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Hiérarchiser les religions

Hiérarchiser les religions

Le judaïsme est-il supérieur aux autres religions ? Dois-t-on hiérarchiser les croyances face à la relativisation qu’implique la modernité ?

Question :

J’ai une question à vous poser : sachant que les récits bibliques ne peuvent être lus sur un plan littéral et donc que la véracité historique de la Torah n’est pas démontrable, pensez-vous néanmoins que le judaïsme soit le système de pensée le plus adéquat pour appréhender Dieu et toucher une certaine vérité ? Pensez-vous au contraire que d’autres systèmes soient peut-être aussi valables, et si oui, faites-vous une hiérarchisation entre religions monothéistes et les autres ?

Réponse :

Vous posez ici une question délicate. Je vais essayer d’y répondre de manière nuancée, ouverte et sincère.

Le sens littéral des textes :

Tout d’abord, il existe une règle exprimée chez Rashi   : le texte ne doit pas être éludé de son sens propre. Bien entendu que le récit biblique peut également être lu dans un sens littéral. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est se laisser enfermer dans ce sens littéral.

Il arrive parfois que le sens ne nous plaise pas pour une raison ou une autre, contradiction historique, exagération du texte, violence… dans un tel cas, l’interprétation de ce texte, sera ce qui fait sens pour nous. Mais cela ne veut pas dire que le sens littéral n’a pas sa portée. Il ne s’efface pas et a forcément sa fonction.

De façon générale, le texte biblique est un petit peu ce que l’on pourrait considérer comme une matière brute qu’il faut travailler, même s’il est extrêmement élaboré. L’essentiel du judaïsme est dans le travail du texte. Le travail du texte c’est la tradition orale qui par définition est toujours active.

Par moments, revenir au sens propre du texte peut s’avérer la meilleure méthode.

Il est évident qu’il existe ici une grande part de subjectivité personnelle (qui est également la subjectivité collective des commentaires juifs au long de l’histoire). Le judaïsme n’est pas un système globalisant dans lequel l’individu devrait fondre sa personnalité et faire taire son esprit critique. Si c’était le cas ce serait du paganisme édulcoré. Le judaïsme c’est un lieu de réflexion, aussi bien au niveau intellectuel qu’au niveau éthique et spirituelle.

Il ne faut donc pas avoir peur du sens littéral, mais il ne faut pas se laisser piéger par lui.

Le sens historique :

Sur le plan historique la Bible est un texte ambigu. Ce n’est pas un mythe détaché de toute réalité historique, c’est un récit qui se veut historique dans sa forme pour justement ne pas tomber dans le mythe. Le mythe est associé au paganisme et la Bible a cherché à détruire le paganisme. En ce sens la Bible est un livre d’histoire (à la manière antique) et se présente comme tel, dans une continuité chronologique.

Pour nous aujourd’hui, depuis la fin du 19e siècle et plus particulièrement les travaux du 20e siècle, la Bible ne peut plus être prise comme une source de renseignements scientifiques fiables. On sait que la part de légendes et la part de construction littéraire est très importante, même si l’ensemble se place dans un contexte historique donné. Il est donc devenu absurde de faire coller la Bible à la connaissance historique actuelle. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas dialogue entre les deux domaines. Bien au contraire la connaissance historique va permettre parfois de mieux comprendre le texte. Certaines parties de la Bible sont parfaitement historiques (fin de la période des rois par exemple). Mais l’intérêt de la Bible n’est pas dans ce domaine, son intérêt est spirituel et littéraire. De ce point de vue, la question historique n’a pas grande incidence.

La Bible est le récit d’une expérience spirituelle collective, celle du peuple juif. Cette expérience est absolument singulière et n’a pas d’équivalent dans le monde. Mais la Bible est également le support d’une parole prophétique, c’est-à-dire d’une parole qui dit plus que ce qu’elle semble dire, une parole qui dépasse son cadre historique et spécifique pour toucher à l’universel. Cela aussi est tout à fait unique dans l’histoire des religions.

La connaissance historique que nous avons aujourd’hui ne met nullement cela en cause. Cela permet tout simplement de mieux sérier certaines questions.

Beaucoup de gens font une erreur : chercher absolument à ce que la littéralité biblique corresponde à ce qu’ils sont. C’est oublier que la Bible a été écrite il y a près de 3 000 ans. À cette époque, le monde était très différent et la notion même d’histoire au sens moderne du terme n’existait pas. On écrivait des chroniques, on utilisait des événements historiques pour faire avancer des idées ou illustrer un récit, mais on ne cherchait pas à relater des faits de façon précise et objective. C’est donc absurde de demander à la Bible de tenir un langage scientifique qu’elle ne saurait avoir. Elle n’a pas été écrite pour cela.

Ce n’est pas parce que la Bible doit être prise avec prudence sur le plan historique que ce qu’elle dit n’est pas pertinent, même dans son sens propre.

Par exemple, je ne sais pas si les histoires du roi David sont absolument conformes à la réalité historique (je subodore même que non). Historiquement il y a eu un roi David, mais nous n’avons aucun moyen de connaître sa réalité. Les récits du roi David dans la Bible m’intéressent en tant que récit, dans ce que le roi David peut représenter comme modèle ou contre modèle. Le roi David, au même titre que d’autres grands personnages de la littérature, fait sens de façon éternelle. Peut-être que le vrai roi David était beaucoup plus fade, mais c’est le roi David de la Bible qui intéresse le lecteur. Il y a ensuite un autre roi David, celui de la tradition rabbinique, et il est très différent de celui de la gestuelle biblique. C’est pourquoi les couches de lecture s’ajoutent les unes aux autres.

La réalité spirituelle naitra de ma lecture de ces différents textes et de ma réflexion sur les thèmes développés par ces textes. Cette réalité spirituelle est subjective car elle est soumise à mon propre monde. C’est pourquoi, une histoire comme celle du roi David peut-être relue un grand nombre de fois tout au long d’une vie. Plus encore, ce que le roi David incarne comme personnage spirituel, le maître du repentir, le David des psaumes, l’amoureux de Dieu, et enfin la figure messianique, va accompagner ma vie de juif. En un certain sens, comme le dit la chanson, David est toujours vivant et il accompagne mon cheminement personnel. L’historicité n’a strictement aucun intérêt dans une telle dimension.

Je peux très bien, intellectuellement parlant, être très intéressé à mieux connaître la réalité historique de l’époque de David, à mieux comprendre le contexte dans lequel est né ce récit. De ce point de vue, la Bible n’est pas détachée de l’histoire, nous ne sommes pas dans un roman imaginaire. Tous ces récits sont basés sur une mémoire historique. Cette mémoire n’est pas n’importe quelle mémoire, c’est la mémoire de mon peuple. Plus encore, c’est la mémoire du peuple de l’histoire humaine qui a une démarche spirituelle particulièrement singulière.

C’est donc un piège que de chercher à prouver la véracité historique de la Bible. Mais c’est un piège également que de chercher à voir la Bible comme un objet littéraire détaché de tout contexte, ou comme une icône religieuse qu’il faudrait adorer.

Personnellement je ne pense pas que la critique historique enlève quoi que ce soit de la pertinence du récit biblique, bien au contraire, cette critique permet très souvent de mieux cerner le sens du texte et de ne pas tomber dans des pièges idéologiques et apologétiques.

Appréhender Dieu :

Le judaïsme, durant sa très longue histoire, a toujours combattu une idée : l’appréhension de Dieu. Pour le judaïsme, Dieu est absolument transcendant, invisible, incompréhensible et l’être humain ne saurait en aucun cas le saisir. Dès lors que l’être humain croit avoir saisi le divin, il commence à tomber dans le paganisme. C’est une tentation très grande. On voudrait comprendre Dieu, on voudrait qu’il soit plus proche, plus présent… c’est le récit du veau d’or. Tout le texte biblique nous apprend à accepter la transcendance et à tordre le cou à nos désirs païens.

En ce sens le judaïsme est certainement le plus mauvais système de pensée pour appréhender Dieu, mais c’est le seul possible.

Il en est de même pour toucher à la vérité. Dans le judaïsme la vérité absolue appartient à Dieu, elle est transcendante. Nous devons accepter de ne pas l’appréhender. Le judaïsme c’est apprendre à accepter de se dessaisir de la vérité ! C’est l’anti idéologie.

Le judaïsme et les autres religions :

Il faut faire ici la différence entre les systèmes monothéistes et ceux qui ne le sont pas. Il faut faire également la différence entre une démarche intellectuelle, une démarche spirituelle et une démarche éthique.

L’étude des religions, même les religions païennes de l’antiquité, même les religions les plus exotiques, montre que toutes ces religions ont un intérêt intellectuel, spirituel et éthique. Bien entendu il existe de grandes variantes et on ne peut mettre tout dans le même sac. Mais cependant, on peut reconnaître les vertus de toutes sortes de systèmes spirituels à travers le monde.

Vu d’un oeil extérieur, il n’est pas du tout évident que le judaïsme soit supérieur à tel ou tel système. Bien entendu un juif aura tendance à affirmer que oui et à le croire, mais c’est son point de vue subjectif et chacun peut en faire autant. J’aurais surtout tendance à me méfier de ce genre de classement comparatif rarement objectif et dont les critères sont forcément discutables.

Il est même fort possible que le judaïsme pêche parfois par certaines faiblesses et puisse apprendre d’autres systèmes. Cela ne me gêne absolument pas de le reconnaître.

Mais par contre, il est des spécificités dans le judaïsme que je ne vois pas ailleurs : un monothéisme absolu et rigoureux basé sur une expérience transcendante (la révélation), lié à une très longue expérience historico-religieuse et cela dans un rapport à l’exégèse textuelle tout à fait particulier. Je ne vois pas d’autre religion liant tous ces critères.

Mais on pourrait ainsi faire ressortir les spécificités positives ou négatives dans toutes sortes de traditions religieuses. Faut-il pour autant comparer ?

Je n’aime pas beaucoup la comparaison entre les religions. C’est un exercice périlleux très difficile à bien mener.

De plus je ne suis pas objectif et ne veux pas l’être. Je suis viscéralement juif pour des raisons identitaires, émotionnelles et pas seulement pour des raisons intellectuelles.

Tout système religieux peut-être critiqué, chacun possède ses lignes de force et ses faiblesses.

Plus encore, tout système religieux s’incarne dans un contexte historique et géographique précis. Ce n’est pas un produit neutre que l’on peut exporter si facilement (c’est par exemple le problème du bouddhisme tibétain importé en occident).

Chaque système trouve sa justification dans sa propre histoire, sa propre géographie et son propre langage.

C’est, je pense, une des raisons pour lesquelles le judaïsme n’a jamais cherché à se vendre aux autres, même si ses grands principes sont tout à fait universels.

En tenant compte de ces réserves, je veux bien me lancer sur le terrain glissant de la comparaison, mais avec le maximum de guillemets possibles et seulement pour amorcer une réponse à votre question.

Vis-à-vis des religions non monothéistes, on ne peut comparer que des techniques (prières, méditation, rapport au texte, paroles de sagesses) mais pas la théologie qui ne repose pas du tout sur les mêmes principes (monothéisme, transcendance et révélation). On retrouvera par contre des rites et des techniques parfois similaires.

En même temps il y a l’apparence et la profondeur.

J’ai visité par exemple un grand temple hindouiste au cours d’une rencontre officielle interreligieuse, c’est le lieu certainement le plus radicalement étrange pour un juif, on se prosterne devant des statues, on les embrasse et on leur offre des petites offrandes. Par contre, en parlant avec un hindouiste, je me suis sentie dans une proximité intellectuelle et mystique extrêmement forte ! Il y a une proximité avec la kabbale étonnante. Voilà une religion qui est apparemment radicalement païenne, mais dans le fond très spirituelle, très intellectuelle et paradoxalement très proche du judaïsme par certains aspects. Tout dépend peut-être aussi comment et avec qui on approche la religion en question et il existe certainement une différence importante entre les hindouistes de base et les intellectuels ou même entre les régions. (Ces différences existent d’ailleurs aussi dans le judaïsme).

Si on prend les religions asiatiques (Chine et Japon), qui sont assez complexes et variés, elles obéissent à une autre dynamique que celle du monothéisme et se placent dans une tout autre perspective. Du point de vue du travail sur soi, elles sont remarquables. Mais sur le plan théologique, il y a bien peu en partage avec le judaïsme me semble-t-il et le langage est tout à fait différent. Du point de vue de l’éthique, la tendance à se détacher du monde me semble problématique. Par contre vous pouvez vous amuser à comparer les adages de sagesse et trouver des similitudes entre les adages de Lao Tseu et ceux des rabbins   du Talmud  .

J’ai également été reçu dans le plus grand centre Sikh hors du Pendjab, et bien j’avais l’impression, au delà des apparences, d’être chez des juifs Loubavitch  , même mentalité et même mode de fonctionnement.

Il existe des quantités de variantes religieuses qu’il est difficile de comparer et encore moins de juger (faudrait-il encore les étudier correctement).

Même une religion comme le chamanisme (la plus vieille forme religieuse que l’on connaisse et qui existe encore sur plusieurs continents) présente un grand intérêt dans son contexte culturel. Plus encore, le chamanisme, bien loin du judaïsme… mais dans le rôle du Cohen   Gadol de Yom Kippour on retrouve un peu une figure chamanique.

En ce qui concerne le monothéisme, les autres monothéismes sont tous basés sur le judaïsme (même celui des Sikhs né du contact avec l’Islam).

Sans le judaïsme, ni l’islam, ni le christianisme n’existerait.

Cette filiation directe invite à la comparaison, sans compter les constantes interactions et influences mutuelles entre ces trois religions.

Sans entrer dans la spécificité de chaque système, on peut jeter un rapide regard sur leur interaction à partir d’un point de vue juif et nous limiter à faire ressortir quelques spécificités du judaïsme par rapport à ces deux grandes religions en filiation. Ces trois religions se sont toujours placées en dialogue, nos propos sont donc à placer dans cette perspective de dialogue critique, mais non polémique.

Universalisme et exclusivisme

Le christianisme et l’islam ont une grande qualité : ils ont été capables de parler à des centaines de peuples qui avaient besoin d’un monothéisme et que le judaïsme trop spécifique ne pouvait pas leur offrir. En cela, ils ont accompli une mission qui était contenue dans le judaïsme, "lumière des nations", et le complète donc.

Mais ils ont également le défaut de cette qualité : ils ont opprimés et massacrés comme rarement dans l’histoire humaine au nom même de leur universalité.

Ils ont tous les deux un égale gros défaut : ils se veulent exclusifs, contrairement au judaïsme. Cela les a conduits à des luttes incessantes et à une négation de l’autre, problème qui n’est toujours pas réglé. Le judaïsme opère de façon très différente, il offre un modèle de transcendance et un message et laisse le champs libre à chacun (peuple ou individu non-juif) de tracer son propre chemin vers cette transcendance.

Pire encore, tous deux se sont construits sur un mépris profond et un rejet du « père », c’est-à-dire du judaïsme, au lieu de lui rendre hommage et de s’en réclamer avec modestie.

Le christianisme a tout fait pour essayer d’éliminer celui–ci, il s’est construit contre le judaïsme, dès le discours évangélique d’une rare violence et d’une exemplaire mauvaise foi, développant ce discours sur des siècles jusqu’à construire le terreau possible du génocide. En cela, le christianisme porte un péché originel en lui, péché impardonnable et dont il devra rendre compte.

La théologie chrétienne de la substitution (prendre la place du judaïsme, vouloir être le "Verus Israël") est tout simplement criminelle car en niant l’existence légitime du judaïsme et des juifs, en empoisonnant l’Europe chrétienne du venin du mépris et de la haine antijuive, a conduit l’Europe au plus grand massacre de l’histoire, la Shoa. Rien que pour cela, le christianisme devrait disparaître sous sa forme classique et se repenser à la base. Il cherche partiellement à se réformer (Vatican 2), mais on est encore loin du compte. Le vers est encore dans la pomme et le travail, qu’il faut reconnaître est très difficile, n’est pas encore accompli. En cela, le christianisme a une dette tout à fait spécifique envers les juifs et cela crée les conditions d’un rapport particulier (rapport que le Pape met régulièrement en avant, sans traiter de front la question de la responsabilité de la théologie de la substitution dans la Shoa).

L’islam s’est également construit sur un mépris du judaïsme, obligeant les juifs à des pratiques humiliantes (vêtements distinctifs et autres) et à un état de paria institué. En cela il ne diffère pas beaucoup du christianisme. De nos jours, à cause du refus d’Israël, le monde musulman est largement imprégné d’un discours profondément antisémite, primaire et violent qu’il a importé de l’occident chrétien en le nourrissant de ses propres textes.

Dans les deux cas, je pense que cette animosité anti-juive n’est pas anecdotique, elle est consubstantielle de ces deux religions et dans leurs textes de base, elle pose pose un problème éthique profond en semant le terreau de la persécution anti-juive. Ce problème n’est pas insoluble, mais il exige un gros travail exégétique et théologique chez ces deux religions.

On peut répliquer que le judaïsme s’est également construit sur la négation des cananéens et le mépris de l’Egypte, mais cela n’a rien à voir, car il n’existe aucune conséquence pratique, les uns comme les autres n’existant plus.

L’Egypte était un symbole de la superpuissance et jamais un juif n’a touché la tête d’un égyptien.

Le massacre des cananéens, quant à lui, relève d’après la recherche historique de la légende et de la propagande religieuse. Les textes racontant ces massacres furent écris à une époque où les cananéens étaient déjà devenus juifs. Ces textes, qui je le conçois sont problématiques, ne sont pas exportable vers un autre contexte, ni applicables hors du strict contexte littéraire biblique appartenant au passé légendaire. Il s’agit donc d’une violence purement virtuelle (ce qui n’excuse pas la brutalité de ces textes de toute façon problématiques).

Par son expérience historique de minorité et de persécutés, les juifs ont nourri une très forte sensibilité à toutes ces questions éthiques. Le judaïsme n’a jamais été une expérience de domination sur l’autre. La situation actuelle dans les territoires Palestiniens pose un problème, mais il est nouveau et n’est pas consubstantielle du judaïsme. C’est un problème politique qu’il faut traiter au niveau politique. Ce n’est pas un problème religieux.

Il est possible que si le judaïsme s’était largement développé, devenant dominant comme l’ont été le christianisme et l’islam, il aurait aussi été violent et intolérant envers ses minorités, mais pour des raisons historiques, ce ne fut jamais le cas (sauf le brève épisode asmonéen, plus politique que religieux).

Théologie et accomplissement

Sur le plan théologique théorique, d’un point de vue juif, le christianisme reste très critiquable du fait de la divinité de Jésus et reste, par son histoire construite en grande partie sur le monde hellénique, très imprégné de paganisme. Sur le plan de la critique rationnelle, c’est une religion qui est basée sur une croyance parfaitement irrationnelle en l’incarnation, la résurrection et le rachat des péchés du monde par le martyr divin… Les théologiens chrétiens s’étant efforcés de rationaliser tout cela à partir du Moyen Age.

Le christianisme, contrairement à ses affirmations, est à mon avis théologiquement régressif vis-à-vis du judaïsme, car basé sur une réintroduction d’une forme de mythologie dans une Bible qui avait passé son temps à se débarrasser de la pensée mythologique.

Son abandon des commandements au profit de la foi est également problématique.

La Bible n’avait jamais investi les idées théoriques, ni la croyance dans l’au-delà où le surnaturel. La Bible parle essentiellement de la mise en pratique d’une loi de justice et de l’élimination du paganisme tapi dans l’homme. Le christianisme renonce à la loi et réintroduit une forme de paganisme ! Ce n’est donc pas un progrès. Sa force est par contre d’avoir continué le discours biblique éthique avec notamment quelques très grandes phrases dans l’enseignement évangélique, mais ces phrases peuvent tout à fait être prononcées au sein du judaïsme et se retrouvent d’ailleurs dans beaucoup de discours rabbiniques. Par rapport au judaïsme rabbinique, il n’y a donc pas ici de réel avantage.

Le christianisme s’est toujours présenté comme l’accomplissement du judaïsme et n’a jamais accepté que les juifs ne le rejoignent pas. Mais, comme je viens de le montrer brièvement, les juifs n’avaient pas de raisons de le faire.

Par contre, le christianisme est un progrès pour le monde païen, mais du strict point de vue juif, c’est à mon avis clairement une régression et même une trahison envers la pureté transcendante et la spécificité de l’histoire juive (l’alliance si vous préférez).

Le monothéisme de l’islam n’est pas entaché des mêmes problèmes, il est pur.

Il y a cependant dans l’islam une croyance problématique, celle en la descente directe du verbe divin dans le coran, faisant de celui–ci une perfection absolue, le verbe divin matérialisé et explicite. Cela empêche toute critique, toute relativisation et même s’il existe de nombreuses interprétations et une riche herméneutique musulmane, il est clair que l’islam a beaucoup de mal à divulguer ce sens de l’herméneutique à son public. Sur le plan théorique, il peut y avoir une tendance ici à idolâtrer le verbe divin plaqué sur le texte lui-même. Ce danger s’exprime clairement dans l’islamisme radical actuel. L’affaire des caricatures, l’affaire Salman Rushdie et l’assassinat de Van Gogh (le cinéaste) montre bien ce piège d’une idolâtrie possible du texte ou du prophète lui-même. Il me semble que l’islam modéré a beaucoup de mal à se dépatouiller avec cela et à faire évoluer l’islam, même si on entend également un discours musulman moderniste cependant très marginal.

On ne retrouve pas ce problème ni dans le christianisme, ni dans le judaïsme (malgré les positions intégristes chrétiennes ou juives très marginales et ne s’appuyant pas sur une position consubstantielle).

Le christianisme n’attache pas une si grande importance au texte, même s’il a eu ses travers et a condamné Galilée pour avoir contredit la lettre du texte biblique.

Le judaïsme quant à lui, possède une telle arme herméneutique qu’il n’est pas bloqué et a largement montré durant le 20e siècle une extraordinaire faculté de se repenser. Plus encore, il ne cesse dès le départ de répéter que Moïse ne dit que ce qu’il a entendu, ce qui est le verset le plus répété de la Tora et n’affirme pas que Moïse a reçu la Tora directement, elle passe toujours par le filtre humain. Le seul texte donné directement par Dieu : ce sont les premières tables de la loi, avant même d’avoir été lues au public, elles sont brisés par Moïse et d’après la tradition juive (Midrash  ) Dieu s’en félicite !

On voit donc que du point de vue ontologique, il existe une différence entre le texte qui est écrit par des hommes, qui est la possession des hommes et doit être interprété par les hommes et l’idée de révélation absolue. Pour le judaïsme la révélation absolue n’existe pas, tout comme on ne peut pas appréhender Dieu, la parole divine ne peut pas non plus être appréhendée. C’est ce que la kabbale appellera le blanc du texte qui serait le support de la révélation absolue, mais par définition illisible.

L’islam a polémiqué avec le judaïsme sur ce point et s’est voulu une plus grande qualité de révélation. Il reconnait la révélation à Moïse, mais reproche aux juifs d’avoir fait mentir le texte... C’est donc un reproche contre l’herméneutique. Alors que l’islam, révélation directe et absolue, serait supérieur.

Les juifs soumis à ces attaques ont cherché à se justifier en montrant la fidélité et la véracité de leur révélation. Ils ont voulu montré l’absolue logique de leur système. C’est notamment vrai chez Maimonide  , très influencé par le point de vue musulman.

Tout cela se plaçait dans une époque médiévale où l’on croyait à la possibilité d’un système absolu et globalisant. Mais la pensée contemporaine a remis tout cela en cause (après Hegel) et on verra de nos jours un plus grand avantage à un système relatif, qu’à un système absolu.

Ce défaut reproché par l’islam au judaïsme est à mon avis sa qualité, sa souplesse herméneutique, sa relativisation historique en font une religion capable d’une très grande modernité. C’est le sens, entre autres, des travaux de Levinas.

Richesse littéraire

Sur le plan du style, la Bible juive, qui est un très long texte, comporte une richesse inégalée.

On y trouve quasiment tout. C’est le livre idéal pour l’île déserte...

Si on y ajoute la tradition herméneutique développée au cours de l’histoire juive, nous sommes face à une somme littéraire absolument extraordinaire.

Il y a là une richesse littéraire, un foisonnement d’idées, une capacité d’invention, une inspiration et un souffle prophétique que personnellement je ne trouve pas ailleurs.

Il faut cependant reconnaitre la richesse textuelle de beaucoup de traditions religieuses. Il me semble vain de vouloir les comparer. Si un juif peut être heureux de son patrimoine textuel, il peut aussi trouver des perles dans d’autres grands textes, de toutes sortes de traditions.

Discipline religieuse

Sur le plan de la pratique, il y a dans le judaïsme une exigence de soi extraordinaire mais très difficile. Le judaïsme place la barre très haut et demande à tous les juifs d’arriver à sauter ! La pratique véritable du judaïsme est d’une rare difficulté. Il y a là quelque chose de commun avec les grandes disciplines asiatiques.

Pour la masse des gens, le christianisme ou l’islam sont beaucoup plus accessibles, me semble-t-il. Ce qui peut être vu comme une qualité ou comme un défaut, selon le point de vue…

Je retrouve une certaine forme de sanctification de la vie courante dans l’islam que je connais et je trouve qu’il y a beaucoup en partage de ce point de vue entre l’islam et le judaïsme.

Dans les deux religions, les individus se trouvent placés face à la transcendance en permanence et cela va se ressentir dans une manière d’être au quotidien.

Je ne retrouve pas cela dans le christianisme courant que j’ai rencontré. Dans le christianisme, j’ai par contre trouvé une grande qualité humaine et un véritable travail sur soi en profondeur dans les ordres monastiques que j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer et visiter. Il me semble que l’on pourrait trouver la même chose chez les moines bouddhistes, mais je les connais moins.

Dans le judaïsme, ce travail sur soi, qui est censé être celui de tout individu, se fait sans quitter pour autant la vie sociale courante, et l’on trouve chez les tsadikim et certains hassidim (au sens pieux du terme) des gens qui ont eu un parcours de vie intérieure tout à fait extraordinaire, mettant en pratique une très grande discipline tout en ayant mené une vie normale.

On ne peut pas appréhender Dieu, mais on peut très bien vivre habité par la transcendance et c’est le cas de ces juifs exemplaires.

Par le système des Mitsvot complété par celui de l’étude, le judaïsme exige d’introduire de la transcendance dans notre quotidien. En ce sens, on se trouve dans un dialogue constant avec la transcendance. On n’appréhende pas Dieu, mais on mène un dialogue permanent avec lui.

En cela, le judaïsme est une spiritualité extrêmement élaborée et d’une exigence absolue.

Mais par les exemples apportés, on voit que ce travail se fait dans la plupart des grandes disciplines religieuses. Là, encore les comparaisons atteignent vite leur limite.

Richesse du judaïsme

Je vous réponds en faisant ressortir des qualités du judaïsme, sans pour autant le targuer de supériorité.

Je ne veux pas cependant tenir de discours apologétique.

Je ne pense pas que le judaïsme soit parfait, il comporte trop de facettes, trop de modes de fonctionnements, pour ne pas prêter le flanc à la critique (comme toutes les religions).

Il est parfois borné, d’un ritualisme exagéré, se laisse parfois piéger par la forme au détriment du fond…

Mais dans l’ensemble, mon avis, certes très subjectif, mais votre question m’est adressée personnellement, est que le judaïsme est une religion et une culture absolument extraordinaire qui n’a pas son équivalent ailleurs pour toutes sortes de raisons. Ce qui ne le rend pas supérieur pour autant, nuance. Sa richesse n’est pas exclusive de la richesse des autres.

Cependant, le judaïsme est difficilement exportable. C’est pourquoi ma satisfaction n’engage pas ceux qui ne sont pas juifs et ne désirent pas le devenir.

De plus, selon le vieux principe de la force qui contient toujours la faiblesse, je reconnais que sa spécificité et sa richesse, le rendent souvent difficile à assumer par beaucoup de Juifs qui se contenteraient de quelque chose de plus simple ou préféreraient tout simplement être comme tout le monde.

La difficulté à être juif, aussi bien au niveau de la pratique et de l’étude que de la position sociale, est la principale explication des conversions vers la religion dominante et plus facile (Islam ou christianisme selon les cas) qui ont régulièrement affaibli le peuple juif jusqu’au milieu du 20e siècle ou de l’assimilation massive actuelle. Mais la faiblesse des gens ne présume en rien de la faiblesse de la doctrine ou du système spirituel.

Hiérarchisation des religions

Vous m’avez demandé de hiérarchiser. Je suis opposé à ce genre d’approche. C’est forcément artificiel et idéologique. Je peux critiquer certaines valeurs et même en condamner. Je peux apprécier certaines pratiques, en réprouver d’autres. Je peux partager des expériences, échanger des idées. Je ne m’estime absolument pas pour autant le droit de juger de la religion des autres et de leur mode de vie.

En cela je suis un disciple de la mishna   interdisant de juger quelqu’un tant qu’on ne s’est pas trouvé à sa place.

Mon expérience assez vaste de dialogue interreligieux m’a appris à respecter les autres et à voir le bon côté et la richesse de chaque système.

Même pour le cas particulier du christianisme, si je suis amené à polémiquer, ce sera toujours avec respect des personnes et dans un esprit de partage, et pour répondre aux attaques consubstantielles du christianisme contre la Tora et les Juifs.

Mais je ne vois aucun intérêt aux polémiques inter-religieuses de façon générale. Je rois au dialogue et au partage.

Je pense que les religions sont comme l’humanité, d’une très grande variété et je ne vois aucune raison de mettre de la hiérarchie là-dedans.

Au contraire cette variété est une immense richesse et dès qu’il y a de l’humain, de l’authentique, c’est enrichissant.

En tant que juif, je ne me sens pas supérieur, je crois même que mon judaïsme peut apprendre au contact des autres. Par contre, je me sens fort parce que riche d’une culture spécifique et je me sens porteur d’une histoire humaine tout à fait particulière. Mon judaïsme ne se base pas sur la négation ou le rabaissement de l’autre, il a sa dynamique propre.

Pour ce qui est de la transcendance, il est évident que dans le monothéisme, en tant que juif, j’ai le privilège de boire à la source. Mais l’eau, cela se partage.

Cela ne me viendrait absolument pas à l’idée de chercher à judaïser les autres.

Par contre, je déteste profondément l’antijudaïsme et l’antisémitisme qui sont tout deux méprisables.

Je trouve affligeant que des juifs héritiers d’un si riche passé et d’une si importante culture n’en soient parfois pas dignes ou n’en fassent rien.

Je trouve encore pire la conversion de juifs aux autres religions. C’est une forme de trahison envers l’histoire et l’abandon d’une chaîne de transmission dont ils sont parfois le dernier maillon. Mais il faut bien comprendre que le judaïsme n’est pas que religion, c’est aussi un peuple, une identité et une culture. Il ne s’agit donc pas seulement d’adhésion à une philosophie religieuse.

Mais là encore, je dis cela sans juger les histoires individuelles parfois douloureuses.

J’estime que tout juif est depuis la shoah le survivant d’une culture qui a été assassinée et que son devoir est de tout faire pour la reconstruire, la connaître, la penser, voire la repenser si besoin, mais la faire vivre. Là encore la situation juive est particulière, le poids de l’histoire énorme et la responsabilité de l’individu détenteur d’une culture menacée très lourde.

Je crois que le judaïsme actuel offre suffisamment de facettes et d’options pour qu’un Juif n’aille pas chercher ailleurs et en fasse quelque chose. Il peut éventuellement repenser certains points, introduire certains rites, (la méditation par exemple à la mode dans le courant New-Age du judaïsme), il y a même cette extraordinaire possibilité d’être Juif sans être croyant !

Je suis personnellement très sévère envers le fait de tourner le dos au judaïsme sans assumer son héritage d’une façon ou d’une autre.

Ma position ne relève cependant pas d’une hiérarchisation, c’est une position subjective et qui demande aux juifs d’assumer leur subjectivité juive, même si cela est parfois difficile à porter.

La position de la tradition :

Dans la tradition juive, il existe de nombreux textes polémiques contre le paganisme. De toute évidence, les juifs de l’antiquité voyaient leur système monothéiste comme supérieur. Mais si on examine ces textes, on verra qu’ils sont souvent caricaturaux et forcent sérieusement le trait des défauts de l’adversaire. En fait, il s’agit le plus souvent d’une polémique interne contre les tendances paganisantes au sein des juifs eux-mêmes.

Par la suite, on trouve des textes polémiques contre le christianisme ou contre l’islam. Il existe des apologies du judaïsme. Tous ces textes ont une fonction sociale évidente et cherche à renforcer une communauté juive minoritaire, faible et soumise à une pression extérieure très forte. Ils appartiennent à une époque où il fallait forcément se justifier de rester juif.

Ma démarche de juif massorti  , c’est-à-dire qui assume de relativiser et de regarder ces questions à travers le prisme de l’évolution historique et qui se méfie également d’un positionnement trop systématique, fait que tous ces textes polémiques doivent être remis dans leur contexte historique. Je vis dans un monde où la vérité est plus éclatée et beaucoup moins systématique, dans un monde postmoderne qui a soupé des idéologies.

Dans certains textes fondamentaux du judaïsme sur les rapports entre les religions, certains textes prophétiques, certains textes du Talmud  , chez Maimonide   et d’autres, il y a parfois des traces d’un fanatisme et d’un radicalisme que je peux comprendre dans son contexte, mais que je ne partage pas.

Mais il y a également les traces d’une grande tolérance et d’un dialogue vivant entre les traditions et les religions qui se côtoyaient et s’estimaient souvent. Je ne vois pas l’intérêt de s’envoyer à la tête ce genre de textes où de baser ma position sur eux.

C’est pourquoi je vous ai répondu de mon point de vue personnel, de mon expérience, de mon vécu, tous situés dans une perspective juive, mais subjective.

C’est pourquoi je ne suis pas allé chercher des citations dans la tradition afin de donner des bons ou des mauvais points aux uns et aux autres. Non pas que je refuse ces textes, ils font partie de mon patrimoine et de mes sujets d’étude, ils sont un instrument de ma réflexion, mais ils ne sauraient me dicter ma pensée.

Nous vivons aujourd’hui dans un monde de communication comme jamais auparavant. Le dialogue interreligieux fait partie de mon univers. Je vis très loin d’un monde manichéen, radical, exclusif et égocentrique.

Comme je l’ai déjà dit, je sais très bien que la plupart des positionnements religieux relèvent d’une expérience personnelle, d’une culture et d’une géographie. Cela n’appelle pas le jugement, mais au contraire le respect, le partage et la modestie vis-à-vis de soi-même.

Je me sens assez fort dans mon judaïsme pour ne pas avoir peur du dialogue, de la remise en question et éviter de tomber dans le piège de l’enseignement du mépris, que nous juifs avons eu à subir si durement. Ma haute idée de ma tradition juive, n’exige nullement de juger les autres religions.

Comme je suis Juif, aucun autre système ne saurait avoir pour moi la même valeur, mais je n’ai nullement à plaquer ce jugement globalement sur les autres. Je peux seulement inciter les Juifs à assumer leur judaïsme, rien de plus.

Bien à vous et merci pour la question.

Yeshaya Dalsace

Aller plus loin

Voici un cours sur la notion de peuple élu.

On verra que loin d’être une notion raciste ou prétentieuse, la notion de "ségoula", d’élection, sous entend tout autre chose.

http://www.massorti.com/son/cours/a...

telecharger ici

Sur judaïsme et racisme

http://www.massorti.com/Judaisme-et...

amsegoula

Messages

Hiérarchiser les religions

M. Dalsace,

est-ce que vous pouvez répondre cette question si importante : croyez-vous personnellement que D-eu a donné Sa Torah a Moché et qu´Il s´a révélé au peuple juif au Sinai ? Ou est-ce qu´il s´agite pour vous d´un mythe fondateur ?

Merci.

Hiérarchiser les religions

Il a déjà écrit dans un autre article que le don au sinaï est un mythe fondateur parceque c’est pas possible que 600000 personnes entendent la même chose en mêmet temps et que l’argument du Kuzari comme quoi "tout le monde a vu" n’est pas valable pour les "modernes".

De toute manière, ça ne veut pas dire qu’il ne croit pas en la Torah, il y croit et à sa manière (sincèrement il me semble). La différence c’est qu’il respecte la Halakha   comme découlant d’un système rattaché à des mythes fondateurs et non à une réalité historique.

La prochaine fois, cherchez-vous même dans le site plutôt que d’attendre que tout vous tombe du ciel. Et apportez des vrais arguments si vous voulez polémiquer plutôt que de poser des questions réthoriques qui n’apportent rien.

Hiérarchiser les religions

Monsieur, ma croyance personnelle n’a pas d’importance, vous faites grand cas de ma personne et accordez trop d’importance à la croyance des gens. Le judaïsme ne devrait pas trop s’occuper de cela et ne repose pas sur une logique de croyance, mais de confiance.

Par définition les croyances sont fluctuantes et ne disent pas grand-chose.

Avec cela j’accepte les articles 6 à 9 de la fameuse profession de foi attribuée à Maimonide  , qui définissent la révélation. Je vous invite à les étudier.

La révélation au Sinaï est une réalité tangible pour tout Juif qui prend sur lui le joug des Mitsvot, ce qui est mon cas. C’est donc plus qu’un simple mythe.

Ma foi ne m’accorde nullement le droit de juger les autres et de hiérarchiser les religions. Je ne suis pas un maître d’école qui donne des bons points. Même quand cela me semble totalement étranger et absurde. J’ai assez à faire avec mon judaïsme.

Pour ce qui est de la littéralité du nombre de 3 millions de juifs sortis d’Egypte, j’ai juste dit que ce chiffre est irrationnel et incompatible avec les connaissances actuelles sur l’antiquité. Cela ne remet en rien en cause ce qui est dit précédemment, donc à ma Emouna   dans la Tora. cependant ma emouna   ne rejette ni la rationalité, ni la science.

Pour ce qui est du Kuzari, je dis juste que le témoignage collectif, argument apporté par Yehouda Halévi ne tient pas face à la critique et ne prouve donc rien du tout. Rien de plus. A par cela, c’est un grand livre de pensée juive.

Le Sinaï est en effet le récit fondateur de la révélation de la Tora.

Désolé de semer le trouble dans les esprits.

Bien à vous.

Yeshaya Dalsace

Hiérarchiser les religions

A Yehoudi = http://www.massorti.com/La-Problematique-du-Mythe

Maintenant si vous avez des arguments faite-les nous partager. Ce que pensent les uns et les autres n’apporte rien de plus. Par contre, comprendre POURQUOI partagent-ils telles ou telles idées est fort instructif.

Donc, si une fois cet article lu, vous désirez augmenter le niveau de ce Forum, békhavod ! Sinon votre utilité sera bien plus importante en tant que lecteur silencieux (comme beaucoup de monde ici. Le désavantage du libre forum est qu’il laisse se déverser un fleuve d’indepties de la bouche d’incompétents se prenant pour des savants -mais c’est un autre débat).

Réaction

Bonjour M. Dalsace,

votre article est passionnant, et non moins problématique.

Je donnerai deux exemples.

1) "La théologie chrétienne de la substitution (prendre la place du judaïsme) est tout simplement criminelle et a conduit au plus grand massacre de l’histoire. Rien que pour cela le christianisme devrait disparaître sous sa forme classique et se repenser totalement".

Est-ce une question si simple pour mériter d’être tranchée en deux phrases ? N’implique-t-elle pas une recherche approfondie sur le plan de l’histoire des idées, de l’antisémitisme, du christianisme, du nazisme, de la Shoah, et j’en passe..?

En outre, si le christianisme n’a pas le droit de dicter au judaïsme sa théologie, le judaïsme n’a-t-il pas le devoir corrélatif de ne pas dicter au christianisme sa propre théologie, et ce d’autant plus que depuis Vatican II, le catholicisme officiel a montré sa volonté de s’amender et de reconnaître les fautes du passé ?

2) "En cela je suis un disciple de la mishna   interdisant de juger quelqu’un tant qu’on ne s’est pas trouvé à sa place."

"Je trouve encore pire les juifs convertis aux autres religions (...) ; je suis personnellement très sévère avec les gens qui tournent le dos au judaïsme."

Ces deux passages me paraissent contradictoires, soit on juge, soit on ne juge pas.

Bien à vous et merci pour vos articles,

Y. (lecteur assidu)

Réaction

Cher monsieur,

J’ai lu avec intérêt votre opinion quant à la hiérarchisation des religions, je suis d’accord avec vous bien que tout cela reste totalement subjectif comme vous le soulignez ici et la :

« Je trouve encore pire les juifs convertis aux autres religions. J’estime que tout juif est depuis la Shoah le survivant d’une culture qui a été assassinée et que son devoir est de tout faire pour la reconstruire, la connaître, la penser, voire la repenser si besoin, mais la faire vivre. Le judaïsme actuel offre suffisamment de facettes et d’options pour qu’un juif n’aille pas chercher ailleurs. Il peut éventuellement repenser certains points, introduire certains rites, (la méditation par exemple à la mode dans le courant New-Age du judaïsme), il y a même cette extraordinaire possibilité d’être juif sans être croyant ! Mais je suis personnellement très sévère avec les gens qui tournent le dos au judaïsme. »

Si quelqu’un étudie différentes religions et trouve plus d’affinités avec une autre religion, affinités intellectuelles, sentimentales ou même comportementales, pourquoi ne pourrait-il pas épouser une autre religion ? Pourquoi mêler la Shoah à cela ? En quoi une culture mérite « respect » au point de ne pas pouvoir s’en séparer sans recevoir vos remarques désobligeantes ? Un devoir de reconstruire une culture !! Vraiment illogique, une culture existe pour qui elle plait… je respecte les juifs disparus durant la guerre autant que les chrétiens et les autres un etre humain a droit au respect indépendamment de sa culture et de sa religion (s’il en a une) , pas vous ?

Désolé, vraiment ni queue ni tête… apprenez à respecter les gens pourquoi la bible se vaut à d’autre texte inspiré et qui choisisse une autre voie…

(Juste pour dire, il y a un coté raciste dans la tora. car uniquement un juif peut-être témoin dans un mariage juif (comme-ci que les goy   sont de menteur !!) et cela j’en suis témoin et croyez moi car je suis juif !! )

Julien.

Réaction

Sur les Juifs qui rejettent leur judaïsme :

Quand mon petit ami israélite de confession m’a quittée parce que je voulais me convertir au judaïsme, en me traitant de post ado déséquilibrée irrationnelle et stupide, j’ai été triste pour le judaïsme, plus que pour moi même qui recevait ces insultes. Je comprends la posture du Rabbin   Dalsace parce qu’il y a tant de manière de faire vivre (ou vibrer, à la manière d’une onde qui aurait plusieurs fréquences) son judaïsme que l’abandon pur et simple parait, enfin à mon sens, incompréhensible.

Mon petit ami aurait pu rester Juif religieusement sans abdiquer certaines de ses postures rationnelles les plus chères, mais il ne le savait pas. J’étais donc aussi très triste pour lui. Quelque part j’ai failli à lui expliquer tout cela, je n’ai pas su trouver les mots pour lui présenter le judaïsme comme autre chose qu’un ensemble de rites sans queue ni tête, une posture pour gens qui n’ont pas le courage de penser par eux même, comme il avait l’air de le concevoir. A ma décharge, il a tout simplement refusé le dialogue, et je n’ai pas eu le loisir de m’exprimer.

Mais d’un autre côté, ne pas comprendre ne veut pas dire ne pas tolérer. C’est honnête de dire qu’on ne comprend pas, et pourquoi on ne comprend pas. Il n’en reste pas moins que chaque individu a de plein droit jouissance de son libre arbitre et je ne pense pas que M. Dalsace remette en cause ce libre arbitre, bien au contraire. Là est la clé de cette soi disant contradiction entre juger et ne pas juger. Je juge, certes, mais je laisse à autrui sa pleine responsabilité et son habilitation à décider en toute liberté pour lui-même. A mon avis c’est celà que le Rabbin   Dalsace à voulu dire.

Il ne comprends pas, mais il tolère, parce qu’il n’y a rien d’autre à faire, en attendant, peut être, qu’un évènement ou un discours réconcilie cette personne juive qui refuse son judaïsme à se réconcilier avec une part non anodine de son identité. Mais ce n’est pas obligatoire. Et d’ailleurs il paraitrait que la révélation du Sinaï s’est faite un peu sous la contrainte (ce sont des interprétations midrachiques), en tout cas j’ai lu celà : pas la contrainte humaine, mais une autre contrainte. Peut être que le fait de naitre Juif est pensé par certains Juifs comme une contrainte. Alors qu’il y a une grande liberté de donner à sa judéité le sens et la portée qu’on peut lui donner, individuellement.

Mais la laisser en plan, purement et simplement, c’est triste et dommage quand même, non ?

Nathalie

Réponse à Y (lecteur assidu)

Cher Monsieur,

Merci de votre critique. J’ai donc repris la formulation de quelques points pour être plus clair.

Je maintiens cependant sur le fond ma position.

La question de la substitution

La question de la substitution dans la théologie chrétienne implique le judaïsme puisqu’elle consiste à le nier. Je suis donc forcément pris à partie en tant que juif. Le fait que le monde païen gréco-romain se soit ouvert au message juif est une chose. Mais la substitution n’est pas une ouverture, c’est une appropriation qui mène directement à la négation de l’autre ! C’est d’une très grande violence et je dirais même d’une grande perversité.

Ce point de la théologie chrétienne a eu des implications dans l’histoire européenne, il a servi de base à la persécution millénaire de mon peuple et a préparé le terreau du génocide. On peut bien sûr discuter du degré de responsabilité, mais la relation me semble évidente. En tant que juif et en tant qu’européen, je suis donc directement concerné par ce point de théologie chrétienne. Je dirais même que j’ai le devoir d’interpeller les différentes églises là-dessus. Si j’étais chrétien, je serais extrêmement préoccupé par cette question. C’est une question d’éthique et de responsabilité historique, ce n’est pas une question théorique qui touche au sexe des anges.

J’aimerais bien que le christianisme, face à l’ampleur des dégâts, ait eu une réaction claire, sonore et sans ambiguïté. J’aurais aimé que des livres comme « Jésus et Israël », « L’enseignement du mépris », aient émané d’une commission pontificale. Ce fut hélas le travail d’un vieil historien juif dont on avait massacré la famille ! J’aurais aimé que la souffrance d’Israël soit, pour le christianisme, aussi bouleversante que l’est pour lui la souffrance du christ… L’après-guerre ne vit pas beaucoup de démonstrations chrétiennes en ce sens.

Vatican 2 est une étape très importante. Mais le problème de fond n’a pas été réglé.
J’attends quelque chose du christianisme et j’estime en tant que juif d’avoir le droit d’attendre cela. Il y a ici une question de dette, de cicatrice et de responsabilité face à l’histoire.

Les Juifs convertis

Sur la question des juifs convertis aux autres religions, ma position relève du même principe. Je ne juge pas certaines histoires individuelles qui sont par nature complexes. Mais je suis de façon générale critique face aux êtres humains qui n’assument pas leurs responsabilités.

Dans le cas de la spécificité juive, la responsabilité porte aussi sur le judaïsme. Un juif porte le judaïsme et le devenir de son peuple. « J’ai mis devant toi la vie et la mort, tu choisiras la vie… », le choix de la conversion ou de l’abandon du judaïsme par la sécularisation, c’est ne pas assumer son devoir de vie envers le judaïsme.

J’estime que tout juif vit au milieu des fantômes et qu’il a le devoir de leur rendre des comptes. Je trouve indécent de voir des juifs se conduire comme si rien ne s’était passé. Ma position est une position d’exigence éthique vis-à-vis de soi-même, une position de décence.

De ce point de vue je suis, en tant que juif, à la même place, dans le même héritage, sur le même bateau, et je peux donc me permettre un certain jugement sans contredire la Mishna  .

On peut répondre, comme Julien, qu’il n’existe aucun devoir envers une culture ou envers des morts, que chaque individu vit sa propre vie.

Je ne suis absolument pas d’accord, je pense que le fait même de naître implique l’individu dans une certaine histoire, dans une certaine famille, dans une certaine culture et que même s’il garde une large autonomie, il ne peut effacer cela et a au contraire le devoir d’en faire quelque chose. C’est toute la question de la condition juive très débattue au 20e siècle.

Mais plus largement, c’est la condition même de la civilisation humaine qui est une continuité évolutive.

Cela peut impliquer une remise en cause, mais même cette remise en cause se place dans une certaine histoire.

Ma position n’empêche absolument pas un regard critique sur le judaïsme, elle ne demande pas de se déguiser en juif du Shtetl pour faire marcher le temps en arrière, elle demande de chercher la reconstruction et non la fuite. On peut dans un esprit de fidélité être critique et même réformateur (ce que j’attends du christianisme sur la question particulière de la substitution).

Merci encore de vos réflexions.

Yeshaya Dalsace

Réponse à Julien (problème du témoignage)

Julien,

La question du témoignage dans le judaïsme est une question juridique sur la fiabilité du témoin. Un juif peut ainsi être considéré comme témoin invalide s’il renie la Loi. Un non-juif qui par définition n’est pas dans le système juridique du judaïsme puisqu’il n’accepte pas sa loi, ne peut témoigner de la validité d’un acte juridique juif. Le rôle du témoin dans un mariage n’est pas de faire plaisir aux mariés, ce n’est pas forcément un copain et encore moins un parent, c’est le garent de la validité de l’acte juridique. Un peu comme une personne assermentée. Il n’y a aucun racisme ici.

Sur la question du racisme lire http://www.massorti.com/Judaisme-et-racisme
et
http://www.massorti.com/Face-au-rascisme

Yeshaya Dalsace

hierarchiser les religions

Je ne donnerais mon avis qu’en tant que transfuge, en tant que personne qui passe d’une religion à une autre.
De ma formation chrétienne, je pense qu’elle est intellectuellement pauvre.
Les dames cathéchistes n’avaient aucune formation. Le curé, on ne le voit qu’à la messe, pendant le rite. Résultat, personne ne vous invite à réfléchir. C’était en tout cas celà dans ma paroisse.

Un jour le curé a dit à ma mère que je devais lire le nouveau testament, et je l’ai lu, plusieurs fois même. Je me posais énormément de questions, mais il ne me serait pas venu à l’idée de les poser au curé. Après, je me suis éloignée de la religion, pas par dégout mais parce que je suis devenue adulte et que j’avais bien d’autres préoccupations.

Lorsque je me suis rendue compte, un peu, et même totalement par hasard, que le judaïsme était une religion dans laquelle l’individu était invité à réfléchir, à s’interroger, à ne pas se satisfaire d’une lecture littérale mais à confronter chaque mot, chaque verset à une analyse poussée, j’ai ressenti une grande joie. Je me suis dit que j’allais enfin pouvoir développer ma spiritualité et que celà allait me faire beaucoup de bien. Mais on m’a aussi dit qu’il y avait le système des mitsvot. Cette observance ne m’a pas semblé être un trop grand sacrifice au regard de l’immense liberté que j’avais acquise d’essayer de comprendre les textes sacrés à l’aide du midrach  .

Ensuite, il y avait aussi des choses qui me gênaient dans le dogme chrétien et je ne sais pas si c’est le lieu ici d’en parler, mais en tout cas je ne crois pas qu’on perde au change entre un corpus énorme, le Tanach, et les quatre évangiles (quatre fois le même récit, avec une répétition énorme si on estime que chaque miracle repose sur le même modèle). En fait j’y gagne. Comme j’avais lu les évangiles, je sais que là dedans il y a une critique à peine cachée du système rabbinique et de la loi juive, bref, le discours de Jésus est anti judaïsme, donc je sais qu’on ne peut pas à la fois être chrétien et juif, celà n’aurait pas de sens. Mais je n’ai pas l’impression de perdre au change, donc pour moi la hiérarchie, subjective, est en faveur du judaïsme.

Quand à la responsabilité du système religieux chrétien dans la shoah, c’est complexe. Ce qui est avéré, c’est la responsabilité des élites ecclésiatiques, c’est à dire de la papauté. Il y avait aussi une culture chrétienne antisémite, chose que j’ignorais, parce que quand j’étais petite ça avait disparu totalement, surement suite à cette remise en cause par vatican II.

Personnellement, je suis offusquée de l’accord que l’église a officiellement donné à la traite et à l’esclavage. A cette époque, cette validation par l’église avait un poids énorme, certainement plus grand que la réaction de l’église face au facisme, parce que les gens faisaient et pensaient peut être plus librement en quarante. Le problème est que la société était gangrennée d’antisémitisme. Si la doctrine chrétienne avait purifié le comportement des gens, peut être que cette catastrophe n’aurait pas eu lieu. Mais est ce qu’on peut juger la valeur d’une théologie sur son résultat sur les gens ? Est ce qu’à cette aune là on sauverait une seule théologie ?

Je vais aller plus loin. Je pense que le christiannisme propose au chrétien une doctrine irréalisable. Ce faisant, elle ne lui donne pas forcément les moyens d’être simplement bon. Le chrétien rêve de sainteté et de perfection, alors que le juif se confronte, jour après jour, à la difficile observance d’une loi qui le rend modeste dans ses appétits métaphysiques. je vois souvent les chrétiens dans une naïveté incroyable, parce que leur théologie ne leur permet pas de considérer en adultes les choses spirituelles. De plus, il ya un rejet du corps et de la jouissance (péché de chair) qui amène au refoulement. Toutes ces jouissances potentielles dont le chrétien se frustre plus ou moins, celà ressort sous forme d’une violence et d’une cruauté quand les conditions s’y prêtent, et qu’il y a un "inférieur", un "dominé" sur qui décharger sa haine. C’est une théorie très gratuite et très totalisante que je vous propose là, scientifiquement elle n’a aucune valeur, mais c’est comme ça que je ressens et explique (sans justifier, ça va sans dire) que des crimes contre l’humanité aient été perpétrés par des masses chrétiennes, qui partagent pourtant avec les deux autres monothéismes une éthique théologiquement exigeante, basée sur l’amour du prochain.

Nathalie

hierarchiser les religions

Je suis catholique et en revenant de la messe j’ai eu le désir d’entrer un peu dans la religion juive comme je le fais assez souvent.

Non, nous nous rattachons à la Bible et aujourd’hui en chaire nous avons parlé de nos frères juifs en tout amour : roch   hachannah, Yom Kippour et ... dont j’ai oublié le nom. Ce que je reproche à cet article, disons plutôt analyse c’est d’être resté très en arrière. Nous n’appréhendons plus les Juifs comme des déicides, ce qui d’ailleurs était une bêtise injustifiable. Jésus était Juif et s’il est mort c’est parce qu’il fallait que s’accomplisse ce que Dieu avait décidé. Donc pas la faute des Juifs. Nous évoquons toujours avec respect la religion juive, base de notre religion. Ensuite, chacun analysera si nous avons dévoyé un message. La pureté absolue ne nous est pas accordée et à mon humble niveau je fais en sorte d’aimer Dieu de mon mieux. Comme dit St Paul "non la loi n’est pas abolie, mais elle est rien sans la foi. " Je crois que nous nous rejoignons car la prière ce n’est pas du "par choeur" mais un lien qui vous rattache au Seigneur.
Nous sommes dans une ère d’intolérance, et je ne veux surtout pas hiérarchiser les religions : même sans Dieu si l’engagement ôte de votre coeur toute violence nous rejoignons le but des religions du Livre.
Que la paix soit avec vous.

hierarchiser les religions

Bonjour Madame,
c’est sympa de voir quelqu’un qui se sert de sa spiritualité pour construire de la paix avec les autres.
Je viens d’écouter un commentaire de haftara   qui peut vous interesser : hatftara vayichla’h, sur ce site ou sur akadem (dans cours). Il ya plein de documents joints qui illustrent les progrès dont vous parlez.

Néanmoins, il me semble qu’il y a, au niveau même des évangiles une charge anti judaïsme rabbinique qui est assez difficile à relativiser, quelque soit la théologie qu’on peut construire par dessus.
Question...

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