Les faits : Quelque part dans le monde un homme entre dans une maison et tue avec un poignard un couple et trois enfants dont les âges vont de 11 ans, trois ans et quelques mois [le bébé fut décapité].
Avec ces seules données : Nous, les journalistes, nous rapportons la nouvelle et dans 100% des cas nous mettons l’accent sur le bas âge des victimes, le manque de scrupules du meurtrier, le caractère injustifiable de son acte et, entre les lignes et les adjectifs, nous exprimons notre peine au regard d’un acte d’une telle sauvagerie.
Si le meurtrier est un Israélien et la famille palestinienne : Nous autres journalistes, nous rapportons la nouvelle et dans 100% des cas nous mettons l’accent sur le bas âge des victimes, le manque de scrupules du meurtrier, le caractère injustifiable de son acte et, entre les lignes et les adjectifs, nous exprimons notre peine au regard d’un acte d’une telle sauvagerie. Nous ajoutons que c’est une goutte d’eau dans la souffrance des Palestiniens aux mains d’Israël et ainsi transférons la culpabilité d’un homme sur un pays tout entier. Et il est même probable nous fassions des reproches si quelqu’un dans notre pays ose défendre Israël.
Si le meurtrier est un Palestinien et la famille israélienne : Nous autres journalistes, nous rapportons la nouvelle, mais les enfants (même le nouveau-né) sont convertis automatiquement en "colons" et nous mettons l’accent sur le "messianisme" et la mentalité d’"extrême droite" des morts (même du nouveau-né). C’est précisément ainsi que certains agences de presse, radios, télévisions et médias espagnols rapportent les faits.
Ne sommes-nous pas, les journalistes, qui les vrais colonisateurs des têtes d’autrui ?
Source : Sobre Israel opinamos todos, le blog de Jorge Marirrodriga. Repris de http://philosemitismeblog.blogspot....
Sur le fait lui-même, nous l’avons rapporté sur notre http://www.massorti.com/Chronique-d... sans mettre les terribles images circulant sur le net.
Messages
Aïe aïe aïe, terrible responsabilité pour les journalistes. Manipuler la compassion naturelle des gens et l’insérer dans une perspective historique, un débat politique, pour défendre ou non un camp. Rien n’est neutre en effet. Déjà Noam Chomsky il y a quelques années sous pesait le poids relatif de deux génocides dans leur traitement médiatique. Le génocide des Cambodgiens opéré par le Khmers rouges, si je me souviens bien, et l’autre génocide avait lieu au Timor, et opéré par l’indonésie (1975). Et Noam chomski avait représenté par des longueur de ruban la quantité de traitement journalistique, il y en avait des mètres pour le génocide cambodgien, et à peine un cm pour le Timor. D’ailleurs beaucoup de gens ne savent pas ou se trouve le Timor et encore moins qu’un état a condamné à mort des milliers de gens là bas (le tiers de la population a été décimé). Pourquoi ? L’indonésie est un pays allié des Etats Unis, et non communiste. Pol Pot non. On va me dire que la sauvagerie d’où qu’elle vienne c’est la sauvagerie, et que rien ne la justifie. Parfaitement, et donc à sauvagerie égale, traitement médiatique égal. Est ce toujours le cas ? Nous n’avons pas le temps ni les moyens de peser le poids médiatique de toutes les informations qui nous assaillent. Mais c’est comme pour la Torah, il a autant de choses à lire dans les pleins que dans les vides.
Shalom
N’en demeure que... ça se passe en Israël, que ce n’est pas un fait nouveau, que ce sont des monstruosités qui se reproduisent, qu’il y a des partis politiques palestiniens qui encensent ce genre d’actes, et que ce genre d’actes fait parti de toute une logique antisémite soigneusement orchestrée... Je n’aime pas banaliser ce type de monstruosités, je n’aime pas noyer dans des analyses la souffrance de Juifs frappés par ces meurtres délibérés dictés au nom d’une politique de terreur systématique qui ne fait pas avancer d’un iota le processus de paix...