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Vénézuela de Chavez et ses Juifs

Vénézuela de Chavez et ses Juifs

Une communauté en porte à faux -

Début 2008, à la veille d’un référendum national qui a failli coûter cher au président vénézuélien Hugo Chavez, le principal centre communautaire juif de Caracas a été pris d’assaut par la police fédérale.

Alors que des centaines de Juifs assistaient à la célébration d’un mariage dans la synagogue adjacente Union Israelita, des policiers sont entrés à grand fracas et se sont mis à chercher des armes et des explosifs. Pour repartir - est-il besoin de le préciser - les mains vides.

Il ne fait pas bon être juif aujourd’hui au Venezuela.

Il y a deux ans, la police avait fait un raid similaire dans une école juive de la capitale. Dans les deux cas, le message était clair : les Juifs sont surveillés de près par un régime dont le leader rencontre régulièrement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Hugo Chavez avait en outre déclaré que "les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ" avaient "pris possession de toutes les richesses de la terre".

Dans une récente émission télévisée, un acolyte de Chavez a accusé les leaders juifs de fomenter, de mener et de financer des mouvements de protestations estudiantins antigouvernementaux, et autres conspirations. "Nous devons être très attentifs à ce qui se passe aujourd’hui au Venezuela", mettait en garde l’orateur. "Les hommes d’affaires juifs qui ne sont pas impliqués dans une conspiration doivent le faire savoir publiquement."

Et de citer deux rabbins   ainsi qu’une famille juive aisée soupçonnés d’être au cœur de complots, tout en précisant "on ne peut pas me reprocher d’être antisémite".

Pourtant, certains leaders juifs vénézuéliens affirment que la situation n’est pas si terrible. Ils peuvent se déplacer librement, ils ne se sentent pas menacés (hormis lors des raids de la police) et ils ont trouvé un moyen de coopérer avec Chavez.

Lent exode mais faible Alya en Israël.

La communauté juive, qui recensait 30 000 membres dans ses meilleures années, entre 1960 et 1970, en compte aujourd’hui 14 000 selon certains, 9 000 selon d’autres.

S’il n’y a pas eu d’exode massif dû à un mouvement de panique, de nombreux Juifs vénézuéliens sont partis s’installer à Miami.

Mais l’option israélienne n’est pas souvent privilégiée étant donné les défis - économiques, linguistiques, sociaux - dont elle s’accompagne. Israël, pourtant, essaye de leur faciliter la tâche. Zeev Boïm, au début de son mandat de ministre de l’Intégration, prévoyait un programme de grande échelle pour encourager l’Aliya des Juifs vénézuéliens. Mais l’initiative n’aura pas vraiment porté ses fruits.

"Le problème avec nous [les Juifs vénézuéliens], c’est que nous ne sommes pas prêts à renoncer à notre mode de vie", avait alors expliqué Roberto Kulka Kohn. "Personne ici [au Venezuela] ne veut vraiment aller en Israël. Il faudrait avoir au moins dix fois plus d’argent pour conserver le même train de vie", poursuivait cet industriel aisé de Caracas, propriétaire d’une usine textile.

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