Israël est à la fois un pays ultramoderne dans lequel les femmes sont totalement émancipées, mais c’est également un pays aux prises avec des traditions machistes et une société basée sur la religion patriarcale. Du coup, les mouvements féministes israéliens n’ont pas fini de militer… Le mouvement Massorti les soutiens à fond et agit pour qu’enfin la place de la femme dans la société israélienne soit véritablement à l’égal de celle des hommes.
Au moment de la signature de la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), Israël a fait des réserves sur trois des articles principaux ! Cette démarche ne démontre pas forcément une mauvaise volonté de la part du gouvernement mais révèle plutôt la difficulté de se libérer du poids des traditions.
Ainsi, malgré la création d’un poste de conseiller du premier ministre chargé de la condition de la femme et de sa promotion, malgré la mise en place de programmes d’informations complets en ce qui concerne la violence à l’égard des femmes et l’égalité en matière d’emploi, malgré le niveau d’éducation reconnu élevé de la majorité des israéliennes, les formes de discrimination qu’elles subissent sont encore nombreuses. En fait, aucune loi fondamentale ne consacre le principe d’égalité ni n’interdit la discrimination. Nous pouvons noter également l’absence de plan global visant à garantir l’application de la convention. Ainsi, les idées traditionnelles concernant le rôle et le statut de la femme dans la société israélienne perpétuent les comportements négatifs à leur égard.
Des cas rapportés de mariages forcés, le nombre encore élevé de cas de violence familiale, de crimes d’honneur font toujours l’actualité de la vie quotidienne des israéliennes. Le manque de crédit alloué par le gouvernement pour essayer d’enrailler ces comportements violents limite considérablement l’assistance psychologique et médicale que les femmes devraient recevoir à la suite des agressions dont elles sont victimes. Ainsi, le nombre de refuges pour femmes battues ou violées est considéré comme trop insuffisant pour pourvoir porter secours et réconfort à toutes celles qui sont abusées. Sans doute est-ce dû à cette attitude traditionnelle qui consiste à être moins attentif à la santé des femmes qu’à celle des hommes !
La condition des femmes en Israël reste bien préoccupante sur bien des aspects et notamment en ce qui concerne le nombre encore important d’inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail, dans le traitement des salaires ou dans le mariage. Ainsi, une femme qui demande le divorce, à cause de la violence qu’elle subit par son mari, n’est pas sûre d’être écoutée et soutenue dans sa démarche par la cour rabbinique qui souvent rejette sa demande et favorise l’homme. D’autant plus que les cas de violence rapportés sont en dessous de la réalité car ce sujet est tabou dans la société israélienne et bon nombre de femmes ne parlent pas de leurs souffrances par honte d’être rejetées par la famille ou montrées du doigt par le voisinage…
Ainsi le dilemme est grand dans l’esprit des femmes israéliennes mais aussi dans celui de la société car, comble de la tradition, une croyance très répandue en Israël véhicule cette affirmation qu’un homme juif est " passif " et ne peut être capable d’aucune violence à l’égard de son épouse…
La condition de la femme en Israël n’est pas des plus tragiques compte tenu de sa position géographique, de sa tradition culturelle et religieuse. Cependant elle demeure encore préoccupante dans bien des domaines. Souhaitons que la société israélienne, encore à tendance patriarcale, enclenche sincèrement et profondément un processus de paix avec les femmes qui constituent le noyau de son évolution !
Messages
Si une femme n’est pas soutenue par ses proches incrédules face à la violence d’un mari, c’est fichu pour elle. Le premier cran de sécurité ce sont les proches. Au delà, évidemment, c’est très bien que les institutions agissent et soutiennent les femmes. Surtout en cas de "cécité" des proches.
Je fais un rapprochement qui est peut être forcé, mais bon : les enfants victimes d’inceste sont souvent confrontés à la "cécité" des mères, et dans ces cas très nombreux ce n’est pas seulement le père qui dysfonctionne, c’est toute la cellule parentale.