fille de Bathuel, l’Araméen, du territoire d’Aram, sœur de Laban, l’Araméen.
Naissance de jumeaux
Isaac implora l’Eternel au sujet de sa femme, parce qu’elle était stérile ; l’Eternel accueillit sa prière, et Rébecca, sa femme, devint enceinte.
Comme les enfants s’entre-poussaient dans son sein, elle dit« Si cela est ainsi, à quoi suis-je destinée ! » Et elle alla consulter le Seigneur.
Le Seigneur lui dit « Deux nations sont dans ton sein, et deux peuples sortiront de tes entrailles. Un peuple sera plus puissant que l’autre, et l’aîné obéira au plus jeune.
L’époque de sa délivrance arrivée, il se trouva qu’elle portait des jumeaux. Le premier qui sortit était roux, et tout son corps pareil à une pelisse ; on lui donna le nom d’Esaü.
Ensuite naquit son frère, tenant de la main le talon d’Esaü, et on le nomma Jacob. Isaac avait soixante ans lors de leur naissance.
Droit d’ainesse
Les enfants ayant grandi, Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Jacob, homme inoffensif, vécut sous la tente. lsaac préférait Ésaü parce qu’il mettait du gibier dans sa bouche ; mais Rébecca préférait Jacob.
Un jour Jacob faisait cuire un potage quand Ésaü revint des champs, fatigué. Ésaü dit à Jacob : "Laisse-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge, car je suis fatigué." C’est à ce propos qu’on le nomma Édom.
Jacob dit : "Vends-moi d’abord ton droit d’aînesse." Ésaü répondit : "Certes ! Je marche à la mort ; à quoi me sert donc le droit d’aînesse ?"
Jacob dit : "Jure le moi dès à présent." Et il lui fit serment et il vendit son droit d’aînesse à Jacob. Jacob servit à Ésaü du pain et un plat de lentilles ; il mangea et but, se leva et ressortit. C’est ainsi qu’Ésaü dédaigna le droit d’aînesse.
Famine et exil
26
Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait sévi du temps d’Abraham. Isaac alla chez Abimélec, roi des Philistins, à Gherar.
Le Seigneur lui apparut et dit : « Ne descends pas en Egypte ; fixe ta demeure dans le pays que je te désignerai. Arrête-toi dans ce pays-ci, je serai avec toi, et je te bénirai ; car, à toi et à ta postérité, je donnerai toutes ces provinces, accomplissant ainsi le serment que j’ai fait à ton père Abraham. Je multiplierai ta race comme les astres du ciel ; je lui donnerai toutes ces provinces, et en ta race s’estimeront bénies toutes les nations du monde : En récompense de ce qu’Abraham a écouté ma voix et suivi mon observance, exécutant mes préceptes, mes lois et mes doctrines. »
Et Isaac demeura à Gherar. Les habitants du lieu s’enquérant au sujet de sa femme, il dit : « Elle est ma sœur », car il n’osait dire ma femme : « les gens du lieu pourraient me tuer à cause de Rébecca, car elle est d’une grande beauté. »
Or, il y demeurait depuis longtemps lorsqu’Abimélec, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac caresser Rébecca sa femme. Abimélec manda Isaac, et dit : « Assurément, c’est ta femme ; comment donc as-tu pu dire : Elle est ma sœur ! »
Isaac lui répondit : « Parce que je me disais : Je pourrais périr à cause d’elle. »
Abimélec dit : « Que nous as-tu fait là ! Peu s’en est fallu que l’un de nous n’eut commencé commerce avec ta femme, et tu nous aurais rendu coupables. »
Abimélec fit une injonction à tout le peuple, en disant : Quiconque touchera à cet homme ou à sa femme sera puni de mort. »
Problèmes de puits
Isaac sema dans ce pays-là, et recueillit, cette même année, au centuple : tant le Seigneur le bénissait. Cet homme devint grand ; puis sa grandeur alla croissant, et enfin il fut très grand. Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables ; et les Philistins le jalousèrent.
Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père, du temps de son père Abraham, les Philistins les comblèrent en les remplissant de terre.
Abimélec dit à Isaac : « Cesse d’habiter avec nous, car tu es trop puissant pour nous. » Isaac se retira de ce lieu, fit halte dans la vallée de Gherar, et s’y établit. Isaac se remit à creuser les puits qu’on avait creusés du temps d’Abraham, son père, et que les Philistins avaient comblés après la mort d’Abraham. Il leur imposa les mêmes noms que leur avait imposés son père.
Les serviteurs d’Isaac, en creusant dans la vallée, y découvrirent une source d’eau vive.
Les pâtres de Gherar cherchèrent querelle à ceux d’Isaac, en disant : « L’eau est à nous ! »II appela ce puits Esek, parce qu’on le lui avait contesté. Ils creusèrent un nouveau puits, sur lequel on se querella encore. Il lui donna le nom de Sitna.
Il délogea de là et creusa un autre puits, qu’on ne lui disputa point ; il le nomma Rehoboth , disant : « Pour le coup, le Seigneur nous a élargis, et nous prospérerons dans la contrée. »
Il monta de là à Beer Shava. L’Eternel se révéla à lui, cette même nuit, en disant : « Je suis le Dieu d’Abraham ton père ; sois sans crainte, car je suis avec toi, je te bénirai et je multiplierai ta race, pour l’amour d’Abraham mon serviteur. » Il érigea en ce lieu un autel, et proclama le nom de l’Eternel. Il y dressa sa tente, et ses serviteurs y creusèrent un puits.
Traité de paix
Or, Abimélec alla chez lui, de Gherar, avec Ahouzzath son confident, et Pikol son général d’armée.
Isaac leur dit : « Pourquoi êtes-vous venus à moi, alors que vous me haïssez, et que vous m’avez éconduit de chez vous ? »
Ils répondirent : « Nous avons bien vu que le Seigneur était avec toi, et nous avons dit : « Oh ! qu’il y ait un engagement réciproque entre nous et toi ! » Nous voudrions conclure ce pacte avec toi, que tu t’abstiendras de nous nuire, de même que nous ne t’avons pas touché, que nous en avons toujours bien usé avec toi, et que nous t’avons renvoyé en paix. Maintenant, sois béni de Dieu ! »
Il leur prépara un festin, ils mangèrent et burent. Le lendemain, de bon matin, ils se prêtèrent serment l’un à l’autre ; Isaac les reconduisit, et ils le quittèrent amicalement. Et ce même jour, les serviteurs d’Isaac virent lui donner des nouvelles du puits qu’ils avaient creusé ; ils lui dirent : « Nous avons trouvé de l’eau. » Il le nomma Chiba ; de là cette ville s’est nommée Beer Shava, nom qu’elle porte encore. Esaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beéri le Héthéen, et Bâsemath, fille d’Elôn le Héthéen. Elles furent une amère affliction pour Isaac et pour Rébecca.
Bénédiction du fils ainé
27
Il arriva, comme Isaac était devenu vieux, que sa vue s’obscurcit.
Un jour, il appela Esaü, son fils aîné, et lui dit : « Mon fils ! »
Il répondit : « Me voici. »
Isaac reprit « Vois, je suis devenu vieux, je ne connais point l’heure de ma mort. Et maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc ; va aux champs, et prends du gibier pour moi. Fais m’en un ragoût comme je l’aime, sers-le moi et que j’en mange, afin que mon cœur te bénisse avant ma mort. »
Complot de mère
Or, Rébecca entendit ce qu’Isaac disait à Esaü son fils. Esaü alla aux champs pour chasser du gibier et le rapporter.
Cependant Rébecca dit à Jacob, son fils : « Ecoute ; j’ai entendu ton père parler ainsi à Esaü, ton frère : « Apporte-moi du gibier, et apprête-moi un ragoût que je mangerai, et je te bénirai devant le Seigneur avant de mourir. » Et maintenant, mon fils, sois docile à ma voix, sur ce que je vais t’ordonner : va au menu bétail, et prends-moi deux beaux chevreaux, et j’en ferai pour ton père un ragoût tel qu’il l’aime. Tu le présenteras à ton père, et il mangera ; de sorte qu’il te bénira avant de mourir »
Jacob dit à Rébecca sa mère : « Mais Esaü, mon frère, est un homme velu, et moi je ne le suis pas. Si par hasard mon père me tâte, je serai à ses yeux comme un trompeur, et, au lieu de bénédiction, c’est une malédiction que j’aurai attirée sur moi ! »
Sa mère lui répondit : « Je prends sur moi ta malédiction, mon fils. Obéis seulement à ma voix, et va me chercher ce que j’ai dit. »
Il alla le chercher et l’apporta à sa mère. Celle-ci en fit un mets selon le goût de son père. Puis, Rébecca prit les plus beaux vêtements d’Esaü, son fils aîné, lesquels étaient sous sa main dans la maison, et elle en revêtit Jacob, son plus jeune fils ; de la peau des chevreaux, elle enveloppa ses mains et la surface lisse de son cou, et posa le mets avec le pain, qu’elle avait apprêtés, dans la main de Jacob, son fils.
Le fils trompe son père
Celui-ci entra chez son père, disant : « Mon père ! » Il répondit : « Me voici ; qui es-tu, mon fils’ ? »
Jacob dit à son père : « Je suis Esaü, ton premier-né ; j’ai fait ainsi que tu m’as dit. Viens donc, assieds-toi et mange de ma chasse, afin que ton cœur me bénisse. »
Isaac dit à son fils :« Qu’est ceci ?tu as été prompt à faire capture mon fils ! »
Il répondit : « C’est que l’Eternel ton Dieu m’a donné bonne chance. » Isaac dit à Jacob « Approche que je te tâte, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Esaü ou non. »
Jacob s’approcha d’Isaac, son père, qui le tâta et dit : « Cette voix, c’est la voix de Jacob ; mais ces mains sont les mains d’Esaü. » Il ne le reconnut point, parce que ses mains étaient velues comme celles d’Esaü son frère. Et il le bénit. Il dit encore : « Tu es bien mon fils Esaü ?
Il répondit : « Je le suis. »
Il reprit : « Donne, que je mange de la chasse de mon fils, afin que mon cœur te bénisse ! »
Il le servit, et il mangea ; lui présenta du vin, et il but. Isaac son père lui dit : « Approche, je te prie, et embrasse-moi, mon fils. » Il s’approcha, et l’embrassa.
Bénédiction paternelle
Isaac aspira l’odeur de ses vêtements ; il le bénit, et dit : « Voyez ! le parfum de mon fils est comme le parfum d’une terre favorisée du Seigneur ! Puisse-t-il t’enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des sucs de la terre, d’une abondance de moissons et de vendanges !
Que des peuples t’obéissent ! Que des nations tombent à tes pieds !
Sois le chef de tes frères, et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Malédiction à qui te maudira, et qui te bénira soit béni ! »
Qui va à la chasse perd sa place
Or, comme Isaac avait achevé de bénir Jacob, il arriva que Jacob sortait précisément de devant Isaac son père, lorsque son frère Esaü revint de la chasse.
Il apprêta, lui aussi, un ragoût, et le présenta à son père en lui disant : « Que mon père se dispose à manger de la chasse de son fils, afin que ton cœur me bénisse.
Isaac, son père, lui demanda : « Qui es-tu ? »
Il répondit : « Je suis ton fils, ton premier-né, Esaü. » Isaac fut saisi d’une frayeur extrême, et il dit : « Quel est donc cet autre, qui avait pris du gibier et me l’avait apporté ? J’ai mangé de tout avant ton arrivée, et je l’ai béni... Eh bien ! Il restera béni ! »
Esaü, entendant les paroles de son père, poussa des cris bruyants et douloureux ; et il dit à son père « Moi aussi bénis-moi, mon père ! »
Il répondit : « Ton frère a usé de ruse, et il a enlevé ta bénédiction. » Esaü dit alors : « Est-ce parce qu’on l’a nommé Jacob qu’il ma supplanté deux fois déjà ? Il m’a enlevé mon droit d’aînesse, et voici que maintenant il m’enlève ma bénédiction ! » Et il ajouta : « N’as-tu pas réservé une bénédiction pour moi ? »
Isaac répondit en ces termes à Esaü : « Certes ! je l’ai institué ton supérieur, j’ai fait de tous ses frères ses serviteurs, je lai gratifié de la moisson et de la vendange : pour toi, dès lors, que puis-je faire, mon fils ? »
Esaü dit à son père : « Ne possèdes-tu qu’une seule bénédiction, mon père ? Mon père, bénis-moi aussi ! » Et Esaü éclata en pleurs.
Pour réponse, Isaac son père lui dit : « Eh bien ! une grasse contrée sera ton domaine. Et les cieux t’enverront leur rosée. Mais tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée ; Tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira. »
Rancune
Esaü prit Jacob en haine, à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée.
Et Esaü se dit en lui-même : « Le temps du deuil de mon père approche ; je ferai périr Jacob mon frère. »
Et Rébecca fut informée des desseins d’Esaü son fils aîné. Elle fit appeler Jacob, son plus jeune fils, et lui dit « Ecoute, Esaü ton frère veut se venger de toi, en te faisant mourir. Et maintenant, mon fils, obéis à ma voix : pars, va te réfugier auprès de Laban, mon frère, à Haràn. Tu resteras chez lui quelque temps, jusqu’à ce que s’apaise la fureur de ton frère. Lorsque l’animosité de ton frère ne te menacera plus, et qu’il aura oublié ce que tu lui as fait, je t’enverrai ramener de là-bas : pourquoi m’exposer à vous perdre tous deux à la fois ? »
Nouvelle ruse de mère
Rébecca dit à Isaac : « La vie m’est à charge, à cause des filles de Heth. Si Jacob choisit une épouse parmi les filles de Heth, telle que celles-ci, parmi les filles de cette contrée, que m’importe la vie ? »
28
Isaac appela Jacob et le bénit, puis lui fit cette recommandation : « Ne prends pas femme parmi les filles de Canaan. Lève-toi, va dans le territoire d’Aram, dans la demeure de Bathuel, père de ta mère ; et choisis-toi là une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère. Le Dieu tout-puissant te bénira, te fera croître et multiplier, et tu deviendras une congrégation de peuples. Et il t’attribuera la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, en te faisant possesseur de la terre de tes pérégrinations, que Dieu a donnée à Abraham. »
Isaac envoya ainsi Jacob au territoire d’Aram, chez Laban, fils de Bathuel, l’Araméen, frère de Rébecca, mère de Jacob et d’Esaü.
Mariages d’Esaü
Esaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, qu’il l’avait envoyé au territoire d’Aram pour s’y choisir une épouse ; qu’en le bénissant il lui avait donné cet ordre : « Ne prends point femme parmi les filles de Canaan » ; que Jacob, obéissant à son père et à sa mère, était allé au territoire d’Aram et Esaü comprit que les filles de Canaan déplaisaient à Isaac son père.
Alors Esaü alla vers Ismaël et prit pour femme Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, sœur de Nebaïoth, en outre de ses premières femmes.
Ecouter la Parasha cantilée
Cantillation séfarade
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