Question :
Doit-on écrire le nom complet « Dieu » ou devrait-on utiliser la césure D.ieu, dans les publications juives, comme c’est l’usage de plus en plus souvent parmi certains cercles du judaïsme ?
Responsa :
Ne pas effacer le nom de Dieu :
Se basant sur le Deutéronome 12 :3-4 « Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous brûlerez au feu leurs idoles, vous abattrez les images taillées de leurs dieux, et vous ferez disparaître leurs noms de ces lieux-là. Vous n’agirez pas ainsi à l’égard de l’Éternel, votre Dieu. », les rabbins ont conclu qu’il était interdit d’effacer le nom de Dieu d’un document écrit.
Puisque n’importe quel papier sur lequel est inscrit le nom de Dieu peut être jeté et donc disparaître, les rabbins ont interdit explicitement l’écriture du nom de Dieu, sauf dans les livres saints. Des précautions furent alors prises concernant la conservation et le devenir de tels ouvrages.
Cela s’applique-t-il à toutes les langues ?
Quoi qu’il en soit, il est clair, selon le Talmud , (Shevouot 35a-b) que l’interdit s’applique uniquement à sept noms bibliques de Dieu et pas à certains autres noms qui peuvent eux être écrits sans restriction. L’interdit fut plus tard codifié par Maimonide (Mishneh Torah, Yesodei HaTorah 6 :1-2). Shabbetai b. Meir Hakohen indique notamment que l’interdit d’effacement des noms divins s’applique uniquement aux noms en hébreu et non à leurs formes vernaculaires (voir Siftei Kohen dans le Shoulkhan Aroukh YD 179 :8 et Pithei Teshouvah dans YD 276 :9).
Toutefois, Yehiel Michael Epstein, dans son Aroukh Hashulhan (HM 27 :3), s’est opposé à la pratique d’écrire le nom divin, même sous sa forme vernaculaire. En conséquence, la coutume s’est développée parmi certains juifs extrêmement stricts de ne pas écrire le mot Dieu ou n’importe quel autre nom de Dieu en entier, même sous sa forme vernaculaire. Le fait d’utiliser des périphrases ou d’écrire le mot D.ieu, en utilisant des tirets ou des points, n’est pourtant pas une pratique universelle, même chez les juifs les plus pratiquants.
En conclusion :
Le fait d’écrire dans la langue vernaculaire le mot Dieu en entier ainsi que d’autres noms de Dieu a des précédents et une justification claire dans la Halakha . C’est pourquoi il est permis, et même préférable, (en tout cas pour les organisations Massorti ), de suivre cette pratique.
Responsa du Committee on Jewish Law and Standards (CJLS – Comité sur les Lois Juives et les Standards), par Rabbi Kassel Abelson
Traduction Noémi Taylor
Photo en tête de l’article de Laziz Hamani
Messages
Bonjour,
sur le site Cheela.org, j’ai lu plusieurs fois une question équivalente mais appliquée à l’informatique ;
selon leurs réponses, cela ne pose pas de problème alors
Question n°5683, par exemple
Je rajoute même que le mishna broura (autorité halahique orthodoxe ) l’autorise lorsqu’il s’agit d’une autre langue que l’hebreu.
Très juste.
C’est exactement ce qui est dit dans cette Teshouva et c’est pourquoi cette habitude piétiste qui se répand est un peu ridicule... On assiste à une surenchère assez malsaine dans le judaïsme et ce problème de nom est assez révélateur.
D’autant plus que Dieu = Zeus et n’est en rien le nom de Dieu. C’est un qualificatif tout au plus.
Yeshaya Dalsace