De la même manière qu’on entame ceux-ci par l’allumage de deux bougies (au moins) et la récitation d’une bénédiction, on en marque la fin d’une façon similaire.
Le nécessaire à havdala comprend :
– une bougie tressée, comprenant souvent six mèches qui symbolisent les six jours de la semaine
– une coupe à havdala , différente de celle du shabbath
– une assiette sur laquelle on pose la coupe
– une boîte, ou des sachets contenant des épices odorantes (clous de girofle,…)
Une fois les trois étoiles apparues, on peut effectuer la Havdala . On commence par remplir de vin ou de jus de raisin la coupe de façon à ce qu’elle déborde (d’où l’importance de l’assiette !), et on allume la bougie.
En vérité, la Havdala a commencé lors de la prière d’Arbit, où on a inséré un paragraphe dans la Amida (au sein de la quatrième bénédiction) évoquant la distinction entre le sacré et le profane, et entre Israël et les autres peuples.
La havdala « complète »
Elle marque la fin d’un shabbath. Après quelques phrases d’introduction qui varient selon les rites, elle commence par la formule « kos yechouot essa ouvchem Hachem ekra » (je lèverai la coupe du salut et invoquerai le nom de l’Eternel) et comprend quatre bénédictions :
– la bénédiction sur le vin : la coupe dans la main droite, on dit « Baroukh atta Hachem, elokénou mélèkh haolam, boré péri hagéfèn ». On ne boit pas après cette bénédiction et on a coutume de rire franchement, pour tromper le Satan : celui-ci en effet, voyant que les Juifs quittent le temps du shabbath, temps protégé, vers un temps profane où les péchés et l’éloignement de la Torah sont plus susceptibles de se produire, constate qu’ils ne boivent pas le vin après la bénédiction (contrairement à ce qui est normalement requis par la loi juive) et rient comme des idolâtres : il se détourne d’eux, persuadé que son travail de tentation et de sape est accompli…
– on se saisit ensuite des parfums, on prononce la bénédiction sur les arbres odorants « Baroukh atta Hachem, élokénou mélèkh haolam, boré atsé bésamim » et on respire les épices. Certains ont coutume d’en mettre une poignée dans leur poche de leur pantalon, pour garder la joie du shabbath.
– on dit ensuite la bénédiction sur le feu : « Baroukh atta Hachem, élokénou mélèkh haolam, boré méoré haèch » et on contemple le feu à la lueur des ongles de ses mains.
– enfin, on reprend la coupe et on dit la dernière bénédiction, la Havdala au sens strict du terme, évoquant la distinction entre le sacré et le profane, la lumière et les ténébres, Israël et les autres peuples, le septième jour et les six jours ouvrables, et louant le Créateur pour cette distinction : « Baroukh atta Hachem, élokénou mélèkh haolam, hamavdil ben kodèch le’hol, ouvèn or lé’hochèkh, ouvèn israël laamim, ouvèn yom hachvii léchèchèt yémé hamassé. Baroukh atta Hachem, hamavdil ben kodèch lé’hol ». L’officiant boit la majeure partie de la coupe - contrairement à shabbath, seul l’officiant boit - puis éteint la flamme avec le restant du vin, ou en la plongeant dans celui qui est tombé dans l’assiette.
Certains ont ensuite coutume de se mettre une goutte de vin sur la nuque, et de sentir la bougie éteinte, dont on dit que l’odeur est celle du jardin d’Eden…cela pour s’imprégner un peu plus de ces tout derniers instants shabbatiques…
Puis on n’oubliera pas de prononcer la bénédiction après la consommation de vin.
La Havdala à l’issue d’un Yom Tov finissant en semaine
On n’utilisera ni épices, ni feu, on ne récitera que la première bénédiction sur le vin, et la quatrième bénédiction.
Pourquoi ? Car on a le droit d’utiliser le feu pendant Yom Tov (donc pas de raison de faire la bénédiction relative au feu) et la tristesse de se séparer d’un Yom Tov tombant en semaine n’égale pas celle de se séparer du shabbath (donc pas d’épices).
Exception : à l’issue de Kippour, on fera le vin et le feu, mais pas les épices, de préférence sur une flamme allumée avant le début de Kippour (par exemple la ner zikkaron).
La Havdala à l’issue d’un Yom Tov coïncidant avec shabbath
Elle est identique à une Havdala de shabbath « normal ».
La Havdala à l’issue d’un shabbath précédant immédiatement un Yom Tov
Dans ce cas de figure, on fait la Havdala après le kiddouch de la fête, sans les épices, en suivant cet ordre :
– kiddouch de la fête
– sur le feu en allumant la bougie (et en même temps les bougies de la fête) à partir d’une flamme existante avant l’entrée de shabbath (par exemple la ner zikkaron)
– quatrième bénédiction, mais en remplaçant « ben kodèch le’hol » (entre le saint et le profane) par « ben kodèch lekodèch » (entre le saint et le saint) puisque précisément on quitte une sainteté pour en retrouver immédiatement une autre
– et enfin la bénédiction inaugurale, comme lors de chaque Yom Tov - sauf Chvii chel Pessa’h, le septième jour de Pessa’h où on ne la prononce pas
La Havdala à l’issue d’une fête précédant immédiatement un shabbath
On fera la Havdalah après le kiddouch du shabbath, sans les épices ni bien entendu le feu : c’est-à-dire seulement la quatrième bénédiction, en remplaçant « ben kodèch le’hol » par « ben kodèch lekodèch ».
Notes :
– si on n’a pas de vin ou de jus de raisin, on peut effectuer la Havdala sur n’importe quelle boisson (de préférence alcoolisée) sauf de l’eau.
– si on ne dispose pas de feu et/ou d’épices, on pourra faire la Havdala du samedi soir seulement sur le vin/jus de raisin, ou n’importe quelle boisson sauf de l’eau.
– si on assiste à la Havdala communautaire à la synagogue, on peut être dispensé de la Havdala domestique (contrairement au Kiddoush qui doit systématiquement être fait à la maison) si on a effectivement décidé de s’acquitter au moment de la Havdala communautaire.
Messages
Merci pour tous ces renseignements. Serait il possible d’avoir une version chantée ou récitée avec cantilation de la havdala , comme pour le kiddoush ?
Serait-il possible d’avoir une version chantée