Ce Bahreïni de 55 ans, commerçant en électronique, n’hésite d’ailleurs pas à afficher son nom, clairement juif, sur l’enseigne de son magasin situé à Manama, la capitale du royaume.
Alors que le nombre de juifs ne cesse de décliner dans les pays arabes, qu’ils sont parfois la cible de violences comme au Yémen, au Bahreïn, c’est le roi en personne, cheikh Hamad bin Issa al-Khalifa, qui affiche son soutien à cette communauté. En 2008, le roi a en effet nommé une femme juive, Houda Ezra Ebrahim Nonoo, ambassadeur du royaume aux États-Unis.
Mme Nonoo devenait le premier ambassadeur juif nommé à l’étranger par un pays arabe. Enfonçant le clou, le monarque s’est ensuite rendu à Londres pour appeler les juifs bahreïnis expatriés à revenir au pays. Il a
également nommé des businessmen juifs au conseil de la Choura, qui fonctionne comme la Chambre haute du Parlement.
Ces mesures suffiront-elles à préserver la communauté juive bahreïnie ? Pas sûr.
Les juifs de Bahreïn sont généralement des descendants de marchands d’Irak et d’Iran et sont installés dans le royaume depuis des siècles.
Selon Rouben Rouben, il y avait quelque 600 juifs au Bahreïn avant la création d’Israël en 1948. « Mais avec chaque guerre, de plus en plus de membres de la communauté sont partis », explique-t-il au New York Times. Selon les experts, il ne reste aujourd’hui que 36 juifs au Bahreïn. Et la plupart d’entre eux sont des adultes.
Une synagogue existe toujours, mais n’est plus utilisée. Les symboles religieux juifs en ont été effacés et certains de ses murs portent des graffitis appelant à la mort d’Israël.
Si Bahreïn n’a pas de relations diplomatiques avec l’État hébreu, il a cessé, depuis 2004, le boycott des entreprises commerçant avec Israël.