Réponse :
La coutume de jeûner quand un sefer Tora tombe n’apparaît pas dans le Talmud ou dans la littérature des Richonim (rabbins médiévaux). Rabbi Mochè Zacouto d’Italie est le premier à mentionner cette coutume en 1662. Rabbi Abraham Gombiner (Pologne 1637-1683) est, probablement la première autorité halakhique qui a établit l’obligation du jeûne après la chute d’un sefer Tora. Depuis cette époque, jeûner à cette occasion devint une coutume répandue chez un certain nombre d’autorités halakhiques, bien que leurs points de vue divergent sur la manière dont ce jeûne doit être observé. Certaines autorités ont proposé d’autres moyens de "se racheter", tels que réciter des psaumes, acheter ou confectionner une nouvelle robe pour le sefer Tora, donner de la tsedaka (aumône) et étudier les règles de déférence qui concernent la tenue d’un sefer Tora.
Le peuple juif a toujours grandement honoré le sefer Tora. C’est pourquoi le faire tomber est considéré comme un incident sérieux qui choque toutes les personnes présentes. Au demeurant, il existe peu de fondements légaux qui demandent à la personne qui a laissé tomber le sefer Tora de jeûner. En général, il conviendrait de légiférer selon Rabbi Haïm Yossef David Azoulaï (1724-1806) pour qui « c’est au rabbin , l’autorité locale, de décider ce qui lui paraît juste pour que l’on fasse plus attention à l’avenir, en fonction du lieu et de son époque. » À notre sens, on devrait préférer l’approche du Rabbi Mochè Greenwald (1912) qui estime que l’on se doit d’exécuter des actes d’expiation mais pas nécessairement le jeûne. Ils peuvent être de nature diverse comme confectionner une nouvelle robe pour le sefer Tora ou étudier les règles de déférence qui concernent la tenue d’un sefer Tora, dans le but que ce manque d’attention ne se reproduise plus.
Traduction de Joachim Arditti