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Annulation de conversions orthodoxes en Israël

Annulation de conversions orthodoxes en Israël

Suite à un scandale d’annulation de conversions en Israël en 2008, voici notre réaction sachant que tout le débat tourne autour du degré d’acceptation des mitsvot nécessaire à une conversion.

La déchéance de conversion

Responsum   du rabbin   David Golinkin relatif à l’annulation des conversions,
Traduction : Rachel, Rivon Krygier

Question :

En début mai 2008, un tribunal de trois dayanim   (juges) de la Haute Cour Rabbinique du Grand Rabbinat, présidée par le rabbin   Avraham Sherman, a publié une décision judiciaire stipulant que les conversions effectuées par le rabbin   Hayim Druckman et la Cour de Conversions Nationale d’Israël depuis 1999 étaient rétroactivement annulées et que le rabbin   Druckman et ses confrères devaient être récusés en leur qualité de juge levés immédiatement de leurs fonctions. Quels sont les fondements halakhiques de cette décision ? Pourquoi une cour rabbinique en Israël, affiliée au Grand Rabbinat, peut-elle annuler rétroactivement des milliers de conversions effectuées par une autre cour rabbinique également affiliée au Grand Rabbinat ?

Réponse :

Cette affaire est le nouvel épisode de la longue contreverse : « Qui est Juif ? ».

Hier, le Grand Rabbinat d’Israël soutenait que les convertis Massortis et Libéraux n’étaient pas juifs…

Aujourd’hui, des rabbins   Haredi   (ultra-orthodoxes  ) membres du Grand Rabbinat, déclarent que les personnes converties par leurs confrères du mouvement sioniste religieux ne sont pas juives…

En février 2007, “Sarah”, une Danoise convertie en 1992, et son mari ont comparu devant le rabbin   Avraham Attia à Ashdod pour une procédure de divorce à l’amiable. Le rabbin   était censé présider seulement à la cérémonie de divorce. Au lieu de cela, il a interrogé Sarah sur son niveau d’observance religieuse. En suite de quoi, il a rendu une décison que le couple reçut en mars 2007. Huit des neuf pages concernaient la conversion de Sarah tandis que le rabbin   Hayim Druckman et ses confrères qui avaient présidé à sa conversion étaient traités de renégats et de délinquants (apakorsim ou-pôchîm). Il décréta que puisque Sarah n’observait pas complètement les commandements prescrits par la Tradition, elle ne devait pas être considérée comme juive. En conséquence de quoi, sa conversion était rétroactivement annulée et Sarah n’avait donc guère besoin d’un guèt (acte de divorce), puisqu’elle ne devait jamais avoir été considérée comme mariée religieusement…

Sarah et ses avocats firent appel de cette décision auprès de la Haute Cour Rabbinique d’Israël. Le rabbin   Shlomo Amar, grand rabbin   séfarade et président de la Haute Cour Rabbinique d’Israël demanda au rabbin   Avraham Sherman, le Av beit din (juge présidant de séance) et ses deux co-juges de ne pas se prononcer sur cette affaire. Néanmoins, ils outrepassèrent à l’injonction. Ils se rangèrent non seulement du côté du rabbin   Attia d’Ashdod, mais ils allèrent encore plus loin, produisant la décision de justice suivante :

1. Un converti qui n’accepte pas toutes les commandements n’est pas juif.

2. Rabbin   Hayim Druckman et rabbin   Yossef Avior, directeurs du Service National des Conversions établi en 1995, sont récusés en tant que juges, interdits de présider en tant que tels.

3. Ils sont jugés impliqués en toutes sortes d’actions frauduleuses telles que la signature de certificats de conversion, puisqu’ils n’étaient pas présents lors de ces conversions suspectées.

4. En conséquence de quoi, toutes les conversions effectuées par le rabbin   Hayim Druckman et son Beit Din (tribunal) depuis 1999 sont rétroactivement annulées.

5. Dorénavant, aucun officier de l’état civil de l’État d’Israël ne devra inscrire un converti suspecté de ne pas observer les commandements.

Entretemps, le rabbin   Israël Rosen qui occupait le poste de dayan   dans l’une des cours spéciales de conversion, dressa une liste de 167 convertis qui selon son opinion, ne pratiquaient pas complètement le judaïsme et devaient être interdits de mariage. Ils ont donc été privés du droit de se marier sous l’égide de la cour rabbinique. Mi-mai, le bureau du premier ministre renvoya le rabbin   Druckman de ses fonctions de directeur du Service National des Conversions, et depuis, il n’a pas été remplacé.

I. Problèmes de procédures

Comme beaucoup l’ont fait remarquer, le rabbin   Attia ainsi que la cour de rabbin   Sherman ont outrepassé de nombreuses procédures judiciaires :

1. Le rabbin   Attia était censé présider à un divorce et non enquêter sur une conversion.

2. Il a piégé Sarah en lui posant des questions sur sa conversion sans lui en donner les raisons.

3. Un dayan   (juge) à lui tout seul a annulé une conversion effectuée par trois autres dayanim  .

4. Le rabbin   Shlomo Amar avait explicitement ordonné au rabbin   Sherman de ne pas traiter cette affaire et cependant ce dernier et sa cour rédigèrent une décision concernant cette affaire le 10 février 2008.

5. Le rabbin   Shlomo Amar avait explicitement ordonné au rabbin   Sherman de ne pas publier sa décision et cependant ce dernier et sa cour ont distribué des copies de cette décision lors d’une conférence rabbinique en février 2008.

6. Ce jugement n’avait pas été examiné par le secrétariat du Tribunal.

7. Le rabbin   Sherman et sa cour ont produit tout ce qui est mentionné ci-dessus sans jamais donner l’occasion au rabbin   Druckman de s’en expliquer. Ceci va à totalement l’encontre de la loi juive et des procédures judiciaires israéliennes.

Tous les points évoqués ainsi que d’autres peuvent être trouvés dans la pétition introduite auprès de la Cour Suprême, par l’activiste Susan Weiss et le Centre de Justice pour Femmes, le 5 juin 2008 (voire Weiss).

II. Implications nationales

Environ 300.000 des 1.200.000 immigrés russes ayant fait leur aliya sous la Loi du Retour depuis 1990 ne sont pas Juifs du point de vue halakhique. À la suite de grands efforts déployés pour y remédier, l’Institut Collectif des Études Juives établi après la Commission Neeman en 1998 et le Service National des Conversions, ont converti des milliers d’immigrés russes qui avaient suivi un cycle d’initiation d’une durée d’un à trois ans.

Le jugement du rabbin   Sherman annule rétroactivement toutes ces conversions. J’ai été personnellement alerté sur le fait que des représentants officiels Haredi   du Ministère de l’Intérieur faisaient savoir auxdits convertis qu’ils n’étaient pas juifs…

Qui plus est, une telle décision est propice à décourager de futures conversions. Si une conversion peut être annulée après qu’elle ait eu lieu, cela sous-tend que toute conversion est conditionnelle. Donc, à quoi bon se convertir ? Cette conversion est un « Hilloul Ha-Chem », une profanation du nom de Dieu, en ce qu’elle méprise l’effort des milliers de convertis mais aussi des centaines d’enseignants et rabbins   qui ont œuvré avec beaucoup de dévouement pour les préparer à la conversion. En effet, ces points extrêmement inquiétants ont été soulignés dans le communiqué de presse publié par le Conseil Rabbinique Américain, l’organisation comtemporaine des rabbins   orthodoxes  , le 6 mai 2008 :

Réaction du Conseil Rabbinique Américain au sujet de la décision de la Cour d’Appel rabbinique israélienne concernant les conversions effectuées par le Service des Conversions israéliennes :

« Vous ne devrez pas opprimer l’étranger dans votre pays » (Lévitique 19,33). – Commentaire du Natziv : « La forme plurielle de cette injonction nous enseigne qu’une tierce personne qui serait témoin de l’oppression d’un converti et ne s’y opposerait pas est également coupable de cette oppression. »

Le Conseil Rabbinique Américain, ayant pris note de cette récente décision du Beit Din Elyon (Cour d’Appel Rabbinique) d’Israël, annulant certaines conversions effectuées par le Service de Conversions Régional, dirigé par le rabbin   Hayim Druckman, a aujourd’hui fait la déclaration suivante :

Après avoir analysé la décision de la Haute Cour de justice en détails, et étant totalement conscient du respect dû aux décisions des cours rabbiniques dûment constituées dans leurs juridictions respectives, le Conseil Rabbinique Américain se voit dans l’obligation de signaler que, de sont point de vue, la décision en elle-même, de même que le language et le ton utilisés, dépassent complètement les bornes des pratiques acceptables de la halakha  , transgressent de nombreuses lois de la Tora relatives aux convertis et leurs familles, entraînent une profanantion considérable du nom de Dieu, insultent des chefs rabbiniques et maîtres de la Halakha  , la renommée en Israël et sont une cause de conflit généralisé et d’animosité au sein du peuple juif en Israël et de par le monde.

Le Conseil Rabbinique Américain est consterné par le fait qu’une telle décision ait pu être prise par la cour. Le grand rabbin   d’Israël, le rav Shlomo Moshe Amar, qui est également le président du Système Judiciaire Rabbinique d’Israël nous a confirmé qu’en publiant cette décision, la cour en question avait directement enfreint ses règles et instructions.

Il a confirmé que la décision n’avait aucune valeur légale à l’heure actuelle. Nous félicitons le rav Amar pour son rôle positif dans cette affaire depuis qu’elle a éclaté à la cour régionale d’Ashdod. Nous joignons nos voix à celles de ceux qui ont fait la demande d’un examen approfondi et du rejet des actions entreprises par une minorité du Bet Din Elyon, qui dans ce jugement ainsi que dans des cas antérieurs, ont cherché à dévaloriser le Service des Conversions.

Pour cette raison, entre autres, il est plus important que jamais que le Service des Conversions soit soutenu dans son œuvre de salut public qui consiste à amener de manière halakhique des personnes sincères à la conversion à notre foi et à l’intégration au sein du peuple juif.

Étant donné le caractère public de cette défiance présentée par le jugement en question, nous prions les Grands Rabbins   d’Israël de réitérer leur soutien au Service des Conversions et ses responsables dans des termes clairs ne souffrant d’aucune ambigüité, et ce dans les délais les plus brefs. Jusqu’à ce que cela se fasse, chaque jour passé provoquerait une angoisse injustifiée auprès des convertis, et causerait un mal irréparable au tissu qui tisse les liens du peuple Juif, et porterait une atteinte considérable à la réputation de la Tora, la Halakha   et la tradition.

Ajoutons que c’était la deuxième fois, cette année, que le Grand Rabbinat se contredisait dans une affaire. À la rentrée 2007, le Grand Rabbinat “a mis en vente” des parcelles de terre en Israël dans le but de permettre une activité agricole au cours de l’année de la Chemita (année sabbatique agricole), mais a parallèlement autorisé chaque rabbin   local d’ignorer cette procédure s’il le désirait. Cette décison fut invalidée par la Cour Suprême d’Israël. Le cas actuel est similaire. Les rabbins   Haredi   du Grand Rabbinat, qui en constituent dorénavant la majorité, annulent les conversions effectuées par les rabbins   Druckman et tous ceux du courant sioniste religieux qui cherchent à résoudre la crise nationale des conversions en Israël.

Ces deux faits indiquent que le Grand Rabbinat d’Israël, qui a été rappelons-le instauré par le mouvement sioniste religieux, est désormais devenue une institution Haredi   hostile à toute approche conciliante de la loi juive. Le Grand Rabbinat qui fut fondé dans le but d’unifier le peuple juif est maintenant l’une des causes de sa division. En conclusion, la position Haredi   a conduit à une situation absurde : elle est rigide en ce qui concerne les conversions mais indulgente quant aux mariages mixtes (provoqués en l’absence de conversions). Autrefois, c’était un phénomène de diaspora mais maintenant, avec le nombre croissant de l’aliya provenant de l’ex-Union Soviétique, si on ne convertit les immigrés russes, ils épouseront nos enfants et petits-enfants, multipliant les mariages mixtes. Cette situation regrettable avait déjà été évoquée par le rabbin   Hayim David Halevi, feu grand rabbin   séfarade de Tel-Aviv .

III. Kabbalat mitzvot : L’acceptation des commandements

D’un point de vue halakhique, la décision du rabbin   Sherman se fonde sur un présupposé : un candidat à la conversion doit accepter toutes les mitzvot (préceptes de la Tora) et les observer toutes avant de se convertir. Faute de quoi, cette personne n’est pas considérée comme juive et sa conversion peut être annulée rétroactivement.

Raison pour laquelle, selon lui, les dayanim   qui effectuent des conversions, sans suivre ce prérequis, l’acceptation de tous les commandements, sont désormais ipso facto, révoqués de leur fonction de dayanim  . En fait, le rabbin   Sherman déclare à maintes reprises dans sa décision que, « tous les décisionnaires » ont décrété que lorsqu’il n’y a pas de kabbalat mitzvot de la part du converti, la conversion ne doit pas prise en compte, même une fois la procédure accomplie.

Il cite à l’appui de sa position les opinions de rabbins   tels que R. Moshe Feinstein  , R. Hayim Ozer Grodzinsky, R. Moshe Sternbuch, R. Shlomo Zalman Auerbach, R. Avraham Issac Kook  , R. Yitzhak Schmelkes et R. Ovadia Yossef  .

Plus loin dand la décision judiciaire, il cite à plusieurs reprises la décision des rabbins   Kanievsky, Auerbach, Shach et Elyashiv de 1984 qui stipule que puisque de nos jours nombre de candidats à la conversion ne comptent pas vraiment observer la Tora et les mitzvot une fois convertis, tous les officiers de l’état civil sont tenus “par la Halakha  ” de vérifier que la conversion a bien été effectuée selon les règles de la Halakha   (c-à-d. de s’assurer que les convertis observent complètement les commandements).

C’est uniquement ensuite de quoi les convertis peuvent obtenir l’autorisation de se marier. Or cette décision est en contradiction flagrante avec celle de rabbin   Eliyahou Bakchi Doron et le Grand Rabbinat d’Israël de 1984 qui stipulait que tout certificat de conversion produit par des tribunaux rabbiniques ou les Tribunaux de Conversions Exceptionelles devait être accepté par tout Bureau d’état civil.

En d’autres termes, le rabbin   Sherman et ses collègues, qui sont tous des dayanim   attitrés par le Grand Rabbinat de l’État d’Israël soutiennent la décision de rabbins   Haredi   au détriment de celle du Grand Rabbinat.

Enfin, le 10 Ayar 5768 (15 mai 2008), un groupe de seize rabbins   dont les rabbins   Elyashiv, Steinman, Wazner et d’autres ont publié un “avis rabbinique” d’une page soutenant le rabbin   Sherman et son Beit Din et déclarant “qu’il n’y avait pas de conversion valide sans la « kabbalat mitzvot » et que les convertis qui manquent à cette condition doivent être considérés comme des Gentils   à tout point de vue. Il est un dénominateur commun chez tous les rabbins   cités dans la décision du rabbin   Sherman : à part le rabbin   Kook   – qui fut du reste souvent très strict dans ses jugements – ils sont tous des rabbins   Haredi   qui pour la plupart s’opposent à la modernité, au Sionisme et à l’État d’Israël. En fait, leur conception radicale de la kabbalat mitzvot à deux origines :

a) Comme les professeurs Sagi et Zohar l’ont démontré de manière probante , le rabbin   Yitshak Schmelkes de Lvov (Ukraine) rédigea un responsum   totalement inhabituel en 1876. Il décréta au sujet des femmes non-juives se convertissant en vue d’un mariage avec des Juifs non-pratiquants : « une personne qui se convertit et accepte formellement le joug des mitzvot mais dans son cœur ne compte pas les observer – ce que Dieu requiert, c’est le cœur – n’est pas un converti » (Responsa   Beit Yitshak, II, 100:9). En d’autres termes, une personne qui veut se convertir doit déclarer qu’elle observera toutes les mitzvot (ce qui appel discussion – voir ci-dessous) et elle doit avoir dans son cœur la ferme intention de s’y tenir.

On n’avait jamais vu telle manière d’aborder les choses au cours de 1800 ans de discussion halakhique sur la conversion. Le rabbin   Schmelkes n’était pas sans ignorer que sa décision était en contradiction avec le principe halakhique connu qui dit que “devarim chè-ba-lèv einam devarim” (« des paroles qui sont dans le fort intérieur, ne sont pas au sens propre des paroles » : les sentiments n’ont pas valeur formelle). Un texte d’époque michnique indique également clairement qu’on ne prend pas en compte juridiquement la kavana (l’intention) supposée d’une personne qui aurait prêté serment (mais le serment lui-même). Le contexte de ce passage est le suivant : Moïse déclare que les enfants d’Israël doivent pratiquer les mitzvot du moment qu’ils ont juré de le faire, même si dans leurs cœurs ils pouvaient ne pas avoir l’intention réelle d’observer les mitzvot. De fait, le rabbin   Hayim Ozer Grodinsky déclara que la réponse du rabbin   Schmelkes produite sur la question qui lui fut posée “n’est assorti d’aucune preuve”, même s’il soutient pour sa part le point de vue strict adopté par le rabbin   Schmelkes, mais sur la base d’un raisonnement logique.

b) La deuxième origine du point de vue Haredi   est un passage de Bekhorot 30b, cité par rabbin   Schmelkes et que nombre de rabbins   Haredi   mentionnèrent ci-dessus :

Les Sages   disent : … Un Gentil   qui déclare accepter les commandements de la Tora sauf l’un d’entre eux, ne doit pas être accepté. Rabbi Yossi ben Yehouda précise : Même s’il ne refuse qu’un simple détail prescrit par les Sages   (Bekhorot 30b).

De nombreux rabbins   contemporains en ont déduit que la Tanna   Kamma (le premier Sage anonyme du texte cité) considérait qu’un converti qui accepte 612 mitzvot sur les 613 ne doit pas être accepté et que pour R. Yossi bar Yehouda, il en va ainsi même s’il accepte toutes les mitzvot de la Bible, sauf une simple interpretation des Sages   ! Mais une interpretation plus plausible suggérée par les rabbins   Hayim Ozer Grodzinski et Ben Zion Meir Hai Ouziel interprète ce texte comme suit : si le candidat declare : « J’accepte la Tora dans sa globalité, mais je pose une condition », à savoir qu’une certaine mitzva ne s’appliquerait pas à lui, et qu’il conserverait le droit de ne pas la respecter, alors on ne l’accepte pas. En tout état de cause, tous les principaux codes médiévaux de la loi juive (tels ceux de Maïmonide  , le Tour et le Choulhan Aroukh) ont ignoré ce passage ! Il fut remis au goût du jour par les rabbins   du XIX-XXe siècles décidés à refouler la plupart des candidats à la conversion. Ainsi par exemple, le rabbin   Kook   rédigea un célèbre responsum   en 1928 soutenant la décision d’un Beit Din en Argentine qui interdisait toute conversion et imposait à toute personne voulant se convertir d’aller en Israël pour le faire (une idée qui fut une aberration). Après avoir cité ce passage du traité Bekhorot ci-dessus, le rabbin   Kook   écrit entre parenthèses :

À vrai dire, il est surprenant que les décisionnaires aient entièrement omis cette partie de la halakha  . En tous cas, “la michna   ne change pas” et personne n’a exprimé de désaccord, du moins au propos du tanna   kamma, à savoir que si un candidat à la conversion refuse un des commandements de la Tora, on ne l’accepte pas comme converti (Daât Cohen  , n° 154).

De même, le rabbin   Moshe Feinstein   déclare à maintes reprises dans ses responsa   qu’une personne désireuse de se convertir doit accepter toutes les mitzvot :

… Un converti qui n’a pas accepté toutes les mitzvot… il est clair qu’il n’est aucunement converti, même après sa conversion formelle (Iguerot Moshe, Yore Dea, I, n° 157).

… et sans acceptation des mitzvot, même d’un détail, voici qu’il est écrit dans Bekhorot 30b que nous ne l’acceptons pas… mais je ne vous ferai aucun reproche puisque nombre de rabbins   à New-York acceptent ce genre de convertis, et donc je ne peux rien dire sur cet interdit, mais cela me mets mal à l’aise… (ibid., n° 159).

…au sujet de la conversion faite par les rabbins   conservative  , qui n’inclut pas comme il se doit l’acceptation des mitzvot… et dans la mesure où cellec-ci est une condition sine qua none de la conversion, et même s’il acceptait toutes les lois de la Torah sauf une, ce serait rédhibitoire comme il est écrit dans Bekhorot 30b (ibid., n° 160).

Nous constatons donc que le point de vue Haredi   des temps modernes est basé sur la toute nouvelle approche initiée par le rabbin   Yitshak Schmelkes et sur une interprétation rigoriste du passage du traité Bekhorot, qui n’avait pourtant jamais servi de référence halakhique au cours la période médiévale. C’est une houmra (mesure de sévérité) dont le but est de refouler la plupart des candidats à la conversion. La position normative se trouve plutôt dans un autre passage plus connu du Talmud   :

בבלי יבמות מז ע"א
תנו רבנן : גר שבא להתגייר בזמן הזה, אומרים לו : מה ראית שבאת להתגייר ? אי אתה יודע שישראל בזמן הזה דוויים, דחופים, סחופים ומטורפין, ויסורין באין עליהם ? אם אומר : יודע אני ואיני כדאי, מקבלין אותו מיד. ומודיעין אותו מקצת מצות קלות ומקצת מצות חמורות, ומודיעין אותו עון לקט שכחה ופאה ומעשר עני. ומודיעין אותו ענשן של מצות, אומרים לו : הוי יודע, שעד שלא באת למדה זו, אכלת חלב אי אתה ענוש כרת, חללת שבת אי אתה ענוש סקילה, ועכשיו, אכלת חלב ענוש כרת, חללת שבת ענוש סקילה. וכשם שמודיעין אותו ענשן של מצות, כך מודיעין אותו מתן שכרן, אומרים לו : הוי יודע, שהעולם הבא אינו עשוי אלא לצדיקים, וישראל בזמן הזה - אינם יכולים לקבל [ע"ב] לא רוב טובה ולא רוב פורענות. ואין מרבין עליו, ואין מדקדקין עליו. קיבל, מלין אותו מיד. נשתיירו בו ציצין המעכבין את המילה, חוזרים ומלין אותו שניה. נתרפא, מטבילין אותו מיד ; ושני ת"ח עומדים על גביו, ומודיעין אותו מקצת מצות קלות ומקצת מצות חמורות ; טבל ועלה - הרי הוא כישראל לכל דבריו. אשה, נשים מושיבות אותה במים עד צוארה, ושני ת"ח עומדים לה מבחוץ, ומודיעין אותה מקצת מצות קלות ומקצת מצות חמורות.

Nos rabbins   enseignent : Si à l’heure actuelle une personne souhaite devenir prosélyte, il lui sera demandé : « Qu’est-ce qui te prend de vouloir te convertir ? Ignores-tu donc qu’en ces temps Israël est brisé (par les persécutions), opprimé, méprisé, en proie à de nombreuses afflictions ? » S’il répond : « Je le sais et sais que je ne mérite pas l’honneur (que je sollicite) », alors on l’accepte immédiatement. On lui fait connaître quelques-uns des commandements mineurs et de quelques-uns des commandements majeurs. On lui fait connaître le manquement aux devoirs de la gerbe glanée, tombée ou oubliée, et celui du coin des champs (à disposition des indigents). Il est ensuite informé de la punition qu’entraîne la transgression des commandements, en lui signifiant les choses ainsi : “Sache qu’avant d’être dans cette nouvelle situation, si tu mangeais de la graisse animale interdite tu n’étais pas passible du karèt (le retranchement, punition divine), si tu profanais le Chabbat, tu n’étais pas passible de lapidation ; mais à partir de maintenant, si tu agis ainsi telle sera la punition que tu encours. Et de même qu’il est informé du châtiment rattaché à la transgression des commandements, de même est-il informé de la récompense attribuée pour leur accomplissement. Il lui est dit : « Sache que le monde à venir est fait seulement pour les justes (confirmés) et qu’Israël, à l’heure actuelle, n’est en mesure de recevoir ni une grande béatitude (pour ses mérites) ni une grande désolation (pour ses fautes). » On ne doit pas trop le charger ni se montrer trop pointilleux à son égard. S’il consent, il est circoncis sur le champ. … Dès son rétablissement, on l’immerge (dans un mikvé  , bain rituel). Deux hommes instruits se tiennent alors auprès de lui et lui font encore part de quelques commandements mineurs et quelques autres majeurs. Lorsqu’il se redresse de son immersion, il est reconnu comme israélite pour tout ce qui s’y rattache. Dans le cas d’une femme prosélyte, des femmes l’a font assoir dans l’eau à hauteur du cou, tandis que deux hommes compétents se tiennent au-dehors et lui font part de quelques commandements mineurs et quelques autres majeurs... (Yevamot 47a-b).

Cette baraïta   du IIe siècle, voire de date antérieure, fut citée ou paraphrasée par Maïmonide   (Issouré Bia 14:1-6), le Tour (Yoré Dea 268) et le Choulhan Aroukh (Yoré Dea 268:2) et les règles de procédure ont été analysés à tour de rôle par plusieurs autorités en la matière. La locution clé de ce passge est « im kibel : S’il consent,... ».

Ce consentement ne s’applique clairement pas à toutes les mitzvot comme le prétendent les rabbins   Haredi   de nos jours, car selon la situation décrite, le candidat n’est même pas au courant de la plupart des mitzvot. À trois reprises, il est question d’instruire l’homme ou la femme, de quelques commandements mineurs et d’autres majeurs. Le candidat à la conversion ne peut donc accepter ce qu’il n’a pas même encore appris ! Alors, que signifie au juste son consentement ? Selon Nahmanide   , il accepte devant le Beit Din, d’être circoncis et de faire son immersion. Rabbin   Meir Posner en donna une explication similaire.

Quant au rabbin   Ben Zion Meir Hai Ouziel (1880-1953) qui fut le premier Grand Rabbin   séfarade de l’État d’Israël, il interprète ce passage comme suit :

Il est clair d’après ce texte (idem) que l’on n’exige pas qu’il observe les mitsvot et il n’est également pas nécessaire que le Beit Din sache s’il les observera, car sinon aucune personne désireuse de se convertir ne serait acceptée en Israël. En effet, qui peut se porter garant que ce Gentil   sera fidèle de toutes les mitzvot de la Tora ! Plutôt, ils l’instruisent au sujet de certaines mitzvot afin que s’il le décide, il ait la possibilité de se rétracter, de sorte qu’il ne puisse dire plus tard : « Si j’avais su, je ne me serais jamais converti. » Et ceci doit être fait avant la conversion. Mais après la conversion, s’il n’a pas été informé, il n’est pas indispensable de le faire (cf. Chakh sur Yoré Déa, ss-par. 3). … D’après toutes ces informations, la Tora nous montre qu’il est permis et que c’est une mitzva d’accepter les personnes voulant se convertir même si nous savons qu’elles n’observeront pas toutes les mitzvot mais parce qu’au bout du compte [on est en droit de supposer que] elles les observeront. Nous avons en tout cas pour précepte de de leur donner ce genre d’opportunité, et si elles décident de ne pas observer les mitzvot, ce n’est pas nous qui en porteraient la responsabilité.

Une approche similaire fut défendue par le rabbin   Mochè Ha-cohen   de Djerba, qui fit son aliya et servit comme dayan   à Tibériade (1900-1966). Il lui fut demandé si son Beit Din accepterait de convertir un footballeur professionnel qui conduirait assurément pendant Chabbat pour se rendre à ses matchs, et de ce fait transgresserait les commandements bibliques. Il donna l’explication suivante :

La Kabbalat mitzvot ne veut pas dire qu’il lui est demandé d’accepter toutes les mitzvot pour les mettre en pratique, mais d’accepter toutes les mitzvot de la Tora de sorte que s’’il pêche, il assume la responsabilité d’être puni par les châtiments qu’il mérite. (Il cite ensuite la baraïta   de Yevamot). Ainsi il ne nous importe pas de savoir si au moment où il accepte les mitzvot, il a décidé de transgresser une mitzva en particulier et d’en subir le châtiment. Ceci n’est pas considéré comme un manquement dans la kabbalat mitzvot.

En somme, ces deux rabbins   séfarades éminents disent que la kabbalat mitzvot évoquée dans le traité Yevamot signifie assumer les recompenses et châtiments, et non pas stricto sensu accepter de pratiquer toute mitzva puisqu’il ne leur aura même pas été enseigné la plupart des mitzvot.

D’ailleurs le Talmud   s’interroge lui-même (en Yevamot 47b directement après la baraïta   citée) : Pourquoi essaie-t-on de le dissuader et pourquoi lui enseigne-t-on des mitzvot mineures et d’autres secondaires ? La réponse explicite est : « afin que, s’il désire faire marche arrière, il le puisse. »

Ceci a également été souligné par le rabbin   Mochè de Coucy (d. 1236) dans son Sefer Mitzvot Gadol : « Pour quelles raisons l’informe-t-on des châtiments lies au péché ? Pour que plus tard, il ne puisse arguer : “Si j’avais su, je ne me serais pas converti”. »

Trois autres rabbins  , le rabbin   Meir Posner (d. 1807), le rabbin   Raphaël Ben Chimon (grand rabbin   du Caire, d. 1929) et le rabbin   A. I. Kook   lui-même (Daât Cohen  , n° 153, dans un responsum   contredisant celui énoncé ci-dessus !) disent l’inverse de ce que le rabbin   Yitshak Schmelkes cita plus haut. Ils nous disent que la kabbalat mitzvot dans Yevamot est une déclaration d’intention de conversion et qu’on ne doit pas enquêter sur les motivations profondes du candidat. D’autres rabbins   orthodoxes   éminents ont également adopté une approche très souple de la kabbalat mitzvot. Parmi eux, nous trouvons le rabbin   Shlomo Kluger ; le rabbin   Yossef Machach (1892-1974) ; le rabbin   Isser Yehouda Unterman, grand rabbin   d’Israël achkénaze . Enfin, d’autres rabbins   orthodoxes   contemporains ont donné d’autres définitions de la kabbalat mitzvot. Ainsi, le rabbin   Eliezer Berkovitz explique en se basant sur le Kiddouchin 70a, que la kabbalat mitzvot se traduit par la reconnaissance religieuse du seul et vrai Dieu d’Israël et l’acceptation des commandements de circoncision et d’immersion dans le mikvé  .

En définitive, toute conversion doit être conforme à celles effectuées par Hillel (cf. Chabbat 31a). À savoir : une initiation à ce que signifie être juif est délivrée. “Le reste” – et c’est l’aspect le plus important dans le fait d’être juif et probablement le plus illimité dans le temps – sont « les explications » qui suivent, exprimées dans la fameuse injonction : « Va et étudie (davantage). » Rabbin   Marc Angel, Rabbin   de la synagogue Hispano-Portuguaise de New-York, écrivit en 1983 :

En fait, il n’existe aucun fondement talmudique indiquant de manière irréfutable que l’acceptation de tous les commandements est obligatoire à la conversion. S’il semble acquis que le non-Juif est décidé à partager notre avenir, porter nos fardeaux, participer à la vie communautaire, on peut effectivement considérer sa conversion (p. 37-38).

Nous voyons donc que l’argumentaire du Rabbin   Sherman et de ses confrères dayanim   ne repose que sur un point : que « tous les décisionnaires » sont d’accord sur le fait que les candidats à la conversion doivent accepter toutes les mitzvot. C’est pourquoi, d’après eux, tout rabbin   qui s’y oppose n’est pas habilité à juger et tout converti qui n’aurait pas accepté toutes les mitzvot n’est pas Juif. Et tel est en effet l’avis de la plupart des rabbins   Haredi   ashkénazes depuis 1876. Mais telle n’est pas la loi juive normative. La loi juive normative a suivi pendant 1800 ans la procédure indiquée dans le traité Yevamot stipulant qu’un candidat à la conversion doit accepter le système halakhique ainsi que ses implications en termes de responsabilité (récompenses et châtiments), et non toutes les mitzvot qu’il lui faudra du reste encore apprendre. Dire d’un rabbin   qui prend une decision différente qu’il n’est pas apte à juger équivaut à estimer qu’une personne qui attend trois heures au lieu de six, entre la consommation de nourriture carnée et lactée, ne respecte pas la cacherout. Il faut admettre que divers principes halakhiques se basent sur des sources différentes ainsi que des décisionnaires différents, et ils sont tout autant valables.

Je souhaite de tout cœur que la Cour Suprême d’Israël annule ce jugement erroné et préjudiciable. Je souhaite de tout cœur que l’État d’Israël se mette à nommer des rabbins   orthodoxes   modernes et non-orthodoxes   en tant que dayanim  . Sinon arrivera un temps, dans un futur proche où le Grand Rabbinat sera supprimé car il se sera lui-même coupé du peuple Juif. En conclusion, j’appelle de mes vœux que l’État d’Israël déploie tous les les efforts nécessaires pour accueillir favorablement les convertis , car “un converti est plus apprécié par Dieu que les multitudes qui se tenaient au Mont Sinaï.” et “une personne qui vient se convertir, mérite qu’on lui tende la main afin de l’emmener sous les ailes de la Chekhina   (présence divine)”.

David Golinkin

Jérusalem

27 Sivan 5768

Article complet en PDF avec notes

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http://massorti.com/son/cours/docum...

Considérations politiques :

(Ajout à l’article ci-dessus par Yeshaya dalsace)

Dans le problème qui nous concerne, le peuple juif se retrouve face à deux choix totalement incompatibles.

Soit il suit l’opinion de l’ultra-orthodoxie   qui est par définition exclusive et lui laisse le pouvoir au sein du système du grand rabbinat. Dans un tel cas, on observera un détachement progressif vis-à-vis des instances religieuses encore plus fort que celui observé actuellement de la plupart des israéliens et des juifs dans le monde (l’immense majorité lui tourne déjà le dos). C’est donc un facteur favorisant fortement l’assimilation et la sécularisation et compromettant sérieusement l’avenir du peuple juif. Quasiment plus aucune conversion ne devient possible à l’heure où la demande augmente sans cesse.

Soit on sait renvoyer l’ultra-orthodoxie   dans ses quartiers, refusant catégoriquement de laisser le judaïsme pris en otage par le fondamentalisme et l’on met en place une alternative viable. Il sera alors possible de régler les problèmes posés par la multiplication des mariages mixtes ou du statut des Olim issus de mariage mixte. Il sera surtout possible au peuple juif de rester lui-même et ne pas se transformer peu à peu en une secte intégriste ou redevable exclusivement de celle -ci.

Aux Etats Unis, c’est déjà le cas et l’intégrisme juif n’a aucun pouvoir particulier et ne gène personne. Mais ailleurs, en Israël notamment la situation est beaucoup plus délicate et politisée. Pourtant l’urgence de sortir de cette impasse se fait sentir chaque jour.

Cela n’est possible, que si la partie ouverte du judaïsme accepte de mener le combat pour garder les valeurs auxquelles elle reste attachée. Si par contre, on arrête de craindre la non-reconnaissance des ultras, qui viendra de toute façon, car on trouve toujours plus radical que soi, si on agit gratuitement, « lishma », pour l’amour de Dieu et de la Tora, dans le seul souci de l’avenir du peuple juif et du bien commun, on osera alors proposer des alternatives et ne pas se laisser prendre en otage par le fondamentalisme.

Actuellement, pour des raisons politiques et du fait de l’indifférence à ces questions de la plupart des juifs pour qui ces querelles ne représentent plus grand-chose, on peut observer une véritable dérive au sein du rabbinat israélien, tout comme dans certaines diasporas et une montée en puissance d’un radicalisme religieux. Radicalisme qui paradoxalement repose en grande partie sur le bon vouloir financier des plus modérés, qu’ils soient en Israël ou en diaspora.

On constate dans le cas Druckman le dérisoire jeu de l’arroseur arrosé.
La plupart des rabbins   orthodoxes   modernes n’ont pas le courage ou la lucidité de savoir mettre un frein à ces débordements. Ils tremblent à l’idée que leurs propres conversions ne soient plus reconnues (ce qui est déjà plus ou moins le cas) par plus orthodoxes   qu’eux. Ils pratiquent eux-mêmes la non-reconnaissance arbitraire vis-à-vis d’un judaïsme plus ouvert et plus modéré. L’exemple de ce qui est arrivé au rabbin   Druckman montre que le système lui est revenu en boomerang dans la figure. Au jeu de la non-reconnaissance on finit toujours par trouver son maître.

Le mouvement Massorti   refuse absolument ce jeu dangereux et cette course à la radicalité. Il reconnaît toute conversion dès lors qu’elle est pratiquée dans les règles techniques (circoncision et mikvé   kasher  ). Il refuse absolument de juger les gens et de distribuer des points, bons ou mauvais, au reste du monde juif, même s’il n’est pas toujours d’accord avec les uns et les autres. Il a comme souci que le judaïsme ne se transforme pas en secte radicale mais demeure la religion d’un peuple, dont l’histoire est compliquée et qui par définition reste composé de gens très différents, pratiquants et moins pratiquants, croyants et moins croyants, chacun restant pleinement respectable.

Au sein de l’Etat d’Israël, le mouvement Massorti   souhaite que le rabbinat devienne ouvert aux différentes tendances du judaïsme qui existent de toute façon sur le terrain et de plus en plus. Il prône pour cela un judaïsme pluraliste et tolérant, un judaïsme de dialogue et non de rejet. Dans le cas, où une telle réalisation s’avérerait impossible, il n’existera pas d’alternative sinon celle de démanteler le rabbinat officiel et de séparer la religion de l’Etat. La politique radicale et sans concession du monde Haredi   et sa volonté de gérer le judaïsme des autres à tout prix, à l’aune de sa vision intégriste, risquent fort de mener la société israélienne face à des choix radicaux. Il en est de même dans le domaine de l’armée que les haredim   refusent de faire ; du financement abusif des yeshivot qui grève profondément l’économie israélienne au détriment des couches les plus défavorisées.

En France, le problème se pose quasiment dans les mêmes termes. À la différence que le rabbinat n’a strictement aucun pouvoir officiel et ne représente qu’une association à laquelle on est libre d’adhérer ou non, qu’on est libre de financer ou pas. Cependant des quantités de juifs ont besoin de solutions, notamment dans le domaine de la conversion et de l’éducation, mais pas seulement. La plupart des juifs pensent qu’il n’existe pas d’alternative, qu’ils sont de toute façon l’otage du rabbinat. C’est totalement faux. Il existe différentes alternatives, et là où il n’y en a pas, il faut les créer, le mouvement Massorti   étant une d’elles. Il ne dépend que de la masse des juifs indifférents et passifs de se mobiliser pour sauver le judaïsme. C’est à eux de faire entendre leur voix avant qu’il ne soit trop tard. C’est à eux d’avoir le courage de dire non et celui de proposer et de favoriser les alternatives.

Face à des gens sans concession, il ne faut pas avoir peur d’être soi-même sans concession, c’est-à-dire de défendre avec fermeté les valeurs d’ouverture auxquelles on reste attaché. Sans cela, aucun avenir n’est possible. Le monde ultra orthodoxe   peut continuer à exister, il ne dérange personne et mérite le respect, mais il ne peut prétendre représenter tout le judaïsme et vouloir gérer l’avenir d’un peuple aussi pluriel en lui proposant des solutions caricaturales. Il peut ne pas reconnaître les conversions des autres rabbins  , c’est son droit le plus strict, mais cela n’a aucune importance. Celui qui voudra aller vivre parmi eux et aurait un problème de reconnaissance de sa judéité se soumettra alors à leurs règles. Mais très rares sont les gens qui ont envie de faire ce choix. En attendant, l’immense majorité des juifs ne veut pas vivre dans un ghetto et mérite un autre discours et d’autres rabbins  . Il y va de notre avenir.

Considérations morales :

La Tora insiste à plusieurs reprises sur le respect de l’étranger et du converti. Le nom respect de celui-ci est considéré comme une faute particulièrement grave.

Que penser d’un rabbin   qui trouve le besoin d’aller juger de la sincérité d’une femme vivant en Israël et ayant fondé un foyer juif ? Quel manque d’humanité et de psychologie élémentaire que d’aller dire à quelqu’un : tout ce que tu as fait comme efforts et comme chemin ne vaut rien. Tu n’es rien, ton rabbin   n’est rien, ton judaïsme n’est rien… Que penser de rabbins   assez cruels et pathologiquement formalistes pour refuser de regarder la personne humaine en face d’eux et accepter de pratiquer ce qui mérite d’être qualifié de meurtre symbolique ? Car nier l’identité et la démarche sincère d’une personne, c’est la tuer psychiquement, elle et son entourage. Il y a là la marque d’une totale indifférence à la personne, d’une négligence extrême.

Qu’un rabbin   exprime clairement ses exigences avant la conversion est tout à fait défendable, qu’il piétine et écrase psychiquement un individu après coup est inadmissible. Cela relève d’une vision totalement manichéenne et cruelle de la religion. La loi avant l’humain, la forme avant le fond. C’est une déviance très profonde du judaïsme et un très net recul vis-à-vis de l’esprit des prophètes.

La position haredi   en la matière n’est pas seulement grave du point de vue de l’avenir du peuple juif, elle est grave pour ce qu’elle donne à penser du judaïsme. Un judaïsme dénué d’une moralité humaniste minimale est vite susceptible de devenir une superstition qui n’est pas sans rappeler le culte du Baal exigeant des sacrifices honteux et le piétinement constant de la personne humaine par peur de la divinité cruelle…

L’humiliation de candidats à la conversion et de personnes déjà converties dans le cas ici est devenue monnaie courante dans certains milieux juifs et par certains rabbins   ayant oublié tout sens de la mesure. Le manque total de compréhension vis-à-vis de la situation dans laquelle vivent les personnes, le manque d’écoute et de miséricorde minimale, au profit du seul din, de la seule rigueur, montre à quel point on peut déformer le judaïsme et en faire à terme une idéologie radicale et mortifère.

Ce n’est donc pas seulement au nom du principe de réalité, mais sur une base de respect de la morale juive élémentaire qu’il faut s’élever contre la pratique actuelle du rabbinat israélien.

On aurait attendu une levée de boucliers et un rappel à l’ordre de la part des "grands de la Tora", se dressant comme un seul homme pour laver la honte faite à toutes ces personnes et particulièrement à "Sarah" d’Ashdod. Au lieu de cela on constate une claire indifférence. Au nom de la Loi on rend la Loi repoussante. Hilloul hashem indescriptible !

Finissons par rappeler quelques principes élémentaires par trop négligés dans les cas qui nous préoccupent :

La Tora donne un commandement spécifique d’aimer l’étranger, le verset dit (Deu. 10, 19) : « Et vous aimerez l’étranger, car vous étiez étranger en pays d’Egypte ».

Le Talmud   nous invite à tenir compte de ses difficultés d’adaptation, dans un monde qui peut lui paraître hostile (Ketoubot 28, b) : « l’adaptation à un nouvel endroit est difficile pour l’homme ».

Le livre Sefer ha’hinoukh, (429) — après avoir expliqué les règles et l’importance de d’aimer l’étranger, au point que les Sages   ont fait remarquer que la Torah place l’amour de l’étranger au même rang que l’amour de Dieu — écrit : « Celui qui transgresse cette mitsva en offensant un prosélyte, en négligeant de lui porter aide en cas de danger, ou de protéger ses intérêts, s’il lui manque de respect sous prétexte qu’il est un étranger, et fautif. Combien est grave sa faute. Il suffit pour s’en rendre compte de se souvenir combien de fois la Tora insiste sur nos devoirs envers les étrangers ! Nous devons au contraire nous inspirer de cette précieuse mitsva pour avoir de la compassion pour tout être humain qui ne se trouve pas dans son pays natal. Ne changeons pas de chemin lorsqu’il se trouve seul à côté de nous, loin
de toute personne secourable. La Tora ne nous invite-t-elle pas à avoir pitié de tous ceux qui ont besoin d’aide ? En nous montrant plein de sollicitude, on méritera la miséricorde divine.

La Torah souligne en nous exhortant à aimer les étrangers, que nous étions nous aussi étrangers en Égypte. Elle nous rappelle ainsi quelles étaient nos souffrances, quelles humiliations nous devions subir sur la terre étrangère, jusqu’au jour où l’Éternel dans Sa miséricorde nous en délivra. Ainsi notre tendresse s’éveillera pour tous les hommes dans le pénible de leur propre vie ».

Le Talmud   (meg. 13a) affirme que toute personne ayant renoncé au paganisme mérite le qualificatif de juif.


תלמוד בבלי מסכת מגילה דף יג עמוד א
רבי יוחנן אמר : לעולם מבנימין קאתי, ואמאי קרי ליה יהודי - על שום שכפר בעבודה זרה. שכל הכופר בעבודה זרה נקרא יהודי, כדכתיב +דניאל ג’+ איתי גברין יהודאין וגו’.

Le midrash   (tanhuma lekh lekha 6) précise que le converti est spécialement cher, car Israël sans la peur des sons et des éclairs au mont Sinaï n’aurait pas accepté la Tora, alors que le converti vient de son plein gré dans la foi monothéiste et accepte la royauté divine. Quoi de plus cher ?


מדרש תנחומא (בובר) פרשת לך לך סימן ו

אמר ריש לקיש חביב הוא הגר שנתגייר, מישראל בעמידתן על הר סיני, למה לפי שאילולי שראו קולות וברקים וההרים רועשים וקול שופרות, לא היו מקבלים את התורה, וזה שלא ראה אחד מהם, בא והשלים עצמו להקב"ה, וקיבל עליו מלכות שמים, יש לך חביב מזה.

« Celui qui prend les gens cruels en pitié, finira par être cruel envers ceux qui méritent la compassion » (Midrash   Yalkout sur le livre de Samuel 1).

Enfin Pirké avot nous enseignent que " Là ou il n’y a pas d’homme, efforce toi d’en être un..."

Yeshaya Dalsace

Notes et Bibliographie

Le rav Kook   comme décisionnaire, Mikhael Zvi Nehorai, Tarbitz 59 (5750), pp. 481-505.

I) Articles sur la crise actuelle

Yair Ettinger, Ha’aretz, May 4, 2008

Neta Sela, Ynet, May 6, 2008

M”K Prof. Menahem Ben-Sasson, Ha’aretz, May 9, 2008

Kobi Nahshoni, Ynet, May 15, 2008

Neta Sela, Ynet, May 26, 2008

Rivkah Luvitch, Ynet English, May 27, 2008

Neta Sela, Ynet, May 28, 2008

Rabbi Yuval Sherlo, Ynet, May 28, 2008

Yair Sheleg, Ha’aretz English, May 28, 2008

Rabbi Dov Edelstein, Ha’aretz, May 29, 2008

Jonathan Rosenblum, The Jerusalem Post Up Front magazine, May 30, 2008, p. 8

Matthew Wagner, The Jerusalem Post, June 6, 2008, p. 5

Kobi Nahshoni, Ynet, June 11, 2008

Matthew Wagner, The Jerusalem Post, June 13, 2008, p. 8

Matthew Wagner, The Jerusalem Post, June 20, 2008, p. 4

Evelyn Gordon, The Jerusalem Post Up Front magazine, June 20, 2008, p. 9

II) Sur la conversion

Rabbi Marc Angel, “A Fresh Look at Conversion”, Midstream 29/8 (October 1983), pp. 35-38

Rabbi Marc Angel, Choosing to Be Jewish : The Orthodox Road to Conversion, Hoboken, 2005

Rabbi Eliezer Berkovits, Not in Heaven : The Nature and Function of Halakhah, New York, 1983, pp. 106-112

Shaye J. D. Cohen  , The Beginnings of Jewishness, Berkeley, Los Angeles, London, 1999, Chapter 7

Eretz Aheret, No. 17 (July-August 2003) (a symposium)

Rabbi Tuvia Friedman, “Teshuvah B’inyan Giyur Kehalakhah”, Responsa   of the Vaad Halakhah of the Rabbinical Assembly of Israel 3 (5748-5749), pp. 59-68 = David Golinkin, ed., Be’er Tuvia, Jerusalem, 1991, pp. 31-40 = www.responsafortoday.com under Va’ad Halakhah, Volume 3

Rabbi David Golinkin, “Conflicting Approaches to Conversion in the United States in the Twentieth Century”, Conservative   Judaism 54/1 (Fall 2001), pp. 81-95

Rabbi David Golinkin, “On Conversion, Intermarriage and ‘Who is a Jew ?’ ”, Insight Israel : The View from Schechter  , Jerusalem, 2003, pp. 80-84 = www.schechter.edu, Insight Israel, February 2001

Rabbi David Golinkin, “The Appointment of Judges, Their Attributes … in Jewish Law”, Jewish Law Watch, No. 7 (July 2003) (Hebrew and English = www.responsafortoday.com

Rabbis Walter Jacob and Moshe Zemer, Conversion to Judaism in Jewish Law : Essays and Responsa  , Tel Aviv and Pittsburgh, 1994

Rabbi Jeremy Kalmanofsky, “Spiritual Citizenship : Reflections on Hilkhot Giyur”, Conservative   Judaism 60/1-2 (Fall-Winter 2007-2008), pp. 26-61, esp. pp. 34-38

Rabbi David and Dr. Seth Kunin, “Proselytes a Scab or a Blessing ? Rabbinic Attitudes to Converts”, The Journal of Progressive Judaism 5 (1995), pp. 96-112

Rabbi Maurice Lamm, Becoming a Jew, New York, 1991, esp. pp. 209-212

Rabbi Steven Saltzman, “May a Conversion Obtained Through Deceit Be Annulled ?” (including reactions), in David Fine, ed., Responsa   1980-1990, New York, 2005, pp. 442-464

Rabbis Avraham Sherman, Hagai Eiserer and Avraham Sheinfeld, Psak   Din [Regarding the Annulment of Conversions], 4 Adar I 5768, February 10, 2008, 53 pp., www.nevo.co.il

RCA Press Release – Rabbinical Council of America Reacts to Ruling of Israeli Rabbinical Appeals Court, May 6, 2008, www.rabbis.org

Adv. Susan Weiss et al., Petition to the Supreme Court of Israel, June 5, 2008, 25 pp. ; English summary, May 28, 2008 at cwjisrael.blogspot.com ; news story : Dan Izenberg, The Jerusalem Post, June 6, 2008, p. 5

Zvi Zohar, Eretz Aheret 17 (July-August 2003), pp. 38-43 (this is a synopsis of Zohar and Sagi)

Zvi Zohar and Avi Sagi, Giyur V’zehut Yehudit, Jerusalem, 1995

Un film sur le sujet

Ce film met en scène le problème. Il cherche à faire réfléchir mais n’est pas un documentaire. Il exprime surtout la colère contre le rabbinat israélien. Il est mis en scène par un metteur en scène modern orthodoxe  .

Extrait du film et débat. (en hébreu)

Messages

Annulation de conversions

Mépris ?

Comment osez-vous être déçu du mépris exprimé par des internautes haredi   ? pensez-vous ne pas les mépriser , vous et d’autres auteurs d’article sur ce site (m. Krieger, en particulier) voici quelques copier-coller (d’article ! pas de réaction) qui ne pourrait vous laisser perplexe !

Il y a un dénominateur commun chez tous les rabbins   cités dans la décision du rabbin   Sherman : à part le rabbin   Kook  , qui fut souvent très strict dans ses jugements, ils sont tous des rabbins   Haredim   qui pour la plupart s’opposent à la modernité, au Sionisme et à l’Etat d’Israël.

Vous ne les connaissez pas ! Il ne s’oppose à rien de tout cela si ce n’est à votre vue excentrique de la religion.

Soit, on sait renvoyer l’ultra-orthodoxie   dans ses quartiers, refusant catégoriquement de laisser le judaïsme pris en otage par le fondamentalisme et l’on met en place une alternative viable.

Si on agit gratuitement, « lishma », pour l’amour de Dieu et de la Tora, dans le seul souci de l’avenir du peuple juif et du bien commun, on osera alors proposer des alternatives et ne pas se laisser prendre en otage par le fondamentalisme

parce que eux ce sont des crapules qui n’agissent pas lishma…

…Radicalisme qui paradoxalement repose en grande partie sur le bon vouloir financier des plus modérés, qu’ils soient en Israël ou en diaspora.

Les grands financiers français et américains sont tous ultra-orthodoxes  … tous !!modéré est un terme inventé qui n’a aucun sens !!!

. Ils pratiquent eux-mêmes la non-reconnaissance arbitraire vis-à-vis d’un judaïsme plus ouvert et plus modéré.
Au sein de l’Etat d’Israël, le mouvement Massorti   souhaite que le rabbinat devienne ouvert aux différentes tendances du judaïsme qui existent de toute façon sur le terrain et de plus en plus. Il prône pour cela un judaïsme pluraliste et tolérant, un judaïsme de dialogue et non de rejet.

Alors que le judaïsme orthodoxe   ne l’est pas !!

. Il en est de même dans le domaine de l’armée que les haredim   refusent de faire ; du financement abusif des yeshivot qui grève profondément l’économie israélienne au détriment des couches les plus défavorisées.

Les haredim   ne refusent pas de faire l’armée, généralement, sauf ceux qui s’investissent dans une carrière professionnelle, une minaurité. Comme dans toutes les souches israélienne.

Que penser d’un rabbin   qui trouve le besoin d’aller juger de la sincérité d’une femme vivant en Israël et ayant fondé un foyer juif ? Quel manque d’humanité et de psychologie élémentaire que d’aller dire à quelqu’un : tout ce que tu as fait comme efforts et comme chemin ne vaut rien. Tu n’es rien, ton rabbin   n’est rien, ton judaïsme n’est rien…

S’il a raison, et que la conversion de Sarah est nulle et non-avenue, alors elle n’a pas fondé un foyer juif mais non-juifs. S’il a raison, ses enfants son non-juif. S’il a raison, c’est un acte de bravoure extraordinaire, car elle a la possibilité, maintenant de se convertir, pour de bon. S’il a raison, ses enfants ont le ne sont pas astreint à quelconque obligations religieuses.

Personne n’a le pouvoir de rendre un juif non-juif. Par contre il est tout a fait possible de s’apercevoir qu’une conversion ne répond pas au critère de la halakha  . Que diriez-vous à un converti qui 10 ans après sa conversion on s’aperçoit que le mikvé   n’était pas conforme ?
Que penser de rabbins   [*assez cruels et pathologiquement formalistes pour refuser de regarder la personne humaine en face d’eux et accepter de pratiquer ce qui mérite d’être qualifié de meurtre symbolique*] ? Car nier l’identité et la démarche sincère d’une personne, c’est la tuer psychiquement, elle et son entourage. Il y a là la marque d’une totale indifférence à la personne, d’une négligence extrême.
Nous pensons que s’est vous qui étes « assez cruels et pathologiquement formalistes pour refuser de regarder la personne humaine en face d’eux et accepter de pratiquer ce qui mérite d’être qualifié de meurtre » (sans mépris, bien évidement) de ne pas révéler à eux en premier ainsi qu’à leur conjoint etc leur réelle identité.

Qu’un rabbin   exprime clairement ses exigences avant la conversion est tout à fait défendable, qu’il piétine et écrase psychiquement un individu après coup est inadmissible. Cela relève d’une vision totalement manichéenne et cruelle de la religion.

Personnes n’aiment la douleur, on en a pas toujours le choix !

L’humiliation de candidats à la conversion et de personnes déjà converties dans le cas ici est devenue monnaie courante dans certains milieux juifs et par certains rabbins   ayant oublié tout sens de la mesure.

Humiliation ? On lui a simplement dit que son passport n’est pas valable, sans plus ! un juif ne vaut pas plus qu’un goy   !!

[*comment peux-tu dire à ton frère : frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton oeil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’oeil de ton frère…*]
Frank Tazieve

Annulation de conversions

Monsieur,

Ce rabbin   qui ne mérite pas son titre a violé une loi fondamentale du judaïsme, mentionnée dans toutes les sources halakhiques. Si vous êtes vraiment orthodoxe   comme vous prétendez l’être, vous ne pouvez que reconnaître cette lourde faute et vous devriez la condamner au lieu d’essayer lamentablement de justifier l’injustifiable.

Annulation de conversions

Messieurs les internautes,

Il faut se calmer…

Tazieve devrait réfléchir à deux fois avant de réagir et faire du Yoga…

Quand au Rav Scherman, il mérite son titre de rabbin  , la question n’est pas là. Ce qui est embêtant c’est qu’il a la charge du tribunal de l’Etat et provoque de graves dégâts. Ce n’est cependant pas une raison pour contester son titre. C’est un savant dans son domaine, on lui doit le respect, même si nous contestons à bon droit sa décision.

Yeshaya Dalsace

Annulation de conversions

Franck

Vous dites

"Les haredim   ne refusent pas de faire l’armée, généralement, sauf ceux qui s’investissent dans une carrière professionnelle, une minaurité. Comme dans toutes les souches israélienne."

Voilà le jerusalem post de Jul 30, 2008 :

More than a year after the Tal Law went into effect, only about 180 haredi   youth have volunteered for the program, Minister-without-Portfolio Ami Ayalon told the Knesset’s Foreign Affairs and Defense Committee on Wednesday.

But beyond those students there were an estimated 55,000 yeshiva students who had not been enlisted into some framework of national service, he said.

The Tal Law, which was passed as a provisional law for five years in 2002, but was only implemented in 2007, is meant to offer yeshiva students the opportunity to take a year off from their Torah studies without losing their right to return the following year.

It exempts haredim   from army service but obligates them instead to serve one full year of nonmilitary national service.

Options include working for Magen David Adom, Fire and Rescue Services or at a local authority’s social services department. Afterward, the haredi   man is permitted to join the work force without enlisting in the IDF.

The haredi   men are permitted to volunteer part-time - four hours a day for two years - to allow them to continue to hold jobs simultaneously.

Students who continue to study full time in yeshivas are still considered exempt from national service altogether due to long-term deferments.

Seuls 180 sur 55000 !!!

Ce n’est pas du refus et se planquer ???

Gérard

Annulation de conversions

[*Vive les massortis !*]

Enfin des gens réellement cultivés et instruit… pas comme ces illettrés de religieux qui se prennent pour les chef de la nation ! Enfin des gens qui ouvre les portes du judaïsme à tous, même s’ils ne sont pas encore sur la voie (y a beaucoup de ptis feujs qui ne sont pas sur la voie non plus ! Il y a plein de juif qui ne croit pas en Dieu. Pourquoi un converti, lui, devrait croire en Dieu pour se convetir ! c’est bien injuste[* !!je tire mon chapeau au massorti  *]

Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi les autorités israéliennes s’attachent encore à ces foutus de rabbins   préhistoriques ? Pourtant en Israël on s’en fiche pas mal de la religion, pourquoi laisser un dossier si gros aux intégristes illettrés (qui comme vous nous l’avez si brillamment démontré ne savent même pas tiré les bonnes conclusions ?
Celui qui désire être juif pour n’importe qu’elle prétexte devrait payé un timbre fiscal et basta !?

[*Vive les massorti  *] (c’est rapide et presque gratuit mais c’est douloureux quand même…pour les mecs à ce que l’on raconte)

Ce que je ne comprends pas c’est la folie d’un homme qui est prêt à se faire zigouiller pour trouver quoi au bout du compte ? Pourquoi certaines personnes racistes et xénophobes n’acceptent de se marier qu’avec des coreligionnaires ?

[*Pour nous les massorti  *], s’il y a amour entre les conjoints qu’importe leur religion ? et de toute les manière si un être humain désire embrasser notre religion, qui suis-je pour le lui interdire ! c’est ça le message massorti   c’est une forme de modestie !

Encore une fois bravo !
Stéphane

Annulation de conversions

Stéphane,

Il semble que vous ayez de fausses informations sur les massortis, je ne saurais vous laisser dans l’ignorance :

 il faut croire en D.ieu pour se convertir chez les massortis.
 contrairement aux orthodoxes  , les massortis reconnaissent les conversions opérées par d’autres courants si elles sont conformes à la Halakha  .
 la conversion massorti   prend en général deux ans (cela peut évidemment varier un peu, en plus ou en moins, selon la motivation du candidat) et n’est pas totalement gratuite (il faut payer sa cotisation et un aller-retour à Londres car bien entendu les orthodoxes   français ne nous laissent pas utiliser leur mikvé  ) ; la circoncision est pratiquée sous anesthésie et n’est donc pas douloureuse. Il n’y a pas de timbre fiscal à payer, mais beaucoup de choses à étudier.

Je ne comprends pas votre question sur "la folie d’un homme qui est prêt à se faire zigouiller" : de quoi parlez-vous ?

Le fait de vouloir se marier avec un coreligionnaire n’est pas raciste ou xénophobe, où avez-vous lu cela ? En revanche, fermer la porte au nez à quelqu’un qui veut faire partie de notre religion ou lui dire qu’il n’en fait pas partie alors que oui, s’apparente à une discrimination inacceptable (et souvent, en effet, sous-tendue par des sentiments racistes et xénophobes).

Ce n’est pas en excluant l’autre, en stigmatisant que vous résoudrez la question des mariages mixtes et toutes les questions qui se posent au judaïsme contemporain.

"si un être humain désire embrasser notre religion, qui suis-je pour le lui interdire !"
Vous n’êtes qu’un être humain parmi d’autres (fussiez-vous le grand rabbin   d’Israël) et à ce titre vous n’avez pas le droit d’interdire à quiconque de devenir juif s’il en accepte les conditions : seul D.ieu sonde les reins et les coeurs. La Halakha   ne dit pas autre chose. Les portes du judaïsme sont naturellement ouvertes à tous, les massortis n’innovent pas là-dessus, tout au plus respectent-ils la Halakha   hélàs parfois piétinée par le rabbinat orthodoxe   sur ce point...

"Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi les autorités israéliennes s’attachent encore à ces foutus de rabbins   préhistoriques  ?"

Il s’agit d’une raison historique : Ben Gourion avait besoin d’une majorité et il a donc conclu ce deal avec les orthodoxes   : vous me laissez la gestion des affaires publiques, nationales, et moi je ne vous embête pas dans tout ce qui concerne la religion. Malheureusement, Israël vit toujours avec ce système...

"Pourtant en Israël on s’en fiche pas mal de la religion"

Ca c’est vous qui le dites !! Deux citoyens israéliens qui n’ont pas la même religion (ou même deux Juifs, mais dont un des deux n’est pas reconnu par le rabbinat ultra-orthodoxe  ) ne peuvent pas se marier ensemble en Israël, si c’est ça que vous appelez "se ficher de la religion" !

Annulation de conversions

Cette affaire est très triste…

Il faut savoir que même les conservatives rabbins  , « reject » certaines conversion.

J’ai un ami qui s’est converti il y a 20 ans en Amérique en faisant uniquement immersion sans circoncision, moyennant la sommes de $ 10.000. 14 ans plus tard il débarque en Angleterre (ou je me trouve en ce moment) et la, le conservative   mouvement (manchester) rejeta son conversion ! et 14 ans de pratique de judaïsme.
Mon ami a 52 ans, il est spirituellement perdu dans la nature !

Quelle honte !!

Et pour reprendre vos mots « qu’il piétine et écrase psychiquement un individu après coup est inadmissible. Cela relève d’une vision totalement manichéenne et cruelle de la religion. »

John.
Manchester.

Annulation de conversions

Cher interlocuteur.

Alors la…

Comment un courant qui est apprécié pour son élan de modernité puisse-t-il exiger au 21eme siècle la croyance en un Dieu (qui martyriserait son propre peuple ?) jamais entendu cela !!

Ou est-il ecrit dans la bible qu’il faut croire en dieu ?

Ne voulez-vous pas aussi que l’on adhère aux croyances orthodoxes   des patriarches en tant que personnages réels ? Que le monde fut créé en sept jours il n’y a que 5770 ans etc. etc. !

La conversion prend 2 ans de procédure mais cela serait du lavage de cerveau !? Je pense que c’est vous qui êtes mal informé ! Vous confondez massorti   avec traditionnel orthodoxe   (honteuse comparaison !!)

Si vous pensez d’un homme souhaitant se convertir pour pouvoir se marier à une femme, il va devoir « patienter » 2 ans pour se marier… vous vous mettez le doigt dans l’œil , et de toute les manières il faut pas deux ans pour sonder l’amour… disons… 1 mois grand max. !
Dire à un candidat que la procédure dure environ un an, c’est le meilleurs moyen de lui fermer les portes !! c’est la, la démarche du consistoire  , pas des massorti   ni reformé d’ailleurs.

Je ne pense pas que l’on puisse résoudre, par la conversion, un problème humain, si on s’obstine à delivrer le dossier qu’après deux ans !!

Le mouvement massorti   propose,lui, des solutions, claires et simples : « toute conversion dès lors qu’elle est pratiquée dans les règles techniques (circoncision et mikvé   kasher  ) est reconnu. »

Voici d’ailleurs les paroles du rabbin   Dalseces : (mes rajouts en rouge)

Le mouvement Massorti   refuse absolument ce jeu dangereux et cette course à la radicalité. Il reconnaît toute conversion dès lors qu’elle est pratiquée dans les règles techniques (circoncision et mikvé   kasher  )…([*pas plus sauf évidement une volonté d’adhérer à la communauté*]…) …Il a comme souci que le judaïsme ne se transforme pas en secte radicale mais demeure la religion d’un peuple, dont l’histoire est compliquée et qui par définition reste composé de gens très différents, pratiquants et moins pratiquants, croyants et moins croyants ([*incluant ici les converti !! CQFD*]), chacun restant pleinement respectable.
Pourquoi un converti serait, lui, astreint à croire ?

De toute les manière, j’imagine que le rabbin   Dalseces (webmaster) ne tardera pas à rectifier votre réaction.

Merci pour les autres idées très intéressantes, c’est noté.

Stéphane.

Réponse à Stéphane

en un Dieu (qui martyriserait son propre peuple ?)

Explications svp ?

Ou est-il ecrit dans la bible qu’il faut croire en dieu ?

"Veahavta et Adochem elokeyhra"

Aimer quelque chose dont on nie l’existence, ça semble difficile non ??!

Pour le reste j’ai sincèrement du mal à vous comprendre...c’est vous qui semblez confondre conversions libérales, massortis et orthodoxes  .
La conversion traditionnelle orthodoxe   dure plus qu’un an, plus que deux ans : trois minimum, et parfois encore plus.
De toute façon ça dépend du candidat, on est d’accord, mais enfin il y a des délais, des limites objectivement trop courts ou trop longs. Convertir en un week-end (comme certains ultra-libéraux américains le font) ou en trois ans +(orthodoxes  ), ce n’est pas compatible avec une approche sereine de la conversion.

D’autre part je vous rappelle que "massorti  " signifie "traditionaliste" et que nous comptons de nombreux chomrim mitsvot dans nos rangs.

C’est vrai que Moïse lui s’est carrément marié avec une non-Juive, fille d’un prêtre païen qui plus est ! Tiens, je me demande comment Tsipora aurait été reçue par un rabbin   consistorial...

Annulation de conversions

Cher Monsieur,

Le mouvement Massorti   ne reconnaît pas inconditionnellement toutes les conversions. Nous voulons, comme cela est précisé dans l’article, que les conversions soient conformes à la Halakha  . Pour cela, la circoncision, le mikve   et la kabalat mitsvot (qui peut être interprétée de façon nuancée) sont indispensables.

C’est pourquoi nous avons un problème avec certaines conversions libérales. Cependant nous ne traitons jamais ces cas par-dessus la jambe et essayons de les aider en trouvant une solution, si nécessaire.

Nous reprochons à l’orthodoxie   une politique de fermeture et d’exigence au-delà de ce qu’exigent les textes sur cette question, fermant la porte à des gens sincères et provoquant une assimilation massive. Nous reprochons surtout des annulations rétroactives dans le scandale en Israël. Ainsi que le manque de respect de la personne humaine et de l’esprit de la Halakha  . Jamais nous ne ferions une chose pareil. Il y a une nuance entre reprocher un manque technique pour reconnaître une conversion comme dans le cas cité et une annulation après coup par le même corps rabbinique, comme dans le cas en Israël…

On peut défendre une politique d’ouverture et de nuance sans pour autant tomber dans le laxisme. Les conversions Massorti   sont faites très sérieusement et ne sauraient arriver à de pareilles extrémités, ni dans un sens, ni dans un autre.

En ce qui concerne le cas cité, il me semble des plus bizarres. D’abord une conversion ne doit pas coûter une somme pareille, mais cela n’a aucune influence sur sa validité. Mais surtout, une conversion sans circoncision ??? Votre ami, s’il est motivé, devrait penser à trouver une solution sérieuse.

Yeshaya Dalsace

Réponse à Stéphane

Stéphane,

Vous confondez et caricaturez un peu tout. Restez calme...

Je ne peux que vous renvoyer aux autres articles sur la conversion sur ce même site.

Une conversion Massorti   dure en général deux ans.

La question de la croyance en Dieu comme définition du judaïsme est un peu plus complexe que cela. Je vous renvois au très bon livre de Zohar et Sagi sur la conversion, il existe aussi en anglais si vous ne lisez pas l’hébreu.

Vous le trouverez facilement sur Amazon voici le titre :

Transforming Identity : The Ritual Transition from Gentile to Jew

Cordial Shalom

Yashaya Dalsace

Réponse à Stéphane

Cher m.

Vous n’avez pas répondu à ma question que je répète :

Si la conversion prend 2 ans de procédure c’est du lavage de cerveau !?
Si vous pensez d’un homme souhaitant se convertir pour pouvoir se marier à une femme il va devoir « patienter » 2 ans pour se marier… De toute les manières il faut pas deux ans pour sonder l’amour… disons…1 mois grand max. !
Dire à un candidat que la procédure dure environ un ou deux ans, c’est le meilleur moyen de lui « fermer les portes » et de bafouer le respect des candidats qui sont souvent en détresse !! C’est la, la démarche du consistoire  , pas des massorti   ni reformé d’ailleurs.
Je ne pense pas que l’on puisse résoudre, par la conversion, un problème humain, si on s’obstine à delivrer le dossier qu’après deux ans !!Le mouvement massorti   propose des solutions, claires et simples : « toute conversion dès lors qu’elle est pratiquée dans les règles techniques (circoncision et mikvé   kasher  ) est reconnu. »
Voici d’ailleurs les paroles du rabbin   Dalseces : (mes rajouts en rouge)
« Le mouvement Massorti   refuse absolument ce jeu dangereux et cette course à la radicalité. Il reconnaît toute conversion dès lors qu’elle est pratiquée dans les règles techniques (circoncision et mikvé   kasher  )…(pas plus sauf évidement une volonté d’adhérer à la communauté…) …Il a comme souci que le judaïsme ne se transforme pas en secte radicale mais demeure la religion d’un peuple, dont l’histoire est compliquée et qui par définition reste composé de gens très différents, pratiquants et moins pratiquants, croyants et moins croyants ([*incluant ici les converti !! CQFD*]), chacun restant pleinement respectable. »
Pourquoi un converti serait, lui, astreint à croire ?

Reprenons…

« D’autre part je vous rappelle que "massorti  " signifie "traditionaliste" »

J’ai perdu les pédales. Mais enfin, dans la tradition on ne mélange pas les hommes et femmes à la synagogue ? c’est la modernité qui nous a sauvé…
Les massorti   ont compulsé un « nouveau siddour   » avec des changements cruciaux et radicaux pour une comunauté voulant evolué dans la modernité, par exemple dans la prière des 18 (Dieux des matriarches sarah rachel lea..) et tant d’autres changements qui ne font que nous ecarter de la tradition !!
Massorti  , c’est voir la bible et la halakha   avec une lecture moderne et métaphorique. « Veaavta et adochem etc » cela, bien evidement est une métaphore (comment peut-on astreindre une personne à aimer !!! si vous aimez pas les « sushi » on peut vous forcer à les manger mais pas à les aimer.

« C’est vrai que Moïse lui s’est carrément marié avec une non-Juive, fille d’un prêtre païen qui plus est ! »

Moise s’est marié avant le don de la tora… lui même etait encore non-juif

« Tiens, je me demande comment Tsipora aurait été reçue par un rabbin   consistorial… »

Oh… si elle etait prete à se marrier avec un ultra orthodoxe   comme lui je ne pense pas que les massorti   aurait accepter sa sincerité (ça sent le louche…)

Enfin prenons notre mal en patience. Le rabbin   delseces ne saurait tarder…

Stephane.

Réponse à Stéphane

Dalsace, comme la région cher Stéphane, pas très difficile.

Le Dalsace en question, fait son boulot avec patience, il en faut, et ne tarde pas à vous répondre, malgré votre ton et le manque de pertinence de vos remarques.

Moïse n’était pas un ultra orthodoxe  , sinon dans votre imagination, chacun peut d’ailleurs l’imaginer comme bon lui semble. Il était Moïse… C’est déjà pas mal.

Étudier, notamment dans un cadre ouvert, n’est pas du lavage de cerveau.

Une tradition n’est pas forcément figée, ne confondons pas avec glaciation… Pour les femmes, tout autre débat que les conversions annulées, voir les nombreux articles sur la question. C’est un changement en effet, une tradition peut changer doucement, il y en a eu beaucoup d’autres dans l’histoire juive. Ensuite tous les Massorti   ne pratiquent pas ce que vous décrivez.

Pour le reste, il faut vous exprimer plus clairement et mieux formuler vos questions.

Yeshaya Dalsace

un peu d’humour...mieux vaut en rire que d’en pleurer !!!meme un "né juif" est rejete...

Bonsoir,je viens de prendre connaissance de votre article concernant les annulations de conversions en Israel par le grand rabbinat.D’après ce que je comprends celui -ci compte deux courants que sont les orthodoxes   modernes sionistes et les ultra-orthodoxes  .Les premiers sont soucieux de convertir selon la halakha   les personne sincères,les seconds ont à coeur d’etre plus royaliste que le roi et d’exiger que seules soient reconnues comme convertis les individus qui pratiqueraient les 613 mitsvot,rien que ca...Je n ai que quarante an et donc beaucoup a apprendre de la vie mais malheureusement mon expérience personnelle faites de réelles épreuves me fait dire que plus rien ne m’etonne dans ce monde complètement fou,meme cette histoire de conversions annulées alors que valides au sens halakhique.Pardon de mon humour,mais cela me fait penser à des querelles de "clochers",et c’est aussi ridicule que la rivalité profane entre segolene royale et martine aubry.Au moment ou en diaspora on enregistre près de cnquante pour cent de mariages mixtes avec le probblème du rejet des enfants MEME CEUX DONT LA MERE EST JUIVE ET JE SUIS BIEN PLACE POUR EN PARLER MOI QU ON A SOUVENT TRAITE DE "SALE GOY  "DANS DES MILIEUX JUIFS SIONISTES OU PAS ORTHODOXES   OU LIBERAUX ET MEME EN ISRAEL ALOR QUE JE CHERCHAIS JUSTE A DECOUVRIR MES RACINES COUPES PAR LA SHOA DONT JE SUIS DE LA TROISIEME GENERATION ET LE CONSISTOIRE   AVEC SON "RABBIN  "QUI FAUTE DE KETOUBBA M A PARLE DE CONVERSION...le résultat c est qu’avec tant de rejet j ai fini par croire que j’étais goy   alors que né d une mère juive qui elle meme née d’une mère juive et que seuls documents sont livrets de famille maternels ou figurent des noms à consonnance...BRETONNES (je plaisante)CAR MA MERE S APPELANT GOLDFINGER,GRAND MERE MATERNELLE JUNGHAUZE ET ARRIERE GRAND MERE MITELBERG.Résultat:marre de tout ce rejet que je n ’invente pas j’ai tourné le dos au judaisme et je l’avoue je me suis converti au christianisme et j’ai trouvé un milieu chaleureux dans lequel le converti on l embrasse et on lui souhaite la bienvenue sans lui prendre la tete avec une obligation de faire toutes les fetes ou d aller à l église car l essentiel c est plus le comportement personnel que la pratique religieuse.Je précise tout ca non par antisémitisme,ni haine, et rassurez vous meme chrétien je ne prétend pas détenir la vérité et je respecte toutes les coyances ou meme les agnostiques mais je veux dire que je compatis à tous les convertis que l on a "deconvertis"en les rassurant que meme qu on est comme moi et je suis pas un cas isolé né de mère juive et circoncis meme si pas rituellement on peut etre regardé comme goy  ...pardon pour ma franchise mais tant que des gens comme moi seront rejetés,il faut pas s’etonner que les candidats à la conversion soient méprisés meme en israel ou se pose la question vitale de la natalité car la fécondité des arabes palestiniens et meme israeliens est une menace et une arme à long terme pour israel qui a besoin de juifs pour sa perenité.Merci pour avoir lu mes "plaintes",mr le Rabbin   contre lequel je n ai rien mais au coNtraire du respect.

Douloureux témoignage

Monsieur,

Désolé de lire un tel échec du judaïsme. On défend autre chose...

Quelques remarques :

La politique du consistoire  , ne serait-ce que le premier contact avec le rabbin  , peut en effet en éloigner plus d’un et de nombreux témoignages nous arrivent en ce sens. Certains rabbins   manquent sérieusement de psychologie et de sens de l’histoire juive, notamment en ce qui concerne l’assimilation et la Shoa. Cependant, il ne faut pas en faire une généralité et d’autres rabbins   consistoriaux vous auraient très bien reçu.

Dans votre histoire personnelle, vous n’avez pas beaucoup insisté et cherché. Vous auriez trouvé quelqu’un pour vous entendre, quel qu’en soit le courant. Vous devez comprendre que le judaïsme est pluriel et qu’autre chose existe hors du consistoire   et qu’au sein même du consistoire   les choses ne sont pas uniformes.

Vous avez choisi le christianisme, cela vous regarde. Cependant, si c’est un choix par dépit, c’est un mauvais choix. Soit on croit en Jésus fils de Dieu ressuscité, ce qui est le christianisme, soit on n’y crois pas et alors on ne peut être chrétien. En tout cas, le christianisme ne saurait servir de judaïsme par défaut, c’est une autre religion, fondée sur tout autre chose que le judaïsme même si ses racines plongent dans la tradition juive. De plus, historiquement le christianisme a tout fait pour éliminer le judaïsme et le persécuter. Il porte une lourde responsabilité indirecte dans la Shoa. Choisir le christianisme par fidélité à des ancêtres juifs me semble non seulement incohérent, mais surtout indécent.

L’amour d’Israël doit parfois savoir surmonter la bêtise de certains rabbins   et de quelques juifs… De plus il existe des prêtres bouchés et obscurantistes également. Il ne faut donc pas s’arrêter à la forme, mais s’attacher au fond. Celui qui cherche vraiment trouve toujours, même si c’est parfois difficile.

Yeshaya Dalsace

Douloureux témoignage:REPONSE DU"TRAITRE"AU RAV MORALISATEUR !!!

Mr le rabbin  ,de quel droit osez vous me jugez et meme m ’insultez en disant que ma conversion au christianisme est je vous cite"indécent"par rapport à mes ancètres ??A qui ai-je l honneur : à un etre humain d abord et avant tout ou à l eternel pour tenir des propos aussi moraux ?Vous me traitez comme un assassin,encore que si c etait le cas j aurais le droit à un avocat...Je sais fort bien d’autre part que des persécutions ont été perpétuées par des chrétiens ,mais vous occultez vatican deux et le pape jean paul deux qui en visite en terre sainte au kotel   a demande pardon au nom des erreurs de l’eglise,et que faites vous des amitiés judeo-chretiennes présentes partout ???Pour une personne qui met sur son site proner la tolérance,bizarre,...N oubliez pas que L antisémitisme n A PAS ETE ET N est pas que chrétien (stalinien,hitlerien,et maintenant islamiste).Enfin,dire que la shoa est indirectement lié au christianisme(c est vous qui le dites)...QUEL DELIRE ET MENSONGE,LE NAZISME ETAIT UNE IDEOLOGIE POLITIQUE ET NON RELIGIEUSE,COMME LE STALINISME OU LES GRANDES PURGES TOUCHERENT DES JUIFS(l episode des blouses blanches).Les ennemis d israel sont maintentant les ben laden et autres fanatiques se proclamant du coran mais n ayant rien compris a ce livre sacré.METTEZ VOUS A JOUR MR LE RABBIN   ...ENFIN JE SUIS D ACCORD QUE JE N AI PAS FRAPPE A TOUTES LES PORTES DU JUDAISME ET QUE A PART LE CONSISTOIRE   ET DES MOUVEMENTS DIVERS PLUS OU MOINS RELIGIEUX ET DES VOYAGES EN ISRAEL,JE N AI PAS EXPLORE TOUS LES MOUVEMENTS MAIS QUE VOULEZ VOUS...JE N AI QUE DEUX BRAS POUR FRAPPER AUX PORTES ET J EN AI EU MARRRE DE ME FAIRE TRAITER PAR CERTAINES PERSONNES DE LA COMMUNAUTE(j ai bien dit certaines et non tout le monde)de "sale goy  "... PARDON D ETRE UN ETRE SENSIBLE QUI A EU LE TORT DE S ETRE SENTI REJETE MAIS DE LA A CONCLURE COMME VOUS LE FAITES QUE J AI ETE AU BAPTEME PAR DEPIT,C EST PLUS COMPLIQUE ET JE PENSE QUE SI JE VOUS EN DIS PLUS PEUT ETRE SEREZ VOUS MOINS DUR ET SEVERE ENVERS MOI:MA MERE A PORTE EN FRANCE L ETOILE JAUNE A L AGE DE CINQ ANS ET ELLE EST DONC UNE ENFANT CACHE(d ailleurs beaucoup de juifs furent caches par pretres,religieuses,dans des couvents et monastères...)ET APRES LA SHOA SON PERE ET SA MERE TOUS DEUX JUIFS PERDIRENT LA FOI ...PEUT ON LEUR EN VOULOIR ?MA MERE CHER MR FUT TELLEMENT TRAUMATISE QUE ELLE A EPOUSE UN NON JUIF POUR QUE SA DESCENDANCE(en l occurence moi fils unique)PORTE UN NOM FRANCAIS ET REFUSA QUE JE FUS CIRCONCIS DE PEUR QUE LE NAZISME REVIENNE CAR A SON EPOQUE ON FAISAIT BAISSER AUX GARCONS LEUR PANTALON ET MEME MAINTENANT MA MERE A PEUR QUAND ON FRAPPE A SA PORTE...QUE CE SOIT DES NAZIS VENUS LA RAFLER ET MOI MEME MR LE RABBIN   J AI LES MEMES PEURS(a part la circoncision faite pout raisons médicales)A TEL POINT QUE JE SOUFFRE D UNE MALADIE PSYCHIATRIQUE(PEURS QU ON ME TUE SI ON APPREND QUE J AI UNE MERE ET DES ASCENDANTS MATERNELS JUIFS)DEPUIS DIX ANS ET JE SUIS EN INVALIDITE ET SUIVI PAR THERAPEUTE ET MEDICAMENTS .Quand JE ME SUIS FAIT BAPTISE C ETAIT POUR,JE L AVOUE,EFACER TOUT TRACE DE JUDAISME ET MA PROPRE MERE M A DIT QUE COMME CA JE RISQUAIS MOINS D ETRE RAFLE.Mr le rabbin  ,je dis des choses qui peuvent vous déranger mais je vous ai dit toute la vérité et oui il est vrai que ma conversion au christianisme est le résultat d une souffrance due a la shoa et cette douleur passe de la génération de mes ancètres a moi et me rend mentalement malade et oui j ai choisi l eglise comme endroit pour effacer mon identité qui me pose probleme et non par conviction. VOTRE REPONSE M A BLESSEE DONC LA PREMIERE PARTIE DE MA REPONSE EST UNE REPONSE DEFENSIVE PUIS JE VOUS EXPLIQUE QUE LES RAISONS DE MA CONVERSION SONT PURE FOLIE...AU SENS MEDICAL CAR JE VOUS REPETE QUE JE SUIS ATTEINT D UNE PSYCHOSE ET SUIS EN INVALIDITE.Maintenant,sachant que je reste né d une mère juive elle meme née d une mère juive et que je suis circoncis,suis je donc un goy   ayant à faire conversion complète quand j aurai moins de problème ou suis je toujours juif comme la halakha   l dit(je cite des rabbins   orthodoxes   et meme ultra orthodoxes   interrogés sur des sites d intErnet ?vOUS POUVEZ REFUSER DE ME REPONDRE MAIS AU CAS OU VOUS LE FERIEZ par PITIE EVITEZ TOUTE MORALE NON CONSTRUCTIVE.MERCI ET BONNES FETES DE HANNOUKA MR LE RABBIN  .CORDIAL CHALOM

Shalom

Monsieur,

En aucun cas je ne voulais vous faire insulte ou vous enfoncer dans des problèmes personnels.

J’ai juste fait remarquer qu’on ne renoue pas une identité juive à travers l’église, au contraire on achève de réduire cette identité. C’est peut-être pour vous la meilleure solution, je n’en juge absolument pas et vous respecte. Il n’y a aucun jugement personnel, ni condamnation de ma part envers vous.

Je dis seulement que l’église porte une responsabilité évidente en ayant construit le terreau de l’antisémitisme européen qui commença dès le code de Constantin. Les nazis étaient nourris de ce vieil antisémitisme (antijudaïsme pour être plus précis) qu’ils ont déplacé vers un autre champ interprétatif qui fut le leur et n’était plus chrétien mais néanmoins nourrit de celui-ci et en copiant tous les symboles et les décrets. Sans compter l’attitude pour le moins ambiguë de certaines églises européennes à l’époque.

Au lendemain de la guerre, Jules Isaac qui mit très bien dans ses ouvrages, notamment « l’enseignement du mépris » et « Jésus et Israël », le doigt sur le problème fut à l’initiative des AJC puis de Vatican 2. Un énorme et formidable travail a été fait. J’y participe activement.

Cela ne résout pas tous les problèmes pour autant et ne transforme pas le christianisme en judaïsme.

Dans votre cas, se fondre dans du christianisme est peut-être la meilleure solution, mais sûrement pas au nom de quelques idiots qui vous auraient insulté ou mal compris.

L’essentiel est que vous trouviez votre bien-être.

Ne prenez donc pas mes réflexions sur l’église à un niveau personnel et bonne chance dans tout votre cheminement.

Encore désolé de vous avoir blessé.

Yeshaya Dalsace

le traitre vous pardonne rav dalsace,il s’en veut de sa trahison,pardon mille fois

Monsieur le rabbin  ,je suis entièrement d’accord quand vous rappelez l’antijudaisme chrétien qui dura des siècles et qui causa des millions de morts,il est vrai aussi que vatican 2 avec les amitiés judéo-chrétiennes et l’abondon de l’enseignement du mépris (dans le cathéchisme depuis 1962 on ne parle plus des juifs comme peuple"déicide"et on rappelle que jesus et ses apotres étaient juifs)ne signifie pas qu’on puisse revenir au judaisme par le christianisme.
Pour revenir à mon cas,j’avoue ne pas avoir eu le courage de frapper à toutes les portes des rabbanim et m’etre fait destabilisé par des personnes se réclamant du judaisme mais très minoritaires(surtout le consistoire  ).Je reconnais que ma démarche de m’etre fait baptisé fut une facon de gommer ma "judaité"car je suis né d’une mère juive dont la mère est juive et la mère de ma grand mère juive aussi.De plus,je suis circoncis meme si que pour raisons médicales donc pas liturgiquement.Comme je vous l’ai explique,je suis la troisième génération de la shoa avec donc des ancètres(paix à leur ame)morts en déportation et une mère qui a porté l etoile jaune et fut cachée.Le traumatisme de la shoa fut telle que mes deux grands parents perdirent la foi,ma mère a epouse un non juif pour qu’elle porte et ses descandants aussi(moi en l’occurence fils unique)un nom francais.Quant à moi,je suis atteient d une maladie mentale donc suivi par psychiatre avec médicaments et suis en invalidité,et dans mes délires peur que les nazis frappent à ma porte pour me gazer,en plus j’habite dans une cite de la seine saint denis peuplée de musulmans qui ont la haine anti-juive car ils sont pro-palestiniens.Tout ca pour vous dire que vous avez vu juste en devinant que ma conversion au christianisme pas sincère car pas faite par croyance mais par peur.
Je vous repose la question auquelle vous n avez pas répondue :compte tenu que je reste né d une mère juive,suis circoncis,ai je perdu ma "qualité de juif"ou pas ?J ai par internet posé la question à des rabbins   israeliens francophones rattachés au mouvement orthodoxe   sioniste et la reponse fut que toute personne née juif le reste meme s il se convertit à une autre religion.QUELLE EST VOTRE POSITION ET SI DONC JE VOULAIS REJOINDRE VOTRE MOUVEMENT SERAIT CE UNE CONVERSION OU UNE TECHOUVA ?MERCI POUR VOTRE REPONSE RAV,cordial chalom et j espère que l etat d israel mettre fin au hamas.

le traitre vous pardonne rav dalsace,il s’en veut de sa trahison,pardon mille fois

Cher Monsieur,

Notre mouvement ne diffère pas de l’orthodoxie   sur bien des points dont celui-ci.

Cependant, il y a l’aspect formel, la judéité par la mère, et l’aspect plus profond, la démarche identitaire et spirituelle.

Nous ne sommes pas des machines, mais des humains avec nos complexités.

C’est pourquoi un enfant de père juif est juif par identité et souvent culture, même s’il doit passer par une conversion formelle se conformer à la halakha  .

De l’autre côté, un enfant d’ascendance maternelle juive, si formellement n’aurait rien à faire même après une conversion comme la vôtre pour la stricte Halakha  , doit du point de vue de l’identité et de la spiritualité, faire quelque chose à mon avis et celui de plusieurs rabbins  . Je pense qu’il est plus clair et plus sain dans un cas comme le vôtre de marquer son retour au judaïsme par une cérémonie devant rabbin   et une forme de déclaration et même de mikvé   (sans bénédiction) marquant un nouveau départ.

L’essentiel est de créer du sens et de la cohérence qui sont les instrument de la kedousha  , la sainteté.

Bien à vous

Yeshaya Dalsace

le traitre vous pardonne rav dalsace,il s’en veut de sa trahison,pardon mille fois

je ne comprend pas toute ces polemique sur la religion.
si l’on remonte a noe et abraham personne n’est juive meme pas moise , il sont devenue juives parceque d... leur a demamder par un pacte avec l’homme depuis abraham et moise . mais l’eternel n’ a jamais interdie aux hommes de se convertire , mais au contraire d’etre accueillie avec dignitee et exemple , ceux qui ce devoue a croire au fondement du judaisme en se convertissant , ne font que repeter les memes geste que nos ancetres a cette epoque.
c’est a dire croire a un dieu unique et a faire les commendements defenies .(misvote) .
la problematique invoquer ici n’est autre que de l’espece humaine je suis plus juives que toi , je pense encore que beaucoups d’individue non rien compris a la paroles divine.

desoler pour mes fautes d’ortographe.

Annulation de conversions

Avant de traiter les religieux d’illétré, je te verrai en train de suer devant un passage de Talmud  , incapable de suivre le raisonnement plus de 5 minutes.
Avant de parler, renseigne toi !
Ce n’est pas ce qui se vent le moins chere, qui est de meilleur qualité !

Annulation de conversions en Israël

Monsieur le rabbin  , bien respectueusement,

Je suis une de ces juives converties en Israël, tribunal orthodoxe  , il y a longtemps mais après 1999.

Je vous remercie pour ce long article sur l’annulation des conversions. Il me fait sentir moins seule.

J’ai un long témoignage à partager, sur une trentaine de guerim dont moi-même sans nommer personne, mais je crains le côté public. Car je suis une de ces nombreuses juives blessée lorsque des personnes me désignent en tant que convertie. "c’est une convertie", disent toujours les gens. C’est pas méchant je sais, c’est même souvent bienveillant, mais nous tous c’est juif qu’on voulait être, pas "une convertie".

Si ce long mot vous intéresse et si vous êtes d’accord, je vous l’enverrai volontiers par mail. Mais où ?

En attendant je vous laisse ma question. Elle porte sur ce dont personne n’a parlé dans le sujet :

Un converti qui triche avec la kabbalat mitsvoth peut se voir retirer rétroactivement sa conversion.
Mais un converti qui n’a pas triché, qui débarque de la pratique des années plus tard, va-ton aussi lui retirer son identité juive ? Est-ce bien moral ? juste ? n’est-ce pas un appel permanent à la délation ? au lashon hara ?
Que savent les juges rabbiniques des raisons et du coeur d’un converti qui débarque ? et que savent ils de sa capacité à revenir ?
Quelle est la limite de jugement, la frontière ? de la Loi ?
Et qu’en disent les "massortis" ?

Fraternellement

Annulation de conversions en Israël

"Car je suis une de ces nombreuses juives blessée lorsque des personnes me désignent en tant que convertie. "c’est une convertie", disent toujours les gens. C’est pas méchant je sais, c’est même souvent bienveillant, mais nous tous c’est juif qu’on voulait être, pas "une convertie"."

Chalom Tamar,

Votre témoignage est poignant. Je ne voudrais pas usurper la réponse au rabbin   mais je voulais réagir. Il y a incontestablement un problème dans la communauté avec la conversion. Je ne parle même pas des conversions non-reconnues et de leur annulation rétroactive, ça c’est la partie immergée de l’iceberg. Le problème de fond, c’est que certains Juifs croient (consciemment ou non) que seul est juif quelqu’un qui est né de mère juive. Combien de fois entendez-vous dire "X n’est pas juif car sa mère n’est pas juive" ? Combien de fois, lorsque vous dites "je suis juive", les gens en déduisent-ils automatiquement que votre mère l’est ? Je connaissais une femme juive dont la mère n’était pas juive. Son fiancé lui avait demandé un jour si son père était juif. "Non". Il ne lui avait jamais demandé pour sa mère, car il pensait, comme beaucoup : "si elle est juive, alors sa mère est juive". Lorsque plusieurs mois après le début de leur relation, il a découvert que la mère de sa fiancée n’était pas juive, il l’a très mal pris : il avait l’impression qu’elle lui avait menti ! Ils ont rompu...je connais quelqu’un qui croit que seuls les Juifs nés de mère juive sont des "vrais Juifs" (c’est son expression...). D’autres, parfois qui ne pratiquent absolument pas, se permettent de faire du lachon hara en toute tranquillité d’esprit sur les "convertis".
Quand vous vous mariez, on vous demande toujours la preuve de la judéité de votre mère, ou la ketouba   de vos parents ; jamais un rabbin   n’ajoutera "...ou votre certificat de conversion". Pareil quand vous faites votre aliya.
Ce que trahissent les dires de ces gens qui vous définissent comme "convertie", c’est cet état d’esprit. Maintenant laissez-moi vous poser une question : est-ce que vous les reprenez quand ils vous disent cela ? Vous devez le faire pour qu’ils comprennent qu’ils vous blessent, et en plus, ils vont à l’encontre de la Halakha   qui interdit explicitement de rappeler à un "converti" qu’il l’est.

C’est une question d’ignorance mais pas toujours. J’ai entendu une fois un étudiant en yeshiva à Jérusalem confondre "goy  " et "converti", dans une phrase, explicitement il parlait d’un coreligionnaire qui avait de grandes connaissances et il disait "Mais lui sa famille n’est pas juive, je veux dire c’est un goy   !". Ca avait l’air de le titiller...jalousie aussi... Une autre fois, un rabbin   israélien qui venait de donner un cours où j’avais assisté me demandait si un de mes camarades était juif car, me dit-il, "il n’a pas le type" : hé oui, certains croient encore qu’il y a un "type juif", même parmi les nôtres !! Lorsque je lui ai répondu que mon camarade était, à ma connaissance, bel et bien juif, ce rabbin   m’a rétorqué : "ha, un converti alors ?" No comment...

J’arrête mon roman. J’insiste : il faut que vous repreniez les gens quand ils vous font de telles remarques. Il faut tordre le coup à l’ignorance et aux idées reçues.

Si ça ne marche pas, je connais une solution plus radicale : déménager, changer de ville (voire de pays) et ne plus jamais mentionner votre statut. Arrêter de fréquenter des gens qui connaissent votre statut et pourraient vous trahir. Ne jamais parler de votre mère biologique, ou mentir. C’est pas bien de mentir mais est-ce bien de vous balancer sans cesse que vous êtes "convertie" ? Attention, le lachon hara, c’est la boule de neige : vous le dites une fois à la personne à qui il ne fallait pas, et le lendemain toute la syna sait que vous êtes une "convertie" ou même une "goy  ". Je connais même quelqu’un qui a changé son nom de famille pour ne plus être embêté, même au sujet de son père.

Bon courage, et chabbat chalom quand même...

Annulation de conversions en Israël

Monsieur ou Madame,
merci pour votre sollicitude concernant le rappel du statut de guer ou guiyoret. Mon témoignage que j’ai à livrer ne concerne pas ce point particulier, qui est un souci mais très mineur par rapport à d’autres.

La bêtise et l’ignorance sont de ce monde, est partout et chez tous les peuples, et malheureusement inévitable. La seule chose que nous puissions faire est sans doute encore encore expliquer. Les personnes qui le font par réelle petitesse d’esprit ne sont pas prêt à entendre une réaction, sur ce sujet ou sur un autre.

Pour ce qui est de déménager, croyez moi que cela n’y change rien, tout le monde vous le demande d’une façon ou l’autre, à un moment ou un autre. Pour ce qui est d’avoir l’air, alors là oui, c’est dans l’habillement conformiste. Pas forcément tsniout d’ailleurs.
Les personnes ouvertes, et même celles qui vous soutiennent, sont tellement admiratives face à la conversion qu’ils et elles ne voient pas pourquoi elles éviteraient de le dire car ce faisant elles pensent vous faire honneur, enfin si j’ai bien compris.
Pour répondre précisément à votre question, oui j’en discute chaque fois si je vois que c’est possible, ou je ne réponds pas, mais rien à faire, dès que j’ai le dos tourné ces personnes, mes ami(es) en fait, parlent à d’autres personnes que je ne connais pas pour témoigner d’un parcours. Jusqu’à leur dire "va voir untel, tu verras c’est une guiyorette, elle est super" ou quelque du genre. Vous voyez, ce n’est pas toujours méchant. J’ai donc aussi appris à vivre avec et le prendre plutôt à l ’humour.
Un rabbin   me reprendra mais je vois là l’une des raison de l’interdiction du lashon hara comme du lashon tov. Dire du bien de quelqu’un peut aussi lui causer tort, soit par ignorance, soit en suscitant de la jalousie que vous ne soupçonnez même pas possible.

Mais c’est un point mineur, ce qui me préoccupe est plutôt la question que j’ai posée dans mon message ci-dessus, concernant la halacha vu chez les massortis sur les conditions d’annulation d’une conversion lorsque le guer n’est plus chomer, ce qui est mon cas. Malheureusement, j’insiste. J’espère que le rabbin   Yeshaya Dalsace passera par ici.

Cordialement
et shavouah tov

Annulation de conversions en Israël

Correction : ce qui me préoccupe est plutôt la question que j’ai posée dans mon message ci-dessus, concernant la halacha vu chez les massortis sur les conditions d’annulation d’une conversion lorsque le guer n’est plus chomer, ce qui est malheureusement mon cas et je le regrette, mais en toute honnêteté je ne pense pas cela réparable. Qui me connaissait n’aurait pas cru cela possible mais c’est comme ça. En ce qui me concerne, c’est indissoluble, même si de façon hypothétique je le voudrais-je moi-même (et je ne le veux pas !). Et pourtant je ne désespère pas faire mon alyah plus tard, si D.ieu veut.

Annulation de conversions en Israël

Chère Tamar,

La Halakha   est très claire, un converti doit être traité avec la plus grande délicatesse et ne jamais être mis dans une position d’avoir honte. Le verset sur le respect de l’étranger est un des plus répétés de la Tora. Des textes rabbiniques sont extrêmement sévères sur cette question. Ceux qui ne le comprennent pas et n’en tiennent pas compte sont tout simplement en totale contradiction avec l’esprit du judaïsme et transgressent gravement la Halakha  . La largeur de leur chapeau ne change rien à l’affaire.

Le fait que quelqu’un qui a été converti au judaïsme cesse de respecter les mitsvot, ne remet pas en cause sa conversion. « אף על פי שחטא ישראל הוא », « Même s’il a fauté, il reste Israël » précise la Michna  . L’immense majorité des décisionnaires est très claire là-dessus, à commencer par Maimonide   dans ces lois sur la conversion. La position halakhique développée récemment par le rabbinat orthodoxe   israélien reste totalement minoritaire, y compris dans le camp orthodoxe   et extrêmement critiquable.

Quelqu’un de converti au judaïsme devient un juif à part entière et comme tout juif, il est censé améliorer son judaïsme toute sa vie et il est toujours à même de faire Teshouva  .

Je tiens enfin à préciser quelque chose, sans vouloir heurter personnellement qui que ce soit. Il est un peu facile de mettre en avant les lacunes de certains juifs et la fermeture d’esprit de certains cercles, comme prétexte à ses propres manques. Chacun doit balayer devant sa porte et accomplir ce que la vie lui offre à accomplir, sans prendre prétexte du voisin pour ne pas le faire. Il est évident que dans le vaste monde juif il y a beaucoup de carences et des défauts. Le monde juif n’est pas un monde parfait, les imbéciles et les âmes rabougries y sont légion, la petitesse d’esprit règne parfois en maître, y compris chez un certain nombre de rabbins  . Mais le judaïsme n’est pas cela. Pirké Avot précise : « fais toi un rav », c’est-à-dire qu’il faut se chercher l’enseignant et le cadre qui nous convient et dans lequel on sent que l’on peut grandir. C’est une affaire très personnelle et les choix ne manquent pas. Personnellement je l’ai trouvé dans le mouvement Massorti  , d’autres le feront ailleurs. Cela n’a aucune importance, ce qui compte, c’est la réalisation de soi et le fait de rendre la Tora vivante.

La Tora et une Tora de vie, à nous de savoir en implanter les racines et les arroser correctement…

Yeshaya Dalsace

Annulation de conversions en Israël

Shalom rav Yeshaya,
(merci pour votre écoute, je n’avais pas vu votre mail vendredi car il était passé dans les spams, je vais essayer de préciser en privé ma question si vous le voulez bien).

Merci infiniment d’avoir pris le temps de répondre et aussi de votre réponse. Elle me rassure, même si je la connaissais d’un point de vue halachique, elle me fait du bien, parce qu’entre la Halacha et ce que font certains tribunaux rabbiniques, l’article ci-dessus prouve qu’il y a des écarts. J’avoue que cette histoire a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Oui, votre réponse rassure parce que je n’ai aucune intention de cesser d’être juive, c’est aussi une manière d’être, pas facile, chomer ou pas, et je crois que même mes difficultés de pratiques appartiennent au chemin et à l’identité juive.

bien fraternellement

Annulation de conversions en Israël

post-scriptum :

Je n’attribue à personne d’autre que moi-même la responsabilité du fait que je ne suis plus chomeret.

Si je critique des comportements parmi des juifs, surtout chez quelques autorités rabbiniques, ou des groupuscules qui me semblent causer grand tort à l’humanité, c’est qu’ils me semblent iniques, agressifs, déplacés. Je le fais en tout âme et conscience. C’est mon droit c’est aussi mon devoir.

Annulation de conversions en Israël

Cher Tamar.

J’ai lu avec intérêt votre réaction. Vous êtes, en effet, dans une situation atrocement douloureuse moralement. J’ai dans ma famille de nombreux convertis (grace a Dieu) et en générale, c’est plus d’eux que nous sommes fiers ! Mais leur sensibilité est toujours à fleur de peau, et c’est plus que normal.

Il me semble, pacontre, dans vos propos, que vous pensiez que ces 30 personnes sont devenues juives jusqu’au jour, ou on leur a retirées leur judaïcité. Hors comme je l’ai fait remarqué dans mes réaction à cet article, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Selon ces rabbins   orthodoxes   la conversion n’a jamais eu lieu. (ne mélangeons pas nos sentiments aux faits, car cela ne nous aide pas pour juger objectivement)

Je voudrai vous soumettre le problème suivant. Imaginez-vous que vous êtes un de ses trois dayanim   attestant votre conversion. Et que dix ans plus tard vous prenez connaissance que le mikvé   n’était pas conforme aux règles. (par exemple…) et vous savez pertinemment qu’à travers ce mikvé   sont passés 200 conversions.

Que feriez-vous ? Laisseriez-vous 200 personnes croire qu’elles sont juive alors qu’elles ne le sont pas ? ou aurez-vous le courage de leur dire la vérité, et par cela leur donner une chance d’atteindre leur but et de devenir réellement juives ?

Ce long mot m’interresse, pour diffrentes raisons. Si vous souhaitez le partager voici mon e-mail : drgadget@hotmail.co.uk

Dr gadget.

Annulation de conversions en Israël

Monsieur "Gadget",

Vous me posez une singulière question dont l’objectif m’échappe, si ce n’est pour me demander pernicieusement de me mettre dans la peau des ces rabbins   fondamentalistes que cet article dénonce. Ce qui m’est impossible et D.ieu m’en préserve !
En outre je ne suis pas rabbin  , donc je ne vois pas très bien en quoi mon avis vous intéresse. Mais soit. Par simple sens des ses responsabilités et sens de la justice, permettez moi de transposer votre histoire :

Si j’étais juge de quoi que ce soit et que j’apprenais l’invalidité d’un certificat établi par mon propre cabinet, il me semble que ma responsabilité serait de réparer les torts causés ou que pourrait causer une vice de procédure. Et non l’inverse.

L’autre cas est celui de l’histoire réelle de l’article : un juge estime que le travail d’un autre cabinet et d’autres juges n’a pas été bien fait, selon des critères qui ne sont pas ceux de la loi du pays ou communément admis mais selon ses propres règles.

Au-delà de ces questions de doctrines, religieuses ou laïques, la loi est la même pour tous. A défaut elle n’est plus justice mais productrice d’arbitraire et d’iniquité.

Quant à vous écrire en privé, excusez-moi mais je ne le ferai pas. Pour ma part, hormis le cadre précis d’écrire à un rabbin   pour lui demander une aide spécifique, je ne crois à l’utilité d’un débat que s’il est public. Privé, il est d’une autre nature, à laquelle je ne souscris pas.

Cordialement

Annulation de conversions en Israël

Ceci encore, plus important je crois :

Si vous étiez converti, vous sauriez que lors de la tevila  , l’immersion rituelle, il se passe réellement quelque chose.

Je ne sais pas beaucoup, je ne suis pas érudite, mais je sais au moins de façon intime, sûre et certaine, que ce quelque chose n’est pas reproductible.

N’a lieu qu’une fois.

Heureusement, parce que si c’est un grand bonheur, c’est aussi à peine supportable.

Cela, ni les papiers, ni les discussions de tout qui se dit religieux, ni mes propres pensées, n’y pourront rien changer.

Vous n’êtes pas obligés de me croire, pas plus que vous n’êtes obligés de croire en D.ieu.

Mais si un dayan   ose douter de Qui est à l’oeuvre derrière une tevila   lors d’une conversion, et le pourquoi de celle-ci, je suis de facto en droit de me demander Quoi est à l’oeuvre derrière son doute.

Annulation de conversions en Israël

Chalom Dr. Gadget,

Vous vous méprenez : on ne parle pas ici de personnes dont le mikvé   ou le beth-din n’était pas cacher. Le beth-din de Sarah était parfaitement cacher, et je dirais même plus orthodoxe   (pour moi, cacher n’est pas synonyme d’orthodoxe  , mais je suppose que pour vous oui), son mikvé   était cacher.

Dès lors, comme le rabbin   Dalsace l’a souligné en vous citant des sources précises, il n’est pas halakhique (sans même parler d’éthique...) de remettre en cause cette conversion car elle a eu lieu dans les règles. Sarah est peut-être une mauvaise Juive, une pécheresse ou tout ce que vous voulez, mais s’il y a une chose qu’elle n’est pas, c’est goy  . Le fait d’être juif (par sa mère ou par conversion) est irréversible.

En fait, certains rabbins   ultras ne savent plus quoi inventer pour masquer leur rejet du converti (qui à leurs yeux n’est qu’un goy  , et restera toujours un goy  ). Le rav Feinstein   avait posé comme axiome que toute conversion non-orthodoxe   n’était pas valable, ce qui excluait déjà une majorité des convertis du monde. Maintenant on invente l’annulation rétroactive, c’est un pas de plus mais la motivation profonde reste la même, elle est idéologique et nullement halakhique.

Hiloul Hachem

Exactement, cher inconnu

Je suppose que c’est moi que vous nommez Sarah étant entendu que c’est ainsi que l’on appelle toutes les femmes converties.

C’est salement révoltant. Je ne sais pas si je tombe sur le coup de l’annulation, je n’ai pas poussé le masochisme à faire vérifier. Puis je crois comprendre que cette annulation n’a pas eu lieu vu les protestations israéliennes. Si quelqu’un détient cette information, peut-on me le confirmer ?

Ce moment si essentiel du mikvé   pour la conversion a été réalisé par des représentants d’un tribunal rabbinique officiel. Dans le mikvé   officiel d’un des trois grands tribunal rabbiniques israélien. Je ne vois pas ce qu’il peut y avoir de plus officiel ni de plus orthodoxe  . Les rabbins   chez qui j’ai suivi des cours, qui étaient responsables de ma conversion n’étaient pas présent au mikvé  . C’est donc d’autant plus idiot de protester contre la validité d’une conversion qui en pratique a eu lieu à l’intérieur des murs très officiels d’un grand rabbinat.

Je me répète :

Lors de la tevila   il se produit quelque chose d’inexplicable, d’intransmissible rationnellement. Un quelque chose que les mauvaises langues réduiront à la psychologie et que ces dayanim   qui voudraient l’annuler cherchent à mettre sur le compte de la politique et du fondamentalisme.

Or, ce quelque chose, c’est Hachem qui le crée, qui le donne, l’a institué au moyen de la Loi.

Si de grands rabbins  , des dayanim  , osent douter de Qui est à l’oeuvre derrière ce quelque chose qui se produit durant la tevila   d’une conversion parfaitement cachère, et le pourquoi de celle-ci, je suis de facto en droit de me demander Quoi est à l’oeuvre derrière son doute.

En mettant en doute ce qu’ils ont eux-même entérinés, ils transforment un acte religieux en politique. Ils transforment un acte sacré en objet qui n’a plus de sens. Je ne suis pas loin de considérer cela comme un Hilloul Hachem en même temps qu’une grave insulte dont il est difficile de se relever, qui porte une grand atteinte à la emouna   de plusieurs.

Annulation de conversions en Israël

Monsieur Gadget,

Une fois de plus vous revenez à la charge avec un a priori totalement faux et méprisant pour l’ensemble du monde juif : seule la position la plus extrême représente le judaïsme, le reste n’est que du vent, tout courants confondus, y compris les orthodoxes   sionistes en question dans cette histoire. C’est ce que vous dites en disant « Laisseriez-vous 200 personnes croire qu’elles sont juives alors qu’elles ne le sont pas ? ».

Vous pouvez défendre des positions extrémistes si vous le voulez, mais sans nier le reste qui existe et a une légitimité tout aussi grande. Ces gens se sont convertis, leur conversion est reconnue par 90% du judaïsme, elle est conforme à la position des grands poskim du passé et actuels. Seul une petite poignée le nie. Cette poignée est légitime dans le monde juif, chacun ses fanatiques, mais n’est pas « le judaïsme ». Ces gens sont donc juifs sauf pour cette poignée d’extrémistes et pour vous, mais qu’importe… Ne ramenez pas le judaïsme à vous-même, merci.

Ce forum n’est pas le lieu de négation de l’autre et d’expression de positions fondamentalistes unilatéralistes, il existe d’autres sites pour cela.

Yeshaya Dalsace

Hiloul Hachem

Chalom Tamar,

Non, je ne parlais pas de vous et d’ailleurs toutes les converties ne s’appellent pas Sarah mais sont filles de Sarah ("bat Sarah"). La Sarah en question est celle mentionnée au début de l’article, à qui ce rabbin   israélien a retiré sa judéité sous prétexte - apparemment ? - qu’elle pratiquait trop peu à son goût.

Annulation de conversions en Israël

Monsieur le rabbin  .

Je m’appelle Ruth (Hélène). Je lis souvent les articles et les réactions des internautes, hier je pianotais un peu quand je suis tombée sur la réaction de Tamar qui m’a effondré. Je ne fonctionne plus normalement je ne sais pas quoi faire et j’ai honte. je me suis convertie à Londres il y a plusieurs années (je vis à Manchester) avec des rabbins   conservatifs, Sams, St Albans Massorti   Synagogue, et voilà que je ne sais pas du tout de quoi Tamar parle quand elle parle « de cette chose spéciale » . un moment émouvant oui (c’est comme gagner une médaille d’or, une ? des centaines) mais rien de spéciale. Et donc je me demande si ma conversion est valide !! Peut-être le mikvé   n’était pas correct ou peut-être moi-même…
Je suis totalement pommée !!! Je compte restée juive et s’il le faut je suis prête à tout refaire mais qui va me dire quoi faire ??
Je suis mariée et j’ai une fille !!
Quelle horreur !!

Post-scriptum : J’ai contacté un ami avec qui j’allais au cours, qui s’est converti par les même rabbins   dans le même mikvé   trois mois avant moi, et lui aussi affirme ne rien avoir vécu de spécial si ce n’est un moment émouvant dans sa vie. Etrangement cela ne le bouleverse pas trop !

Je vais essayer de faire savoir à mes amis qui sont passé par la, le témoignage de Tamar.

Quelle angoisse !

Hélène

Annulation de conversions en Israël

Chère Ruth,

Je comprends votre désarroi, mais rassurez-vous, le mikvé était correct et l’impression change d’une personne à l’autre. Ce sentiment est très subjectif. Cela dépend en grande partie de l’investissement mystique que vous avez fait de ce moment.

J’ai vu bien des gens extrêmement bouleversés par le mikvé, d’autres moins. Comme tout acte religieux, il sera vécu de différentes manières par les différentes personnes. Cela dépend beaucoup aussi de votre personnalité.

En tout état de cause, l’émotion n’est pas le critère de validité d’un mikvé, mais le fait que celui-ci répond aux normes en vigueur. C’est finalement un acte formel, mais néanmoins plein de sens.

Soyez donc rassurée et continuez votre cheminement spirituel, la pratique investie des mitsvot et l’étude. Une neshama s’alimente et dans la neshama, il y a l’émotion, mais chez d’autres cela s’exprime autrement.

Il faut chercher à aller au fond des choses.

Yeshaya Dalsace

Annulation de conversions en Israël

Tamar,

Je ne sais pas trop pourquoi vous avez décidez de vous convertir en passant par un rabbinat orthodoxe   ? Ils sont tellement bizarres ! Si vous vous étiez converti chez massorti  , rien ne vous serez arrivé ! Juifs, cultivés, modernes, quoi de mieux ?
Même si ces extrémistes décident d’annuler votre conversion, rétroactivement ou à partir d’une date définie, vous êtes considérée juives à part entière pour tous les autres courants du judaïsme, libéraux, massortis, et réformés. Ce qui constituent la majorité de la population juive mondiale. On ne peut pas plaire à tout le monde !  
Pourquoi tellement vous attacher à cette minorité extrémiste ?

Je me demande si votre conversion orthodoxe   a de la valeur pour le courant libérale et massorti  , en fait, les orthodoxes   forment une sorte de secte et donc même s’ils appellent leur doctrine, « judaïsme », cela n’a rien à voir avec notre judaïsme ouvert réfléchi raisonnable et cohérent avec la culture contemporaine… donc je me demande si les conversions orthodoxes   sont valables pour l’ensemble des courants juifs ? je crois que les orthos annulent automatiquement les conversions libérales pour des raisons de divergences idéologiques, il serait donc normal d’annuler les leurs. Il faudrait « de facto » demander cela à un rabbin  , pas à vous qui ne l’êtes pas !!

Enfin…
Bienvenue au club !

Annulation de conversions en Israël

Julien,

L’orthodoxie   juive n’est pas une secte même si elle est parfois sectaire dans certains de ses comportements… C’est un courant important et légitime du judaïsme.

Que certains orthodoxes   ne reconnaissent pas d’autres conversions que les leurs, c’est leur problème. Nous n’avons pas à rentrer dans ce petit jeu : « ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fais pas aux autres » (Talmud  )

Une conversion a toujours une valeur à nos yeux, même quand nous la considérons comme incomplète. Nous tiendrons toujours compte du chemin parcouru. Nous respectons aussi bien la démarche individuelle du candidat que l’intégrité des rabbins   formant le Beit Din, même quand nous ne sommes pas d’accord avec certaines pratiques.

On ne se convertit jamais à un courant particulier du judaïsme, on se convertit au judaïsme, en passant par un courant. Nuance importante à comprendre.

Le mouvement Massorti   reconnaît toute conversion dès lors que celle –ci correspond aux canons de la Halakha  . Dans le cas d’une conversion qui s’avérerait incomplète (cela quelqu’en soit le courant), on fera alors un Guiour lehoumra en conformité avec la Halakha  . On tient donc bien compte de toutes les conversions, sans pour autant toutes les valider.

Yeshaya Dalsace

Annulation de conversions en Israël

Subjectif ??!!
Quelle honte !
qui vous le dit ??
espece de fou !!

Un vrai converti.

Annulation de conversions en Israël

Monsieur le vrai converti,

Ce que ressent un individu, au moment d’un évènement spécial, conversion ou autre, est forcément subjectif.

La subjectivité c’est cette intimité qui appartient à chacun.

La folie, c’est ne plus faire de différence entre l’intime, le subjectif et le reste.

L’orgueil, c’est se prendre pour le vrai et cela mène à terme à la folie...

Rabbin   Yeshaya Dalsace

Annulation de conversions en Israël

Je suis outré de l’attitude de ces rabbins   orthodoxes   (chareidim). Ils sont tous roi dans leur petit royaume, et pour ce faire ne reculent devant aucun sacrifice (même humain dans le cas présent).
Au départ, le problème en est un qui est général. Les juifs libéraux ne sont représentés dans aucun consistoire   en Europe. Je suis belge, anversois, (la Jérusalem du Nord) de sucroit, et issu d’une famille hyper orthodoxe   et ayant un frère rabbin   orthodoxe  .
Etant juif libéral je n’ai aucune possibilité à Anvers.
Les orthodoxes  , refusent de faire entrer les libéraux dans un consistoire  , pour garder main mise sur toute forme de législation dans des questions juives, et pour se donner un aura de respectabilité. Déjà, et uniquement pour cela, son existence est discutable.
En ce qui concerne Israel, dans sa constitution, c’est un pays laïc, dans la pratique, non.
Tant que les chareidim auront voix au chapitre politiquement, cela se passera mal, comme le cas présent. J’essaie dans mon approche d’être tolérant, mais ma frontière est l’intolérance. Face à celle ci, je deviens également intolérant.

Annulation de conversions en Israël

Charly : vous dites que les juifs libéraux ne sont pas représentés dans le consistoire   mais les haredim   non plus. C’est triste de vous lire condamner en bloc toute une communauté. Il y a pourtant chez les haredim   comme chez les libéraux autant de gens méchants et intolérants. En tous cas c’est ce que j’ai vu partout. Et ce n’est pas proprement juif.

Combien de fois à shabbat j’ai vu des gens religieux se moquer ouvertement d’une famille haredi   parce qu’eux étaient venu avec un poulet glad par exemple ? C’est pourtant exactement pareil que des non juifs qui se moquent des juifs qui mangent kosher à la table voisine sur l’heure du midi.

Mais peut être que je n’ai rien compris au sens du "ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’il te fasse" ?

bon j’ai trop parlé pardon
shavouah tov

Annulation de conversions en Israël

Précisions :

La moquerie et l’intolérance ne sont l’apanage de personne. Il existe également dans les cercles dits « ouverts » une belle ignorance et une intolérance sans faille. Nul n’est à l’abri de cela. Les « bien-pensants » adorent se moquer de ce qu’ils ressentent comme de la bigoterie chez les plus pratiquants. Vous faites bien de le préciser. Il existe des haredim   très ouverts et tolérants (rare mais cela existe !).

Pour la question du consistoire  . Les haredim   y sont largement représentés depuis plusieurs dizaines d’années. C’est même eux qui tiennent plus ou moins le Beit Din et autres institutions (le séminaire rabbinique). Le président des Loubavitch   en France Haim Nissenbaum est vice-président du Consistoire   de Paris. Une très large partie des rabbins   consistoriaux sont haredim  . Même ceux qui ne sont pas directement haredim   sont très inquiets d’être acceptés par eux et font tout pour ne pas être en porte-à-faux vis-à-vis du monde haredi  . Certains administrateurs et rabbins   font exception, mais ils sont très minoritaires.

L’élection du grand rabbin   Bernheim va peut-être changer quelque chose, mais lui-même, sans être à proprement parler haredi  , ne pourra se mettre en porte-à-faux vis-à-vis du rabbinat israélien qui est totalement noyauté par le monde haredi   et soumis à sa forte pression.

Il faut bien comprendre que le consistoire   a cessé depuis longtemps d’être l’institution représentant les juifs, pour devenir un rabbinat strictement orthodoxe  .

C’est pourquoi la seule solution, pour ceux qui le désirent, est de créer des institutions parallèles. Sauf changement peu probable.

Yeshaya Dalsace

Annulation de conversions en Israël

Je connais moins bien la situation en France, étant Belge. En Belgique il n’y a que les haredim   qui sont représentés au Consistoire  . Le Président est traditionnellement un juif relativement libéral, libre penseur, mais qui n’est qu’un instrument de parade et de représentation.
Par ailleurs il est clair comme de l’eau de source, que s’il y a des haredim   tolérant, ils ne sont que l’exception qui confirme la règle ! Par essence, les haredim  , comme en fait tout orthodoxe   n’est pas tolérant. Si l’on n’est pas, comme juif, orthodoxe  , ont s’est écarté du droit chemin.
Pour eux il n’y a qu’un chemin, le leur !
Un peut étroit comme vision, à mon avis. Sans vouloir donner de leçons à personne, la tolérance, je la rencontre chez les juifs libéraux et chez les libres penseurs, qui considèrent que tout est discutable, tant que ce ne soit pas en contradiction avec les règles élémentaires de morale ou d’éthique. Ou l’ont juge plutôt les valeurs humaines de la personne, que savoir s’il mange glat ou pas.

Annulation de conversions en Israël

charly, je me suis trompée hier en disant "il y a pourtant chez les haredim   comme chez les libéraux autant de gens méchants et intolérants." Enfin non c’est exact si l’inverse l’est aussi. Il y autant de gens gentils   et ouverts chez les haredim   que chez les libéraux. excusez moi mais il me semble que vous confondez tolérance et respect de la différence avec légèreté des contraintes religieuses. Et non je ne suis pas du tout haredi   mais bon il n’y pas beaucoup de juifs sur cette planète, n’en déplaisent à nos détracteurs, alors si on pouvait un tout petit peu s’aimer, quitte à se disputer très très fort et débattre longuement mais s’aimer quand même, hein ?

Annulation de conversions en Israël

Tamar,

Il est évident qu’il y a partout des personnes gentilles et des méchants, et ces proportions sont probablement les mêmes chez les juifs, toutes tendances confondues que chez les non juifs.
Cela étant, je ne confonds pas les choses. Pour moi la tolérance vers l’autre est une obligation, un dû, le respect non, il se mérite. Ce que je reproche au réligieux, toute réligion confondue dans laquelle j’inclus même les boudhistes qui considèrent leur croyance plus comme une philosophie que comme une réligion, est justement ce manque de tolérance et de compréhension ! Ils pronent tous une vérité universelle à laquelle nul ne peut déroger, et qui plus est, est élitaire, chose que je ne peux accepter.
Toutes les vérités sont par essence vraies, mais individiuellement et non collectivement.
Il n’y a que voir les diverses interprétation dans notre réligion, qui pouvaient discuter et débattre d’un sujet jusqu’a l’aube sans atteindre de conscensus (j’ai quand même été à la yeshiva).
On peut débattre d’un sujet avec un ami, avoir des points de vue diamétralement opposés, ne pas se mettre d’accord et se quitter comme les meilleurs amis ! pourquoi pas ?
Je ne retrouve malheureusement pas cet esprit chez les haredim   et même pas chez les orthodoxes   classiques. Les seuls à se niveau là ; sont les loubavitch  , mais chez eux ce n’est pas sincère, ils ont un vue très impérialiste, et le but ultime est toujours de convaincre l’autre à faire techouva.
En résumé, ce n’est pas une question d’amour, c’est un question d’atomes. Tant que je me comporte comme un homme responsable, et que j’essaie de faire le bien autour de moi, tant dans le privé que professionnel, je n’accepte pas qu’un tiers me juge sur le fait si oui ou non je met des tefilin   le matin ou pas. Cela ne le regarde pas, et ne doit en rien changer la vision qu’il a sur moi sur le plan humain.
C’est quand, le matin je suis devant mon mirroir, que je suis devant mon juge suprême, voila. J’espère, et ceci n’est pas le but, que je n’ai choqué personne avec ma vision, et d’avance, je présente mes excuses pour d’éventuelles fautes de français, étant flamand.

Annulation de conversions en Israël

Tamar,

Il est évident qu’ils y a des personnes gentilles et méchantes partout, même chez les juifs, et probablement partout dans les mêmes proportions.
Cela étant, je ne pense pas confondre respect et tolérance. L’esprit de tolérance est un dû, le respect par contre se mérite, n’est jamais dû d’office.
J’ai beaucoup d’amis parmis les diverses réligions connues dans l’occident, et ils ont tous un facteur commun, même les boudhistes, qui ne considèrent pas leur croyance comme
une réligion mais comme un philosophie, et c’est leur esprit intolérant et absolutiste.
Ils détiennent la vérité universelle, l’autre est donc, par définition dans l’erreur.
On peut discuter avec eux sur beaucoup de choses, et longtemps, certains même jusque l’heure de "shaharit" comme dans la hagada.
La seule chose qui n’est pas discutable avec un orthodoxe  , c’est l’essence même de sa croyance, et c’est là la faiblesse de tout édifice réligieux.
Je suis passé par là également, j’ai été à la yeshiva ( poalé agudah svp) donc je suis à même de juger les deux faces de la chose, sans prétendre détenir une vérité.
Pour moi une vérité est personnelle et non universelle. Ce qui est vrai pour moi dans un contexte bien défini, ne l’est pas pour un autre, il y a trop de facteurs en jeu.
Ma vue, est que toute forme de réligion, est un cheminement personnel, dans la recherche d’un équilibre personnel. Le coté rituel et collectif peut aider, mais n’a en soi aucun sens, s’il n’y a pas un sens plus profond derrière.
Pour résumer, il faut avoir une attitude responsable et ouverte vers l’autre, essayer de faire le bien autour de soi, tant dans le privé que professionnellement et assumer ses erreurs.
J’espère n’avoir choqué personne avec ces propos, cela n’a pas été le but, uniquement exprimer avec honnêteté un opinion.
Je vous de mande d’excuser mes erreurs liguistiques, le farnçais n’étant pas ma langue maternelle.

Annulation de conversions en Israël

Charly bonsoir,
je vous comprends bien je crois et partage assez votre relativité. Mais précisément, c’est à cette capacité à relativiser que je faisais appel. Tout est question de point de vue et d’expérience. Par exemple, quand vous dites

On peut débattre d’un sujet avec un ami, avoir des points de vue diamétralement opposés, ne pas se mettre d’accord et se quitter comme les meilleurs amis ! pourquoi pas ? Je ne retrouve malheureusement pas cet esprit chez les haredim   et même pas chez les orthodoxes   classiques. Les seuls à se niveau là ; sont les loubavitch  , mais chez eux ce n’est pas sincère,

Si j’avais à écrire la même phrase, je l’écrirai à l’opposé. Que j’ai rencontré cet esprit là dans tous les courants sauf chez les Loubavitch   avec qui on ne peut pas discuter. Probablement qu’un autre intervenant viendra dire sauf chez un autre, et ainsi de suite.

Pour ma part je pense que tout est toujours au cas par cas, les généralités sont abusives et trompeuses par essence

c’est bien pour cela que courant ou pas courant, c’est l’attitude d’une seule personne qui peut être déterminante pour vous empester la vie ou vous l’embellir si vous êtes amené à fréquenter une communauté. Surtout si cette personne a une quelconque autorité, puisque ça crée tout un climat d’intelligence et de bonté ou d’obscurantisme

C’est une lapalissade de dire qu’un courant fondamentaliste est par nature obscurantiste... mais cela n’exclut pas que des individus qui en font partie puissent être ouverts et à l’écoute et inversement, qu’un courant qui se dit ouvert puisse compter un tas de gens parfaitement impitoyables avec autrui.

Annulation de conversions en Israël

non, mais le nombre d’obscurantiste chez les fondamentalistes, toutes réligions confondues sera probablement beaucoup plus elevé qu’ailleurs.
Par ailleur, il est vrai qu’il est dangereux de généraliser.

Annulation de conversions en Israël

Oui, comme déjà dit c’est une lapalissade. Vous dites encore Sans vouloir donner de leçons à personne, la tolérance, je la rencontre chez les juifs libéraux et chez les libres penseurs, qui considèrent que tout est discutable, tant que ce ne soit pas en contradiction avec les règles élémentaires de morale ou d’éthique. Ou l’ont juge plutôt les valeurs humaines de la personne, que savoir s’il mange glat ou pas.

là encore j’ai fait l’expérience inverse. Je vais prendre un raccourci qui pour une fois est utile et pas réducteur : personnellement, la tolérance, on devrait peut être plutôt parler de respect que de tolérance, parce que tolérer c’est supporter tout en étant agacé. Donc pour ma part, la tolérance, la capacité à relativiser ses propres certitudes, je ne l’ai rencontrée nulle part. Nulle part. Ni chez les ultra-orthodoxes  , ni chez les orthodoxes  , ni chez les libéraux (mais je n’en connais pas beaucoup, faute d’affinité avec leur façon de voir le judaisme), ni chez les libres-penseurs. Libres-penseurs qu’il faudrait définir parce que c’est un peu vague. ni chez les athées, qui ne supportent même pas l’idée que vous prononciez D.ieu à leur côté, et je les comprends parce que c’est la même intolérance dans l’autre sens.
Les libres penseurs comme vous dites, ne sont pas mieux que les autres. Puis, libre penseur, je le suis aussi. Un religieux l’est aussi. S’il ne l’est pas, il est dogmatique. Je vais que ça suffise du point de vue de la halacha de base mais enfin...

Je pense que chacun a toujours envie de se rassurer en disant que son courant, sa bande, sa communauté, est la plus juste. Du coup les autres sont au pire des impies et au mieux des gens coincés.

Le sujet de cet article, l’annulation de 300.000 conversions en Israel, prouve assez cette tentation qui autorise un groupe d’individus à juger un autre. C’est de lma politique. Et en ce sens, j’en remercie les deux auteurs, messieurs les rabbins  , parce que dire haut et fort que mélanger la politique et la religion est innaceptable est assez courageux et louable.

Nous, les convertis après 1999 en Israël, nous avons été utilisés par ces guerres de clans politiques. Pour autant que je puisse en juger (je ne connais qu’une trentaine de guerim, mais les bavardages vont tous dans le même sens), nous le savions tous pendant mais nous ne l’imaginions pas à ce point possible.

Je puis affirmer qu’une de ces personnes, très pratiquante, a quitté totalement la religion directement à la suite de ça. Plus dur, la emouna   l’a quittée. Plus rien.

Monsieur le rabbin   Yeshaya, j’entends bien ce que vous dites et suis d’accord. Il est très facile de juger l’autre et de faire porter nos faiblesses et nos manquements sur le dos des autres. Nous sommes tous responsables de nos actes, de nos choix. Mais enfin, quand même, nous sommes des êtres humains et fragiles, pas des machines ni des soldats. A l’impossible nul n’est tenu.

Annulation de conversions en Israël

D’abord, pour préciser je n’appartient à aucune communauté, secte ou obédience. Néanmoins je ne partage pas votre point de vue.
La tolérance, est accepter l’autre dans sa différence. C’est un devoir, mais que moi je rencontre chez les juifs libéraux ou les libres penseurs, bien que, chez beaucoup de libres penseurs, il est vrai, l’anti cléricalisme p.e. est devenu un dogme ! ce qui est une contradiction en soi !
Le respect par contre, est un sentiment que l’on inspire à l’autre, de part son comportement, ce qui est différent, ce n’est pas un dû. Un vieux pédophile de 90 ans, est un vieux qui n’est certainement pas respectable, donc le respect n’est pas dû à l’age ou autre condition. Cèder son siège dans un bus a une personne agée, n’est pas lui témoigner du respect, c’est uniquement une question de savoir vivre, ou dans le cas d’une personne handicapée d’empathie, pas de respect.
J’ai de nombreux amis, avec lesquels je ne partage, mais alors pas du tout, leurs opinions, soit politiques, religieuses, géo politiques, économiques ou autres, ce qui ne nous empêche pas de nous aimer comme des amis, malgré les discussions enflammées que nous avons.
C’est un échange de point de vues et d’argument pour les soutenirs, mais pas dans l’espoir de faire changer d’avis l’autre. Je comprends leurs façon de voir et penser, seulement, je ne m’y identifie pas.

Annulation de conversions en Israël

Je constate avec déplaisir que le sujet des conversions fait chauffer les esprits et tourner les têtes. Chacun y allant de son commentaire comme si nous n’étions pas des humains mais des objets théoriques qu’il faut juger. Pas étonnant que la plupart des convertis veulent demeurer anonyme.

Évidement que l’expérience du passage au mikvé   est multiple et que sa traduction en mots l’est tout autant. Sauf votre respect, monsieur le rabbin  , je n’accepte pas pour autant l’adjectif "mystique", étant peu encline à la chose. Appelez donc le fait comme vous voudrez, peu importe, mais je suis tout de même un peu étonnée de vous voir réduire la tevila   d’une conversion à un "évènement somme toute formel". Je ne me disputerai pas pour autant puisque, comme vous le dites, il n’y a pas là matière à pondre une vérité absolue qui n’existe pas dans le domaine très subjectif de la traduction d’évènements impalpables.

Je plaide seulement pour qu’on ne réduise pas l’évènement à si peu de choses qu’une formalité, même pleine de sens. Vous n’êtes pas le premier à le faire et c’est une des choses qui personnellement me font mal parce qu’on dirait que les sentiments font peur, même lorsqu’ils sont purs. Je sais bien que les rabbins   se méfient des mystiques et du syndrome de Jérusalem, mais il n’y a pas lieu de voir du mystique partout. Et tout de même, je répugne assez à ne voir en la religion que quelque chose de formaliste. La foi n’est pas quelque chose de spécifiquement juif, et je ne suis pas encline non plus à la chose au sens courant du terme. Mais entre les deux, il me semble qu’il y a un peu de quelque chose qui fait qu’on pratique, et que l’on prie, non ? Sinon à quoi bon ? Est-ce que seuls les grands sages   et les grandes figures du judaïsme peuvent parler de ces choses là ??? Prenez le comme vous voulez, pas mal en tous cas svp, mais je dis dommage.

Même question quant à la conversion incomplète, j’espère que vous ne considérez pas mon témoignage comme la marque d’une conversion incomplète ??

(je vais essayer de poursuivre mon témoignage, mais êtes-vous toujours d’accord ? c’est que je suis sensible, monsieur le rabbin  )

Annulation de conversions orthodoxes en Israël

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Annulation de conversions orthodoxes en Israël

Bonsoir Mesdames et Messieurs,

La problématique de la conversion est fort complexe. A mon humble avis, qui n’engage que moi, la conversion implique en tout cas le respect et la compréhension des mitzves essentielles, à savoir les prescriptions concernant le Shabbes, les Yamim Tovim, le jeûne de Yom Kippur, la Kasherout, les règles de conduite envers les autres et l’étude (qui comprend pour les converti(e)s l’histoire, la vie politique et sociale et les institutions juives). Cela n’a pas pour but de contrôler les faits et gestes des guerim mais non seulement de faciliter leur intégration dans la communauté (au sens très large) mais (et surtout) de forger leur propre identité juive et choisir leur courant de pensée religieuse, c’est à dire devenir un juif(ve) comme les autres qui connaîtra hélas des hauts et des bas dans sa vie tant religieuse que sociale.

L’évaluation d’une conversion par des rabbins   d’un autre courant de pensée religieuse ne peut se faire seulement à l’aune de l’intensité de la pratique des mitzves. Elle doit prendre en compte le degré de participation à la vie juive tant laïque que religieuse et la conduite envers autrui. Personnellement, je préfère un(e) converti devenu(e) avec le temps quelque peu laxiste sur la Halakha   mais très impliqué(e) dans la vie juive grâce une identité juive qu’elle/il s’est forgée par l’acquisition d’un solide savoir avant et après sa conversion à un(e) converti(e) très stricte sur la pratique religieuse mais avec une identité juive incertaine voire bancale en raison de sérieuses lacunes sur le plan des savoirs relatifs au monde juif, que ce soit le Kodesh ou le Khol.

Force est de constater que des savants appartenant au courant de pensée Harédi ont outrepassé leurs pouvoirs en annulant des conversions sans tenir compte ni de l’abondante jurisprudence en matière de conversion tant israélienne que diasporique. Il est même scandaleux de polluer des études avec ses convictions personnelles ni des méfaits commis par certains immigrants ignares qui ignoraient tout du judaïsme et de la culture juive.
Cela est d’autant plus grave que l’on sait que la justice israélienne a du se résoudre à exclure du bénéfice de la loi du retour et expulser en urgence un jeune ukrainien juif par ses deux parents pour avoir commis des actes de racisme dignes de nazillons comme on en trouve tant dans les cités chaudes des grandes villes d’Europe Orientale. Ce jeune est certes Juif mais totalement ignorant du judaïsme et de la culture juive. A l’inverse il s’est trouvé de parfaits goyim   d’origine russe qui se sont non seulement intégré dans la Société Israélienne mais forgé une identité juive affirmée.

Conclusion : Les rabbins   en charge des conversions doivent non seulement
être recrutés non seulement en fonction de leurs connaissances techniques mais de leur sens de l’équité. Il n’y a pas de solution miracle dans l’immédiat.

Cordial Shalom.

Annulation de conversions orthodoxes en Israël

Erratum :
Lire : Force est de constater que des savants appartenant au courant de pensée Harédi ont outrepassé leurs pouvoirs en annulant des conversions sans tenir compte - ni de l’abondante jurisprudence ancienne et récente en matière de conversion d’origine tant israélienne que diasporique - ni des méfaits commis par certains immigrants ignares qui ignoraient tout du judaïsme et de la culture juive - ni des conséquences humaines de leurs décisions. Il est scandaleux de polluer des études et décisions judiciaires dans quelques domaines que ce soit avec des convictions religieuses personnelles.
Cela est d’autant plus grave...

Annulation de conversions orthodoxes en Israël

Erev Tov lekulam,

L’annulation d’une série de conversions décidée par la formation collégiale présidée par le Rabbin   A.Sherman est contraire non seulement aux fondamentaux du Sionisme mais à ceux du Judaïsme, notamment celui du libre arbitre de chacun. Depuis quand se confesse-t’on auprès d’un clerc dans le Judaïsme ou tente t’on d’imposer une confession par la tromperie ? Depuis quand se permet-on, au nom de convictions religieuses personnelles trop souvent avec un trop lointain rapport avec la Halakha  , d’aller à l’encontre de la jurisprudence de la Cour Supprème d’Eretz Israël, gardienne de l’état de droit et des fondamentaux du Sionisme qui sont le socle de l’Etat d’Israël ?

On est plus en présence d’un Bet-Din mais d’un Tribunal d’Inquisition. Seule l’Inquisition s’est permise de juger arbitrairement un si grand nombre de personne à la fois.

Les seules personnes juives de naissance qui furent traitées comme des non juifs par les autorités israéliennes sont des membres du tristement célèbre Syndicat du Crime américain qui était composé pour l’essentiel de personnes d’ascendance sicilienne, calabraise, corse et provençales (Var et Bouches du Rhône) plus (hélas) quelques juifs dont le Fameux Meyer Lanski qui fut déclaré "persona non grata" en Israël et dans les communautés juives américaines, notamment celles de la côte Est. Cela remonte aux années 50. Meyer Lanski finit ses jours dans une dictature militaire d’Amérique Latine. Le nombre de personne concernées n’excédait pas quatre.

Depuis que le Likoud succombe à la tentation de demander l’appui des formations politiques ultra-Orthodoxes  , les ultra-Orthodoxes   se prennent pour des faiseurs de roi voire pour les Malakhim d’Israël. Il est temps que des savants en matière de halakha   de TOUS les courants du judaïsme et le Ministère de la Justice proposent à la Knesset un texte de loi sur la reconnaissance de la qualité de juif prévoyant des procédures équitables assorties de voies de recours effectives. Il en va du crédit de l’Etat Israélien et de la survie de la démocratie sans laquelle le Sionisme ne peut exister.

Une conversion n’est pas un vulgaire contrat synallagmatique d’affaires !!! Seuls des faits extrêmement graves tels que l’appartenance à une organisation criminelle peuvent motiver une action en annulation de conversion devant un Beit-Din.

Leila Tov lekulam.

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