Cependant, du fait qu’il n’y a pas d’équivalent de la circoncision pour une fille, la plupart des familles juives ne font rien à cette occasion et ne marquent pas dignement la naissance d’une fille.
C’est pour remédier à ce manque que les mouvements modernistes du judaïsme ont développé un cérémonial de nomination.
Ce cérémonial consiste essentiellement à organiser une fête avec la famille et des amis en présence du rabbin . Cela peut se faire à la synagogue, au domicile des parents ou dans l’endroit de leur choix.
Le bébé est apporté sur un petit coussin, il est pris sur dans les bras de son « parrain » (comme pour le sandak de la circoncision), ou « marraine », ou les deux, selon le choix des parents.
Le rabbin prononce un discours et nomme officiellement l’enfant en prononçant une série de bénédictions rituelles et traditionnelles. En grande partie de cette cérémonie est basée sur une tradition très ancienne d’Afrique du nord, le zeved habat. À cette occasion l’enfant reçoit officiellement son nom hébraïque.
Chaque rabbin a sa propre manière de faire et la cérémonie en question peut varier d’une communauté à l’autre.
On peut ajouter quelques chants traditionnels.
Le père peut mettre à cette occasion et en signe de transmission et continuité de l’alliance, son talit et ses tefiline. Les grands-parents peuvent également avoir un rôle actif.
Quand faire cette cérémonie ?
La logique voudrait qu’elle soit faite au huitième jour de la naissance. Il n’existe cependant aucune obligation à cela. Beaucoup de gens choisissent le dimanche pour des questions de commodité. On peut également choisir le 30e jour de naissance porteur également de symbole dans la tradition juive.
L’essentiel n’est de pas trop traîner et de donner toute l’importance et la solennité qui reviennent à cette petite fille et à ses parents.
Témoignage personnel
J’ai quatre filles et un garçon.
La fille aînée n’a eu le droit à aucune cérémonie. Je suivais alors le rite orthodoxe . Je suis monté à la torah le shabbat lendemain de sa naissance. On a prononcé un « mi she birekh… » d’usage, c’est-à-dire une bénédiction en l’honneur de celui qui vient de monter à la torah et de sa famille, en l’occurrence en l’honneur de la maman et du bébé encore à la clinique. Toute la synagogue a dit « mazel tov ! ». C’était très sympathique et émouvant, mais vraiment le minimum possible.
Pour ma deuxième fille, j’étais alors étudiant au séminaire rabbinique Massorti . J’ai organisé une cérémonie de nomination en me basant sur des précédents trouvés dans des livres de prières Massorti . C’était beaucoup plus sympathique et honorable. Cela impliquait surtout les parents. Mais une partie de la famille orthodoxe n’éprouva aucun besoin de venir, contrairement à la circoncision du garçon qui vint après. L’injustice était criante.
Pour les deux filles suivantes, j’ai peaufiné ce qui avait déjà été mis en place. La dernière a eu notamment une très belle cérémonie.
Jusqu’à aujourd’hui, il me reste une petite frustration de n’avoir rien fait de sérieux pour ma première fille.
Il me semble que ne rien faire ou presque rien, est non seulement profondément injuste, mais consiste surtout à manquer une occasion excellente de s’inscrire dans du symbolique, aussi bien au niveau de l’enfant que des parents.
Yeshaya Dalsace
Messages
N’est il pas d’usage de donner au premier et au second enfant si il sont de sexe différent,les prénoms des grands parents paternels ?
Bonjour,
Je souhaiterais savoir si les rabbins massortis acceptent de pratiquer les nominations pour les filles issues de couple mixte. Et si tel est le cas le processus est il différent ?