Appelée parfois « la langue sainte » לשון הקודש l’hébreu est supposé contenir de véritables secrets. En tout cas, l’hébreu donne incontestablement à penser.
À la renaissance, certains humanistes étaient convaincus que la langue mère était l’hébreu, la racine de toutes les langues.
Pour les rabbins , Dieu a créé le monde en hébreu.
Cette idée est passée dans le langage conventionnel « abracadabra » veut dire : « il a créé comme il a parlé ».
Si historiquement, tout cela est très discutable, il n’en demeure pas moins qu’à nous aujourd’hui, comme tout au long de l’histoire juive, Dieu « parle » en hébreu et que ce n’est que par l’hébreu que l’on peut pénétrer véritablement dans le judaïsme.
L’attachement à l’hébreu du peuple juif est quasi passionnel. Le fondateur du mouvement Massorti , Zekharia Frankel rompit définitivement avec les réformateurs allemands en 1854 quand il constata que ceux-ci étaient prêts à abandonner l’usage de l’hébreu dans la liturgie (ce qui est tout à fait défendable du point de vue de la Halakha qui autorise à prier dans n’importe quelle langue). C’est donc par attachement à l’hébreu que le mouvement Massorti a été créé ! Il y avait certainement d’autres raisons et notamment celle de l’attachement à la Halakha de Frankel, mais c’est l’amour de l’hébreu en tant que ciment national pour tous les juifs de par le monde qui provoqua la rupture.
Voici une conférence qui illustre bien la profondeur de la langue hébraïque et l’intérêt de l’étudier.
Sur Akadem
Colloque Panim-Pnim, visage et intériorité
Les errances des visages de l’Un dans la langue
Francine Kaufmann, Docteur ès lettres