Un changement de valeurs
Un mode de vie juif est défini par certaines valeurs. Même si toutes les traditions religieuses ont des valeurs, elles ne sont pas toutes identiques. Les valeurs juives sont généralement connues sous leur nom hébreu. Les exemples les plus connus sont tzedakah (justice), hesed (bonté) et shalom (paix). La notion de yirat shamayim (la crainte de Dieu) et la conviction que tous les êtres sont créés b’tzelem elohim (à l’image de Dieu) sont à la source du judaïsme. Ces valeurs et les comportements qu’elles induisent – comme l’étude assidue et fervente de la Torah (tradition juive) et l’observance des pratiques juives selon la tradition (mitzvot) – ont depuis longtemps défini la piété d’un Juif. Le candidat à la conversion étudie les valeurs juives et cherche à les incorporer dans sa façon de voir le monde.
Mais cela peut donner lieu à de sérieuses interrogations : si un individu ne naît pas juif et n’est pas élevé comme tel, peut-il en fait faire siennes les valeurs juives ? Si oui, comment ? Un candidat à la conversion peut se demander : “Se peut-il que la morale juive soit différente de la conscience morale que j’ai acquise jusqu’alors ? Est-il possible que j’aie l’impression de croire déjà en des valeurs juives que je connaîtrais sous d’autres noms ? Si je crois déjà en Dieu, comment puis-je déterminer si ma croyance est compatible avec le judaïsme ? Si je ne me suis jamais réellement posé le problème de l’existence de Dieu, se convertir signifie-t-il que je doive prêter allégeance à un Dieu auquel je ne suis pas certain de croire ? »
Un nouveau rituel
Au-delà de la foi, d’autres défis se posent. Les Juifs ont développé un culte, des rituels liés au cycle de la vie et des fêtes bien spécifiques afin de marquer les saisons de l’année et rappeler certains moments essentiels de l’histoire juive. Là encore un candidat à la conversion peut s’interroger : Comment vais-je me sentir à l’aise vis-à-vis de ces fêtes nouvelles pour moi ? Si j’ai grandi dans une autre religion, comment gérer mon attachement à ces fêtes ? Comment puis-je m’habituer à observer le Shabbat (le vendredi soir et le samedi) et apprendre à considérer le dimanche comme un jour de semaine ordinaire ? Si je ne connais pas l’hébreu (et peu de candidats à la conversion le connaissent, du moins au début), comment puis-je apprendre à le lire et surtout à prier dans cette langue ? Cela a-t-il un sens de prier dans une langue que je ne connais pas depuis l’enfance ? Vais-je être perdu et ne pas savoir comment me comporter pendant les offices ? Quel sentiment d’appartenance une naissance ou le décès d’un proche vont-ils susciter en moi ?
Une histoire bien spécifique
En outre le judaïsme n’est pas qu’une religion ou un mode de vie. Les Juifs sont un peuple au passé unique, et dont l’histoire et la civilisation sont uniques. Le problème de l’histoire est ce qui peut être le plus insurmontable pour le candidat à la conversion : Comment puis-je réellement faire miens de nouveaux ancêtres ? Comment puis-je me sentir membre d’une nation dont l’histoire m’a été quasiment étrangère pendant la plus grande partie de ma vie ? Et qu’en est-il de mes “autres” ancêtres, ceux qui ne sont pas juifs ? D’ailleurs qu’en est-il des autres membres de ma famille qui aujourd’hui encore pratiquent une autre religion ? Si une partie de ma famille est chrétienne, que dois-je faire le 25 décembre ? En outre, sans comparer les deux fêtes, qu’attendrai-je de leur part le 25 kislev (premier jour de Channukah) ? Un Juif converti peut-il avoir le soutien total de sa famille non-juive et être capable la soutenir à son tour ?
Un véritable changement d’identité
Pour résumer, et c’est la question essentielle pour le candidat à la conversion, comment puis-je devenir ce que je n’étais pas auparavant ? Comment les gens vont-ils me considérer ? Serai-je accepté en tant que juif par les Juifs et les non-Juifs ? Me sentirai-je assez compétent pour transmettre la tradition juive à ma descendance ? Tout cela est-il réellement possible ?
La réponse est que ce qui semble impossible est en fait tout à fait de l’ordre du faisable. Et peut même se révéler très gratifiant. Rien qu’en Amérique du Nord, des milliers d’individus se convertissent au judaïsme tous les ans. Autrefois la religion et l’appartenance ethnique que l’on avait à la naissance et pendant l’enfance déterminaient la destiné de l’individu. Ce n’est plus le cas. Se choisir une identité religieuse est de plus en plus fréquent en Amérique et dans les autres sociétés occidentales. L’accroissement des contacts entre Juifs et non-Juifs poussent de plus en plus ces derniers à s’intéresser au judaïsme et à envisager une conversion. Qu’il s’agisse pour un individu de s’accomplir spirituellement ou de fonder in foyer juif, la conversion peut répondre à des besoins profonds.
Un long processus de mise en pratique
Bien sûr tout cela prend du temps car la conversion est davantage un processus qu’un événement isolé. Elle exige des efforts et la volonté de réfléchir et de discuter son choix avec sa famille et son entourage.
Mais plus que tout elle exige un savoir ; elle exige donc de suivre des cours, de lire des livres et des revues. Elle exige une analyse réfléchie et approfondie. Elle exige une bonne relation maître-élève avec un rabbin qui peut d’une part encourager l’élève à prendre du recul sur ce qu’il fait, et d’autre part nourrir l’identité en évolution de celui-ci.
De plus, dans la mesure où le judaïsme est davantage qu’une pose intellectuelle ou spirituelle, quiconque souhaite devenir juif doit faire l’expérience de pratiques juives. C’est pourquoi une communauté juive encourageante et qui prend le judaïsme au sérieux est essentielle pour faire progresser.
Prenons l’exemple du Shabbat. Chacun peut étudier les lois du shabbat. Chacun peut comprendre en quoi l’amour du Shabbat est devenue caractéristique des juifs pratiquants. Mais s’informer sur le Shabbat n’est pas la même chose que le respecter. Il est nécessaire de faire l’expérience du Shabbat dans une communauté qui le prend au sérieux afin d’en saisir tout le sens. C’est seulement à cette condition que l’individu pourra réfléchir à ce que signifie « s’engager à faire Shabbat », non pas une fois mais pour toute sa vie.
Le mérite des convertis
Devenir juif a toujours été un chemin ambitieux ; pour cette raison, la tradition montre respect et admiration à qui l’emprunte.
Cette dernière va même plus loin. Selon un responsum de Maimonide , c’est une mitzvah (un commandement) pour les juifs que d’aimer ceux qui ont fait ce choix. En choisissant le Dieu d’Israël et l’appartenance à Son peuple, les convertis marchent dans les pas d’Abraham et Sarah, les premiers hébreux. Ce sont les raisons les plus nobles qui ont poussé ces individus exceptionnels à quitter famille et foyer afin d’accomplir une promesse. Eux aussi avaient des parents non-Juifs. Eux aussi sont partis pour une destination lointaine, un lieu qui ne révélera tout son sens qu’à leur arrivée.
C’est pourquoi les membres du rabbinat Massorti s’occupent des candidats à la conversion partout dans le monde, les guidant sur la route qui mène à une vie pleinement juive.
Messages
je suis camerounais,issu d’une famille chretienne.apres avoir lu certains ouvrage et livre sur le judaisme, j’aimerai approfondir mes connaissances sur le peuple juif ,apprendre la langue hebreuse,apprendre la culture juive.mais malheuresement ici je ne connais aucune structure capable de m’aider.pouvez vous m’aider ?si oui montrez moi le chemin a suivre merci.
Cher Monsieur,
On ne peut se convertir au judaïsme qu’en étant en étroit contact avec une communauté juive existante. Je ne pense pas ce soit le cas dans d’autres pays.
De plus, la conversion au judaïsme ne peut être que l’aboutissement d’un long processus d’étude et de maturation. Ce processus ne peut se faire à distance.
Vous pouvez par contre, approfondir la pensée juive, respecter les sept commandements de Noé et continuer votre chemin spirituel personnel.
Bonne chance.
votre article est tres interessant
voilà j’aimerai devenir Juif mais un problème se pose celui de la circoncision cela doit être très douloureux je me demande si on peux faire sous anésthésie locale ?
Le problème c’est la peur de la Circoncision il faut la faire et bien sûr c’est très bien de la faire comme Abraham le dit dans la Torah mais sans anésthésie locale ça doit être très douloureux et être un obstacle et une raison que moins de gens veuillent devenir Juifs pour ceux qui désirs devenir Juif, mais avec anésthésie on sent rien et plus de gens voudrez devenir Juifs. PEUT-ON LE FAIRE AVEC ANESTHESIE LOCALE ?
merci de la réponse.
La circoncision sur un enfant petit se pratique sans anesthésie. Certains mettent une crème anesthésiante locale. Pour un enfant plus grand ou un adulte, on pratique bien évidemment l’anesthésie. Le but n’est bien évidemment pas de faire souffrir mais d’exécuter un geste symbolique fondamental. Il est bien entendu hors de question d’envisager toute conversion au judaïsme sans circoncision.
Yeshaya Dalsace
j’ai lu attentivement cette article pour moi etre sans religion a leur d’aujourd’hui dans mon fort interieur se comme si j’etait sans ame sans rien , je suis née sans education religieuse et je me sans comme un petit garçon tout seul perdu dans le neant . depuis quelque temps je cherche une personne pratiquante qui voudrai m’aidé a me rassemble , a retrouver mon chemin vers la foi , vers D.ieu mes quand je parle au autre de mes envie de conversation il me tourne le dos minsulte des fois meme si le 14eme comandement des mitzvo dit tu aimera le converti ou le futur converti comme ton frere je suis perdu perdu sur une ile desert ou il ya rien je cherche mon chemin mes je tourne en rond , je cherche une porte mes il yen na pas . voila se que je voi et se que je sais .
si vous voulez m’aide voila mon msn : samaell@msn.com
Une réponse se trouve dans sa recherche, c’est une longue démarche vers soi-même. Il faut lire, parler avec les bonnes personnes, réfléchir...
Courage !
Yeshaya Dalsace