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Serrer la main ou faire la bise ?

Serrer la main ou faire la bise ?

Pudeur -

Dès qu’il s’agit de l’autre sexe c’est très mal vu dans les milieux juifs stricts, quelle est la position Massorti   ?

Cher Rabbin   Dalsace,

n’étant pas Massorti  , j’aime tout de même consulter votre excellent site qui est une source d’informations passionnante !

Je me suis posé une question : pour vous, est-il permis pour un homme d’avoir un contact physique avec une femme (ou l’inverse) comme serrer la main, faire la bise.... si oui, pouvez-vous m’expliquer sur quelle Halakha   vous basez vous ?

Merci beaucoup !

Gabriel

Notre réponse

Cher M. 
Merci d’abord pour les compliments. Le site Massorti   n’est nullement réservé aux Massorti   eux-mêmes, qui sont des Juifs comme les autres, c’est avant tout un site sur le judaïsme. Le judaïsme Massorti   n’est pas un judaïsme à part ; c’est un judaïsme ouvert d’esprit, tout simplement.

La question que vous posez est liée dans les faits à celle du puritanisme excessif sous prétexte de pudeur.

Quelle est la raison pour laquelle certains juifs ultra pieux refusent tout contact, y compris formel comme serrer la main, avec une femme ? Au départ, c’est une règle de grande pudeur en vigueur dans des milieux extrêmement puritains (« froum »). Dans ce contexte, où les sexes vivent totalement séparés de toute façon, cela peut se comprendre (leur manière de vivre les regarde et on doit la respecter chez eux). Dans leur milieu, c’est à l’occidental de savoir ne pas tendre la main et de s’adapter aux mœurs du lieu. La question est de savoir quelle signification prend ce genre de comportements dans le contexte contemporain occidental où les relations sociales entre hommes et femmes sont monnaie courante ?

Il faut d’abord faire une mise au point, cette règle n’a rien à voir avec une éventuelle situation d’impureté de la femme (dans un tel cas éviter à tout prix le moindre contact pourrait se défendre). Si tenté que la femme en question soit en situation d’impureté (ce qui reste à définir), cette impureté ne saurait se transmettre, l’homme en question est tout aussi « impur » de nos jours. Ce n’est donc pas l’impureté qui est la raison de cette pratique.

Cela relève d’une barrière piétiste afin d’éviter tout contact avec une femme qui ne serait pas la sienne, pour des raisons de pudeur. On commence par être en contact avec la main, allez savoir ce qui se passera ensuite… Cela ne relève pas véritablement de la Halakha   et il n’y a aucun interdit, au sens strict du terme, à serrer la main, voire même à embrasser, qui que ce soit. C’est tout simplement une pratique ultra puritaine. Dans la Bible, les exemples de contact physique entre personnes de sexe opposé non mariés ne manquent pas.

En ce qui concerne ce genre de pratiques puritaines, l’intérêt n’est pas dans la pratique elle-même mais plutôt dans celui qui tient à se distinguer par elle en affichant une « pudeur » rigoriste.

[*Dans le contexte de notre société, il est courant que les hommes et les femmes se serrent la main et se fassent la bise. Refuser de se plier à ces règles relève du manque de savoir-vivre et peut même, dans certains cas être une marque de grossièreté et un manque profond de respect de l’autre.*]

[*Or, le respect de l’autre est une dimension de la Halakha  . « Yafa Tora im derekh Eretz » (Avot), « la Tora est belle quant elle s’accompagne de savoir-vivre », principe cardinal que bien des « pieux » ont tendance à oublier trop souvent, construisant leur petit univers de sainteté au détriment du rapport à l’autre.*]

Ce n’est pas seulement une faute de bon goût ; c’est également très souvent une marque d’orgueil. (le jeu de la sainteté révèle de la psychologie humaine, de ses faiblesses et de ses prétentions, plus rarement de la sainteté elle-même. Tartufe aurait fait un très bon juif).

On ne saurait être « saint » au détriment des autres, or j’ai vu bien des fois des gens humiliés par un refus de poigné de main.

C’est surtout en contradiction avec des valeurs autrement plus importante de la Halakha  . Celle du savoir-vivre d’abord, mais surtout celle également de l’interdit très grave de Hilloul Hashem, c’est-à-dire donner une mauvaise opinion de la Tora aux gens … Or dans la plupart des cas, ce puritanisme est très mal compris et n’a vraiment pas grand sens.

[*On peut donc considérer que non seulement il est autorisé de serrer la main aux femmes, mais également que c’est un interdit de s’en abstenir dans les milieux occidentaux au risque de se mal conduire.*]

En dehors de la question halakhique, se pose la question sociologique. Les juifs autrefois, y compris les plus pieux, savaient s’adapter à leur milieu. Ils ne faisaient pas tant de manières avec ce genre de choses. La plupart qui en font aujourd’hui sont des néophytes qui s’habillent subitement des plus stricts habits du puritanisme afin de mieux rompre avec un milieu ouvert qui dans le fond les met mal à l’aise, c’est donc un signe de faiblesse. Il faut donc s’interroger sur les motivations profondes et les incidences psychologique du puritanisme juif en vogue aujourd’hui… Une religion qui a besoin de se réfugier dans ce genre d’extrémisme bigot est une religion malade et manquant d’assurance dans son message le plus profond. À consommer donc, avec modération…

En ce qui concerne les rapports du couple, on peut très bien avoir des gestes de tendresse sans pour autant s’engager dans un rapport sexuel à un moment inopportun (Nida  ). (voir article plus développé sur la question)

[*Le mouvement Massorti   prône un judaïsme engagé dans la voie des mitsvot et de la kedousha   (des commandements et de la sainteté) sans pour autant tomber dans le puritanisme excessif ou la surenchère à la bigoterie. Nous pensons qu’il faut faire la part entre l’essentiel et l’accessoire. C’est pourquoi, en ce qui concerne le public juif moderne, nous ne voyons aucun problème à serrer la main ou faire la bise à des amis, ou dans le même registre, avoir des gestes de tendresse envers ses proches. Tout est question de milieu, de mentalité et de circonstance.*]

Yeshaya Dalsace

Refus ministériel

Pas de crise diplomatique, mais très impoli tout de même ! Mai 2012, à l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève, la ministre de la Santé de Belgique, Laurette Onkelinx, par ailleurs également vice-première ministre socialiste rencontre Yaakov Litzman, le vice-ministre de la Santé israélien (Benyamin Netanyahou est officiellement le ministre de la Santé car les orthodoxes   de Yahadout haTora refusent par antisionisme historique le titre de ministre et se font toujours nommer à un titre subalterne... pragmatique donc, mais pas trop).

Problème, Litzman refuse de serrer la main protocolaire que la ministre belge lui tend.

Qu’on ne lui serre pas la main parce qu’elle est une femme n’a pas plu à la ministre belge. "J’ai les mains propres !", écrit-t-elle le lendemain sur sa page Facebook.

"Ce genre d’attitude intégriste liée à une certaine conception de la religion et de la femme me dérange profondément", poursuit-elle, avant de préciser qu’elle avait déjà vécu une situation analogue face à un ministre…. iranien.

Evidemment, ça dénote un peu dans l’Europe paritaire... Du point de vue de la Tora, un Hilloul Hashem vaut-il mieux qu’une poignée de main bien protocolaire ? On peut en douter monsieur le vice-ministre...

Messages

Serrer la main ou faire la bise ?

Shalom,

Cette article m’a fait revenir en arriére et je me suis souvenu de mes prémires allées à la syna : les femmes ne comprennaient pas, que je discute si alaise avec mes confréres, au lieux d’être en leurs compagnies feminine,a parler bijoux, robes et chaussures. En régles géneral je ne n’ai pas d’amitiés feminine, car je n’aimes pas leurs discussions et concernant les lois juives, je me suis très vite familiariser et me suis reconnu en l’interdiction du bavardage dans le vide les "lachone hara" chose très courrent chez nous. Puis lorsque vous en parlez de ce réfus a certains, a serrer la main et que cela n’est qu’une facade, je suis tout a fait en accord avec vous. Prennez pour exemple, mon ami Dan. Il s’en annonça depuis le début de nôtre amité, comme en ettend orthodoxe  , mais il me serrer la main. Je crois que lorsqu’il compri que je ne m’interesser pas a lui en tant que homme mais seulement, un ami avec qui je pouvait parler et approfondir philosophie et foi, seulement alors, il m’a sortir le truc de l’inetrdiction de me serrer encore la main. Cela dit, un poigné de main et puis quoi encore... Même qui marier et bien en ménage, apparament !? Il ne perd cependent jamais l’opportunité, lors que l’on se voie, il me prié en riant, de lui laisser me carresser les cheveux.

Voir en ligne : serrer la mais ou faira la bise ?

Serrer la main ou faire la bise ?

les ultra froum ont des sources talmudiques ou juste un effet de societe ?
vous avez des sources talmudiques ou juste un effet de societe ?

Serrer la main ou faire la bise ?

Bien entendu que les « froum » reposent leur attitude sur des sources. Une source peut très bien être un écrit rabbinique récent et faire autorité, ou une coutume. Cela n’enlève rien à l’aspect sociologique, car les sources sont étroitement liées à la sociologie, personne n’écrit dans le vide et hors contexte, quelle que soit la source.

Dans le contexte « froum » il est tout à fait justifié de ne pas serrer la main ou faire la bise et l’inverse serait tout à fait incorrecte. Un non froum doit le respecter. Dans le contexte général, on peut arriver à la situation inverse… Question avant tout de bon sens et de respect des autres. C’est très variable selon les situations.

Yeshaya Dalsace

Serrer la main ou faire la bise ?

Bjr

Pas tres satisfait de votre reponse...

Dans un certain contexte, les actes de terreur sont justifies et devraient etre respectes. l’atitude du hammas ou d’autre mouvement extremistes islamiques doit etre remis dans son contexte et respecte ?

c’est pauvre comme raisonnement, il me semble...

Serrer la main ou faire la bise ?

Les choses paraissaient pourtant claires : "Dans le contexte « froum » il est tout à fait justifié de ne pas serrer la main ou faire la bise et l’inverse serait tout à fait incorrecte. Un non froum doit le respecter." Dans ce contexte bien précis c’était de savoir-vivre qu’il s’agissait ; il est à mon avis évident qu’une réflexion sur l’attitude du Hamas ne peut avoir un quelconque rapport avec celle sur la question du savoir-vivre. Je ne comprend pas comment vous avez pu imaginer que justifier le fait de ne pas serrer la main dans les milieux orthodoxes  , pouvait à lui seul, dans la suite logique du raisonnement, justifier les actes de violence meurtrière des extrémistes. Vous me permettrez dans ce cas une citation - de vous-même : "c’est pauvre comme raisonnement, il me semble…"

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