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Zakarias Frankel (1801-1875)

Zakarias Frankel (1801-1875)

Le fondateur du Mouvement Massorti en 1854 -

Erudit et rabbin  , né à Prague. Un juif savant et fier dont l’influence sur le Judaïsme moderne fut colossale. Une des plus grandes figures rabbiniques et intellectuelles juives du 19ème siècle.

Après avoir été l’élève de Bezabel Ronsburg qui lui enseigna le Talmud  , Zakarias Frankel étudia la philosophie, les sciences naturelles, et la philologie à Budapest (1825-30).

En 1831 le gouvernement Autrichien l’appointa Rabbin   régional (Kreisrabbiner) à Leitmeritz. Par la suite il s’installa à Teplitz où il fut élu rabbin  .

Frankel fut le premier rabbin   de Bohème à recevoir une éducation universitaire séculaire et un des premiers Tchèques à prêcher en langue Allemande. En 1836 il fut appelé par le gouvernement de Saxe pour devenir Grand Rabbin   de Dresde.

La publication de son étude sur le serment Juif (voir ci-dessous) eut pour conséquence son abolition dans plusieurs états Allemands. Il déclina une nomination à Berlin en 1843 surtout en raison du refus du gouvernement Prussien d’accepter ses conditions (complète reconnaissance légale de la religion Juive – jusqu’alors seulement « tolérée » et arrêt du soutien aux activités des missionnaires chrétiens chargés de convertir les Juifs).

En 1854, après avoir activement participé à sa création, Frankel devint le directeur du tout nouveau Juedisch-Theologisches Seminar de Breslau, où il demeura jusqu’à sa mort.

Le séminaire rabbinique de Breslau aura une très grande influence sur le judaïsme européen, soit comme modèle de plusieurs séminaires rabbiniques, y compris le séminaire rabbinique français (sur cette question, lire notamment le site du judaïsme alsacien), soit par ses élèves qui essaimèrent las communautés européenne et bientôt américaines ainsi que les grandes universités du monde entier et d’Israël.

Conceptions religieuses de Frankel :

En temps que théologien, Frankel s’efforça de faire une synthèse entre la tendance conservatrice historique et les besoins contemporains, par le biais de réformes organiques progressives.

Devenu le leader spirituel d’une tendance invoquant des réformes « modérées » il fonda l’école « positiviste-historique » (aussi appelée école de Breslau) qui marqua par la suite le mouvement Conservative   aux Etats-Unis (ou Massorti  ).

Lors de la controverse sur le livre de prière de Hambourg (1841), dans ses réponses à la circulaire du prédicateur Gotthold Salomon (Litteraturblatt des Orients 3 (1842) nos 23-24) Frankel déclara que dans le livre de prière (Sidour  ) traditionnel, seuls devaient être autorisés les changements qui n’étaient pas en contradiction avec l’esprit du judaïsme historique. Il pensait que la croyance messianique qui exprimait « le vœu pieux de l’indépendance du peuple Juif » était importante pour la survie et le développement du judaïsme, et qu’elle apportait une vigueur et un esprit nouveaux dans la vie des Juifs Allemands, même « s’ils avaient déjà une terre natale qu’ils ne souhaitaient pas quitter ». Sa revue mensuelle « Zeitschrift fuer die religiosen Interessen des Judenthums » (1844-46) lui servit de plate-forme pour ses opinions sur le Libéralisme et les réformes.

Lors de la seconde conférence rabbinique de Francfort, en 1845 il insista pour la formulation d’un principe ferme qui servirait de base à l’adoption de légères réformes additionnelles en opposition à des réformes plus fortes prônées par une large part des rabbins   de l’époque. Sa demande fut refusée, il eut pour principaux adversaires des hommes comme A. Geiger et S. Homdheim.

[*Pour protester contre le refus qui lui était opposé et contre l’abolition graduelle de l’Hébreu comme langue de prière, Frankel se retira de la conférence marquant par là la fondation du Mouvement Massorti  .*]

« La langue hébraïque, dont l’antiquité a été sanctifiée par des millénaires, donne sainteté et exaltation à la prière. [...] [La décision prise par le synode] élimine l’élément historique qui a tant de poids et d’influence dans toute religion. À mon avis, cette décision n’est pas prise dans l’esprit de préserver, mais de détruire le judaïsme positif et historique. »

Il s’ensuivit une controverse publique au cours de laquelle il reçut le soutien d’Israël et David Deutsch, Abraham Solomon Trier et Solomon Eger. Il essaya sans succès de réunir une conférence de théologiens pour contrer les objectifs de la précédente conférence rabbinique reformiste.

La Halakha   n’est pas pour Frankel un bloc immuable, au-dessus du temps, mais une réalité dont l’histoire lui apprend qu’elle a toujours évolué car elle est vivante et inscrite dans le temps. Être fidèle à la Halakha  , c’est continuer son mouvement historique d’adaptation et de changement. Il est caractéristique que Frankel parle ici d’« esprit » : « la lettre de la loi n’est pas décisive ; c’est plutôt l’esprit qui doit animer la loi et lui donner un statut divin, capable de devenir une norme pour l’homme doté lui-même d’esprit. »

[*Les vues modérées de Frankel suscitèrent l’opposition à la fois des courants Libéraux et des courants Orthodoxes  .*]

Frankel voyait dans la Réforme une manière radicale, hâtive, et quelque peu incohérente, d’introduire ces change¬ments, en faisant dans certains cas table rase du passé. Pour lui, « le passé était une source de valeurs, d’inspiration, et d’engagement. L’histoire, bien qu’étant une catégorie profane, n’était pas moins contraignante que la Halakha  , et toutes deux s’oppo¬saient à la marche révolutionnaire et nivelante de la raison ». Frankel a étroitement lié les deux notions fondamentales de Halakha   et d’histoire, et dans cette connexion se trouve l’intuition fondatrice de son école, devenue le Judaïsme Massorti  .

Pour Frankel, le vecteur de l’incessante transformation historique de la Halakha  , c’est le peuple d’Israël. En se fondant sur une règle talmudique, Frankel a élaboré ce qu’on pourrait appeler par analogie une « théorie de la réception » : c’est le peuple d’Israël qui accepte ou non l’abandon ou l’aménagement de certaines pratiques. « Le judaïsme est la religion des juifs », aimait à répéter Frankel, pour qui le peuple juif était le porteur de la révélation.

Tandis que les pionniers du Mouvement de Réforme se servaient de l’histoire pour légitimer leurs décisions radicales, Frankel transmuait l’histoire en une force conservatrice qui requérait un engagement personnel, qui enseignait ce qui n’avait jamais changé - par exemple l’usage de l’hébreu - et, à partir de là seulement, ce que l’on pouvait aujourd’hui changer.

Création du séminaire rabbinique de Breslau

Sitôt l’ouverture du Séminaire rabbinique de Breslau annoncée, il fut défié par Samson Raphaël Hirsch d’exposer clairement les principes religieux sur lesquels serait basé l’enseignement du séminaire.

Au même moment, le réformiste A. Geiger entreprit de critiquer les méthodes casuistiques d’enseignement du Talmud   qui y étaient pratiquées.

On voit donc que d’emblée le mouvement Massorti   fut attaqué et critiqué des deux côtés, par les orthodoxes   à cause de son modernisme et par les libéraux à cause de son traditionalisme. Cela marque bien la spécificité de ce mouvement jusqu’à aujourd’hui.

Lors de la parution du livre de Frankel « Darkhel ha-Mishna   » (1859) il fut attaqué par Hirsch dans son périodique Jeschurun. Une lettre ouverte adressée à Frankel par Gottlieb Fischer (Jeschurun, 1860) fut suivie par une série d’essais critiques dans lesquels Hirsch exigeait que Frankel expose clairement ses vues sur la tradition rabbinique et la révélation du Mont Sinaï. La position de Hirsch fut soutenue par d’autres rabbins   Orthodoxes  , notamment Z.B. Auerbach (Ha-Zofeh al Darkhei ha-Mishnah, 1861), Salomon Wolf Klein (Mi-Penei Koshet, 1861), Samuel Freund, et l’auteur anonyme de Me’or Einayim. Frankel fut toutefois soutenu par les rabbins   et les savants Conservative   Solomon Judah Rapoport (Divrei Shalom va-Emet, 1861), Wolf Landau, Saul Isaac, Kaempf (Mamtik Sod, 1861) et Raphaël Kircheim.

Frankel se contenta d’une brève déclaration dans son journal Monatsschrift fuer Geschichte and Wissenschaft des Judenthums (vol.10 (1861), 159-60) dans laquelle il souligna qu’il n’avait nullement l’intention de polémiquer sur la valeur de la tradition rabbinique ou de nier son ancienneté, ajoutant qu’à ses yeux, on n’avait toujours pas résolu une question importante, à savoir : lesquels parmi les éléments halakhiques devaient être considérés comme ayant une origine mosaïque.

« Le judaïsme contient, dans son noyau, les vérités les plus élevées sur Dieu. [...] Les lois révélées sont les gardiennes du judaïsme, elles sont conçues pour protéger les vérités les plus élevées »

Frankel et la Halakha  

La Halakha   n’est pas pour Frankel un bloc immuable, au-dessus du temps, mais une réalité dont l’histoire lui apprend qu’elle a toujours évolué car elle est vivante et inscrite dans le temps. « Par le processus d’interprétation, les premiers maîtres ont changé la signification littérale des Écritures, les érudits postérieurs celle de la Michna  , et les érudits de l’époque post-talmudique celle du Talmud  . Toutes ces interprétations répondaient aux problèmes de la vie quotidienne, et donnèrent des formes variées à la pratique de certains préceptes. Grâce à de telles études, le judaïsme a acquis son équilibre et a évité de se trouer en marge des conditions de son temps, à plusieurs époques. » (article publié en 1845)

Être fidèle à la Halakha  , c’est continuer son mouvement historique d’adaptation et de changement. Il est caractéristique que Frankel parle ici d’« esprit » : « La lettre de la loi n’est pas décisive c’est plutôt l’esprit qui doit animer la loi et lui donner un statut divin, capable de devenir une norme pour l’homme doté lui-même d’esprit. »

Le débat de Frankel, et ultérieurement du judaïsme conservateur (Massorti  ), avec les orthodoxes   porte, à ce niveau, sur la notion de tradition : à l’encontre des seconds, les premiers prétendent que l’authentique tradition est toujours allée de pair avec changement, évolution, interprétation… Cependant les orthodoxes   éclairés savent bien que la Halakha   a évolué. Mais ils adoptent néanmoins en pratique une attitude ultra-conservatrice.

Pour Frankel, le vecteur de cette incessante transformation historique de la Halakha  , c’est le peuple d’Israël. En se fondant sur la règle talmudique suivante : « Ce qui a été adopté par toute la communauté d’Israël, a été accepté par le peuple, et fait maintenant partie de sa vie, ne peut être changé par aucune autorité. » (Avoda Zara 36), Frankel a élaboré ce qu’on pourrait appeler par analogie une « théorie de la réception » : c’est le peuple d’Israël, qui accepte ou non l’abandon ou l’aménagement de certaines pratiques. « Le judaïsme est la religion des juifs », aimait à répéter Frankel, pour qui le peuple juif était le porteur de la révélation. Insensiblement, Frankel a fait por-ter le poids de la révélation sur l’histoire et le peuple d’Israël, davantage que sur une intervention surnaturelle de Dieu.

Mais Frankel reconnaît ce que l’appel au peuple d’Israël a de vague et d’imprécis ; il se tourne alors vers les interprètes traditionnels de la Halakha  , ceux qui l’étudient et qui sont donc à même de l’adapter. « La communauté dans son ensemble est un corps lourd et sans harmonie, dont il est difficile de discerner la volonté. Nous devons trouver comment accomplir les changements de façon adéquate, et ce but peut être atteint avec l’aide des érudits. »

Frankel était lui-même un de ces sages  , un rabbin   qui connaissait très bien la tradition juive, et dont l’originalité a été d’appliquer la méthode historique à l’étude de la Halakha  . Il a cherché à reconstruire la manière dont la littérature talmudique a émergé peu à peu, en identifiant les différentes influences et la contribution respective de chaque sage.

Dans « Les Chemins de la Mishna   », publié en 1859, il n’hésita pas à utiliser les méthodes critiques alors à sa disposition, tout ce qui pouvait contribuer à la Science du judaïsme. Il se voulait libre dans ses investigations, fit appel à la fois à des sources juives et à des sources grecques (grande nouveauté à l’époque pour un talmudiste !), et étudia en détail les étapes historiques et les strates littéraires de la Halakha  .

Cette entreprise d’introduire la science critique dans le domaine de la Halakha   était particulièrement audacieuse et susceptible d’avoir de profondes implications pratiques et théologiques.

Par exemple, dans la première section de « Les Chemins de la Mishna   », Frankel affirme que l’expression talmudique qui revient fréquemment "Halalakha le-Moshe mi-Sinai", "une tradition de Moise qui nous vient du Sinaï", désigne en fait ces commandements coutumiers dont la raison et l’origine étaient inconnues et qui, étant de la plus haute antiquité, étaient considérés comme s’ils venaient réellement du Sinaï. Bien entendu, la stricte orthodoxie   a perçu dans cette affirmation une déclaration de guerre contre le judaïsme traditionnel, dans la mesure où elle niait l’autorité sinaïtique de la "Loi orale". Il faut préciser que la thèse audacieuse de Frankel est aujourd’hui admise de façon unanime par les chercheurs et que l’histoire de la Halakha   actuelle a fait des progrès immenses, dans les pas de Zakarias Frankel.

Le rabbin   Samson Raphaël Hirsch perçu sans doute ces implications, pour les dénoncer : la méthode historique était en train de changer le rôle des sages   du Talmud   : de transmetteurs, ils devenaient auteurs du système halakhique. Abandonner la version traditionnelle des origines de ce système laissait entendre immanquablement que ce que les hommes avaient créé, les hommes pouvaient aussi le changer ! Hirsch pressa Frankel de s’expliquer sur sa théologie, en particulier sur ce que signifiait pour lui la révélation ; en vain. Frankel se déroba toujours... Peut-être ne disposait-il pas encore d’une théologie accordée à sa pratique scientifique. Théologie qui ne sera développée que plus tard par les grands penseurs du mouvement Massorti  .

Frankel a partagé avec les pionniers du Mouvement de Réforme un vif intérêt pour la science historique, et pour les fruits que l’on peut en tirer pour le présent. Mais, dans la mise en corrélation du passé et de leur présent, ils ont fonctionné de manière opposée. Tandis que les pionniers du Mouvement de Réforme se servaient de l’histoire pour légitimer leurs décisions radicales, Frankel transmuait l’histoire en une force conservatrice qui requérait un engagement personnel, qui enseignait ce qui n’avait jamais changé - par exemple l’usage de l’hébreu – et, à partir de là seulement, ce que l’on pouvait aujourd’hui changer.

Frankel a partagé aussi avec les pionniers du Mouvement de Réforme la problématique du noyau et de l’écorce. « Le judaïsme contient, dans son noyau, les vérités les plus élevées sur Dieu. Les lois révélées sont les gardiennes du judaïsme, elles sont conçues pour protéger les vérités les plus élevées »

La Réforme, d’après Frankel, a eu le tort de voir le salut « dans le rejet des formes religieuses et dans le retour pur et simple aux idées premières » ; cependant il est vrai que certaines formes religieuses du judaïsme ont changé et peuvent encore changer, mais Frankel voyait ce changement de façon beaucoup plus progressive et prudente que les tenants de la Réforme.

Travaux :

[*Les travaux académiques de Frankel traitent principalement de loi biblique talmudique.*] (d’un point de vue historique et systématique), du développement historique de la Halakha  , et d’exégèses talmudiques.

Ses premiers travaux, sur le serment Juif, Die Eidesleistung bei den Juden (1840) répondaient à un besoin politique et furent en même temps [*une première tentative d’analyse scientifique des problèmes Halakhiques utilisant la méthode de jurisprudence comparée.*]

Il étudia aussi la question dans Der gerischtliche Beweis nach talmidischem Rechte (1846) étude sur la preuve légale d’après la loi talmudique, et à nouveau dans une série d’articles publiés dans divers périodiques : MGWJ, 2 (1853), 289-304, 329-47 ;9 (1860), 321-31, 365-80, 406-16, 445-54 ; 16 (1867), 24-26, 70-72 ; et Jahresbericht des Juedisch-Theologischen Seminars (1860).

Plusieurs de ses travaux traitaient de l’histoire de la tradition orale :

dans ses premières études sur le Septuaginte, Vorstudien zu des Septuaginta (1841). Il s’efforça de démontrer qu’on trouvait des traces de la halakha   Palestinienne dans la traduction Grecque de la Bible. Il s’appuya également sur cette hypothèse pour son autre étude : Ueber den Einfluss der palaestinischen Exegese auf die alexandrinische Hermeneutik (1851).

Il publia ses recherches sur la méthodologie de la Mishna   et du Talmud   dans Darkhei Ha-Mishna   (1859 ; avec un supplément et un index, 1867 ; nouvelle édition 1923) travaux qui exercèrent une grande influence sur sa recherche complémentaire sur la Mishnah

דרכי המשנה

et Mevo ha-Yerushalmi (1870) une introduction au Talmud   de Jérusalem.

מבוא ירושלמי א
מבוא ירושלמי ב
מבוא ירושלמי ג
מבוא ירושלמי ד
מבוא ירושלמי ד
מבוא ירושלמי ה

Il écrivit également Ahavat Ziyyon, un commentaire sur plusieurs traités du Talmud   de Jérusalem (Berakhot, Pe’ah, 1874 ; Demai (1875) et Entwurf einer geschichie der literatur der nachtalmudischen Responsen (1865) ébauche d’une histoire de la littérature des responsa   post-talmudiques.

En 1851 il fonda Monatsschrift fuer Geschichte und Wissenschaft des Judenthums, qu’il édita pendant 17 ans en y publiant de nombreux articles sur l’histoire culturelle juive.

Il fut le premier érudit juif a comprendre l’intérêt historique du texte des Septante (traduction grecque de la Bible) et à y voir un héritage juif de la première importance. La recherche universitaire n’a fait que confirmer cette position.

[*Frankel fixa, au séminaire juif de Breslau, des normes pour la formation des rabbins   modernes, un programme d’études et un niveau de compétences à la fois pour les étudiants et pour les enseignants, normes qui furent adoptées par toutes les institutions similaires.*]

Messages

Zakarias Frankel (1801-1875)

Bonjour,

Est-il possible de se proccurer l’ouvrage "darkéi hamichna" de Frankel que ce soit en hébreu ou en anglais (je ne pense pas qu’il existe en français) que ce soit en livre ou en lecture sur le net ?

Cordial Shalom

Zakarias Frankel (1801-1875)

Vous trouverez une copie PDF de l’ouvrage sur l’excellente bibliothèque numérique Habad  .

L’ouvrage est en hébreu. http://www.hebrewbooks.org/31828

Je ne crois pas qu’il en existe une traduction, même en Français.

Vous pouvez sinon le consulter à la Bibliothèque de L’Alliance israélite à Paris et je crois également à celle du Séminaire rabbinique, rue Vauquelin.

Bonne lecture

Yeshaya Dalsace

Zakarias Frankel (1801-1875)

Cher Rabbin   Dalsace,

Merci pour votre réponse rapide et précise.

Je suis allé au lien indiqué pour télécharger l’ouvrage en question. J’ai mainte-nant une question dessus :
Aux pages 68-69, R. Frankel écrit :

"A cette époque, l’étude de la Halakha   prit une nouvelle forme. Les lois étaient enseignées au nom de leurs auteurs [parenthèse sur la mention des avis minoritaires]. Le fait que toutes les paroles des individualités furent rapportées en dehors des salles d’études et qu’elles ne furent pas annulées comme auparavant, constitue la nouveauté de cette époque. Lorsque se levèrent des grands hommes avec un cœur de lion dans les chemins de la Torah et de [son] interprétation, et qu’ils virent que l’autorisation était donnée à tout Sage d’Israël d’interpréter selon sa logique, et de rendre obligatoire ce qu’il comprit par la force de son intelligence sans se plier à [l’avis d’] une maison [ou d’une autre] l’étude se multiplia et chacun selon son discernement [spécifique] grandit la Torah et la glorifia (…)."

Ce passage laisserait entendre que chaque Rav avait désormais la possibilité d’interpréter la Loi et de la trancher selon son interprétation. Pourant, à la page 269 [klal 5]le R. FRankel rapporte la Michna   dans Edouyot enseignant que la règle est toujours celle de la majorité. Aussi logiquement, les Rabbanim particuliers n’auraient pu trancher la Loi selon leur propre interprétation et auraient du se fier à la Loi de la majorité ?

Qu’en pensez-vous ?

G.H

Ps : J’en profite pour vous demander également si la version française de l’Histoire des Juifs de H. Graetz que l’on trouve sur inernet (www.mediterranee-antique.info/.../Graetz/H_Juifs_00.htm et http://www.histoiredesjuifs.com/articles.php?lng=fr&pg=8704) est fidèle à la version originale. Et si la réponse est négative, sauriez-vous où est-il possible de trouver l’ouvrage ?

Bien à vous M. le Rabbin  

Zakarias Frankel (1801-1875)

Cher Monsieur,

Sachez tout d’abord que je ne suis nullement un spécialiste de la Wisenschaft. Vous devriez poser ces questions à Maurice Ruben Hayoun spécialiste de tout cela.

Traduction de Graetz, aucune idée.

Frankel : Je ne vois aucune contradiction dans le propos.

Il y a effectivement une liberté de ton et l’expression d’opinions minoritaires, donc une certaine autonomie dans la littérature rabbinique des Tanaim. Cela n’empêche nullement pour une assemblé, de voter à la majorité. La question qui se pose, c’est l’identité et le fonctionnement de cette assemblée, son autorité géographique également…

La majorité ne concerne pas, à ma connaissance, la prise en compte de l’ensemble des voix exprimées dans la vaste littérature rabbinique, ou encore une forme de statistique sur la pratique des juifs… C’est un concept de vote à la majorité pour cela il faut qu’il y ait débat organisé et scrutin… Il faut également une structure définie. C’est toute la question du statut du Sanhedrin, puis de l’assemblé des sages   à Yavné   puis Tibériade… Vaste sujet, mais différent. Sans compter les différentes tentatives de ressusciter ce Sanhedrin dans l’histoire, encore très récemment en Israël…

Le Talmud   donne l’impression d’un débat vivant et organisé, les rabbins   se répondent… Mais en fait, c’est un montage littéraire. Ces rabbins   vivaient souvent à des périodes différentes, dans des lieux différents et ne se parlaient pas directement. Certains se connaissaient bien entendu, mais le débat direct est rare. Ce sont les rédacteurs (anonymes) du Talmud   qui ont créé ce débat à partir des différentes traditions en leur possession. Dans de telles conditions, la question de la majorité n’a pas de sens.

Bien à vous.

Yeshaya Dalsace

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