Depuis Mai 68 et son fameux slogan "Il est interdit d’interdire", l’interdit, notamment religieux, se trouve fortement dénigré. Considéré comme le vestige d’une mentalité archaïque et obscurantiste, accusé de culpabiliser le plaisir et de réprimer la liberté, il a été malencontreusement chassé des domaines essentiels de la vie : gestion du corps, sexualité et éducation. Moussa Nabati, psychanalyste, démontre à travers l’examen des commandements bibliques relatifs au corps que si, en effet, l’énergie libidinale a besoin de liberté pour créer le bonheur, elle nécessite aussi la présence d’un cadre, de repères et de limites.
Dès lors, contrairement à la croyance répandue, la Loi. a comme rôle positif de construire le psychisme. L’interdit contient, au-delà de son apparence parfois absurde et rebutante, un sens symbolique caché, incitant l’individu à se différencier, à devenir lui-même, à bonne distance de la pulsion, de l’idéal des parents et des normes sociales.
Il aide ainsi le sujet, en le sauvant des excès nocifs - la dépression, la perversion - à "prolonger les jours de sa vie" !
Interview de l’auteur