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Recherche sur cellules souches

Recherche sur cellules souches

Dans la religion juive, l’embryon n’est considéré comme une personne qu’à partir du 40ème jour de son développement, jour où les cellules nerveuses se développent et donc par conséquent la pensée, l’esprit et l’âme, il est donc acceptable de créer des embryons pour produire des cellules souches dans une optique thérapeutique..

Les cellules souches, ou cellules de l’espoir comme on les appelle, ont beaucoup fait parler d’elles durant ces dix dernières années. Clonage, médecine régénératrice… tout cela est basé sur ces cellules bien particulières.

Mais que sont-elles exactement ?

Pourquoi il y a-t-il une polémique autour de ces cellules ? Que peut-on réellement faire à l’heure actuelle ?

Quelle est la situation en Israël ?

Cellules souches ?

Tout être humain est composé de milliards de cellules dont les cellules souches. Les caractéristiques principales des cellules souches sont : l’auto renouvellement, la prolifération et le potentiel de différenciation.
Selon ces caractéristiques, nous distinguons 4 types de cellules souches :

 les cellules souches totipotentes à partir desquelles est obtenu un être dans son entier

 les cellules pluripotentes appelées cellules souches embryonnaires (ESC) qui donnent plus de 200 types cellulaires

 les cellules souches multipotentes ou cellules souches adultes dont la différenciation est plus restreinte

 les cellules unipotentes qui ne donneront qu’un seul type de cellule. Leur propagation dans ce stade indifférencié est due à certains régulateurs intrinsèques et extrinsèques. La différenciation est, elle aussi, dirigée par divers facteurs qui diffèrent selon le type cellulaire induit (épiderme, sanguine, musculaire, etc.…).

Interrogations, craintes et critiques ?

Ces craintes sont liées aux origines des cellules souches utilisées. Les cellules souches adultes étant présentes chez tous les individus, elles peuvent être prélevées chez n’importe quel être humain. Le problème devient plus complexe lorsque nous parlons de ESC. La seule voie pour travailler sur des cellules souches embryonnaires humaines (hESC) se trouve être le prélèvement de cellules sur un blastocyste. Mais le prélèvement de ces cellules conduit à la destruction de l’embryon. Or la position de l’église catholique depuis 1887, est que, dès la fécondation, l’embryon est un être à part entière qui a des droits et notamment celui à la vie. La destruction d’un bastocyste pour la recherche revient donc à détruire une vie.

Plusieurs arguments contestent cette position. Le 1er paramètre est la potentialité de l’embryon. Tout embryon n’aboutit pas à la création d’un être humain (30% dans le cas d’une reproduction naturelle). D’autre part, dans le cas d’une FIV, la potentialité de l’embryon à devenir un être humain dépend de la décision de la mère à utiliser ces embryons. Le 2ème paramètre, le statut personnel de l’embryon, est remis en cause lorsque, par exemple, il y a formation de jumeaux ou lorsque la vie de la mère est mise en danger par sa grossesse. Enfin, le dernier argument se trouve être les bénéfices de la recherche sur les ESC.

Le Bioethics Advisory Comittee of the Israel Academy of Sciences and Humanities a élaboré des lignes directrices pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines.

Il lui apparaît éthiquement acceptable de créer des embryons pour produire des cellules souches dans une optique thérapeutique.
En Israël, le problème du statut de l’embryon ne se pose pas. En effet, dans la religion juive, l’embryon n’est considéré comme une personne qu’à partir du 40ème jour de son développement, jour où les cellules nerveuses se développent et donc par conséquent la pensée, l’esprit et l’âme.

Cette absence de loi limitant la recherche sur les cellules souches a permis de grandes avancées en Israël.
Le second point de bioéthique a abordé par le public est le contrôle des applications des techniques liées aux cellules souches.
La peur des dérives vers des expériences « contre-nature » conduit, dans certains pays, à des débats auxquels nous n’avons pas de réponses définies. En Israël les débats éthiques n’ont pas lieu sur ce sujet.

Les Israéliens sont conscients d’être loin d’avoir les capacités de faire des tests cliniques ou autres applications.

La recherche en Israël, où en sommes-nous ?

Théoriquement, l’utilisation de cellules souches peut permettre de traiter des maladies qui sont encore incurables. D’où leur nom, « cellules de l’espoir ». Mais le passage de la théorie à la pratique n’est pas aussi aisé. Aujourd’hui les principales difficultés à l’application thérapeutique sont : le rejet du système immunitaire, le contrôle de la différenciation, la formation de tumeurs, l’instabilité caryotypique et le vieillissement des lignées de cellules souches.

Néanmoins malgré les difficultés rencontrées, les scientifiques israéliens ont avancé à grands pas et sont parvenus à des résultats considérables.
Exemple des recherches sur les cellules nerveuses.

Nombre de maladies dégénératives ont pour origine une destruction des cellules du cerveau : les neurones. Lorsque ces cellules sont détériorées il est impossible que le cerveau lui-même puisse réparer les dommages. L’axone des neurones est entouré d’une gaine isolante formée par les cellules de Schawnn. Cette gaine, ou myéline, permet la propagation rapide du signal nerveux. Les maladies se traduisant par une démyélinisation des neurones conduisent à des retards mentaux et une mort prématurée.

L’équipe du Prof. Revel du département de Biologie Moléculaire de l’Institut Weizmann a étudié la possibilité de relancer la myélinisation par transplantation de nouvelles cellules.

Ils ont mis au point une technique pour convertir les hESC en oligodendrocytes (précurseurs des cellules de Schawnn). La différenciation est fortement améliorée par l’addition d’une protéine recombinante, IL6RIL6 qui induit l’expression du gène Stmn2. Cette induction est indispensable au développement des oligodendrocytes
 : Stmn2 est nécessaire au transport des ARNm de la protéine de base de la myéline.

Les chercheurs ont ensuite testé la capacité de ces cellules dans le cerveau. Ainsi, après une transplantation in vivo dans des cerveaux de souris et par traitement de IL6RIL6, ils ont observé une forte remyélinisation (jusqu’à 12 couches de myéline) sur une grande étendue des cerveaux.

Ces résultats sont extrêmement encourageants pour les personnes souffrants de la sclérose en plaque mais ils apportent aussi un espoir pour des patients d’autres maladies neuro-dégénératrices telles que Parkinson ou Alzheimer.

Conclusion

Les cellules souches font beaucoup parler d’elles mais les chercheurs israéliens sont parfaitement conscients des nombreuses étapes qu’il reste à franchir avant les applications thérapeutiques à l’homme. Néanmoins, Israël qui était l’un des premiers pays à se pencher sur l’étude des cellules souches a su garder sa position parmi les pays leaders dans ce domaine. Grâce à un investissement du gouvernement israélien et une position permissive vis-à-vis de la recherche sur les embryons, Israël a réussi à avoir des résultats concrets et prometteurs pour l’avenir de ces cellules sur lesquelles se porte l’espoir de beaucoup de patients.

Le dossier complet est lisible sur le site
AMBASSADE DE FRANCE EN ISRAEL
Service pour la Science & la Technologie

http://www.fitscience.org/daguesh

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