Celui-ci étant basé sur le cycle lunaire, le début du mois correspond à la néoménie (nouvelle lune).
Annonce de Rosh Hodesh :
On annonce lors du Shabbat Rosh Hodesh (Shabbat précédant la néoménie) le(s) jour(s) où elle tombera.
L’annonce se fait juste après la lecture de la Torah, et s’accompagne d’une courte bénédiction pour le mois à venir.
En voici le texte :
« Éternel, notre Dieu et Dieu de nos ancêtres, consens à renouveler ce mois pour le bien et la bénédiction. Puissions nous jouir d’une longue vie : une vie de paix, de bonheur, de bénédiction, de prospérité, une vie à l’abri des dangers, de la faute, une vie dépourvue de honte et d’humiliation, une vie dans la sérénité et la dignité, une vie où dominent l’amour de la Tora et la crainte de Dieu, une vie où se réalisent harmonieusement les vœux de notre cœur. Amèn. »
Origine :
La Tora nous enjoint à compter les mois :
Exode 12:1-2 :"Et le Seigneur parla à Moïse et Aaron en terre d’Egypte, en ces termes : ’Ce mois sera pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier mois de l’année".
[*À l’époque biblique il semble que Rosh Hodesh était une fête très importante, le nouveau mois marquée par un banquet et chômée tout comme shabbat et fêtes.*]
« Jonathan lui dit : "C’est demain néoménie ; ton absence sera remarquée, ta place étant vide. » (1 Samuel 20.18)
« Elle manda son époux et lui dit : "Envoie-moi, je te prie, un serviteur avec une ânesse ; je cours chez l’homme de Dieu et je reviens." Il répondit : "Pourquoi vas-tu chez lui aujourd’hui ? Il n’y a point de néoménie, point de fête." (2 Rois 4.22-23)
« Je mettrai fin à toutes ses joies, à ses fêtes, ses néoménies, ses sabbats, à toutes ses solennités. » (Osée 2. 13)
« Vous dites : "Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous reprenions notre commerce, et le Sabbat, pour que nous ouvrions nos magasins de blé ? » (Amos 8.5)
Isaïe 1 : « 11 Que m’importe la multitude de vos sacrifices ? Dit le Seigneur. Je suis saturé de vos holocaustes de béliers, de la graisse de vos victimes ; le sang des taureaux, des agneaux, des boucs, je n’en veux point. 12 Vous qui venez vous présenter devant moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? 13 Cessez d’y apporter l’oblation hypocrite, votre encens m’est en horreur : néoménie, sabbat, saintes solennités, je ne puis les souffrir, c’est l’iniquité associée aux fêtes ! »
Il ressort clairement que Rosh Hodesh représenta un jour très important dans le passé. Ce jour perdit peu à peu de son importance dans la tradition juive. Il n’en demeure pas moins un jour particulier, marqué jusqu’à aujourd’hui par certaines coutumes.
Il va de soi que la vie urbaine moderne ne favorise pas l’observation des rythmes de la lune et éloigne fortement l’être humain des cycles naturels. Les petits changements dans la liturgie sont donc là pour nous rappeler les cycles de la nature.
Rosh Hodesh dans la Halakha :
De nos jours, on a perdu l’habitude de chômer Rosh Hodesh. Il n’en reste pas moins que l’on doit marquer ce jour par quelques coutumes :
Rosh Hodesh comme pour les fêtes juives, est célébré par une prière spéciale de louanges, le demi « Hallel ».
En semaine, on sort les rouleaux de la Torah, et on lit une section afférant à la néoménie.
Lorsque Rosh Hodesh tombe un Shabbat ou le jour suivant, on lit une Haftara particulière.
Quel que soit le jour où tombe Rosh Hodesh, un paragraphe est ajouté à la prière habituelle de la Amida . Une prière spéciale de Moussaf est rajoutée.
Il est en outre habituel de porter des vêtements neufs à Rosh Hodesh, afin de célébrer le caractère de renouveau de ce jour.
Symbolique :
Rosh Hodesh représente la capacité de se renouveler du monde. La lune qui avait totalement disparu réapparaît. Le retour de la lune symbolise la possibilité de rédemption et du renouvellement du monde, tout comme celui de l’individu. Les mystiques pensent que ce jour-là, comme pour le shabbat, nous avons une âme supérieure. Le judaïsme voit l’histoire du monde comme une série de cycles en renouvellement constant. La lune en est le symbole.
De même, le Judaïsme lui même représente une tradition religieuse en constant renouvellement. Il n’est pas figé dans le temps, mais sait se réinventer et trouver une luminosité nouvelle à chaque époque.
Ce principe est vrai également pour le peuple juif et pour toute personne, qu’elle soit juive ou pas.
Signification féminine spécifique :
Rosh Hodesh marque également le règne de la féminité pour les mêmes raisons.
Depuis très longtemps, les femmes juives avaient l’habitude de ne pas faire de travaux lourds ce jour-là. C’est un peu comme si le renouvellement de la lune leur appartenait plus particulièrement.
La légende veut que les femmes juives n’aient pas obéi à leur mari au moment de la faute du veau d’or en refusant de leur apporter leurs bijoux pour le fabriquer. Leur récompense serait depuis lors de marquer particulièrement Rosh Hodesh.
De nos jours, des époux bien intentionnés mettent un point d’honneur à offrir quelque chose à leur femme et à les inviter au restaurant éventuellement.
En Israël, la coutume s’est répandu dans les milieux orthodoxes féministes, de réunir un Minyan de femmes. C’est notamment le cas au Kotel où ces femmes se font régulièrement injuriées et agresser par certains ultra-orthodoxes . Elles ont fini par former un groupe organisé qui s’appelle « nashim Hakotel ».
Pour comprendre les cycles de la lune :
http://www.planete-astronomie.com/T...