Il arriva, en la neuvième année de son règne [de Sédécias], dixième mois, le dixième jour du mois, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem, lui et toute son armée, et campa contre elle ; et ils bâtirent contre elle des retranchements tout à l’entour. La ville fut assiégée jusqu’à la onzième année du roi Sédécias... (II Rois 25 : 1 et suivants).
Cet événement, qui a eu lieu en 586 avant l’ère chrétienne, a été suivi par la prise de Jérusalem et par la destruction du Premier Temple construit par le roi Salomon.
Suite à cette tragédie, les Juifs furent exilés et ne purent regagner leur pays, pour ceux qui le souhaitaient, que 70 ans plus tard. Trois autres jeûnes sont observés pour marquer ces événements marquants et traumatisants de l’histoire du peuple juif.
[*Le jeûne du 10 Tevet est donc le premier de la série des jeûnes qui va jusqu’au 9 Av.*]
Le17 Tamouz, où la première brèche fut creusée dans les murailles entourant Jérusalem par le roi Titus. Cet événement s’est produit à l’époque de la conquête romaine, en 70 après l’ère chrétienne.
Le 9 Av, Ticha BeAv, jour particulièrement tragique de la destruction des deux Temples de Jérusalem.
Le 3 Tichri , appelé Tsom Guedalia, où le gouverneur juif de Judée nommé par Babylone, Guedalia Ben Ahiqam, a été assassiné. Ce meurtre a mis fin à la relative tranquillité dont jouissaient encore les Juifs de l’époque.
Le jeûne du 10 Tevet fut instauré dès l’époque de l’exil de Babylone.
[*C’est un demi jeûne (de l’aube au crépuscule).*]
C’est le seul jeûne qu’on ne déplace pas s’il se trouve un vendredi. C’est donc la seule fois qu’une parasha de la Torah et une haftara peuvent être récitées un vendredi après-midi, puisqu’on a l’habitude d’en lire une les jours de jeûne.
En Israël, le 10 Tevet a été désigné par le Grand Rabbinat comme jour du Kaddish public, en souvenir des victimes de la Shoah, dont le lieu et la date du décès sont pour la plupart inconnus. Le rabbinat orthodoxe est plutôt réticent au choix de Yom Hashoa qui tombe toujours en Nissan , mois durant lequel on ne fait pas en principe de signe de tristesse… Cependant de plus en plus c’est Yom Hashoa qui compte.
Dans les communautés Massorti , un rituel de Yom Hashoa a même été créé. Le 10 Tevet n’est lui qu’à peine marqué.
Il faut cependant se souvenir qu’il marque le début d’un processus de destruction et que le jeûne, signe de contrition et de Teshouva , marque une prise de conscience. [*L’expérience humaine montre combien il est important que celle-ci ait lieu au début du processus et non à la fin. D’où la pertinence de marquer le 10 Tevet aujourd’hui.*]
Il est possible d’après certaines opinions de se contenter de jeûner la première moitié de la journée et de se nourrir après la prière de Minha dite en début d’après-midi.
Yeshaya Dalsace