Ces gens pratiquent un judaïsme traditionaliste : ils mangent kasher , pratiquent l’abattage rituel, respectent le shabbat et pratiquent l’étude de la Tora. Ce sont des villageois qui vivent une vie traditionnelle africaine.
Tout cela se fait pourtant dans des conditions pas très faciles. Du fait de l’isolement géographique d’abord vis-à-vis du reste du monde juif et des difficiles conditions matérielles de l’autre.
Ils ont une école primaire juive et une école secondaire juive. Une organisation de jeunesse. Des synagogues. Et même un rabbin Rabbi Gershom Sizomu.
Leur histoire
Au début du 20e siècle, un groupe commença à judaïser, c’est-à-dire à faire du syncrétisme entre christianisme et du judaïsme biblique. Peu à peu le christianisme a été éliminé au profit des éléments juifs, notamment la circoncision. Semei Kakungulu leur premier leader composa une sorte de livre de loi juive appuyé sur les enseignements bibliques.
Le groupe survécut et pratiqua le « judaïsme » ainsi durant plusieurs générations. Chaque contact avec des Juifs de passage permit d’approfondir pratiques et connaissances, mais le groupe traversa plusieurs crises.
Après le décès de Kakungulu, la communauté déclina, d’autant plus qu’il y eut des rivalités internes pour la direction du groupe. Sans parler des problèmes propres à toute minorité isolée : trouver des conjoints, maintenir les enfants dans la foi de leurs parents, etc.
En 1961, le nombre d’adhérents était descendu à 300.
En 1995, les Abayudaya reçurent la visite de représentants de Koulanou, une organisation juive américaine qui se consacre aux "juifs oubliés", qui s’intéresse à tous ceux qui, à travers le monde, se reconnaissent comme juifs tout en restant sur les marges du judaïsme. Koulanou aida financièrement la scolarisation des 150 enfants de la communauté.
Leur rabbin
Rabbi Gershom Sizomu est le petit-fils de l’homme qui a permis à la communauté de survivre contre vents et marées de 1936 à 1992. Il passa tout l’été 2001 à suivre des cours rabbiniques au Hebrew Union College de New York (une institution qui s’inscrit dans la branche réformée de la tradition juive).
Au mois de février 2002, quatre rabbins conservateurs (Massorti ) des Etats-Unis et un de leurs collègues venu d’Israël se rendirent finalement en Ouganda afin de procéder à la conversion formelle des Abayudaya, 83 ans après le début du cheminement de Kakungulu vers le judaïsme ! Deux tiers environ de la communauté, soit 400 personnes, ont accepté de passer par le processus de conversion.
En 2003, Gershom Sizomu est parti, accompagné de sa femme et ses deux enfants, étudier cinq années à la Ziegler School, le séminaire rabbinique Massorti de Los Angeles.
Ayant reçu son diplôme rabbinique en 2008, il revint au pays pour s’occuper des Abayudaya et devenir le premier rabbin noir en Afrique.
En 2011, il fut candidat aux élections locales pour représenter son district au Parlement.
Le pays
L’Ouganda est une ancienne colonie britannique qui accéda à l’indépendance en 1962. Situé dans la région des grands lacs africains, le pays comporte 30 000 000 d’habitants. Comme beaucoup de pays africains, l’Ouganda se divise en différentes ethnies ce qui provoque des tensions entre différentes régions, notamment le nord et le sud. 90 % des ougandais sont de religion chrétienne et 10 % sont musulmans.
En 1971, Idi Amin Dada installe sa dictature sanguinaire responsable du massacre de près de 300 000 ougandais ! Il persécuta notamment les Abayudaya. En 1979, après une guerre civile, Amin Dada est déchu et remplacé par une dictature plus modérée à parti unique.
On peut donc se présenter aux élections présidentielles en candidat indépendant, mais on n’a évidemment aucune chance face au parti officiel…
Les Juifs ougandais sont particulièrement bons en musique et vous pouvez acquérir leur musique ici.
http://www.cdbaby.com/cd/MusicFromPutti
Voir également : http://www.massorti.com/Abayudaya-l...
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