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La Dot des fiancées

La Dot des fiancées

Samuel Joseph Agnon -

Si vous n’avez jamais lu ce prix Nobel, voici un livre a ne pas manquer

Les premiers romans d’Agnon, Ce qui est tordu deviendra droit et la Dot de la fiancée décrivent la vie de la ville de Buczacz durant le XIXe siècle. Le réalisme et la poésie, la naïveté et l’ironie s’entrelacent autour de quelques héros gouailleurs et malchanceux, dont les aventures sont intégrées à la vie d’un peuple rythmant son existence joyeuse sur la loi de Dieu tout en buvant jusqu’à la lie les misères de l’exil. La dot de la fiancée (dont nous proposons la première traduction en français, traduction intégrale - la version américaine de référence, révisée par Agnon, est amputée de son dernier chapitre qui est un long poème) est considéré comme le premier grand ouvrage d’Agnon.

Rabbi Yudel, le héros, hassid pauvre et savant, qui prie régulièrement et consacre son temps à l’étude, qui connaît les commandements et les bénédictions qui conviennent aux lieux et aux circonstances, les versets du Talmud   qu’il convient de citer pour justifier une décision, les préceptes selon lesquels l’homme sage doit se régler, est arraché à sa routine par un commandement impérieux : ses filles sont en âge de se marier et il doit, décision du rebbe hassidique de la ville (ce rebbe est un personnage historique, le rebbe d’Apta, auquel Buber consacre une partie de ses Récits hassidiques), aller solliciter les juifs des villages de la région pour réunir la somme nécessaire à les doter et à organiser des mariages décents.

Rabbi Yudel va donc parcourir le petit monde de la juiverie galicienne, rencontrer des personnages hauts en couleurs, des situations inédites, les aborder avec une tête bien pleine d’énoncés sapientiaux à prétention morale mais certainement mal faite pour les accorder à un référentiel nouveau à plus d’un titre : le contemplatif se frotte aux hommes d’action, découvre la pluralité du monde, l’injustice ou, plutôt l’indifférence à la justice et, malgré cela, finit par y prendre goût et a du mal à retourner chez lui. .Avec les aventures de ce Candide parlant hébreu (mais ressentant en yiddisch), Agnon a écrit un roman picaresque extrêmement drôle, dans lequel il fait preuve d’une grande virtuosité littéraire — on pense sans difficulté au Thomas Mann des Büddenbrock — mais aussi discrètement amer, où il raconte aussi, à la lumière de l’après-coup, la lente implosion de la Galicie juive, les mille petits détails qui marquent son lent délabrement, bien avant que son acte de décès officiel ne soit établi.

L’auteur

Samuel Agnon est le pseudonyme littéraire de Samuel Joseph Czaczkes Écrivain israélien de langues yiddish et hébraïque (1888 - 1970).

Établi à Jérusalem en 1924, il a évoqué dans ses romans (dont l’Hôtel de passage, 1938-1939) et dans ses nouvelles (dont les Abandonnés, la Lettre, la Légende du scribe) l’aventure contemporaine du peuple juif.

Son œuvre, profondément imprégnée par le hassidisme   et la mystique juive, marque un moment majeur de la littérature hébraïque. (Prix Nobel, 1966.)

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