est même un brin pervers.
Il est trop long, ce qui devrait être source de joie est susceptible de devenir un vrai pensum !
Le rituel à la synagogue est strictement le même que la veille, il devient même aux yeux de certains carrément pénible.
La plupart des juifs aujourd’hui vivent en ville et quand ils respectent la Halakha , ils se retrouvent enfermés chez eux avec très peu de possibilités de sortir. Être limité une journée, c’est le cas à shabbat ou aux fêtes, représente un véritable ressourcement quand cela dure 24 heures ; mais cela peut devenir une source d’ennuis au-delà d’une certaine limite, en particulier chez les familles avec enfants.
Si par malheur, les deux jours de fête précèdent le shabbat, on se retrouve coincé trois jours ! Ce qui devrait être joie devient une véritable course de fond !
A l’heure des voyages en Israël et des liens étroits entre Israël et diaspora (téléphone, internet), le Yom Tov Sheni provoque parfois un décalage du cycle de lecture shabbatique entre Israël et la diaspora. Dans le passé cela n’avait aucune importance, mais aujourd’hui, ce décalage est souvent cause de gêne. Je reconnais qu’on peut me retourner l’argument si jamais une communauté abroge le Yom Tov Sheni alors que d’autres le maintiennent, elles seront aussi en décalage certaines années.
Il y a également un argument historique et social. Dans le passé, ce Yom Tov Sheni apportait beaucoup aux gens, car c’était un congé supplémentaire et l’occasion de rester en famille un jour de plus. Mais aujourd’hui, l’argument du congé se retourne puisque les conditions de vie sont très différentes et les occasions de congés existent de toute façon. Ce qui était un avantage social par le passé (un jour de congé supplémentaire) est devenu une cause de difficulté sociale. Mais là encore, cela dépend du cadre de vie de chaque juif. Il est évident que pour celui qui vit et travaille en milieu juif dans un grand quartier juif avec Erouv, et qui se trouve en phase avec son groupe juif, mon argument tombe. Mais la plupart des Juifs ne vivent pas dans de telles conditions, même quand ils vivent dans des quartiers juifs, ils travaillent souvent à l’extérieur.
Par ailleurs, ceux qui sont attachés à ce rituel doivent pouvoir le continuer.
Je connais des gens (massorti et orthodoxes ) qui argumentent au contraire que c’est plaisant, source de calme supplémentaire, l’occasion de prier à la synagogue avec les seuls assidus et concernés... Ce point de vue est parfaitement respectable.
Mais pour l’immense majorité, y compris des juifs pratiquants, il me semble que le Yom Tov Sheni n’apporte plus rien et a perdu toute justification véritable sinon le fait de laisser perdurer une veille tradition.
Revenir au rythme normal prôné par la Tora, ne veut pas dire être laxiste, bien au contraire.
Je suis personnellement partisan d’un seul jour de fête mais que ce jour soit respecté absolument et vécut avec intensité.
Il me semble qu’à travers ce problème on touche un problème plus global de la tradition juive qui a tendance à conserver toute chose, y compris quand cela va à l’encontre de son esprit profond et de son intérêt.
On a quelquefois l’impression que le judaïsme se trouve dans la position de quelqu’un qui se serait cassé la jambe et aurait été obligé de porter un certain temps un plâtre, mais qui finirait par trouver ce plâtre habituel et refuserait de l’enlever une fois guéri.
C’est bien parce que je suis un juif pratiquant avec rigueur et sérieux, que l’idée du jour de fête doublée me semble totalement anachronique même s’il continue à l’heure actuelle d’être respecté dans l’immense majorité des communautés de diaspora.
Je trouve que sur ce chapitre, le mouvement massorti a le mérite d’avoir lancé le débat et ouvert la possibilité de choix à ses communautés sans trancher dans un sens ou un autre.
La question technique de l’abrogation d’un minhag doit être étudiée pour elle-même, et il existe à ce sujet des solutions. Soit celle d’une décision collégiale (rabbin Lewittes, ci-dessus) soit laisser la marge de manoeuvre à chaque communauté de décider pour elle-même en conscience (ce à quoi est arrivé le mouvement massorti ). Il faut cependant avoir conscience de la force du minhag dans le judaïsme et de la réticence à changer la "coutume de nos pères". C’est pourquoi cette question doit être sérieusement argumentée.
Yeshaya Dalsace
Textes de Teshouvot
Voici le texte du rabbin Aaron Blumenthal
http://www.massorti.com/son/documen...
Et la suite par les rabbins Philip Sigal et Abraham J. Erlich, puis enfin celle du rabbin Shuchat...
Messages
Pourquoi alors les Sages n’ont-ils pas institué le doublement des jeûnes dits "mineurs" du 17 Tamouz, du 3 Tichri (Guedalia) et du 10 Tevet qui ne commencent qu’à l’aube ? (contrairement à Kippour, ça laisse la nuit pour se restaurer avant le deuxième jour...)
Bonne question,
Je crois tout simplement qu’ils n’attachaient pas une aussi grande importance à ces dates et surtout ils ne doublèrent aucun jeûne, à commencer par celui de Kippour. Ils ne doublèrent que le "bon", la joie de Yom Tov. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ce doublement apporte encore ce qu’il est censé apporté, ou empoisonne la vie des gens qui le respectent ? Les avis sont partagés à juste titre.
Yeshaya Dalsace
Shalom,
Je m’étonne des avis s’appuyant sur le Méiri pour autoriser l’abandon du yom tov shéni. En effet, le Méiri parle dans Soukah d’un "minag dérekh takana" et dans Moéd Katan de "Yom tov shéni déRabbanan", ce qui signifie qu’il y a d’après le Méiri une obligation déRabbanan de respecter le "minag avoténou".
D’ailleurs la plupart des Rishonim qui pensent que cela est un minag n’appellent pas à l’abolir, mais au contraire insistent sur la nécessité de le conserver.
Je comprends toutefois que les arguments des rabbins massorti abolissant le minag sont davantage à chercher dans le contexte moderne -comme vous l’expliquez en détail dans la seconde partie- que dans l’interprétation littérale du Méiri et autres Rishonim allant dans ce sens.
Voilà pour mes remarques sur cet intéressant article.
J’aimerais creuser le sujet, mais je n’ai pas accès aux références suivantes :« Proceedings of the Committee on Jewish Law and Standards of the Conservative Movement 1927-1970 » volume III, pages 1228-1272.".
Serait-il possible de mettre en ligne les trois Techouvot que vous mentionnez dans la première partie ?
Bien à vous
Quand on ne sais pas il est preferable de ne pas inventer...
C’est vraiment la soupe populaire ici !
allez vas y efface le msg...
Je ne vous ai pas demandé votre avis. Merci de ne pas intervenir à l’avenir lorsque j’interroge le rabin sur une question précise. Pour indication voyez au moins le Rambam sur Hilkhot Kidoush haHodesh 5, 5 : "takanat hakhamim hi, shéhizaarou béminag avotéhem shébéyédéehem". L’existence d’un minag n’exclut pas l’institution d’une mitsva dérabbanan décidant de donner plus de force au minag. Shabbat Shalom.
Bar Plougta
J’ai mis en ligne les textes à ma disposition.
La question que vous soulevez sur Meiri me semble juste mais je ne sais à quel texte du Meiri le rabbin Lewittes fait allusion.
Sur le statut donc du Yom Tov Sheni, vous verrez qu’elle est abordée dans les textes mis en ligne dans l’article (en PDF).
Sur la question de la possibilité de changement dans la Halakha , et plus particulièrement l’abrogation d’un minhag, voire même d’une règle des rabbins , il faudrait écrire un long article. Le sujet est complexe et technique, mais cette possibilité existe sous certaines conditions.
On peut argumenter ici que les conditions ne sont pas remplies pour une telle révision et qu’il faut donc conserver le Yom Tov Sheni.
Personnellement je n’aime pas l’argument consistant à dire « on voudrais bien, mais on ne peut pas »… C’est une façon de tuer le sujet dans l’œuf.
Bien à vous
Yeshaya Dalsace
Je vous remercie sincèrement pour la mise en ligne de ces documents, notament pour le temps que vous avez pris à le faire malgré votre grande charge de travail.
Je suis d’accord avec vous : La seule argumentation acceptable serait celle démontrant que les conditions de modification de la Halakha ne seraient pas réunis. Peut-être aurons-nous l’occasion d’en discuter lors d’un prochain thème sur le sujet.
En attendant, Kol hakavod pour l’attention que vous portez aux internautes de votre forum.
Bien à vous
Shalom,
Avez-vous une référence précise pour cette affirmation :
"Le débat existe également chez certains orthodoxes sionistes modernes"
En passant, l’avis que vous citez au nom du Méiri sur lequel je m’étonnais est en fait celui de rabbénou Tam dans TB Souka 44b qui parle de "minag béalma". Ceci dit, ce n’est pas du tout un argument pour enlever le second jour, puisque Rabbénou Tam dit ceci pour justifier une houmra, voyez sur place si ça vous intéresse.
Bien cordialement, au plaisir de vous lire
Je connais plusieurs personnes orthodoxes modernes qui en discutent. Quelqu’un orthodoxe a-t-il écrit là dessus, je ne sais pas. Il faut chercher.
Vous rapportez des sources textuelles importantes, mais je crois qu’il y a un problème à tout réduire à une question de "sources", "précédant", "raisonnement logique" dans le judaïsme. Certes, il y a la question importante de la méthodologie juridique, mais il y a aussi le fond de la question, la metahalakha, la direction vers laquelle on croit devoir mener le raisonnement. Mon questionnement sur Yom Tov sheni est plutôt à ce niveau.
Yeshaya Dalsace
Bonjour,
Que font les communautés Massorti établies en Israël à propos de Roch Hachana, 1 jour ou deux ? Pourquoi ?
Shabbat Shalom
Elles font deux jours du fait du minhag établit et qu’à ma connaissance n’est pas contesté, même si on pourrait aussi discuter sur ce point du bien fondé, mais je ne connais pas une telle discussion dans nos rangs...
Yeshaya Dalsace
Ce qui s’entend car les arguments de "méta-halakha " mis en avant dans les Techouvot de Yom tov shéni shel galouyot ne valent pas vraiment pour R.H. Même si dans le din, il y aurait plus de raisons de ne faire qu’un jour en Eretz qu’un seul jour de Y.T shéni sh. gal. en Diaspora.
En tout cas, merci de votre réponse