Prière spontanée
Existe-t-il dans le Judaïsme des prières que l’on ne dit pas à un moment précis mais que l’on peut réciter à n’importe quel moment de la journée ou sous le coup de stress ou d’une émotion ?
Il en existe beaucoup. Les plus célèbres sont les psaumes qui peuvent accompagner toutes sortes de moments de la vie. Mais il y en a beaucoup d’autres. À toute époque les juifs ont composé des prières. Certaines ont été retenues dans la tradition et sont rentrée dans le siddour , d’autres sont tombées dans l’oubli. Encore aujourd’hui, on continue à composer des prières nouvelles.
On peut également dire une prière spontanée, qui vient du cœur, parler à Dieu comme à un ami ou un confident.
Personne en conversion
Puis-je, étant donné que théoriquement je ne suis pas encore Juif, réciter certaines de ces prières ou celles comme celles du matin ou du soir ?
Une personne en conversion non seulement peut, mais doit, réciter les prières habituelles. Cela ne serait –ce que pour apprendre. Une grande part du rituel a une valeur totalement universelle, il n’y a donc aucun inconvénient pour un non juif à le réciter.
Une personne en conversion doit essayer de respecter toutes les mitzvot, donc rituel compris.
Seules les téfilines ne seront pas posées chaque matin, jusqu’à la conversion.
Hébreu ou français
Puis-je dire ces prières même sans parler totalement Hébreu ? (même si j’ai une traduction du texte de la prière) ?
Les prières peuvent être récitées dans n’importe quelle langue même si l’hébreu à notre préférence.
Le but de la prière est avant tout de ressentir ce que l’on dit. Il faut se sentir lié aux mots et aux textes. D’où le problème que l’on peut ressentir face à certaines phrases ou certains concepts exprimés dans le siddour . Parfois on est obligé d’interpréter à notre façon certaines idées ou images auxquelles on ne peut adhérer dans leur sens premier. Le mouvement Massorti évite a priori de changer la formulation des prières traditionnelles.
De même on peut très bien apprécier un texte plus qu’un autre. On peut choisir de s’y attarder, au contraire d’accélérer, voire même parfois de sauter certains passages. Il faut cependant savoir que certains textes sont plus importants que d’autres (le chéma et la amida notamment).
Parfois la prière aura plus de sens en français pour celui qui ne comprend pas l’hébreu ; mais pas toujours. Parfois le sens de certaines prières est un peu désuet (ceux sont de vieux textes), la langue hébraïque employée demeure belle et nous relie aux générations juives passées. Ne pas en saisir toutes les nuances n’est pas très grave dans ces cas-là. C’est donc une question très personnelle.
Yeshaya Dalsace